Premier cours de divination…c’était plutôt réjouissant pour Olivia qui appréciait la matière. Si sa grand-mère n’était pas voyante et qu’elle ne lui aurait jamais montré les joies de ce domaine complexe, jamais elle n’aurait poursuivit cette option au-delà de la troisième année. Certes, le don de voyance se transmet intégralement à trois générations plus tard donc Olivia ne possédait pas les grands talents de sa grand-mère mais avec de la volonté et de la concentration, elle parvenait tout de même à des choses plus ou moins correctes. Dans son sac, son manuel de divination pesait assez lourdement mais ce n’était rien comparé à celui d’histoire de la magie. Prenant calmement les escaliers pour se rendre à la tour de Divination, elle manqua de se faire bouleverser par un Poufsouffle pressé. N’importe qui lui aurait jeté une réflexion comme quoi il devait faire attention mais pas la Taylor qui de toute façon, n’en avait rien à faire. Elle compatissait même avec le jeune homme puisqu’il lui arrivait aussi de pousser les gens involontairement. Sa nature tête en l’air la rendait maladroite.

Rapidement, elle atteignit le troisième étage et fut rejointe par une petite troupe de Serdaigle qu’elle n’avait pas revue depuis le petit matin. Mandy Broklehurst, une de ses meilleures amies, lui parla de boules de cristal et de son envie de lire l’avenir. Elle aussi aimait beaucoup cette matière et le fait de ne pas la pratiquer pendant deux mois l’avait ennuyée. Malheureusement, elle n’était peut être pas aussi douée que Lavande Brown ou Parvati Patil qui se démarquaient plutôt bien avec le professeur Trelawney. Toutefois, Olivia avait des doutes quant aux capacités de cette enseignante. Elle racontait souvent des mauvaises nouvelles, du danger qui rôde et d’autres bizarreries de ce genre. La grand-mère de notre héroïne, en revanche, était capable de prédire également les occasions et les bonnes nouvelles. Utilisaient-elles des méthodes différentes ou bien Trelawney préférait exposer les malheurs au grand public et garder les bonnes au fond de son crâne ? Mystère. C’était d’ailleurs le mot qui pouvait le mieux la définir. Lorsque notre petite Olivia finit de grimper les fins escaliers en colimaçon, elle souffla à quelques reprises pour évacuer l’oxygène de ses poumons. C’était vraiment fatiguant mais cette fatigue s’évanouirait lorsqu’elle prendrait place à l’un des sièges de la salle de cours. D’ailleurs, cette salle de cours était particulière puisqu’elle n’avait rien à voir avec celles des autres professeurs. La pièce de divination était circulaire et organisée en de différents étages, marqués par des marches. Les Serdaigle étaient en général, regroupés au premier rang tandis que les autres s’alignaient au deuxième, au troisième ou au dernier. L’autre particularité de la salle était ses tables qui étaient vêtus de nape fuschia… accompagnées de poufs où les élèves prenaient place. Olivia se tourna vers le professeur qui venait de les saluer et pour réponse, elle lui renvoya une salutation plutôt enthousiaste.

« - Bonjour, professeur Trelawney ! »

Elle occupa une table avec Mandy et attendit que le reste de la classe n’en fasse de même. Une fois le silence gagné, la voyante poursuivit en leur décrivant une partie du programme de cette année. Percer le voile de l’avenir… voilà qui était fascinant et un peu plus la notion de double vue. Toutefois, notre brunette ignorait si elle le posséderait un jour. Son regard bleu et rêveur rivé vers Trelawney, elle l’écouta tout en pensant à ses B.U.S.E’s. Il fallait absolument qu’elle réussisse chacune des épreuves et décrocher au moins un maximum d’effort exceptionnel ou de optimal. Puis, elle sortit de son petit nuage lorsque la folle enseignante haussa la voix pour énoncer le sujet de ce cours numéro un. Sur le coup, elle sursauta légèrement, ce qui valut un étouffement de rire de la part de Mandy. Oui, la nécromancie. C’était pas mal pour un début.

