- Nox - A vous de rallumer l'espoir.

La 6eme année touche presque à sa fin à Poudlard, le trio de Gryffondor, toujours dans le coma, ne peut rien faire contre l'avancée des Mangemorts...A vous de vous battre pour faire gagner votre camp !
 
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 La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]

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MessageSujet: La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]   La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36] Icon_minitimeJeu 19 Juil 2012 - 13:57

Ambre & Neville ♥

LA NUIT PORTE CONSEIL


    Minuit passé. Peut-être presque une heure même. Peut-être plus. Neville ne savait pas. Ne savait plus. Il n'avait, une fois encore, pas trouvé le sommeil réparateur dont son corps avait besoin. Depuis des mois, il dormait mal. Mais ces insomnies avaient nettement empirées depuis le 29 décembre, très exactement. Depuis que la catastrophe du match d'ouverture de la ligue de Grande Bretagne et d'Irlande avait été publiée dans les journaux. Dés le lendemain des faits, plus personne n'ignorait que Lord Voldemort avait fait une apparition, répandant la terreur et le chaos parmi les spectateurs. C'était sans aucun doute le premier coup d'éclat. D'autres viendraient. Il discréditerait le ministère jusqu'au bout, il monterait les sorciers les uns contre les autres, il déclencherait une confusion totale. Et où cela allait-il se terminer ? Serait-il proclamé ministre de la magie, une fois que scrimgeour aurait démissionné de son poste, ou bien une fois qu'il serait mort, assassiné par la garde rapproché du Lord ? Et alors quoi ? Les nés-moldus seraient-ils enfermés, ou assassinés eux aussi ? Les moldus asservis comme de vulgaires esclaves ? Et qui serait là pour l'en empêcher ? Qui serait suffisamment fou pour se lever ? Qui oserait garder l'espoir encore un peu, garder la confiance ? Harry était dans le coma, depuis des mois. Il était le seul capable de se lancer dans la lutte, Neville en était persuadé. Le seul capable d'y croire assez pour oser. Mais pour l'heure, il n'était plus qu'un souvenir dans l'esprit des mangemorts. La menace était écartée, l'inquiétude effacée.

    Neville n'en pouvait plus de ressasser les mêmes questions, les mêmes interrogations depuis des semaines. Il était épuisé. Il avait besoin de sommeil. Mais le sommeil le fuyait. Combien de nuits n'avait-il pas passé allongé sur son lit, les yeux ouverts, fixés sur le noir, ou à se tourner et se retourner encore pour tenter d'échapper aux doutes qui lui vrillaient l'esprit ? Combien de matins à observer l'aube se lever sans avoir fermé l’œil, pressentant déjà l'horreur qu'allait constituer sa journée ? Et même lorsque, exténué, il finissait par s'endormir, il était vite réveillé. Des cauchemars lancinants qui mêlaient souvenirs et inventions et le laissait tremblant, plus fatigué encore et à la limite de la crise de nerf. Mais il n'en parlait pas. Il aurait pu aller chercher une potion de sommeil à l'infirmerie. Il aurait ainsi goûté à une nuit réparatrice et dénuée de rêves. Mais il faudrait expliquer pourquoi. Et c'était au dessus de ses forces. Il mettait au contraire toute son énergie à détourner les yeux de la situation, à retenir les paroles qui lui brûlaient les lèvres. Parce qu'il savait bien. Il savait qu'on attendait beaucoup de lui, l'un des trois rescapés du département des mystères. Il savait que, dés l'instant où le vent de la rébellion soufflerait sur ses paroles, il lui faudrait se décider. Agir ou attendre que quelqu'un d'autre agisse à sa place ? Pour l'instant, la question était en suspens. Jusqu'à ce que le sort de Harry, Ron et Hermione soit scellé. Mais tout ça avait duré plus longtemps qu'il ne l'imaginait. Plus longtemps que tous l'avaient imaginé. Et ils en étaient toujours au même point. Le trio était incapable de faire quoi que se soit, leur destin pas encore décidé. Et lui, il était toujours là, à attendre que quelque chose se passe. Il ne voulait rien décider. Pas encore. Ce serait assassiner ses camarades. Il se le refusait. C'était la raison pour laquelle il n'avait pas mis les pieds à la première réunion de l'AD. Il savait que Ambre avait décidé de reprendre le flambeau. Elle avait bien vu qu'il n'était pas prêt à assumer cela, pas après ce qui s'était passé au ministère. Sans doute voulait-elle lui laisser du temps. Il n'en savait rien. Il avait toujours dévié la conversation, lorsqu'elle tentait d'aborder le sujet, préférant fuir. Il savait que son absence avait été remarquée. Très remarquée. Mais peu importait ce qu'ils pensaient, tous. Il ne pouvait pas faire ça. Reprendre l'AD en main, à la place de Harry … c'était au dessus de ses forces. De ses capacités. Il préférait donc garder pour lui ses doutes, ses questions et ses peurs, espérant juste qu'on le laisse tranquille.

    Mais bien sûr, son épuisement ne passait pas inaperçu. Des cernes disgracieuses, preuve d'un manque de sommeil certain. Une concentration qui s'effritait. Une tendance à somnoler en cours. Une tendance à somnoler n'importe où d'ailleurs. Mais personne ne lui avait encore demandé de comptes. Ou peut-être avaient ils essayé, mais Neville était tellement habitué à éviter le sujet qu'il le faisait presque inconsciemment désormais. Et il prenait ses précautions pour ne pas se faire remarquer, aussi. Il se levait rarement la nuit, restant dans son lit, maudissant le marchand de sable qui semblait l'avoir laissé de côté, mais refusant d'aller se promener et de risquer de réveiller ses camarades, ce qui attirerait bien trop de soupçons.

    Mais ce soir là, c'était différent. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait eu besoin de bouger, de sortir du dortoir, de fuir ses camarades endormis et les deux lits vides. Ceux de Ron et Harry, qui n'avaient pas été défaits depuis la rentrée. C'était comme s'ils étaient déjà morts. Soudainement pris d'une désagréable sensation d'oppression, il avait enfilé un pull bien chaud, parce que, par Merlin, il faisait un froid de canard ces temps ci, et s'était réfugié dans la salle commune, après avoir vérifié qu'elle était vide. Et depuis, il était là, assis dans le canapé, les genoux ramenés sur sa poitrine, les bras autour des genoux, le regard vide fixé sur les flammes qui dansaient dans la cheminée. Il faisait froid, malgré tout. La fenêtre qui donnait sur le parc était ouverte. Il avait eu besoin d'air. Et tant pis s'il attrapait la crève, il avait besoin de respirer.


