Terry Boot "Donnons la culture à ceux qui ont l'intelligence sûre."
Messages : 369 Points rp : 5203 Date d'inscription : 08/04/2012 Age : 28 Identité du SorcierBaguette magique: Bois de ceriser, crin de licorne, 29 cm.Ascendance: MoldueCamp: Armée de Dumbledore
| Sujet: Terry's Memories Mar 10 Avr 2012 - 19:07 | |
| -Chapitre I- (Des contacts se nouent, des sentiments apparaissent ...)
Septembre 1996
Cher Journal,
Je sais que c'est un peu ringard de t'appeler ainsi. Mais, bien que tu sois un objet, tu es tout de même celui qui me connaît le mieux. Après tout, sauf toi, qui me connait ? Je crains que personne ne me reconnaisse, lorsque je traverse les couloirs de Poudlard.
Je commence à manquer de compagnie. La solitude ne me convient plus. Mais, où chercher le contact ? Et puis, qui pourrait s'attacher à moi ? Et si je n'étais qu'une ombre, un spectre, à qui personne n'attacherait sa confiance. Je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire. L'acte semble si facile pour certains, et tellement complexe pour moi. Pourtant, tout le monde devrait savoir tisser des liens ! A croire que je suis l'exception à la règle. Mais, il faut que tu comprennes que ce n'est pas l'autre qui me fait tant peur, mais moi. J'ai presque l'impression de ne pas me connaître moi-même. Pourtant, où étais-je pendant ces seize dernières années ? Nulle part, apparemment. Néanmoins, j'ai déjà observé des élèves de ma maison. Tous rient, une fois entre eux. Tous parlent entre eux, échangent, s'aiment. Tous, sauf moi.
La chose dont j'ai le plus peur, aujourd'hui, au moment où je t'écris, c'est que ce manque d'affection, un jour, se retourne contre moi. Devenir un mauvais sorcier, tomber dans la Magie Noire, perdre les seuls et derniers êtres qui me sont "chers" ... Pourrais-je éviter ces drames, ou devrais-je tout simplement y faire face, seul ? J'essaye, à chacun de mes souffles, de me rattacher à la Lumière. Je ne voudrais pas finir dans un camp sombre, du mouvement Anti-Potter, ou parmi les acolytes de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Me verrais-tu là-bas ? Moi non, je suis bien trop faible d'esprit pour avoir été influencé de la sorte. Mais, s'ils m'offraient l'Amitié, qui sait ? J'irais peut-être ... Non, je dérape. L'Amitié est immatérielle. Personne ne peut l'offrir. Et puis, si on pouvait offrir de l'Amitié pour un simple profit, elle ne serait pas vraie. Elle cacherait, au contraire, au fond d'elle, une jalousie, presque un désir envieux d'être meilleur que l'autre. A quoi mènerait alors ce genre de relation ? A une guerre, voilà tout ...
Et mes parents, que diraient-ils de moi ? Comment deux Moldus, responsables et soucieux de l'avenir de leur fils unique, pourraient accepter que leur seule descendance avait tourné dans les manigances douteuses, les assassinats prévus et les vols violents ? A mon avis, pas avec un très grand enthousiasme !
Et puis, l'Amitié, c'est presque superficiel, dans une vie, non ?
Arrête, Terry ... Tu essayes juste de fuir le contact, voilà tout ! Tu trouves des excuses lamentables, en t'épargnant la tâche dure qu'est de se faire des amis. Il faut être fort. Il faut oser. On n'a pas le choix. Il est de la sorte.
Une nouvelle année recommence ; une année de solitude, comme toujours.
Au fond de moi-même, j'espère que je me trompe. Mais, à force, l'espoir s'évapore. J'attends juste qu'il se condense ...
« On ne connaît personne, sinon par l'Amitié », Saint-Augustin, moldu.
23 Novembre 1996
Journal,
Je sais que je t'ai un peu oublié, ces derniers temps. Sache que je ne t'ai pas oublié. Loin de là, même. Aujourd'hui, je me sens heureux et épanoui. Et sais-tu pour quelle raison ? Bien sûr que non ! Tends l'oreille, Journal, car ce que je vais te dire, tu ne l'entendras pas souvent cette année. Je me suis fait un ami. Entends-tu ? Aurais-tu cru que j'allais, un jour, écrire cette phrase sur tes pages vierges ? Non. En tous cas, je suis ravi, et excité de tout te raconter en détails. Après tout, tu me connais le mieux, et c'est toi qui m'as toujours soutenu, depuis le début.