Le calme s’instaura lorsque l’enseignante commença son petit discours mystique. Certains écoutaient attentivement, buvaient ses paroles et d’autres regardaient le temps passer à travers les nuages qu’on percevait des fenêtres. Pour le moment, Olivia faisait parti de la première catégorie mais une fois qu’une pensée demeurerait dans son esprit, elle partirait sûrement faire un voyage dans les nuages pour répondre aux questions philosophiques qui se mêleraient dans son cerveau. Inconsciemment, elle tira son manuel de divination avancé de son sac et le posa sur sa table. Elle pensait à la nécromancie ; ayant lu des choses à propos de cela, elle connaissait les bases de cette pratique même si elle avait oublié d’approfondir le sujet un peu plus. A vrai dire, elle avait beaucoup plus étudié la chiromancie que la nécromancie. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’on aborde le chapitre neuf dès le début de l’année. Logiquement, on faisait les cours en suivant les pages du livre chronologiquement ? A moins que cette année, le professeur pouvait décider de commencer par n’importe quel chapître ? Soit. Après les cours, Olivia en profiterait pour aller feuilleter des livres à la bibliothèque à ce propos.

Le regard vide, la petite frôla la couverture jaune de son index et la repoussa afin de découvrir la première page qu’elle cachait. Lentement, elle feuilleta les pages jusqu’à celle du chapitre neuf et elle contempla l’illustration qui imageait le thème. Nécromancie... Elle n’avait pas lu ce chapitre en entier mais ses connaissances élémentaires devraient suffire pour pouvoir répondre à quelques questions d’introduction. Levant la tête doucement, elle observa le professeur heurter son pied contre une boule de cristal qui était déjà au sol. La boule roula dans un coin de la pièce et notre héroïne la suivit du regard. Pouvait-on vraiment enseigner lorsqu’on était maladroit ? D’un côté, la maladresse pouvait être contrôlée avec un peu de volonté mais n’était-ce pas là, une marque de faiblesse quant à ses capacités de professeur ? C’était bien ce genre de petits détails qui faisaient que énormément de gens restaient perplexes lorsqu’on parlait de Sybille Trelawney. Certes, son arrière arrière grand-mère s’était avérée douée mais si son don s’était bel et bien transmis, Sybille ne le montrait pas. C’était sans doute cela son secret ; faire semblant d’être une incapable alors qu’en réalité, elle est une des meilleures voyantes qu’on puisse avoir à Poudlard. Cette hypothèse s’avérait correcte pour Olivia. Des gens essayaient d’éviter la popularité ou la renommée en se faisant passer pour de pitoyables sorciers mais ce qu’ils reflétaient n’était qu’un mirage. Alors que la femme regagnait son bureau, elle commença l’introduction par l’interpellation latine de nigromencia et celle grecque necromantia. Elle insista sur le fait que ces deux termes constituaient deux pratiques divinatoires très différentes. A ce moment là, Olivia eut l’intuition que la question qu’elle poserait ensuite concernait leurs différences. Et lorsque cette question fut formulée, la jeune fille se pinça la lèvre. Si elle avait approfondie la lecture de ce sujet, peut être aurait-elle pu en connaître la réponse précise mais malheureusement, la chiromancie l’avait plus intéressée que cela. Toutefois, elle pouvait toujours répondre à la première question avec ce qu’elle savait déjà. Levant la main, elle attendit l’accord de l’enseignante pour obtenir le droit à la parole.

