- Nox - A vous de rallumer l'espoir.

La 6eme année touche presque à sa fin à Poudlard, le trio de Gryffondor, toujours dans le coma, ne peut rien faire contre l'avancée des Mangemorts...A vous de vous battre pour faire gagner votre camp !
 
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 Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]

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Drago Malefoy
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MessageSujet: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeSam 19 Mai 2012 - 12:16


Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Rp_prefere
3 Janvier 1996


Je finissais de faire mes valises, simple spectateur de ce ballet de costumes qui volaient dans les airs depuis la penderie jusqu’aux malles laissées grandes ouvertes sur le lit croulant d’affaires. Un dernier sortilège de Failamalle lancé, et tout était fin prêt. Je rangeais ma baguette dans la poche de mon costume, et promenais mon regard autour de moi pour vérifier que je n’avais rien oublié. Un bref soupir de lassitude s’échappa alors de mes lèvres, alors que je constatais que j’étais fin prêt pour partir. Mais c’était en réalité la première fois en six ans que je ne ressentais pas cette habituelle euphorie de quitter le Manoir pour aller à Poudlard, alors que c’était sans le moindre doute la dernière fois que j’y remettrai les pieds. Du moins en tant qu’élève... Quoique, en étais-je encore un, ou bien rien de plus qu’un traître, qu’un infiltré qui préparait cette longue descendre macabre de l’une des écoles de sorcellerie les plus réputées au monde ? Je ne savais pas comment me considérer, et de toute manière je ne devais pas chercher à le faire. Quoique non, j’étais le serviteur du Maître des Ténèbres, alors aucun regret ne devait me parcourir. Mais ceux-ci avaient dernièrement moins d’emprise sur moi, depuis la réunion qui s’était déroulée au début des vacances. Rigel et sa foutue mission m’avaient redonné cette profonde envie de me battre pour mes convictions et pour cette cause, et au vu de la confiance que lui Lord lui avait conféré, je m’étais juré à l’instant même que sa voix sifflante avait retenti dans l’assemblée pour donner cet ordre à ma cousine que j’allais Lui prouver que j’étais un bien meilleur Mangemort qu’elle. Etait-ce de la jalousie ? Sans aucun doute, celle-ci mêlée à un besoin de revanche. Après tout, qu’est-ce que cela changerait ? Depuis notre plus jeune âge nous passions notre temps à nous lancer des défis, à montrer à l’autre que nous étions bien meilleurs. C’était précisément ce que j’allais faire, et par là-même le montrer à tous. D’ailleurs, une fois les Mangemorts entrés dans Poudlard et Dumbledore assassiné, ce serait sans aucun doute à moi de faire trôner la Marque des Ténèbres dans le ciel. Pensait-elle un instant que sa ridicule mission au match lui permettrait de me surpasser ? Elle se trompait amèrement si tel était le cas...

« Amène ça. » Demandais-je sèchement à l’elfe de maison qui venait d’entrer dans ma chambre, lui désignant mes valises qui devaient bien faire deux fois sa taille.

Je rangeais alors ma baguette dans ma poche, sortant du lieu sous les courbettes ridicules de cette chose. Je traversais alors le long couloir avant de descendre les escaliers pour arriver dans le hall d’entrée du Manoir. Ma mère et mon père m’y attendaient, celui-ci se tournant alors vers moi à mon arrivée. Depuis son retour d’Azkaban, il avait changé, bien plus encore qu’après que je sois devenu un Mangemort où là aussi la différence était perceptible. J’avais l’impression qu’il n’avait plus foi en cette cause, qu’il reniait peu à peu le Seigneur des Ténèbres, et je savais pertinemment que la raison majeure à cela n’était rien d’autre que moi. Il ne m’avait pas caché combien cette mission l’effrayait, combien il savait que le Maître ne me l’avait confié que pour se venger de lui et de notre famille. Mais même si au fond je me posais réellement les mêmes questions que lui, je ne pouvais pas l’accepter. Je voulais me persuader que le Maître avait confiance en moi, qu’il me considérait comme je méritais de l’être, ce qui était source de conflits ces derniers temps.
Sans un mot, mon père s’approcha alors de moi et plongea son regard gris dans le mien en posant ses mains sur mes épaules. C’était la dernière fois que je me rendais à Poudlard, et peut-être la dernière fois que je le voyais si ma mission échouait ou que je perdais la vie durant la guerre qui éclaterait en son sein. Je soutenais alors son regard un instant, avant de me diriger au dehors au moment où je sentais que mes certitudes s’ébranlaient. Je l’avais rarement vu de la sorte, lui qui était toujours si fier, si certain. Et à présent qui doutait, et qui avait peur pour moi. Ma mère me rejoint alors, un doux sourire sur ses lèvres, et nous transplanâmes comme d’habitude jusqu’à la gare londonienne, à l’abri des regards moldus. Je traversais alors la gare, et, une fois parvenu devant le fameux pilier qui mènerait à la voie 9 ¾, nous jetâmes un regard à gauche et à droite, vérifiant qu’aucun moldus ne pourrait nous voir traverser. Enfin, nous traversâmes le passage pour arriver sur le quai où l’agitation était maîtresse. Je m’apprêtais à partir rejoindre le train, avant que ma mère ne m’interpelle à voix basse. Je me tournais alors vers elle et celle-ci me prit dans ses bras, me murmurant à l’oreille :

« Fais attention à toi... »