Il s'appelle Norihiko Yokoya. Un nom bizarre, n'est-ce pas ? C'est d'origine nippone, si tu veux tout savoir. Nori -c'est ainsi que je le surnomme- appartient à la maison des Serpentards. Pour moi, au début, c'était vraiment mauvais signe. Tu sais que je nourris une légère crainte pour les verts et argents. Mais, heureusement, mes premières sensations ont été fausses. Nori n'est pas un Serpentard comme un autre, si tu savais ! Déjà, il est un Sang-Pur. Encore une fois, c'était mal parti pour moi. Seulement, il n'aspire aucune importance à l'ascendance magique ... Une véritable aubaine, pour un Né-Moldu comme moi ! On s'était rencontrés aux Trois-Balais, autour d'une Bièraubeurre. Une rencontre amicale, a priori. Même si elle a failli être gâchée par une horde de Serpentards idiots et niais. J'ai presque eu l'impression qu'ils appartenaient à une secte, et que Nori était leur manitou. Ses camarades étaient presque pitoyables, si tu savais ! (Espérons aussi que ces mêmes Serpentards ne tomberont pas sur toi. Sinon, nous serons tout les deux dans la bouse de dragon, avec cette confession !). Il me complimenta, à maintes reprises, avançant que j'étais intelligent, différent et mâture. D'un côté, je ne peux pas dire qu'il ait tort, en évitant toutes outrecuidance. Mais, si jamais il voulait simplement me charmer, me pousser vers un piège. Et s'il voulait m'appâter ? Évidemment, il est compliqué, pour moi, de m'assurer si oui ou non, il jouait avec mes sentiments. Je suis sensible, et extrêmement naïf. Je pense que tu es déjà au courant, d'ailleurs ... Pour l'instant, je m'efforce de rester prévoyant et aux aguets, bien que mon nouvel ami Nori m'a charmé. Je ne pensais que j'aurais pu trouver un ami, qui est si différent de moi ! Aussi, je sais qu'il n'est pas du genre à me laisser tomber, sous le prétexte que je n'étais pas assez intéressant. De toute façon, tu me diras que ce n'est pas en une seule rencontre qu'on apprend qui est réellement la personne qui est en face de soi. Affaire à suivre, par conséquent ...
« Dans la vie, il est des rencontres stimulantes qui nous incitent à donner le meilleur de nous-même, il est aussi des rencontres qui nous minent et qui peuvent finir par nous briser », Marie-France Hirigoyen, psychiatre moldue.
27 Novembre 1996
Cher Journal,
Aujourd'hui encore, j'ai progressé dans la société. Tu verras rapidement comment. En tous cas, mes résolutions ont été bénéfiques. Il m'a quand même fallu six années pour m'en rendre compte, mais j'ai presque gâché toute ma scolarité, juste à cause de ma timidité. C'est idiot, tu ne trouves pas ? Heureusement qu'on apprend toujours de nos heures, n'est-ce pas ?
Bien que je sois exténué, c'est une sensation nouvelle, même inconnue, qui me tient éveillé. Jamais je n'avais ressenti ça, auparavant ! Sans m'en rendre compte, il m'a envahi, et m'a gouverné. Enseveli sous son poids, je le supporte agréablement. Pour moi, c'est presque un cadeau tombé du ciel ! Je ne pouvais pas m'attendre à mieux, assurément ... Oui, j'ai connu l'Amour, pendant toute la journée, et je ne suis pas prêt d'arrêter.
Quelle sensation douce ! Après ça, tu te sens toujours plus important, comme si tu était devenu plus diplômé, ou bien guéri d'une maladie grave et rare. Ça relève presque du soulagement, si on y réfléchissait. Avant, je n'avais aucune idée de l'image que je reflétais. Tu penses facilement, en étant ainsi mis de côté, que tu sembles inintéressant, hideux, même ! Tu ne séduis personne : il est facile de douter de ton physique ou de ton image. Même si, personnellement, je ne m'étais pas toujours la beauté physique en priorité, c'est vrai qu'elle pousse souvent quelqu'un à renoncer la rencontre avec un inconnu ... J'aurais presque envie de m'apitoyer sur mon sort, à cause des six dernières années affreuses que j'ai passées. Mais, d'un côté, si je n'avais pas été malheureux, je ne l'aurais peut-être pas rencontrée ... |
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