« - Professeur, deux noms me viennent en tête et même si une de ces deux là n’est à la base pas un spécialiste en nécromancie, il en a tout de même fait usage dans l’un de ses périples. Dans l’Odyssée, lorsque Ulysse fait son voyage dans le monde souterrain d’Hadès, il invoque les esprits de mort. En fait, son but était d’invoquer l’ombre de Tirésias. Et je crois qu’il a apprit à pratiquer ceci grâce aux formules que Circé lui avait enseignées. Elle était une magicienne et puisqu’elle possédait des connaissances et des pouvoirs en nécromancie, je pense qu’il est utile de la noter parmi les nécromanciens, non ? »

Énonçant une réponse qu’elle pensait correcte, Olivia scruta le professeur Trelawney qui ne devrait pas tarder à lui répondre. Soit, sa théorie était bonne soit peu précise ou bien mauvaise. Mais dans le dernier cas, notre jeune demoiselle n’aurait pas compris l’erreur qu’elle aurait pu commettre puisqu’elle avait lu des choses à propos de Circé qui se rapprochaient fortement de la nécromancie, le thème abordé aujourd’hui. Les yeux bleus ciel de l’élève se rivèrent vers l’enseignante et à ce moment-là, un rayon de soleil frappa la masse volumineuse qui formait la chevelure de la femme loufoque. Cette apparition de lumière arriva pile au moment où Trelawney entra dans un état presque second. Oubliée, évadée, elle paraissait en contact avec un autre monde et elle se contentait de hocher la tête face aux affirmations de la petite. Cette réaction fascina Olivia ; était-elle en plein voyage mystique, à travers des ondes tout aussi étranges ? Certes, elle était un professeur aux capacités douteuses mais elle ne serait pas à ce poste si elle n’avait pas prouvé à Dumbledore ses aptitudes.

Néanmoins, l’absence partielle de sa conscience l’induisit en erreur tandis qu’elle confondit Odyssée avec Ulysse. Une erreur qui ne surprit pas pour autant la Serdaigle qui s’intéressait d’avantage à cet état second. Elle avait déjà pu observer cet étrange phénomène lorsque sa grand-mère prédisait des choses à ses clientes désireuses d’en savoir plus sur leur situation à venir. Néanmoins, est-ce qu’en ce moment même, le professeur Trelawney avait une vision quelconque sur une personne ici présente ? Ce serait vraiment intéressant. Pendant plusieurs secondes, la plupart des élèves paraissaient perplexes et certains devaient penser qu’elle entrait dans un vieux délire de folle. C’est à la plus grande déception d’Olivia que cette dernière put voir que la vieille femme reprenait conscience d’elle-même et reprit le cous comme ci de rien était, feuilletant les pages d’un livre avec l’air d’avoir oublié qu’elle avait été comme déconnectée de ce monde. Prenant la parole, elle cita les noms de Jacques de Molay ainsi que de Léonard de Vinci. Par la suite, elle posa une question ; des différences étaient présentes entre les personnages de l’Odyssée et ceux qui venaient d’être cités. Fouillant dans son cerveau, une possible réponse, Olivia baissa le regard sur son manuel avancé de divination mais la petite bête lui échappait. Non, sa main n’aurait pas la capacité de se lever cette fois-ci. D’ailleurs, personne ne savait.

Le silence s’abattit sur la salle et des regards s’échangèrent juste avant que Trelawney ne se décide à lâcher cette petite bête. Saisissant sa plume, notre bleue et bronze la trempa dans sa bouteille d’encre et traça un petit tableau en deux colonnes ; Nécromantiens et Nigromancien. Elle y classa les noms cités puis, après avoir écouté les précieuses définitions du professeur, les inscrivit sur son parchemin. En fait, la nécromantie consistait à lire l’avenir sur les esprits des défunts alors que la nigromancie s’adressait complètement à la forme physique et morte du défunt. Cette dernière pratique paraissait un peu trop offusquante pour notre petite Olivia. D’ailleurs, jamais elle n’oserait utiliser ce genre de pratiques. Après tout, connaître notre avenir ne va-t-il pas influer sur celui-ci ? Si l’on devait mourir écrasé par un train demain, conformément à notre destin ou à l’avenir dicté par la voyante, ne va-t-on pas essayer de rester tranquillement chez soi pour dévier de la voie de ce destin ? Voilà pourquoi Olivia n’aimait pas connaître ce genre de choses. Après, il était évident que certaines révélations de sa grand-mère lui étaient utiles mais jamais elle n’irait demander à quelqu’un des choses comme sa date de mort ou quand elle aurait le plus de chance de remporter de l’argent. Après tout, la vie est faite de surprise et si on sait tout à l’avance, tel un scénario de film, la vie n’a plus d’anicroches à nous imposer et on apprend moins de choses. Regardant Trelawney qui leur donnait l’exemple utile de Léonard de Vinci qui s’était servi de la Nigromancie. Puis, pour terminer ce point, elle leur demanda si les élèves avaient des questions. On hochait la tête et certains, dont Olivia, laissaient échapper quelques mots négatifs.