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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]   La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36] Icon_minitimeJeu 19 Juil 2012 - 15:34



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Dimanche 16 Février
Neville Londubat & Ambre MacKenzy

« Bang, bang go the coffin nails, like a breath exhaled,
Then gone forever.
It seems like just yesterday, how did I miss the red flags raised?
Think back to the days we laughed.
We braved these bitter storms together.
Brought to his knees he cried,
But on his feet he died.
»
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La Nuit Porte Conseil


Ambre se tenait contre la rambarde de la tour d'Astronomie, tournant le dos au vide, regardant l'intérieur de la tour, alors que son regard aurait dû être tourné vers l'extérieur. De la brume se formait devant ses lèvres à chaque expiration qu'elle laissait échapper. Il faisait frais là-haut, il fallait dire. D'ailleurs, elle resserra ses bras croisés devant sa poitrine, les mains protégées ainsi par sa robe de sorcier et la pression qu'elle pouvait exercer dessus. La tête rentrée dans les épaules, elle commençait à sérieusement avoir froid et regrettait parfois d'avoir été nommée préfète-en-chef. De devoir ainsi aider pour les rondes. C'était d'ailleurs la raison de sa présence ici. Tout comme c'était également pour ça qu'elle aurait dû avoir les yeux rivés sur le parc. Mais très sincèrement, par une nuit si fraîche malgré l'approche du printemps, elle doutait que quiconque choisisse de s'aventurer dans le parc. Elle maudit à nouveau son statut de responsabilité, après avoir regardé rapidement l'heure. Il était tard. Heureusement que c'était encore le week-end, elle pourrait dormir jusque tard. Mais pas trop non plus, pour ne pas avoir à décaler ses horaires de sommeil. Elle poussa un long soupir, laissant un mince filet blanc s'échapper d'entre ses lèvres alors que le grincement caractéristique de la porte de la tour se fit entendre. Ah, la relève arrivait enfin, elle pourrait retourner dans son dortoir, retrouver sa couette et son oreiller, et dormir enfin. Dire qu'avant les événements du 29 elle n'avait jamais eu à rester ici si tard pour surveiller... Un professeur apparut donc, et après avoir échanger quelques mots, des banalités et des politesses, elle se décolla de la rambarde, toujours la tête rentrée dans les épaules et ses mains cachées, protégées du froid, puis elle quitta le sommet de la tour.

Descendant les marches, la chaleur du château l'envahissait doucement. Quoiqu'il serait plus juste de dire que les murs la protégeant du vent lui permettaient de plus facilement avoir chaud. Enfin, qu'importe. Elle descendit les marches. Elle n'avait pas loin à aller pour rejoindre le tableau de la Grosse Dame, puis la salle commune des rouges et ors. Et à partir de là, à elle le lit confortable de son dortoir. Tout du moins, c'était ce qu'elle croyait. Traversant les couloirs sans croiser personne, sa baguette tendue devant elle pour éclairer l'espace, elle parvint rapidement devant l'entrée de la sale, non sans réveiller quelques tableaux au passage, qui lui râlèrent copieusement dessus. Elle leva les yeux au ciel lorsque la Grosse Dame se décida à lui faire la morale avant de la laisser entrer grâce au mot de passe. Oui, elle n'avait rien à faire dans les couloirs, oui, c'était inadmissible que les professeurs laissent ainsi des élèves en surveiller d'autres jusque si tard, trois fois oui, elle avait compris, c'est bon. Elle fut donc soulagée lorsqu'enfin le tableau pivota pour la laisser entrer, franchissant l'espace conduisant jusqu'à la salle commune, qui aurait dû être vide à cette heure-ci. Mais comme chaque fois que quelque chose aurait dû se produire, ça n'arrivait jamais comme on s'y attendait. Et évidemment cette nuit n'échappait pas à la règle.

Pénétrant la pièce, Ambre observa autour d'elle, plus par réflexe que par réelle nécessité. Ou peut-être était-ce parce que son regard avait été attiré par la forme d'une personne, assise, ou plutôt recroquevillée, sur le canapé de la salle commune, celui qui faisait face à la cheminée de la pièce. Et notre chère Gryffondor mis un petit instant avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Neville. Plutôt surprise, elle fronça les sourcils, puis s'approcha un peu, assez silencieusement dans le calme qui régnait ici. Il faut dire, il n'y avait vraiment personne à cette heure-ci dans la salle commune.

- Neville ? Qu'est-ce que tu fais encore debout ?

Sa voix reflétait sa surprise, mais on pouvait y distingue un petit éclat soucieux. Pour que Neville, garçon si sage et rangé, soit encore là alors qu'il commençait à se faire tard, c'est qu'il devait y avoir un soucis. Oh bien sûr, Ambre savait parfaitement qu'il y en avait un. Elle savait que le garçon n'allait pas bien. Elle le voyait, à ses cernes, à son comportement, à ce qu'elle entendait chuchoter dans les couloirs. Depuis que le rouge et or était revenu du Ministère en vie, il avait vu sa popularité, si on pouvait dire ça comme ça, augmenter en flèche. Et puis, elle avait des nouvelles, par les membres de l'AD, ou plutôt justement, elle n'en avait aucune. Rien de plus que ce qu'elle savait déjà en fait. Car le jeune homme ne disait rien. Rien qui puisse laisser penser qu'il aille mal. Mais au fond, c'était ce qui témoignait bien le mieux de son mal être. Qu'il ne parle pas de ce qui n'allait pas, de comment son sommeil était altéré par ce qu'il ressentait, des cauchemars qu'il pouvait faire, de l'agitation qui régnait dans son esprit. Et évidemment, ça inquiétait Ambre, mine de rien. Parce qu'elle appréciait Neville, réellement. Et c'était d'ailleurs pour ça qu'elle avait refusé de lui forcer la main quant à reprendre l'AD. Pour ne pas charger ses épaules d'un fardeau qui pourrait être trop lourd à porter. Et qui ne ferait que le faire aller plus mal. On effaçait pas des traumatismes comme il avait pu vivre d'un revers de la main. Mais même si elle savait ça, voir qu'il n'allait pas mieux alors que six mois s'étaient écoulés déjà...

Elle vint se poser à côté de lui, oubliant quasiment instantanément l'idée de gagner son dortoir pour aller dormir, à nouveau alerte et vive. Et elle posa sa main sur l'épaule de Neville, se penchant un peu vers lui, alors qu'elle portait toujours sa cape de sorcière qui lui avait permis de survivre au froid extérieur.

- Quelque chose ne va pas ? Tu veux en parler ?

Des dizaines et des dizaines de fois, on avait dû lui poser la question, au rouge et or. Et invariablement il avait toujours répondu la même chose, de ce qu'elle savait, ou bien simplement il avait esquivé la question. Mais ce soir était une de ces nuits où ce qui aurait dû arriver, ce qui aurait dû se passer, n'était pas une possibilité envisageable. Alors, peut-être qu'enfin il s'ouvrirait. Peut-être...
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]   La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36] Icon_minitimeJeu 19 Juil 2012 - 18:14

    Son esprit était entièrement focalisé sur les doutes qui tournaient en boucle dans son esprit. Ses pensées n'étaient pas au repos, comme souvent. Comme toujours. Mais son corps s'engourdissait doucement. Ses sens n'étaient plus aussi alerte. Il ne sentait pas le vent glacé qui s'engouffrait par la fenêtre ouverte, comme il ne sentait pas la mince chaleur qui émanait du feu. Il n'entendait pas non plus le crépitement des bûches et voyait à peine les couleurs chatoyantes des flammes. Si seulement il avait pu cessé de penser, ne serait ce que quelques heures. Si seulement l'ouragan qui faisait rage dans son esprit pouvait se calmer, juste un instant. Un moment de répit. Il ne voulait pas penser à tout ça. Il ne voulait pas envisager toutes les éventualités. Mais comme bien souvent, c'est lorsqu'on s'acharne à repousser ses pensées désagréables qu'elles s'accrochent plus encore. Un espèce de filet du diable dans lequel il se débattait avec rage. Et plus il se débattait, plus les liens se resserraient.