J’acquiesçais d’un simple hochement de tête, ne préférant rien répondre à cela. Que dire de toute manière ? J’allais faire du mieux que je le pouvais, et pour cela j’étais prêt à tout. Du moins je supposais l’être...
Je montais alors dans le Poudlard Express, apercevant Blaise, Pancy, Crabbe et Goyle qui me faisaient signe. Je m’arrêtais toutefois avant de les rejoindre, cherchant du regard une personne que j’avais besoin de voir d’une manière ou d’une autre. Mais je ne la voyais pas, pas de Daphné à l’horizon... Je les rejoignais alors, et nous montâmes dans le train, à la recherche d’un compartiment vide. Et c’est en traversant le wagon que je l’aperçu enfin, toutefois suivi de son « ami » qui ne la lâchait jamais d’une semelle. Je retins alors un soupir et suivi les autres dans le compartiment, où nous installâmes. Quelques instants plus tard, un nuage de vapeur s’échappa du train dans un long sifflement qui annonçait enfin le départ pour le château. Le trajet se déroula alors sans encombre, dans sa monotonie habituelle, quoique je percevais par moment quelques regards inquiets se poser sur moi. En quoi cela les étonnait encore, cela faisait un bon moment déjà que je n’avais plus le cœur à rien, ni l’esprit avec eux. Mais c’est en voyant mon reflet dans la vitre pour regarder le paysage que je me rendais compte de cet air sombre que je possédais. Plus la distance se rapprochait avec Poudlard, plus je me sentais n’être rien d’autre qu’un étranger, un intrus alors qu’auparavant j’y régnais en Prince des Serpentards, comme on aimait me surnommer.

Les heures passèrent, jusqu’au moment où la nuit tomba sur les environs, les lumières du château apparaissant alors bien plus loin, lui donnant une apparence de sérénité sur ces environs enneigés. L’une des dernières visions que j’aurais de ce lieu où j’ai grandi...
Nous descendîmes alors du train, rejoignant le château où l’habituel banquet de début d’année eu lieu, le vieux Dumbledore nous souhaitant comme d’habitudes ses meilleurs vœux pour cette année nouvelle qui serait, l’espérait-il, celle d’un nouveau commencement. Il ne savait même pas combien il avait raison, même si je doutais que ce soit le genre de renouveau qu’il attendait... J’avais donc écouté son discours d’une oreille distraite, le coude posé sur la table et le visage posé sur la paume de ma main, le regard perdu.
Le temps s’écoula lentement jusqu’au moment où il fut temps de rejoindre nos dortoirs respectifs, les cours recommençant le lendemain. Toutefois, je savais parfaitement que je ne fermerai pas l’œil cette nuit. Je sortis alors de la Grande Salle, et salua Pansy et les autres, leur expliquant que je n’allais pas venir directement. Il me fallait respirer un peu avant, flâner dans le château pour réfléchir en paix, sans entendre les ronflements de Crabbe à côté. Et par chance le statut de préfet me permettait de pouvoir enfreindre sans trop de risque le couvre-feu. Je marchais alors paisiblement, les mains dans les poches, le regard vitreux rivé au sol. Je surveillais alors que personne ne soit dans les parages, à commencer par Rusard, et poussa sans bruit les portes principales du Hall pour sortir au-dehors.

La neige couvrait encore généreusement le sol, tandis que je me dirigeais vers le lac à la surface parfaitement gelée. Les rares rayons de la pleine lune qui perçaient à travers l’épaisseur des nuages dessinaient à sa surface des reflets luisant de mille feux. Je m’arrêtais alors devant la rive, et laissais mes yeux se balader sur cette immensité de glace, lâchant un soupir. Ce lieu me rappelait un certain souvenir, je ne pouvais pas m’empêcher de penser une nouvelle fois à Daphné. Cette soirée où elle m’avait pour le moins surpris, me révélant une partie d’elle-même que je ne soupçonnais pas : la loyauté. Et c’était sans compter sur ce qu’elle m’y avait également avoué. Aussitôt les quelques lettres que nous nous étions envoyé durant ces vacances me revinrent à l’esprit, et avec elles ces mots que m’avait écrit Daphné :

« Je ne renonce cependant pas à finir de te convaincre, pas forcément de me parler mais d'accepter que cette histoire puisse exister. »

Que devais-je faire...
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Daphné Greengrass
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeDim 20 Mai 2012 - 1:39

C'était sans doute la première fois en six ans que Daphné n'était pas impatiente de retourner à Poudlard. Après ce qui était arrivé au match de Quidditch quelques jours plus tôt, elle n'avait pas vraiment envie de laisser ses parents seuls et de partir loin d'eux. Ils n'avaient jamais été aussi unis que ces derniers jours tous ensemble, elle s'était sentie bien malgré les dangers soupçonnés ou vécus et malgré l'inquiétude qu'elle nourrissait au sujet de Drago. Elle aurait payé cher pour qu'au lieu de prendre le Poudlard Express, ils aient pu rester tous les cinq encore quelques temps, sans se soucier de rien, hors du monde. Ce n'était hélas pas possible, il était temps de l'accepter.