« - Non, professeur.. » répondit-elle en un murmure.

Le professeur termina de répondre aux dernières questions lorsqu’elle se rassit avec un peu de difficulté sur son fauteuil. Le fait qu’elle remit convenablement ses lunettes en place laissait croire que les choses sérieuses allaient commencer. Bon, il était évident que la plupart des élèves seraient plutôt d’accord pour dire qu’on passerait à la seconde partie ridicule de ce cours mais pour Olivia, cela restait tout de même un apprentissage comme un autre. De sa voix mystérieuse, l’enseignante déclara à ses élèves qu’ils allaient travailler sur la Nigromancie qui était un art de divination basée sur les dépouilles humaines ou animales. A l’annonce de ce programme, notre Serdaigle ne put s’empêcher de faire une petite grimace car elle n’avait pas tellement la motivation de toucher un cadavre et de le décortiquer avec n’importe quel outil de chirurgien. La médecine n’était pas vraiment sa tasse de thé, surtout lorsqu’il était question de sang. Le sang était une substance qui l’écoeurait et elle avait donc le dégoût d’y toucher ou de le sentir. Parfois, il lui arrivait de ne pas se sentir bien lorsqu’elle apercevait des images de cadavres avec des flaques de sang dans les livres de défense contre les forces du mal de niveau avancé. Sur le coup, elle repensa à tout cela et elle se demanda si elle arriverait à venir à bout à cet exercice divinatoire sans trop de problèmes. Elle ignorait si l’exercice serait noté ou pas mais l’idée de le bâcler à cause de cela ne lui plaisait pas.

Tandis qu’elle s’apitoyait intérieurement de ce qui allait suivre, le professeur Trelawney distribua aux élèves le matériel requis pour faire de la Nigromancie. Chacun se vit attribué un panier qui contenait certainement un cadavre à ouvrir puis des instruments pour le faire. Déjà, le scalpel qui fit face à Olivia ne la mit pas vraiment à l’aise. Elle avait lu quelques histoires tragiques où les sorciers sadiques utilisaient en plus du sortilège Doloris, des instruments de cette sorte pour bien entailler leurs victimes. Cela dit, elle essaya de dégager ces souvenirs affreux de son esprit et tendit la main vers son scalpel et sa dague. Elle avait seize ans alors pourquoi en faire tout un plat ? L’animal était mort, de toute façon. Pourtant, elle restait nerveuse même en essayant de se rassurer. Levant la tête vers le professeur, comme pour fuir la vue de ces outils en fer, elle écouta ses derniers conseils puis ouvrit son manuel à la page 157 où elle lut en diagonale les différentes traductions de ce qu’on pouvait voir. Du bout des doigts de sa main gauche, elle caressa lentement sa dague comme pour s’habituer à sa texture puis lorsqu’elle tourna le regard vers le panier qui se tenait devant elle, elle l’observa en restant immobile. C’était comme ci elle était en transe ou obsédée par la vue de ce panier et même Olivia ne savait pas pourquoi son corps réagissait ainsi. Quoi qu’il en soit, sa volonté finit par avoir raison d’elle et elle parvint à quitter ses outils des mains pour toucher la surface du panier. La plupart des élèves avaient déjà ouvert leur panier et s’apprêtaient à pratiquer sur les entrailles de ces pauvres créatures.