    Il n'avait pas entendu le portrait bouger. Il n'avait pas entendu les pas approcher. Il n'avait rien entendu jusqu'à ce qu'il sente une main sur son épaule. Un contact qui le fit violemment sursauter et il se retrouva à deux doigts de sortir sa baguette, qu'il gardait toujours sur lui depuis les premières réunions du l'AD, et de jeter un sortilège bien senti à son agresseur. Oui, il était sur les nerfs, et oui, il réagissait au quart de tour. Surtout à minuit et demi. Surtout alors qu'il ne dormait pas depuis des semaines. Surtout alors que la bataille du ministère revenait dans ses cauchemars, encore et toujours, lui faisant douloureusement revivre l'attaque des mangemorts. Le laissant le coeur au bord des lèvres avec une question en tête. Où avait-il été chercher ce courage, celui qui lui avait permis de tenir face à des sorciers expérimentés, mus par la seule volonté meurtrière de leur maître, décidés à les tuer tous, un par un ? Ils n'étaient pour eux rien de plus que des adolescents bien arrogants de seulement penser qu'ils pouvaient les vaincre. Ils étaient un peu comme une nuée de moustiques. Il lui avait fallut tous les réflexes, toutes les connaissances apprises durant les réunions de l'AD pour tenir le coup. Et les réflexes étaient tenaces. Son assaillant eu heureusement la bonne idée d'ouvrir la bouche avant que la main de Neville n'atteigne sa baguette, rangée sagement dans sa poche.

    Ambre. Neville laissa retomber son bras. Qu'est ce qu'il avait cru ? Qu'un mangemort s'était introduit dans la tour et venait lui tapotait l'épaule ? Si il se mettait à menacer sa meilleure amie, il y avait un sérieux problème. Très sérieux. Le jeune homme lâcha un long soupir, dépité, décontenancé. Il avait faillit balancer un sortilège à Ambre. Il fallait qu'il dorme, avant de tuer quelqu'un. Il ne répondit pas à sa question. Pas encore. Il fallait qu'il trouve un truc. Une excuse. N'importe quoi. Il n'avait pas envie de lui dire la vérité. Pas envie d'une longue discussion avec Ambre. Elle ne comprendrait pas, et c'était bien normal. Et puis, il n'avait pas envie de l'embêter avec tout ça. Il n'avait pas envie de la voir désolée, inquiète, coupable de ne pas savoir quoi dire. Mais peut-être saurait-elle exactement quoi dire, justement. Peut-être était-elle là, la solution. Parler pour évacuer. Une méthode qui marchait plutôt bien, en général, mais à laquelle Neville n'avait pas franchement penser. Il détendit ses membres raides alors qu'elle contournait le canapé pour venir s'installer à côté de lui. Rester ainsi prostré dans une position bien peu confortable avait rendu chacun de ses muscles douloureux, et il grimaça alors qu'il s'asseyait, dans une position un peu plus digne.

    Il n'aurait pas dut descendre. Il aurait dut rester dans son dortoir, au fond de son lit, ressassant ses idées noires. Il aurait dut se souvenir que désormais, les rondes des préfets finissaient tard. Très tard. D'ailleurs, c'était bien vrai qu'il était drôlement tard. Ambre avait passé tout ce temps dehors, dans les couloirs du château, surveillant les lieux ? C'était inadmissible. Il l'avait déjà dit, plusieurs fois, mais il ne put s'empêcher de faire à nouveau la remarque.

    '' Ils ne devraient pas vous faire patrouiller si tard, c'est dangereux. Ils ne se rendent pas compte. S'il devait t'arriver quelque chose à cause de leur bêtise …''

    Il arracherait lui même la tête de Dumbledore... Ambre avait entendu ce discours déjà. Une bonne centaine de fois. Neville ne comprenait pas. Comment leur directeur, si prévenant avec ses élèves, si adepte de sécurité, pouvait-il demander à des gosses de se promener ainsi dans les couloirs. En pleine nuit. Seuls. Avec la menace de la guerre comme une épée de Damoclès plantée au dessus de leur tête. Un risque bien inutile aux yeux du garçon. Il avait compris désormais, que tout ceci n'était pas une grosse blague. Pas une grosse erreur. Pas un gros malentendu. Le Seigneur des ténèbres était de retour, bel et bien, et il pouvait jeter son dévolu sur Poudlard à tout moment. Et s'il décidait de lancer une attaque, en pleine nuit, alors que les préfet et quelques professeurs étaient seuls dans les couloirs. Qui alors serait là pour protéger Ambre ? Il avait prit conscience de pas mal de choses, depuis cette nuit de juin passée face aux mangemorts. La vie était fragile. Un sortilège perdu, un coup de baguette, un simple mot, et tout pouvait s'arrêter. Tout. Pas que Ambre était une petite chose fragile qui avait besoin de protection. Pendant longtemps, ce fut même elle qui le protégea des blagues douteuses des Serpentards. Elle était plus vieille, moins impressionnable que le gamin qu'il était. Elle lui avait été d'un grand secours, plusieurs fois. Mais Harry non plus n'avait besoin de la protection de personne. Ça ne l'empêchait d'être allongé sur un lit d'hôpital, inconscient, depuis des mois.

    Bien, maintenant qu'il avait gagné du temps, il allait bien falloir trouver quelque chose à répondre à Ambre. De quoi la rassurer, l'éloigner, lui faire oublier ses inquiétudes. Il ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour lui. Surtout pas. Il ne voyait pas que c'était déjà le cas. Et en même temps, il avait envie de tout lui dire, de la laisser le rassurer, comme quand ils étaient gosses, et qu'elle passait un bras autour de ses épaules et qu'il séchait ses larmes. Mais il n'était plus ce gosse de onze ans terrifié par la vie, mort de trouille à l'idée de faire un seul pas de travers, persuadé de n'avoir pas sa place à Poudlard, qui avait besoin d'un soutient. Maintenant, il avait seize ans. Presque dix sept. Il était presque un homme. Il ne pouvait plus se laisser aller de la sorte.