Légèrement dépitée, Daphné rejoignit sa famille et Théo dans le hall, ils semblaient tous prêt à partir et en dehors d'Enora qui semblait aussi triste que Daphné, les autres affichaient un air parfaitement neutre. Elle soupira légèrement et attrapa le bras de sa mère afin de pouvoir transplanner directement sur le quai de la voie 9 ¾. Le train partirait dans un quart d'heure environ, tout juste le temps de monter les valises à l'intérieur et de trouver un compartiment vide. Lennox et Théo s'occupaient justement de mettre les trois énormes valises dans l'un des wagons pendant qu'Enora embrassait une dernière fois ses deux filles. Les prochaines vacances auraient lieux au mois de juin, avec entre temps une petite coupure aux alentours du 31 Mars. D'ici là, les Greengrass ne seraient plus au complet. Daphné avait un peu de mal à lâcher sa mère, d'ailleurs. Elle finit par s'y résoudre quand les deux hommes revinrent vers elles et que son père insista pour l'embrasser à son tour. Là aussi, ils ne s'étaient pas retrouvés tous les quatre sur le quai de la gare depuis très longtemps. Tout ceci avait des goûts d'adieux définitifs que Daphné supportait d'autant plus mal avec cette envie de rester. Elle se laissa cependant entrainer par Théo vers le train et à l'intérieur, où ils cherchèrent un compartiment encore vide. Astoria les avait déjà quitté pour rejoindre ses amis. Étrangement, Daphné n'avait aucune envie de retrouver Pansy et les autres, même si elle n'avait pas vu sa meilleure amie depuis deux semaines et que celle-ci devait sans doute avoir besoin d'elle depuis sa rupture avec Ambre. Elle voulait seulement rester avec Théo et ne surtout pas se trouver face à Drago.

Ça aussi c'était une sacrée différence par rapport aux années précédentes. Absolument aucune envie de voir le blond. Elle savait bien sûr que cela finirait par arriver et elle le désirait même, elle s'était jurée de lui faire entendre raison, il faudrait donc qu'elle le revoit. Il lui avait même manqué, et elle voulait aussi s'assurer qu'il allait bien. Mais en même temps, elle avait besoin de retenir encore ces quelques moments passés dans une certaine tranquillité. Revoir Drago serait refaire face à la réalité comme elle l'avait fait le 28 décembre dernier lors de ce match de Quidditch.

Le destin cependant en avait décidé autrement et à peine eurent-ils fait quelques pas dans le couloir qu'elle tomba justement nez à nez avec le blond. Ils n'échangèrent cependant pas plus qu'un regard, chargé de tristesse et de détermination pour Daphné. Elle était devenue spécialiste du mélange de ces deux émotions depuis quelques semaines. Ils n'échangèrent pas un mot, pas un geste de plus. La jeune fille salua cependant sa meilleure amie, discutant avec elle un instant avant de lui dire qu'elle continuait de chercher un compartiment avec Théo. Les deux filles auraient largement le temps plus tard de discuter et Daphné pourrait enfin expliquer à Pansy tout ce qui était arrivé entre elle et Drago ces dernière semaines. Ils trouvèrent leur compartiment après une longue recherche mais furent vite rejoint par d'autres élèves, plus jeune. Au moins, il serait impossible de discuter sérieusement. D'ailleurs, Théo ne semblait pas en avoir l'intention car il avait sorti un livre presque aussitôt qu'ils furent installés. Elle se résigna à faire de même et se plongea dans un roman fort intéressant pendant une partie du voyage et somnola sur l'épaule de son meilleur ami pendant le reste du temps.

Il la réveilla quand la gare de Pré-au-lard commençait a apparaître à l'horizon, juste le temps pour elle d'enfiler sa robe de sorcier par-dessus l'uniforme de l'école qu'elle portait depuis le matin même. S'en suivit un court voyage en calèche et un long, très long, banquet dans la Grande Salle. Et cette fois malheureusement, aucune chance d'échapper à Drago, ils étaient tous réunis autour de la table des Serpentards et Daphné avait enfin consentit à se joindre aux autres et Théo avait accepté, pour une fois. Le discours du directeur fut sans doute le moment le plus éprouvant de tout le repas, Daphné ne parvenait plus à supporter autant d'optimisme et de gravité chez la même personne et dans le même discours, elle ne comprenait pas comment il faisait pour être aussi sûr de lui quand il affirmait que tout reviendrait en ordre alors qu'il les mettait en même temps en garde. Pour elle, les deux n'étaient pas possible, l'ordre de sa vie était définitivement brisé car quoi qu'il arrive désormais, la vie de la moitié de ses amis se retrouverait bouleversée. Tout au long du repas, ses yeux se posèrent régulièrement sur Drago assis un peu plus haut, face à Crabbe et Goyle. Il n'avait pas l'air plus affamé qu'elle qui avait abandonné depuis le milieu du repas environ l'idée d'ingurgiter quoi que ce soit ce soir.

Environs deux heures après leur arrivé dans la Grande Salle, ils furent enfin autorisés à retourner dans leurs dortoirs. Seulement Daphné était loin d'avoir envie d'aller dormir. Dans le hall, elle abandonna Théo, lui assurant qu'elle ne tarderait pas et qu'elle ne prendrait pas de risques inutiles et elle alla dans la direction opposée à celle des autres élèves de sa maison. Afin de ne pas se faire repérer, elle se laissa emporter par un flot de Gryffondor et de Serdaigle et fut donc obligée de monter quelques étages avant de pouvoir se faufiler hors de la foule. Elle ne savait même pas ce qu'elle avait envie de faire mais était simplement certaine que son lit ne contenait pas la réponse. Au milieu du couloir du troisième étage, elle se décida finalement pour l'extérieur. Le froid lui ferait le plus grand bien, et même si elle ne pouvait pas se baigner par un temps pareil, elle irait se poser au bord du lac, c'était un endroit qui la réconfortait toujours, même après les événements qui s'y étaient passés en Septembre. D'un pas rapide, elle descendit les trois étages et traversa la hall d'entrée désormais plongé dans une totale obscurité avant de sortir dans le parc où une brise glaciale l'accueillit. Elle resserra son écharpe autour de son cou et avança un peu plus rapidement vers le lieu qui l'intéressait.