Se pinçant la lèvre du bas, elle prit son courage à deux mains et ouvrit le panier. Et là, elle resta impassible et pourtant dégoûtée par la vue de son animal mort. Il s’agissait d’un rat grisâtre dont les yeux étaient encore ouverts et vides. Une odeur de mort s’en dégageait et Olivia cessait sa respiration par moments pour ne plus inspirer ce parfum fétide. Elle sortit une grande serviette qu’elle déplia sur la longueur de sa petite table ; Trelawney n’accepterait certainement pas qu’on salisse ses jolies nappes. Ensuite, elle frémit lorsqu’elle toucha le rat mort avec ses mains nues et elle pesta un peu contre l’enseignante de ne pas avoir prit l’initiative de leur donner des gants. Mais bon, les grands voyants avaient sûrement l’habitude de le faire à mains nues donc pour mieux leur ressembler, il valait mieux ne pas faire les chochottes. Déposant le cadavre animal sur la serviette, Olivia l’observa durant quelques instants avant de saisir de nouveau son scalpel et sa dague. Vraiment, elle avait l’impression d’être une chirurgienne ou un médecin légiste moldu à la recherche de la cause de mort du cobaye qui se tenait là. Coupant de nouveau sa respiration pendant cinq petites secondes, elle caressa doucement la fourrure du rat comme pour s’habituer à cette surface qu’elle couperait. Des entrailles… cette vue serait bien dégoûtante et elle implora sa conscience et sa volonté pour ne pas s’évanouir devant le sang ou les organes. Puis, d’un seul coup, elle enfonça la dague dans la peau de la pauvre bête pour y faire un orifice où elle pourrait découper la partie épaisse de la peau. Le petit bruit de découpage la rendit mal à l’aise mais elle poursuivit son acte de charcuterie en douceur. La belle s’étonna que le sang ne jaillisse pas de la coupure et elle en déduit alors que tous les animaux avaient dû être congelés afin que les élèves ne se retrouvent pas dans une scène à la Saw avec du sang qui gicle comme une fontaine. Finalement, Trelawney avait plus ou moins pensé à tout.

Disséquant le long du ventre à la verticale, elle accéléra son geste par la simple curiosité de voir comment c’était constitué à l’intérieur. Elle était franchement dégoûtée de tout cela mais elle ne pouvait s’empêcher de cacher sa curiosité face à quelque chose qu’elle n’avait jamais fait de sa vie. Son esprit écolier assoiffé de pouvoir refit soudainement surface et elle s’habitua peu à peu du mouvement de la dague sur une peau morte. Retenant encore un peu sa respiration, elle lâcha la dague sur le côté et avec ses deux mains, écarta les deux parties de peau qu’elle avait coupé pour mieux les arracher avec soin. Cette sensation de découpage était assez étrange car c’était aussi doux que d’arracher une surface gélatineuse. Retenant les deux parties de peau du ventre du rat, elle les rattacha aux extrémités de la bête à l’aide de petites punaises et cela lui offrit une vue complète sur ses intestins, son estomac et toute la panoplie écoeurante d’un corps ouvert. Avec le scalpel, la Serdaigle écarta les dernières traces de peau plus fines qui lui gênaient puis, elle touilla un peu les organes avec ce même outil afin d’y discerner un symbole ou quelque chose comme cela. Jetant un coup d’œil aux intestins, elle ne remarqua pas qu’une mèche de ses cheveux avait frôlé l’animal.