    '' J'avais trop chaud, j'arrivais pas à dormir. Rien de grave. ''

    Il n'espérait pas vraiment convaincre Ambre avec une excuse aussi piteuse. Mais il n'avait pas pu faire mieux. Trouver un mensonge, à presque une heure du matin, alors que l'épuisement commence sérieusement à se faire sentir, ce n'est pas aisé. Et lorsqu'on s'appelle Neville et qu'on est pas très doué pour mentir, c'est encore pire. Bref, sa réponse sonnait faux. Tant pis, elle s'en contenterait peut-être. Mais pour être sûr, il fit ce qu'il faisait depuis des mois pour éviter de répondre aux questions, il changea de sujet, les yeux résolument plantés sur les flammes, refusant de croiser le regard de son amie. Il ne voulait pas qu'elle puisse y lire quoi que ce soit :

    '' Pourquoi vos rondes sont-elles si longues ? Si les mangemorts débarquaient, vous n'auriez pas le temps de réagir que vous seriez déjà morts. Vous ne pourriez pas les retenir. Ils espèrent quoi ? Qu'en vous mettant en première ligne, ils gagneront du temps ? Que les mangemorts n'oseraient pas s'en prendre à des gosses ? Ils se trompent. Parce qu'ils oseraient. Il ne fait pas la différence. Les enfants, les adultes, c'est la même chose. Ceux qui se mettent en travers de son chemin sont éliminés. C'est aussi simple que cela. ''

    Et il en savait quelque chose. Il savait tellement. La mort ne leur faisait pas peur, aux mangemorts. Ils n'hésitaient pas, et c'était ce qui les rendaient si forts, en quelque sorte. Aucun scrupule. Aucun remords. Ils avaient envoyés trois adolescents à Sainte Mangouste. Trois adolescents qui auraient pût être tués sur le coup, s'ils avaient eu un peu moins de chances. Et ils avaient essayé par tous les moyens d'assassiner les trois autres. Alors non, ils n'hésiteraient pas une seule seconde. Il avait voulu changer de sujet, mais il en revenait toujours au même point. Les mangemorts. La guerre. Ses amis inconscients. La culpabilité. La peur.
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]   La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36] Icon_minitimeJeu 19 Juil 2012 - 22:28



Dimanche 16 Février
Neville Londubat & Ambre MacKenzy

« It's always darkest just before the dawn.
So stay awake with me, let's prove them wrong.
»
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La Nuit Porte Conseil


Ambre fit un mince sourire à Neville lorsque celui-ci se plaint pour la nième fois du fait que les préfets-en-chefs se retrouvaient dehors à patrouiller au lieu d'être confortablement à l'abri, dans les dortoirs. Elle comprenait l'inquiétude de son ami, de son meilleur ami. Mais... Elle se sentait plus à sa place à veiller sur la château endormie, dehors, quand bien même ça la faisait pester, que caché derrière les murs à attendre que d'autres la protège. Elle n'était pas femme à se reposer sur les gens, elle savait se défendre. Et d'accord, elle restait une adolescente, mais elle était tout de même majeur, et une bonne élève en plus de ça. Elle n'avait pas la prétention de dire qu'elle pouvait faire le poids face à un Mangemort expérimenté, mais elle avait celle de penser qu'elle pourrait lui tenir tête assez longtemps pour donner l'alerte et essayer de protéger ses camarades. Parce qu'elle était comme ça. Elle ne supportait pas de rester en retrait, de rester inactive, à ne rien pouvoir faire pour les autres. Elle avait ce besoin de protéger ceux qu'elle considérait comme faisant partie de son entourage. Même ceux à qui elle n'avait jamais parlé, même ceux qu'elle pouvait haïr. Ca n'avait pas vraiment d'importance pour elle. Elle les côtoyait tous les jours, et ils faisaient partis de son univers, d'un groupe auquel elle-même appartenait. Alors elle ne pouvait définitivement pas rester les bras croisés. Ce n'était pas dans sa nature.

Et puis on parlait de Poudlard. Quelles étaient les chances de voir ce château, véritable forteresse, se faire attaquer comme ça, alors même que le Ministère était encore debout, et que Dumbledore se tenait dedans, veillant sur chaque créature y vivant ? Aucune quasiment. Ou alors, c'est que Voldemort était un fou, et rien de plus, doublé d'un idiot. Ce qu'il n'était pas, sinon il ne dirigerait pas tous ces sorciers avec tant de facilité... Enfin, la question n'était pas franchement là. Et puis s'il était vrai que le Mage Noir et beaucoup de ses acolytes n'hésitaient pas à tuer des jeunes, ce n'était pas le cas de tous. Bien qu'il n'enverrait certainement pas quelqu'un en qui il n'avait pas entièrement confiance et qui hésiterait au dernier moment.

- Ne t'en fais pas, il ne m'arrivera rien, nous sommes à Poudlard après tout. Et puis je sais encore me défendre.

Les murs sont hauts.
Les hommes sont braves.
Mais que sont-ils face à la cruauté la plus pure,
Si ce n'est une simple poussière,
A balayer du revers de la main ?

Car c'était à ça que tous devraient bientôt faire face, que certains, comme Neville, avaient déjà eu à affronter. Et Ambre, elle, face à ça, que pourrait-elle bien faire après tout ? Combien de temps tiendrait-elle face aux assauts des êtres les plus sombres ? Hum. La question ne se posait pas vraiment en l'état actuel des choses, de toutes façons. Elle ne se posait vraiment pas. Il ne fallait pas s'en faire pour rien, ne pas s'effrayer. On avait toujours plus peur des histoires qu'on se racontait que de la réalité qui se trouvait en face de nous. Sauf que là ce n'était pas un placard avec des ombres qu'il y avait à affronter, mais des ténèbres bien réelles et palpables auxquelles il fallait tenir tête. Elle prit une longue inspiration alors qu'elle s'installait à côté du jeune homme, qui se trouvait être tendu. Et oh, comme elle pouvait le comprendre, comme elle pouvait savoir ce que c'était de perdre le sommeil ainsi. Elle n'avait jamais vécu une situation comme la sienne, elle n'avait pas eu à voir la mort face à elle, mais elle savait ce que c'était de ressentir ces peurs de ne pas savoir ce que sera demain, s 'il sera plus beau ou plus sombre qu'avant, elle savait ce que c'était, cette culpabilité qu'on pouvait ressentir quand on avait rien pu faire pour sauver ses amis. Que ça soit parce qu'on était trop faible, ou bien parce qu'on se trouvait ailleurs au moment des faits. Elle s'en était voulu, de ne pas avoir pu être là le jour du combat au ministère. De n'avoir rien pu faire d'autres qu'écouter la nouvelle apporté par de bien sinistre mots, et par des sorciers dépités de voir leurs espoirs s'envoler, alors que d'autres jubilaient. Quoique... Comment Drago Malefoy avait pu réagir en apprenant la mise hors circuit de son pire ennemi ? Joie de voir l'être haït enfin détruit ? Ou tristesse de perdre quelqu'un qui tenait une place si importante dans sa vie ? La jubilation de la victoire avait parfois le goût amère du regret de la perte. Mais tout ça, Ambre ne le savait pas vraiment, elle ne pouvait que supposer, à ces heures perdues, des effets d'une telle perte sur les gens. Elle ne pouvait que constater, chez les sorciers, l'éclat des sourires diminuer, la nervosité gagner ces êtres pétris de magies qui ne voulaient pas croire à ces chaînes qui venaient à nouveau serrer leurs cous... Idiots.