Malheureusement cet endroit ne serait pas aussi reposant qu'elle l'espérait puisque quelqu'un se tenait déjà debout sur la rive du lac gelé. Les cheveux blonds presque blancs ne laissaient aucun doute sur l'identité de cette personne. Daphné hésita un moment à faire demi-tour, après tout, il ne semblait pas l'avoir encore entendu. Ils n'étaient pas forcés d'avoir cette conversation ce soir, pas tout de suite... Mais de toute façon, elle était déjà revenue à Poudlard, elle avait déjà replongé dans son cauchemar et puisqu'ils étaient seuls, et ce par le plus grand des hasards en plus, autant en profiter, non ? Ce qui est fait n'est plus à faire et vu comme Drago était borné, un jour de plus ne serait pas de trop pour le convaincre. Alors, la jeune fille continua d'avancer jusqu'à se retrouver à côté du Serpentard et l'interpella d'une voix légèrement rauque tant sa gorgée était serrée .

« Bonsoir, Drago. »

Et après ? Elle tourna les yeux vers lui et croisa son regard, ce qui était loin d'être aussi réconfortant qu'elle l'avait imaginé. Son cœur s'était mit à battre beaucoup trop fort, son ventre s'était emplis de ces milliers de papillons qui jugeaient apparemment utile de s'envoler tous en même temps et elle pouvait déjà sentir ses joues se colorer. Parfois, elle allait jusqu'à pensé qu'il serait plus simple de laisser simplement tomber, d'abandonner. Et puis elle croisait son regard et toutes ses bonnes résolutions s'envolaient, ne restait qu'une seule et unique certitude : celle d'être irrémédiablement amoureuse de lui. Ses yeux se détachèrent un peu trop lentement de ceux de Drago avant de caresser d'un regard envieux le reste de son visage, s'arrêtant une seconde de plus qu'il ne le fallait sur ses lèvres. Depuis qu'elle y avait goûté, l'idée de recommencer l'obsédait. Cette fin d'après-midi à la volière occupait un peu trop souvent ses pensées, rejetant au loin tout le reste. Et maintenant, elle était si proche, tout devenait tellement réel...Elle n'aurait eu qu'un pas à faire pour pouvoir l'embrasser à nouveau et la tentation était tellement forte. Mais les lettres échangées pendant les vacances continuaient de la retenir. Il avait été suffisamment clair à ce sujet : rien n'arriverait entre eux. Et elle n'était pas certaine que lui sauter dessus serait une solution efficace, du moins pas sur le long terme. C'était un risque à prendre, devait-elle le prendre ou non ? Elle préféra attendre sa réponse avant de tenter sa chance, c'était bien plus sûr ainsi.


Dernière édition par Daphné Greengrass le Mar 22 Mai 2012 - 0:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeDim 20 Mai 2012 - 15:12

Tout était tellement silencieux et paisible que j’avais presque l’impression que la nature elle-même me narguait, qu’elle se plaisait à me montrer un monde beau et pur que je ne pourrais plus jamais connaître. Plus rien ne serait jamais comme avant, c’était ça la vérité, et je ne m’étais jamais rendu compte à quel point j’aurais réellement pu aimer ma vie si j’en avais profité pleinement au lieu de me laisser continuellement omnibuler par mon éternelle haine intérieure. Je ne peux bien sûr pas dire que j’ai été malheureux, ce qui n’est absolument pas le cas, mais le fait est que j’ai été tellement aveugle que la seule chose qui aurait pu me faire réellement profiter de la vie ne m’était plus accessible même si elle ne demandait qu’à me tendre les bras. Est-ce que j’étais tombé amoureux ? Aussi étrange que cela pouvait paraître j’en avais l’impression, même si c’était un sentiment que je refusais d’accepter. C’était comme si, à présent, je refusais toute chose qui pourrait me faire oublier un tant soit peu cet avenir proche vers lequel je me dirigeais à grand pas, mais en réalité je préférais ne pas vivre cela pour la simple et bonne raison que lorsque tout cela viendrait indubitablement à se finir entre nous ma chute n’en sera que plus douloureuse. Alors peut-être était-ce stupide, mais je ne préférais vivre aucun moment qui pourrait m’apporter un minimum de bonheur plutôt que d’en être encore plus détruit par la suite. Je devais faire des concessions, et malgré que cela me fasse incroyablement souffrir de l’intérieur c’était elle que je décidais de rayer de ma vie. Même si j’aurais tout donné pour que cela ne fusse pas le cas...