A première vue, elle ne voyait rien de bien mystérieux dans les intestins alors elle touilla doucement les organes avec le bout non coupant du scalpel. Au niveau de l’estomac, elle ne constata rien du tout mais lorsqu’elle changea d’angle de vue, elle eut l’impression que cela ressemblait à une noisette. Cherchant dans son livre ce que pouvait bien signifier une noisette et elle trouva plus ou moins une réponse ; la noisette était le symbole de sagesse, d’équilibre, de vertu et aussi de fertilité. Toutefois, si Olivia se savait équilibrée, elle se demanda bien ce que le côté fertile pouvait bien faire là puisqu’elle n’avait pas encore rencontré l’amour de sa vie. Au coin de sa table, il y avait un bout de parchemin et sa plume. Elle happa cette dernière de sa main gauche et commença à noter sa première interprétation. Bien sur, elle n’était pas certaine d’avoir eut raison mais au moins, elle avait trouvé quelque chose alors que d’autres tournaient encore autour de leur animal pour trouver un angle où les organes pouvaient ressembler à quelque chose. D’autres encore, charcutaient leur animal comme des bourrins. Bref, la brune retourna à son rat et elle touilla un peu les intestins pour les faire bouger. Ils prirent une forme de spirale ronde puis s’immobilisèrent. Durant quelques minutes, Olivia fit le tour de sa table pour voir différentes façons d’interpréter cela. A un moment, elle fut certaine qu’il s’agissait d’un escalier qui tournait sur lui-même. Alors, Olivia toucha la page de son livre en y laissant une goutte de sang et la page lui afficha la traduction qu’elle désirait. L’escalier signifiait la progression vers le savoir et l’ascension de la connaissance. Toutefois, pour plus de précisions, elle regarda la signification d’un escalier en spiral et la définition changea ; l’escalier en spiral attirait l’attention sur le foyer du développement axial comme la croyance, un principe, l’amour, l’art, la conscience ou le soi-même. La Serdaigle ne comprenait pas tellement le rapport que cela pouvait avoir avec elle alors elle en déduit qu’elle s’était trompée. Elle fit légèrement bouger les intestins avec son scalpel mais ils ne bougèrent pas des masses. Par précaution, elle nota tout de même l’interprétation des escaliers sur son parchemin mais elle inscrivit un point d’interrogation pour montrer son incertitude.

Alors, elle se posa une question ; qu’est-ce qui pouvait prendre une forme de spirale ? Un tourbillon, peut être. Jetant un coup d’œil au livre, elle lut que le tourbillon symbolisait les ambitions que l’on avait et que des changements chaotiques pouvaient avoir lieu dessus. Rien que d’y penser, elle préféra ne pas inscrire ce mot sur son parchemin, certaine que cela ne pouvait pas être un tourbillon. Non, elle n’avait pas envie que ses projets scolaires soient compromis. Rapidement, elle chercha un autre objet qui pouvait être en forme de spirale et elle mit cinq minutes à chercher et à ensuite traduire. Elle finit par penser à un escargot. En y regardant de plus près, il est vrai que ces intestins enroulés pouvaient être la coquille d’un escargot. Le livre apportait une explication ; l’escargot symbolisait la régénération cyclique, la mort puis la renaissance. Mais il avait aussi une grande signification dans le domaine sexuel par son mouvement, sa matière ou sa bave. Chez les Aztèques, il prenait un sens dans la conception, la grossesse ou l’accouchement.

Toutefois, il ne pouvait pas s’agir d’un escargot si telles étaient ses significations. Olivia ne voyait pas comment la régénération cyclique pouvait la concerner à moins que ce ne soit une régénération de sa conscience spirituelle qui prendrait un nouveau départ, ou quelque chose du genre. L’idée de mourir la choquait et il était impossible qu’elle ne revive par la suite. Elle n’était pas comme Vous-Savez-Qui…
Et puis, ce symbole d’accouchement et de grossesse et d’accouchement était absurde. La pauvre était bien trop jeune pour cela. Cela n’empêche qu’elle nota tout de même les significations mais cette fois-ci en laissant trois points d’interrogations pour vraiment montrer qu’elle restait sceptique. L’interprétation qui était la plus crédible à ses yeux était bien l’escalier et son ascension à la connaissance.

Puis, au bout de dix minutes, elle jugea avoir fait le tour sur les interprétations et ne voyait plus comment percevoir de nouvelles formes dans ce qu’elle voyait dans ces entrailles. Alors, elle leva la main :

« - Professeur Trelawney, Je pense avoir terminé mes interprétations. »Dit-elle, son bout de parchemin tenue par son autre main ensanglantée.