Fragiles idiots face au flot de la vie qui commence doucement à les noyer, envahissant leurs poumons et qui semblaient vouloir se laisser couler. Comme était en train de le faire Neville. Ces traits tirés, ces expressions ternes, ce regard sans éclat... Où était passé la flamme naissante au creux de ses pupilles lors de la première formation de l'AD ? Envolé... Comme la lueur de l'espoir qui vivait encore dans le cœur de beaucoup. Mais ce n'était pas le cas chez Ambre, non, elle, elle n'abandonnait pas. Et elle était même prête à partager de sa foi. C'est pourquoi le mensonge éhonté de son ami lui fit quelque peu grincer des dents. Et elle lui avait lancé un regard suspicieux alors. Elle n'était pas dupe, évidemment. Et jusqu'à présent, elle n'avait jamais voulu le pousser à avouer ce qu'il ressentait, le poids d'avoir vu la mort l'approcher pour lui murmurer dans le creux de l'oreille des mots doux. Le poids d'avoir vu tomber devant ses yeux des amis auxquels il tenait plus que tout. Et face à ça, Ambre resta silencieuse, alors qu'il poursuivait, parlant totalement d'autre chose. Et elle serrait la mâchoire pour ne pas insister. Mais l'heure n'était pas vraiment au tact ni à la gentillesse, à vrai dire. Il s'emportait, se laissant guider par des paroles qui lui venaient naturellement et qui l'amenaient indubitablement à ressasser ses expériences, à les superposer à aujourd'hui, à imaginer que tout pourrait recommencer à nouveau. Lorsqu'on tombe une fois, on craint toujours de chuter à nouveau, et on devient plus prudent. Parfois trop prudent. Et elle savait, qu'il avait raison quelque part, de vouloir se montrer prudent. Pourtant... Les mots qui vinrent lui échappèrent sans qu'elle ne puisse rien y faire, comme un réflexe. Et qu'on soit clair. Ambre adorait Neville, qui était son meilleur ami. Mais ça ne signifiait pas pour autant qu'elle passerait éternellement son temps à prendre des pincettes avec lui. Et là, elle avait décidé que ce soir elle l’amènerait à parler. Et pour ça, elle avait bien son idée de comment faire. Car elle le connaissait. Elle le savait au bord de l'explosion. Et il suffirait de simplement toucher un seul point sensible pour que tout sorte d'un coup. Elle en avait parfaitement conscience, et pourtant elle parla tout de même.

- Neville. Je sais me défendre, je m'entraîne quasiment quotidiennement pour ça. Et si Dumbledore nous confie ce poste, c'est qu'il sait qu'on s'en sortira. Preuve en est que Malefoy n'est sur aucune ronde nocturne contrairement à d'autres. Et je suis fière de la confiance qu'il m'accorde.

Elle le regardait fixement. Et si pour le moment, elle y allait doucement, elle s'apprêtait évidemment à amener un sujet un peu plus épineux, à le pousser un peu. Elle voulait le bousculer, le faire réagir, pour le coup. Et il fallait avouer qu'elle trouvait cette idée plus qu'intéressante, et se disait qu'elle serait probablement plus efficace que de le laisser s'enfoncer tout seul.

- Ecoute... On sait tous que des Mangemorts n'hésiteraient pas un seul instant à s'en prendre à des élèves. Dumbledore le sait, les professeurs le savent, je le sais. Mais ici, nous ne sommes pas au Ministère de la Magie, Neville. Et c'est loin d'être si simple que tu le dis. Parce que pour ma part, je ne peux pas me passer d'accomplir mon devoir. Je sais que ça peut te paraître fou, mais je préfère encore être en première ligne et servir à quelque chose que me lamenter dans mon coin sur ce que je devrais faire et que je ne fais pas.

Voilà, c'était dit. Et c'était injuste. Et ça ne le visait même pas. Mais à tous les coups, il risquait de le prendre pour lui. Parce qu'il était fatigué. Parce qu'il devait être susceptible alors. Parce qu'il ne cessait de ressasser le passé, et sans doute de se demander à quel point ça aurait été différent, si Harry n'était pas tombé ce jour là. On ne peut vivre dans le présent si on ressasse sans cesse des événements du passé comme il devait le faire. Et c'était mauvais. Très mauvais. Alors Ambre se montrait injuste, quitte à devoir blesser Neville un peu plus. Mais il devait réagir. Sinon... Ambre ne savait pas. Mais elle savait qu'il le devait. Elle le voyait dans les yeux des membres de l'AD, elle le sentait. Avec lui, ça irait mieux. Et puis, il était son meilleur ami, elle le préférait à ses côté que déprimé dans son coin.

L'injustice te frôle,
Si noire, si froide,
Menace manipulatrice,
Ombre du mal
Prête à combattre
Pour le bien ce soir.
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]   La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36] Icon_minitimeLun 23 Juil 2012 - 15:34

    La foi que Ambre plaçait en Poudlard laissait à Neville un goût amer. Ils étaient tous si persuadés que rien, jamais, ne pourrait leur arriver dans l'enceinte de ces murs. Persuadés qu'ils étaient là à l'abri du monde et de la guerre qui lentement se préparait. Pas complètement bien sûr, et c'était la raison pour laquelle ils avaient reformés l'AD. Mais ils pensaient avoir le temps. Ils pensaient que la seule menace se trouvait à l'extérieur, qu'ils avaient encore des mois voire des années pour se préparer à l'affronter. Comme ils se trompaient. Leur naïveté était effrayante. Mais pouvait-on les blâmer ? Non, évidemment. Après tout, Poudlard était l'endroit le plus sûr du pays. Dumbledore était le plus grand sorcier de tous les temps. Les professeurs sauraient se battre, lorsque le temps serait venu, protégeant leurs élèves jusqu'au bout. Mais était-ce suffisant ? Neville n'en savait rien. Avant, il aurait cru tout ça sans broncher. Il aurait goûté à la douce sécurité des murs comme tous les autres. Mais aujourd'hui. Il savait qu'il suffisait de pas grand chose. Un courage un peu trop mal placé. Un malentendu. Quelque ruse de l'ennemi. Et vous pouviez vous jeter vous même dans la gueule du loup. Harry s'était fait piéger. Ils s'étaient tous déjà fait piéger. Même Hermione, sans doute la plus sage, la plus raisonnable, la plus prudente du groupe. Elle n'avait pas su voir la tromperie. Et que pouvait Poudlard contre la trahison et les mensonges. La guerre était une guerre physique, un affrontement de deux forces qui mettait à l'épreuve la puissance magique des uns et des autres. Mais pas seulement. C'était aussi une guerre psychologique, dans laquelle il ne fallait pas perdre de vue l'ennemi, ne pas se laisser séduire par des hallucinations, ne pas se laisser avoir par de belles paroles. La difficulté était là, bien présente mais invisible, masquée aux yeux des adolescents trop crédules. Combien se feraient manipuler par le Seigneur des Ténèbres ? Combien retourneraient leur veste une fois dehors ? Une fois qu'ils verront que malgré tout, les entraînements, les beaux discours et l'espoir ne servaient à rien, qu'ils ne faisaient pas le poids face à la menace, qu'ils n'avaient pas d'autres choix que d'abdiquer ? Combien se laisseraient bercer par les paroles ensorceleuses de leur adversaire, qui leur promettra gloire et pouvoir ? Combien tomberaient entre ses mains avides ? Lesquels résisteraient ? Neville observa soigneusement son amie. Ambre résisterait. Jusqu'à la fin. Elle tiendrait le coup. Il en était persuadé. Elle était sa meilleure amie, son pilier, et l'idée qu'elle puisse se laisser avoir par le sifflement du serpent lui était insupportable. Non. Elle résisterait. Et lui ? Combien de temps tiendrait-il, si on menaçait sa famille, ses amis, ses proches ? Combien de temps ?