Toutefois, je savais parfaitement qu’elle aurait du mal à le comprendre, or comment est-ce que je pourrais lui ordonner le contraire si moi-même je ne le désirais pas ? Je voulais être avec elle, et ne serait-ce que ce qu’elle m’avait offert me rendait la tâche bien plus difficile. J’avais emmené cette plume avec moi, et y attachais particulièrement soin. Je me souviens encore lorsque j’avais reçu ce nouvel hibou de sa part, un paquet joint avec une lettre que j’avais ouvert avec incrédibilité. Je n’y étais sincèrement pas le moins du monde attendu à cela, et pour la première fois depuis un long moment j’avais laissé un sourire sincère se dessiner sur mes lèvres lorsque je pris cette plume dans ma main, travaillée de telle sorte à ce que je puisse écrire avec, de même qu’un D était gravé sur sa monture d’argent. Mais ça n’était pas son utilité en elle-même qui m’importait le plus, c’était la symbolique de cette plume en elle-même, qui me rappela instantanément ce baiser que nous avions échangé à la volière. Et je savais pertinemment que ce moment qui m’était cher serait également l’un des derniers instants que je ne regretterai pas dans cette vie, bien au contraire. J’aurais d’ailleurs tout donné pour pouvoir le revivre, mais c’était chose impossible je le savais bien. Mais qu’est-ce qui m’en empêchait une nouvelle fois à part moi-même ? Rien, absolument rien, mais cette barrière était déjà suffisante...

Je laissais mon regard glisser sur la glace du lac qui scintillait sous les rayons de la pleine lune, lui donnant des reflets bleu et argentés. Et comme si le sort n’en avait décidément pas fini de jouer avec mes sentiments, j’entendis des pas crisser dans la neige se rapprocher lentement de moi. Mon cœur prit alors un battement légèrement plus rapide, alors que j’espérais que cela ne fut pas elle. Je ne pourrais pas supporter son regard ou ce genre de discussion une nouvelle fois, je n’en avais pas la force. Pas ce soir. D’un autre côté, j’avais aussi la sensation que si ça n’était pas elle, j’allais éprouver cette maudite sensation que l’on appelait « regret ». Je ne tournais alors pas la tête, continuant de fixer le lac enneigé, lorsque sa voix brisa le doux silence qui régnait ici. J’eus alors l’impression que l’on m’avait lancé un petrificus un bref instant où mon sang ne fit qu’un tour dans mes veines. Je déglutis alors légèrement et tournai la tête vers elle, croisant dès lors son regard qui me captiva bien malgré moi. Durant un instant je plongeais mon regard dans le sien alors que j’aurais tout donné pour que cela n’arrive pas. Et pourtant. Là, je remarquais que le sien s’était mis à parcourir mon visage, s’arrêtant un instant sur mes lèvres. Je retins alors un soupir, sentant cette nouvelle envie m’envahir alors que je savais on ne peut mieux que je ne le devais pas. Je tournais alors une nouvelle fois la tête vers le lac, et lui répondis d’une voix teintée d’aucune émotion en particulier alors que je faisais tout pour me maîtriser et chasser cette envie de mon esprit.

« Bonsoir. » Répondis-je simplement, ne sachant quoi dire d’autre.

Car que pouvais-je ajouter ? « Est-ce que tu as passé de bonnes vacances ? », le fameux « bonne année » alors que je savais mieux que quiconque qu’elle ne le serait pas ? C’était tout bonnement ridicule, je ne pouvais rien ajouter, même si l’envie de ne serait-ce que pour la remercier pour son présent me brûlait les lèvres. D’un autre côté, cela reviendrait à repartir sur ce sujet que je ne désirais absolument pas aborder, même si je sentais que dans tous les cas nous serions amenés à en parler à nouveau, et ce bien plus tôt que prévu. Et d’un autre côté le moment était peut-être idéal pour cela vu que nous étions au calme, seul à seule. D’ailleurs, cela me rappela aussitôt une soirée que nous avions déjà passé ensemble, certainement aussi à cause de la fatigue, je ne pus retenir un sourire et un léger rire soufflé en y repensant. Je tournais alors la tête vers elle et lui dis doucement sur le ton de l’humour :

« Je suppose que tu ne viens pas te baigner ce soir. »

Je n’avais pas spécialement l’envie de rire ni même de sourire, mais le fait été que lorsqu’elle était là je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir différent, et ce même si la situation entre nous me faisait, je le réalisais à présent, réellement souffrir.

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Daphné Greengrass
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeLun 21 Mai 2012 - 0:55

Spoiler:

Il se décida finalement à lui répondre, la saluant d'une voix parfaitement neutre. Daphné ne se vexa pas de tant de maitrise de soi, elle avait l'habitude et elle ne s'attendait pas vraiment ni à ce qu'il lui tombe dans les bras aussi facilement -même si elle l'avait espéré- ni à ce qu'il lui hurle de rentrer dans son dortoir et de le laisser en paix. L'indifférence la plus totale, cela en revanche apportait un certain réconfort à la brune, il ne la repoussait toujours pas même s'il prétendait ne pas vouloir -ou plutôt pouvoir- être avec elle. Bien sûr il résisterait encore, c'était certain, mais tant qu'il ne lui faisait pas clairement savoir qu'elle commençait à lui taper sur le système, il lui restait un espoir. Saisir sa chance ce soir ne l'enchantait toujours pas vraiment, elle ne savait pas quoi dire, par où commencer, comment s'en sortir pour qu'il conserve son calme et entende raison... Il y avait tellement de choses qu'elle aurait voulu lui dire mais elle ne se sentait pas assez forte moralement ce soir pour garder son calme et elle avait peur de finir par le supplier ou quelque chose dans ce genre, comme fondre en larmes et se ridiculiser. D'autant plus que ce ne serait dû qu'à ses nerfs qui finiraient par lâcher de toute cette pression et cette fatigue et rien d'autre.

