Encore une journée éprouvante, mais celle-ci avait été pleine de rebondissements. Plusieurs personnes étaient passées dans le bureau de Stewart aujourd'hui afin de breveter leur sortilèges fait maison. La plupart étaient des sortilèges inoffensifs qui allaient d'un simple sort pour déboucher les éviers (ont dû expliquer à ces messieurs que ce sort existait déjà depuis plusieurs années) jusqu'à celui permettant de repousser un objet aussi petit soit-il avec suffisamment de puissance pour faire un trou dans le mur du bureau de Stewart ainsi que ceux des deux autres bureaux situés derrière. Il avait bien fallu une heure pour arriver a réanimer mademoiselle Pintwick après qu'un trombone ait fait un trou de 3cm dans le cadre de sa photo de famille avant de finir sa course enfoncé dans le mur sud. Alors quand un vieil homme proposa à Stewart de lui faire une démonstration de son nouveau sort permettant d'invoquer un élémentaire de chewing-gum, il avait préféré renvoyer cet hurluberlu dans le bureau d'Hubert ,qui lui devait une faveur, et rentrer un peu plus tôt chez lui.

« Hey, Stew ! Déjà fini ta journée ? Si t'as rien a faire tu devrais t’arrêter au quatrième étage, tu vas voir ça vaut le détour! »

Stewart hocha doucement de la tête, après tout, il n'était pas vraiment pressé de rentrer chez lui. Il s’arrêta donc au quatrième en compagnie de cet homme qu'il ne connaissait que de visage même si apparemment, l'homme en question le connaissait lui. Après avoir passé quelques bureaux et s’être fait agressé par un avion en papier belliqueux , ils arrivèrent devant une porte où plusieurs hommes ouvraient et refermaient la porte à intervalles réguliers tout en poussant des gloussement ridicules. Intrigué , Stewart se fraya un passage jusqu'à la porte et entreprit de l'ouvrir en poussant du coude les badauds. A peine fut-il rentré qu'il éclata de rire, l'homme qui se trouvait dans cette pièce était complètement recouvert d’énormes pustules, il ressemblait à une énorme framboise qui se dandinait sur sa chaise en vociférant. Le spectacle de ce fruit géant se dodelinant tout en lançant divers nom d'oiseaux a ceux se trouvant derrière la porte lui fit rapidement monter les larmes aux yeux. Stewart riait a s'en déboîter la mâchoire, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas autant rit. Il arriva finalement à se contenir suffisamment longtemps pour pouvoir sortir de la pièce. Quand il fut dehors , il remarqua une longue chevelure rousse lui passer devant le nez avant de rentrer là d'où il venait de sortir. Il pensa immédiatement à miss Padington, cette femme superbe à la chevelure de feu qu'il n'avait jamais pu atteindre et qui était hélas partie depuis quelques mois déjà. Peu importe si c'était elle de toutes façons, jamais il ne pourrait l’approcher, pas avec sa timidité maladive en ce qui concerne les femmes. Il se rendit donc de nouveaux dans l'ascenseur afin d’accéder à l'atrium, arriver à destination, il revit l'homme qui l'avait conduit dans le bureau de l'homme qui serait désormais connu sous le nom de « Monsieur Pustule ». Ils commençaientt a discuter quand Stewart remarqua du coin de l’œil un éclat roux. Il s'excusa auprès de son interlocuteur et entreprit de se rapprocher de celle qui semblait être miss Padington. Au moment où il allait la rattraper, un autre homme à coté de lui cria.

« Mademoiselle ! Mademoiselle ! Vous avez oublié de récupérer la fiole de l'antidote ! »

Quand elle se retourna, Stewart compris que ce n'était pas miss Padington, non, il y avait une grande différence entre ces deux femmes. Miss Padington était belle, alors que cette femme là...
elle était a couper le souffle ! Il resta un long moment a la regarder avec la bouche grande ouverte et les yeux fixes avant qu'il ne se rende compte de sa posture. Il décida de s'avancer vers elle et mit tout son courage dans cette seule phrase.

« Bonjour, euh... c'est vous qui avez apporté l'antidote pour mon ami ? Il va mieux maintenant ? »

Stewart sourit, elle l'avait percé à jour. Il lui avait suffit de quelques secondes seulement pour qu'elle comprenne que sa question n'était pas dénué d’intérêt et que son « ami » Mr Pustule n'en était pas un en réalité. Sa vivacité d'esprit lui plut aussitôt et attisa sa curiosité , de plus elle semblait à l'aise et n'avait pas l'air d’être pressé de partir contrairement à la majorité des femmes qui semblaient le fuir quand elles remarquaient la difficulté qu'avait Stewart a s'exprimer.

«  Oui, je travail au ministère , mais ma journée est fini pour aujourd’hui, c'est en partant que j'ai vu le... patient » 

Stewart se rendit compte qu'il venait de dire cette phrase tout naturellement, il avait pourtant tendance a bégayer quand il discutait avec une femme qui lui plaisait. Décidément , cette femme commençait a attiser sa convoitise. Mais il ne pouvait évidemment se baser que sur son physique et les quelques indices qu'il avait pu déceler pour se forger une opinion. Et cela ne lui suffisait pas, il voulait en apprendre davantage. Et si pour une raison qu'il ignorait pour le moment il arrivait a s'exprimer librement avec elle, alors autant en profiter le plus possible pendant qu'il le pouvait.

«  Je suppose que vous travaillez à Sainte Mangouste. Vous devez voir pas mal de choses intéressantes non ? Enfin, je dit sa car mon métier consiste a consigné les nouveaux sortilèges et je dois vous avouer que beaucoup de mes collègues finissent a Sainte Mangouste après une démonstration. Vous m'avez peut-être même croisé une ou deux fois » 

voilà qu'il se mettait a lui parler de de son métier, Il y avait peu de chances qu'elle ne commence pas a fuir maintenant, combien de personnes a part lui s’intéressait vraiment a la magie pour ce qu'elle était et non pour ce qu'elle pouvait être ? A part ce vieil homme qui lui avait tout appris du métier, personne ne semblait s’intéresser à cela maintenant. Voilà qu'il venait de gâcher sa seule chance avec la sublime femme qui se tenait devant lui .