    Mais il préféra se taire. Cette discussion, ils l'avaient eu maintes et maintes fois, même si Neville n'avait jamais exposé clairement ses arguments. Il lui dirait que Poudlard n'était pas si sûr qu'il le paraissait, que si les mangemorts étaient parvenu à pénétrer le ministère, ils pouvaient tout à fait, dans un avenir proche, entrer à Poudlard. Et elle répondrait que tant que Dumbledore serait à la tête de cette école, Poudlard ne tomberait pas, il était le seul capable de faire reculer l'ennemi. Et il lui assurerait que même Dumbledore n'était pas invincible. Il restait un homme. Un homme qui était même sacrément âgé et tout aussi mortel qu'un autre. Et la discussion continuerait. Et ça ne changerait rien. Ils resteraient campés sur leurs positions. Comme d'habitude. Pourtant, il ne pu s'empêcher de remettre le sujet sur le tapis. Parce qu'il lui fallait quelque chose pour faire diversion, pour faire passer son mensonge, et que son esprit fatigué n'avait rien trouvé de mieux.

    Elle était fière. Fière de la confiance que Dumbledore lui accordait. Neville sentit la colère gronder doucement. Voilà à quoi ils en arrivaient. Ces adolescents que le directeur envoyait en patrouille étaient contents de servir à quelque chose, heureux d'être reconnu comme de véritables sorciers capables de se battre. Et ils finissaient par penser qu'ils étaient capable de faire face. Ils n'en étaient pas capables. Aucun d'eux. Et Ambre pas plus que les autres. Bien sûr qu'elle était bonne élève. Bien sûr qu'elle savait se débrouiller en duel. Mais qui la préparerait à affronter l'horreur ? À affronter la mort à l'état brut ? À regarder ses amis tomber sans pouvoir y faire quoi que se soit, parce qu'il est déjà trop difficile de préserver sa propre vie ? Personne. Personne ne pouvait leur enseigner ça. Ni les professeurs, ni l'AD, ni Dumbledore. Mais encore une fois, il resta muet. Il ne voulait pas passer sa colère sur Ambre. Elle n'y était pour rien, elle. Elle se contentait de faire ce qu'on lui demandait de faire et de croire ce qu'on lui donnait à croire.

    Mais elle n'en avait pas finit. Et ses paroles suivantes mirent un certain temps à atteindre le cerveau de Neville. Il ne comprenait pas. Ou plutôt, il avait peur de comprendre. Il resta un moment immobile, les yeux toujours rivés sur les flammes qui commençaient à mourir, tentant de saisir toutes les implications de ces phrases. Mais il avait beau tourner et retourner tout ça dans tous les sens possibles, il comprenait toujours la même chose. Respirer. Il fallait respirer, sinon, il allait exploser. Et il n'avait pas envie d'exploser. Parce qu'il risquait de dire des tas de choses, des horreurs qui dépasseraient sa pensée.

    '' Mais qu'est ce que tu … enfin je ne … ''

    Maîtriser ses mots et sa colère était difficile. Il fallait respirer encore. Il finit par se détourner du feu pour venir planter son regard dans les yeux de son amie, espérant y découvrir un signe, quelque chose qui indique que non, ça n'était pas ce qu'il croyait.

    '' Ambre, qu'est ce que tu insinues là ? ''

    Mais il n'y avait rien, dans le regard de la demoiselle. Rien d'autres qu'une farouche détermination. Qu'est ce qu'elle lui faisait là ? Il avait cru que elle, au moins, comprendrait ce qu'il pouvait traverser. Ils n'en avaient certes jamais parlé, parce qu'il refusait le dialogue, mais il s'était dit qu'elle le connaissait suffisamment bien pour se rendre compte de la situation. Mais ces reproches à moitié masqués, qu'il se prenait dans la figure comme une gifle monumentale, lui prouvaient qu'il s'était trompé. Et Merlin comme ça faisait mal. Soudainement désireux de mettre de la distance entre Ambre et lui, Neville se leva et alla se planter se l'autre côté de la table basse, face au feu, dos à son amie. Il fallait qu'il se calme avant de balancer des horreurs à Ambre. Elle ne le méritait pas. Il ne savait pas pourquoi elle agissait comme ça, ni ce qui lui avait traversé la tête, mais elle n'avait pas besoin d'être la cible de ses paroles malheureuses. Pourtant, l'exercice était difficile. Il restait debout, immobile, le dos raide, les poings crispés, et son visage, qu'elle ne pouvait pas voir, était entièrement tendu dans une expression de colère, de souffrance et de rage. Si le but était de le faire réagir, la partie était gagnée.

    Elle venait de lui dire, non seulement qu'il était inutile mais aussi pitoyable et lâche. Et c'était douloureux. Mais ce qui faisait le plus mal, ce n'était pas tant les mots, ni même le fait qu'ils proviennent de sa meilleure amie. Non, ce qui faisait vraiment mal, c'était le fait que ces accusations tournaient dans son esprit depuis des mois. Bien sûr qu'ils se sentait inutile lorsqu'il restait inactif, qu'il refusait même de parler de l'AD alors que ses camarades se préparaient déjà à affronter l'extérieur. Inutile et lâche, à refuser de prendre ses responsabilités, à refuser de regarder la vérité en face. Et oui, il se sentait pitoyable, lamentable à ainsi laisser la peur prendre le dessus, à refuser de repousser le souvenir de cette nuit d'horreur, à se complaire dans sa tristesse. Oui. Mais c'était plus compliqué. Et Ambre ne pouvait pas le comprendre. Parce qu'elle n'y était pas, au ministère. Elle ne savait rien de se qui s'était passé là-bas, rien de plus que ce qu'elle avait entendu, ou qu'elle avait lu dans les journaux. Comment alors pouvait-elle juger ? Comment pouvait-elle savoir si sa réaction était normale ou non ?

    '' Tu crois que j'ai peur pour moi, c'est ça ? ''

    Sa voix était étranglée tant l'effort qu'il devait faire pour se contrôler était difficile. Il n'avait pas bougé, refusant toujours de poser les yeux sur elle.