Un silence commençait à s'installer, chacun perdu dans ses pensées qui étaient sans doute assez similaires. Tout aurait pu être tellement plus simple...Daphné repensa à l'an passé, aux quelques mois qu'elle avait passé en couple avec Liam. Il n'y avait pas cette étincelle entre elle et le Gryffondor, pas ce sentiment incroyable qu'elle ressentait en posant ses yeux sur Drago, ou en l'embrassant. Mais c'était une relation tellement simple, tellement facile. Une véritable affection d'un côté comme de l'autre, jamais de disputes, de problèmes... Elle aurait tout donné pour que ce soit aussi simple avec le Serpentard. Hélas, c'était bien loin d'être le cas.

Un rire presque inaudible de la part du blond attira l'attention de Daphné sur le moment présent. Elle releva les yeux vers Drago et croisa à nouveau son regard tandis qu'il lui disait supposer qu'elle n'était pas là pour se baigner. Un léger rire échappa à la jeune fille. Non, en effet, il aurait été un peu compliqué et suicidaire d'espérer se baigner dans le lac totalement gelé en cette période. Son rire cependant, était teinté de tristesse en souvenir de la soirée à laquelle il faisait référence en disant cela. Elle savait qu'elle avait bien fait ce soir-là de tout lui dire, elle ne le regrettait pas du tout, loin de là, même. Elle regrettait seulement que tous ces efforts, cet immense pas franchi, ne servent finalement à rien puisqu'une pseudo fatalité s'était abattue sur cet avenir dont elle rêvait à cette époque. Quatre mois plus tard, presque jour pour jour, ils se retrouvaient de nouveau seul à seule au même endroit, très exactement. Tout avait changé en quatre mois, et ils n'étaient qu'au début de ces changements irréversibles, pas seulement pour eux mais pour tout le monde magique.

« Non, effectivement. J'avais seulement envie d'être un peu seule, et au froid, histoire de me remettre les idées en place. Et toi, pourquoi tu n'es pas au chaud dans ton lit ?  »

Elle lui adressa un sourire pas très convaincant et détourna à nouveau les yeux, reportant son attention sur la surface gelée de l'eau sur laquelle la lune pleine se reflétait. En Septembre aussi, ils s'étaient retrouvés ici un soir de pleine lune. C'était aussi beau que ce soir-là, même si Daphné trouvait que le paysage enneigé avait quelque chose de plus charmant. Sans doute encore une fois en souvenir de leur dernière rencontre dans la volière, face à l'étendue de neige recouvrant tout le parc de Poudlard et ses environs. L'éclat de la lune ronde sur la blancheur immaculée de la neige avait quelque chose de féerique, donnait à la scène des airs de rêve. L'instant parfait...Mais pour quoi ? Oh bien sûr, elle avait quelques idées de réponses mais pouvait-elle oser ? Trop de questions, pas assez de réponses. Il fallait qu'elle fasse ou dise quelque chose.

« Drago... »

Le reste de sa phrase mourut avant d'avoir l'occasion de naitre ailleurs que dans son esprit alors qu'il avait de nouveau tourné les yeux vers elle. Existait-il quelque chose au monde de plus beau que ces yeux-là ? Certainement pas. Il avait beau être plus pâle et plus maigre qu'avant les vacances, sembler tourmenté, dépité, il n'en restait pas moins qu'à chaque fois, elle en avait le souffle coupé. Surtout qu'elle pouvait voir quelque chose dans ses yeux, sans parvenir à mettre le mot dessus, un pressentiment...Peut-être juste un espoir. Une certitude infondée. Ce qu'elle avait déjà cru apercevoir tout à l'heure, quand elle était arrivée. Il y avait réellement quelque chose entre eux , qu'ils le veuillent ou non. En quatre mois, un lien s'était tissé et tout ceci n'avait été rendu possible que parce qu'elle n'avait jamais abandonné, qu'elle s'était battue, peut-être imposée. Elle avait fait le plus dur depuis longtemps. Et elle était tellement proche du but, elle ne pouvait pas abandonner maintenant. Elle se tourna vers lui et le regarda, déterminée.

« Je suis désolée mais je ne peux pas laisser tomber. »

Au moins il était prévenu. Cependant, il ne fallait pas lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, elle savait très bien ce qu'il répondrait, elle connaissait chacun de ses arguments pour les avoir déjà lu dans les lettres qu'il lui avait envoyé pendant les vacances. Tout son argumentaire, elle le connaissait, l'avait étudié, y avait pensé. Et elle avait préparé sa défense. Il n'était pas prévu qu'elle fasse sa plaidoirie ce soir mais il valait mieux qu'elle le fasse temps que c'était encore possible. Car elle s'était mise à croire que quelque chose se passerait bientôt, ce quelque chose censé lui prouver qu'il n'était pas celui qu'elle croyait. Et lorsque cela arriverait, quoi que ce fut, il serait trop tard pour eux. Et qu'il n'arrive absolument rien entre eux ou qu'ils franchissent le pas pour se séparer dans peu de temps, elle savait qu'elle en aurait le cœur tout autant brisé. C'était peut-être égoïste et irréfléchi mais elle voulait avoir quelque chose à se raccrocher dans le présent, quitte à en souffrir plus tard. De quoi la rendre heureuse aujourd'hui. Oui, elle avait tout préparé, c'est pourquoi avant qu'il n'ait le temps de la contrer, elle se lança dans ce discours qu'elle répétait depuis des jours.