    '' Tu crois que, sous prétexte que nous avons tous failli y passer, au ministère, je préfère désormais me tenir à l'écart du danger ? Que je refuse de me battre, de reprendre l'AD, parce que je crains pour ma vie ? Bien entendu que j'ai peur, et tu ne me feras pas croire que tu es totalement rassurée, toi non plus, mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de venger mes parents, mes amis et tous ceux qui ont été brisés par les mangemorts. ''

    La colère ne passait pas. Au contraire. Elle coulait dans ses veines, brûlante, douloureuse, comme un poison injecté en intraveineuse. Et quand il se tourna enfin pour lui faire face, il n'avait pas retrouvé son calme. Il avait juste envie de lui faire ravaler ses paroles blessantes, juste envie de passer sa frustration sur quelqu'un.

    '' Tu n'as aucune idée de ce que … de ce qui s'est passé là-bas. Tu ne sais pas, d'accord ? Alors tes leçons de morales, tu peux bien les garder pour toi. Je n'ai vraiment pas besoin de ça. ''

    Il détourna les yeux, incapable de soutenir le regard. C'était la première fois qu'il parlait de cette nuit là, et même s'il ne s'agissait que d'une allusion, c'était difficile. Le simple fait d'y repenser était difficile. Et mettre des mots sur ses pensées rendait les choses encore pire. Il n'avait pas envie de se laisser amener sur ce terrain, mais tout à sa colère, il ne se rendait pas compte que c'était justement ce que Ambre essayait de faire. Sans doute aurait-il mieux fait de retourner se coucher, s'évitant ainsi une discussion douloureuse. Mais au fond, il ne pourrait pas continuer longtemps ainsi, à nier les faits, à faire comme si de rien n'était en souffrant en silence. Ce n'était pas une solution. Ce n'était pas vivable.
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36]   La nuit porte conseil [PV Ambre - Dimanche 16 février - 00h36] Icon_minitimeJeu 26 Juil 2012 - 16:46



Dimanche 16 Février
Neville Londubat & Ambre MacKenzy

« The cold river washed him away,
But how could we forget?
The gatherings hold candles, but not their tongues.
»
Make It Stop – Rise Against


La Nuit Porte Conseil


Ce n'était même pas une question de foi, dans l'esprit d'Ambre. C'était une question de fait établit. Même lors de la première guerre contre le Lord Noir, celui-ci n'avait pas osé s'en prendre à Poudlard. Et puis, tout le monde savait qu'il craignait Dumbledore. Tout le monde savait que tant que le vieux mage serait en vie, personne n'attaquerait l'école de sorcellerie. Mais pour combien de temps encore, ça... Car oui, il se faisait vieux, leur directeur, et il faiblissait, comme tout le monde sans doute. Mais Ambre savait parfaitement que pour le moment, il tenait le choc. Ou tout du moins, elle le croyait, ignorant évidemment le mal qui devait le ronger à ce moment même. En fait, ce n'était pas tant une histoire de naïveté, c'était simplement qu'elle savait. Elle savait que, pour le moment, le château était sans doute le lieu le plus sûr de toute la Grande-Bretagne. Et peut-être que cela ne durerait pas, peut-être qu'il tomberait un jour sous les assauts du Seigneur des Ténèbres, mais pour le moment, il tenait, et c'était tout ce qui comptait aux yeux de la jeune femme. Qu'il existe un endroit encore sûr où ils pouvaient vivre en paix. Même si c'était particulièrement dangereux de laisser les gens se bercer d'illusions, il s'agissait tout de même du seul moyen de les garder à flot, de ne pas perdre totalement contre Voldemort et ses acolytes. Et ça elle en avait plus que conscience, que si jamais même ici ils baissaient les bras, alors tout était perdu. Car même s'il était vrai que maintenant qu'Harry était dans le coma, leurs chances étaient minimes... ça n'était pas fichu. Ce n'était pas un zéro absolu. Et tant qu'il y aurait toujours quelqu'un pour se battre, quelqu'un pour se dresser, ça ne serait jamais zéro. Tant qu'il resterait des esprits libres, et des gens pour affronter leurs peurs, leur désespoir, tout ce qui était de plus sombre à l'extérieur, rien n'était jamais fini. Et il y en aurait toujours. Car sur cette planète vivaient plus de six milliard d'êtres humains. Des moldus, autant que des sorciers. Et s'il était vrai que c'était une affaire de mages, si ceux-ci tombaient, cela s'étendrait au monde moldu, et à partir de là, ça serait le monde entier qui serait en péril. Et ça serait plus de la moitié des gens de cette planète qui auraient à se dresser pour affronter le mage noir. Mais qui le ferait, si la génération future craignait le sombre avenir qui semblait se dessiner au loin ? Qui le ferait s'ils abandonnaient aujourd'hui tout espoir d'un avenir meilleur ? Alors oui, peut-être qu'au premier abord, la foi que portait Ambre en Poudlard et en leur directeur pouvait sembler naïve et irréfléchi, mais en réalité... Elle savait. Elle savait très bien que Poudlard n'était pas si protégé que ça, dans le fond, et que ça ne tenait à rien de voir l'école tomber un jour. Juste à un vieux un peu fou.

Et Ambre savait. Elle savait parfaitement, malgré sa fierté, qu'elle ne serait jamais que de la chair à canon dans cette guerre, du haut de ses dix-sept ans. Que ses chances de survies seraient bien maigre. Et elle avait beau se dire que jamais elle n'abandonnerait, jamais elle n'aurait la lâcheté de rejoindre les rangs de tous ceux qui avaient abandonnés le combat, que jamais elle ne trahirait les siens, qu'elle les protégerait... Ca ne changeait en rien ses faiblesses. Ca ne changeait en rien que sous la menace, chaque homme de retrouvait confronté à ses travers, à sa lâcheté, et à ses craintes. Il se retrouvait confronté à la mort froide et implacable. Et face à ça, combien de personnes étaient capables de tenir ? Combien pouvaient rester fiers ? Aucun. Aucun homme n'est digne dans la mort. Et celui qui croyait le contraire était un fou idéaliste. Et évidemment, Ambre ne différait pas des autres personnes. Et elle avait beau se répéter qu'elle resterait fière jusqu'au bout, qu'elle l'abandonnerait jamais... Si elle voyait ses proches menacés, si elle les voyait tomber un à un... Le doute serait là. Elle se demanderait pourquoi elle se battait. Au nom de quoi. Au nom de personnes mortes déjà ? Au nom de grandes idées ? Elle se dirait sans doute que ce combat n'en valait pas la peine. Et pourtant elle essayait de se persuader que tout se passera bien, qu'elle tiendra bon peu importe ce qu'il se passera, qu'elle restera forte même face à la mort. Douce illusion. Après qui sait, peut-être tiendrait-elle ses engagements. Mais cela demanderait tant, et tant de sacrifices... Se battre pour un avenir qu'on était même pas certain de remporter, jeter à la poubelles tous ses rêves pour pouvoir vaincre un jour, triompher du mal. Douce utopie. Pourtant elle y croyait. Dur comme fer. Elle se répétait chaque soir avant de se coucher que tout se passera bien, que tout ira pour le mieux, qu'aucun d'eux ne mourrait. Et elle priait tous les Dieux existant pour que tout aille bien, elle priait Merlin et Morgane, elle priait pour l'espoir, au point de ne s'endormir que lorsqu'elle ne pouvait plus tenir face à Morphée.