« Je sais ce que tu vas dire alors ce n'est pas la peine de gâcher ta salive pour ça. Non, je ne peux sans doute pas tout supporter et non, je ne sais certainement pas tout. Il t'a confié une mission, c'est la conclusion à laquelle je suis parvenue depuis le mois de Septembre, et cette chose, quelle qu'elle soit, est sans doute une chose affreuse. Lorsque tu agiras, je serais déçue et blessée et j'aurais sans doute envie de te voir disparaître. Tu as raison. Je ne te demande pas de me dire de quoi il s'agit, quoi que ce soit, je passerais tout le temps qu'il faudra a trouver un moyen de changer cela, et je le ferais peu importe ce que ça me coute. Mais il n'y a pas qu'à moi que cette idée fait du mal, regarde-toi... »

Sa voix commençait à devenir un peu trop tremblante, menaçant de se briser très vite, cependant elle continua, imperturbable.

« Et qu'importe ce tatouage sur ton bras, qu'importe cette chose horrible que tu vas faire, qu'importe que tu ne sois pas celui que je pense, on sait l'un comme l'autre que tout ce qui t'arrive n'est pas de ton fait. N'essaye pas de nier, tu es loin d'être le visage de la fierté et du bonheur. Tu as peut-être envie de croire que tu défends une cause en laquelle tu crois vraiment mais ce que je pense c'est que depuis que tu as vu cette cause en face, tu t'es rendu compte que ce n'était pas cette cause que tu défendais mais seulement un monstre. Et je sais que tu ne fais pas ça de ton plein gré, je sais que si tu pouvais faire autrement, tu le ferais. »

Elle sentit une larme perler au coin de ses yeux et l'essuya du revers de la main, comme s'il ne s'était agis de rien de plus qu'un insecte un peu agaçant voletant autour de son visage. La tristesse dans ses yeux avait totalement disparu pourtant, ne laissant la place qu'à une profonde détermination.

« Que ça te plaise ou non, moi aussi j'ai appris à te connaître pendant ces longs mois. Je suis persuadée que tu agis sous la contrainte, sans doute même sous la menace. Quoi que tu doives faire, quoi que tu fasses dans l'avenir, je sais, nous savons tout les deux que tu n'as pas le choix. Alors non, je n'ai aucune idée de ce dont il s'agit mais je sais que je te pardonnerais grâce à ça. Tu ne peux pas te punir plus que tu ne l'es déjà de cette situation, je t'interdis de le faire. Je ne peux rien faire pour toi autre qu'être là, qu'être responsable du peu de bonheur que tu peux encore trouver dans cette vie atroce. Alors même si ça ne doit durer qu'un mois, un jour, une heure, je le ferais. »

Elle était un peu essoufflée mais finalement, elle avait tenu bon. Tout était dit, ou presque. Il lui était impossible de tout dire dès ce soir, dès maintenant sous le coup d'une émotion aussi forte. Elle espérait avoir été cependant assez claire pour qu'il ait bien compris qu'elle ne lâcherait pas et qu'elle se fichait de toutes ses excuses. Car il devait certainement en avoir encore des tonnes à lui retourner, il devait croire qu'il avait déjà pensé à toutes les situations possibles et inimaginables et que reste loin l'un de l'autre était la seule solution possible. Mais il avait tort, quoi qu'il en dise. Que ça lui plaise ou non. Daphné fit un pas en avant pour s'approcher encore de Drago et, sans le quitter des yeux, le regardant toujours avec cette détermination insoupçonnée, elle ajouta :

« Maintenant je vais t'embrasser, il te reste donc environ trente secondes pour t'enfuir. »
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Drago Malefoy
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeMar 22 Mai 2012 - 0:26

Elle était la dernière personne que je m’étais attendu à voir arriver ici, qui plus est à une heure pareille alors que nous étions tous supposé être dans les dortoirs à présent. Mais visiblement, ni l’un ni l’autre ne semblait pouvoir trouver le sommeil pour le moment, et je me doutais amplement de ce qui la tourmentait pour ressentir au fond de moi la même chose. La frustration était un ressentiment que j’exécrais particulièrement, mais il était, du moins je le supposais, bien plus supportable que ce que j’allais bien pouvoir ressentir si je me laissais tenter, si je cédais à mes désirs dont j’avais enfin pris pleinement conscience. Toutefois, il aurait mieux valu que je reste dans l’ignorance, cela n’aurait été au final qu’un poids de moins à supporter. Et pourtant il aurait été tellement simple de céder, d’abaisser mes barrières et de la laisser s’approcher de moi. Toutefois, j’étais heureusement encore assez lucide pour savoir que ça n’était pas ce qu’il fallait faire, quand bien même je le désirais véritablement. Mais comme je le lui avais déjà expliqué plus ou moins de la sorte, je ne voulais pas me créer d’attaches supplémentaires, bien qu’au fond je n’en avais que très peu et qui se comptaient d’ailleurs sur les doigts d’une seule main. Et au final cela n’était pas plus mal. Si je ne m’attachais que très rarement aux autres, au moins ils étaient une peine en moi à supporter, ce qui n’était pas de trop dans cette vie que je ne parvenais plus à maîtriser.