Et c'est pour ça qu'elle prononça ces mots, cette phrase, à l'adresse de Neville. Pour qu'il comprenne qu'aucun combat n'était vain tant que des gens se dressaient pour une cause. Que rien n'était perdu tant qu'ils continuaient. Alors elle posait son regard sur le jeune homme, sur son meilleur ami, et elle le regardait, plus sérieusement qu'elle ne l'avait jamais fait depuis le début de cette année, depuis que le trio se trouvait dans le coma. Et elle le regardait durement. Elle n'aurait pas la moindre pitié ce soir. Elle ne serait pas désolée pour lui, pour ce qu'il avait vécu. Elle serait intraitable. Quitte à aller trop loin. Elle voulait qu'il comprenne.

- Tu sais très bien ce que j'insinue.

Elle le regarda se lever. Elle savait que ce qu'elle venait de dire était terrible, et que peut-être il ne lui pardonnerait jamais. Mais si ça pouvait lui permettre de surmonter ça, alors peu importe. Elle devait le secouer, il était fini le temps où il pouvait ressasser le passer et où elle le laisserait se détruire tout seul. Elle ne le laisserait pas faire un instant de plus. Son regard suivit le déplacement du jeune homme. Elle ne voyait maintenant plus que son dos, alors qu'elle restait calme, bien qu'elle fronça les sourcils un instant, n'aimant pas trop comme elle agissait face à lui. Non, elle aurait voulu pouvoir le réconforter, le prendre dans ses bras et lui dire que tout irait bien. Mais elle ne pouvait pas, en même temps. Elle ne le devait pas. Pas tant qu'il ne se déciderait pas à aller de l'avant. Il était hors de question qu'elle le berce dans ses lamentations et qu'elle le laisse s'enfoncer comme ça sans essayer au moins de le secouer.

Et pour ça elle devait le comprendre. L'écouter. L'écouter exprimer sa colère, sa crainte, sa peur, elle devait l'écouter trembler de rage et de fureur, de tous ces sentiments contenus depuis des mois maintenant et qui semblaient bouillir en lui, et le pourrir de l'intérieur. Et elle allait le faire. Elle le ferait tout de suite, elle le pousserait à bout pour ça. Elle écoutait sa voix étranglé, sa question, purement rhétorique. Elle en connaissait la réponse. Elle savait que Neville n'était pas du genre à craindre pour lui. Pas uniquement. Et il poursuivait, le ton sec, celui de l'homme brûlé à vif par le fer de la vérité. Touché dans son orgueil, en plein cœur. Celui de l'homme blessé. Et ça la rendait triste qu'il soit dans un tel état. Elle leva ses yeux sur lui, toujours déterminée, soutenant son regard de ses yeux bleus, brillants à la lueur du feu d'un éclat si particulier. Elle entendait cette douleur sourde dans la voix de son ami. Et lorsqu'il eut fini, elle se leva à son tour, pour lui faire face. Les bras le long du corps, elle fit un petit geste de la main pour écarter ce que venait de dire le jeune homme presque.

- Non, c'est vrai, tu as raison. Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé là-bas, puisque tu as toujours refusé d'en parler. Alors forcément, c'est difficile d'imaginer ce qui a pu se passer. Mais ça ne veut pas dire que je cautionne ton comportement.

Elle soutenait son regard, alors qu'elle venait de croiser les bras sur sa poitrine. Elle était prête à se défendre en cas de besoin, verbalement du moins, ce qui pouvait expliquer cette position. Mais ça signifiait également qu'elle ne changerait pas d'avis, et qu'elle le pousserait. Sans bouger, elle le ferait, sans abandonner, contre vents et marées, elle le ferait. Elle lui montrerait qu'il était temps de changer d'état d'esprit et de revenir du ministère où il semblait être resté depuis des mois. Elle lui montrerait qu'il était possible de se battre malgré tout, d'avancer encore. Il est temps d'ajuster tes voiles, Neville, et de voguer sur la mer houleuse de cette guerre, au lieu de te perdre dans la tempête.

- Et je ne prétends pas que je n'ai pas peur, je te le dis même volontiers. J'ai peur. De ce qu'il arriverait si on nous attaquait. De ce qu'il se passerait si demain, des mangemorts débarquaient pour prendre Poudlard. J'ai peur de mourir, de voir ceux que j'aime mourir, de perdre des proches et des moins proches. J'ai peur pour chaque élève dans cette putain d'école, parce que je sais que dehors ils n'ont presque aucune chance de s'en sortir s'ils devaient se battre contre un mangemort. J'ai peur qu'on perde cette guerre. De voir ma famille décimée, mes amis torturés.

Elle restait calme en disant ça. Pourtant elle serrait la mâchoire. Elle était toujours cette fille forte prête à faire face, celle qui ne craignait rien, aux yeux des gens. Elle était toujours là à s'occuper des autres, à bien vouloir les aider, à les défendre, à rester juste autant qu'elle le pouvait, peu importe la maison de l'élève qu'elle devait réprimander. Elle croyait en ce qu'elle faisait, en ce qu'elle accomplissait. Elle croyait en elle, et elle avait foi en les autres. Elle savait que si chacun y mettait du sien, ils pourraient s'en sortir. Harry Potter n'était que la reine d'un échiquier. Et on pouvait gagner sans reine, même si c'était difficile. Mais malgré cette foi, ça ne voulait pas dire qu'elle était invincible, qu'elle ne craignait rien. Loin de là. Elle restait humaine avant tout...

- Tous les jours j'ai peur. Et tous les jours je regrette de ne pas avoir été là cette fameuse nuit au ministère, d'être restée ici, et de n'avoir rien pu faire. Je n'aurais peut-être, au fond, pas fait changer le poids dans la balance, mais je regrette quand même et je m'en veux. Parce qu'en plus, ça m'empêche de te comprendre.

Elle passa une main dans ses cheveux, alors qu'elle baissait la tête en la secouant, les yeux fermés, avant de revenir à Neville.

- Tu as raison en disant que je ne sais pas. Mais tu ne pourras pas m'ôter le fait que ce n'est pas en restant les bras croisés que cette situation ne se reproduira jamais. Que des Mangemorts ne pourront pas venir ici et recommencer à attaquer des élèves, qui ne sauront pas faire face. Alors oui. Tu as peut-être eu à affronter plus de choses que nous, mais au lieu de te terrer en disant qu'on ne peut pas comprendre, tu devrais plutôt essayer de nous y préparer.

Elle le fixait toujours, le ton était sec, sans appel, et s'il essaya de l'interrompre, elle l'arrêta en haussant la voix.

- Si tu ne fais pas ça... alors ce qu'il s'est passé recommencera encore. A plus grande échelle. Et là, là tu pourras t'en vouloir de ne pas nous avoir dit ce qu'on aurait à affronter. Là tu pourras regretter tout ce que tu veux. Parce que ça serait vraiment ta faute.
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