J’avais donc répondu à son salut d’une voix des plus neutres, chose que je parvenais sommes toutes facilement à faire lorsque la situation le demandait, ce qui ne faisait qu’en ajouter à mon apparente froideur. Néanmoins, je savais qu’elle commençait suffisamment à me connaître pour ne pas être pleinement dupe, car si j’avais réellement refusé sa présence je ne me serai certainement pas exprimé de la sorte. Je n’aurais d’ailleurs eu aucun scrupule à me mettre sérieusement en colère, mais je n’en avais tout simplement pas l’envie, pour la seule, et quoique stupide raison, que si je voulais mettre de la distance avec elle, j’avais toutefois besoin de sa présence. Et je m’en voulais particulièrement pour cela, du moins cela m’exaspérait véritablement. Je trouvais cette réaction non seulement inappropriée au vu de ma situation, mais qui plus est parfaitement stupide. Mais que pouvais-je y faire au fond ?
Elle était donc libre de faire comme elle le désirait : soit elle restait, soit elle disparaissait. Mais comme je m’y attendais, elle ne fit pas le moindre pas, tandis que nos regards se rencontrèrent à mon plus grand regret, éveillant une nouvelle fois en moi ces sentiments que je ne voulais pas accepter. Je quittais alors le recueil de ses yeux lorsque les siens se posèrent sur mes lèvres, refreinant une nouvelle voix cette pensée intrusive qui voulait me pousser à commettre une nouvelle fois cet acte que je refusais. Je reportais alors mon regard sur l’étendue de ce paysage de glace, retenant un soupir.

Et dire qu’il y a quelques mois de cela nous étions précisément à cet endroit-même... Ce soir-là où les choses avaient dans un certain sens commencées à basculer. Et à vrai dire, je le regrettais en un certain sens, car si j’étais parti ou bien que j’aurais bien plus insisté pour la faire fuir, bien que j’avais tout fait pour cela, elle ne m’aurait pas avoué ce qu’elle ressentait pour moi et elle n’aurait jamais su pour la Marque. Du moins elle n’en aurait pas eu la confirmation en me mettant pied au mur, ce qui aurait évité bien des problèmes à commencer par celui auquel nous étions à présent confrontés. Je ne regrettais pas que nous nous soyons embrassés, non, mais je ne pouvais pourtant pas me résoudre à penser sincèrement que les choses auraient été bien plus simples si rien de tout cela ne se serait produit, si j’ignorais tout de ses sentiments, et qu’elle ignorait ce qu’elle sait de moi.
D’ailleurs, je ne pus m’empêcher de lâcher une sorte de rire confondu en une expiration alors que me revenaient en mémoire les images de cette soirée étrange. Je me revoyais marcher au bord du lac, perdu dans mes pensées tourmentées, torturées et torturantes, alors que j’avais soudain aperçu ses affaires au pied d’un arbre, et Daphné qui surgissait justement de l’eau derrière moi, me croisant à notre plus grande surprise respective. Je tournais alors une nouvelle fois la tête vers elle, lui disant que je supposais qu’elle n’était pas venue se baigner ce soir pour se changer les idées. Un rire s’échappa alors de ses lèvres toutefois crispées par une sorte de tristesse qui la possédait. La situation n’était évidente pour aucun de nous deux, j’en avais parfaitement conscience, et il aurait pourtant été tellement simple de faire cesser tout cela, de rompre cette distance que je maintenais entre nous et dont elle rêvait visiblement de franchir. Et moi avec. Mais je ne devais pas céder, c’était hors de question... Car Daphné avait beau prétendre le contraire, elle ignorait tout de la situation. Elle ne savait pas quels risques elle encourait, ce que j’étais prêt à faire, ce que je risquais si j’échouais... Et s’il était quoique peut-être assez simple de deviner ce dernier point, elle ignorait que la vie de ma famille était également entre mes mains. Elle ne savait que celui qu’elle disait aimer aller débarrasser le monde des sorciers de son dernier et ultime espoir de mettre fin à cette guerre. Elle n’en savait rien, non...

La Serpentard me répondit alors à l’aide d’un sourire qui n’était pas spécialement criant de vérité qu’elle était simplement venue ici dans le but d’être seule tout en espérant que la température glaciale extérieure lui permettrait de remettre ses idées en place, avant qu’elle ne me demande à son tour ce qui m’amenait ici. Je hochais alors les épaules, détournant une nouvelle fois le regard pour cesser ce flot de pensées contradictoires qui envahissaient mon esprit.

« J’ai besoin de faire le point, c’est tout. »

Que dire de plus, de toute manière je n’étais pas de ceux qui s’éternisent dans leurs paroles. J’avais besoin de réfléchir sur ma situation de ce que je devais faire avec elle, quelle serait la meilleure solution en dissociant mes envies de la logique et du bon sens. Je lâchais alors un léger soupir, haïssant profondément cette horrible sensation d’être perdu et de ne plus avoir aucune prise sur rien, d’être comme pris par le courant effréné de la vie qui m’emmenait avec aisance vers cette chute aussi incertaine que périlleuse.
Un nouveau silence s’installa entre nous, que je ne remarquais presque plus tant ils étaient récurant lorsque nous nous retrouvions ensemble. Toutefois, sa voix vint rapidement le briser lorsqu’elle prononça mon prénom, sans oser pourtant poursuivre, laissant sa phrase en suspens.
Je tournais alors à nouveau la tête vers elle, sachant en quelques sortes ce qu’elle allait me dire même si au fond je ne pouvais absolument pas m’empêcher d’espérer qu’elle aurait ces arguments que j’attendais, ceux que je ne pourrais pas contredire, ceux qui me montreraient que j’avais encore le droit de vivre encore une chose d’agréable, aussi éphémère serait-elle. J’avais besoin d’entendre ne serait-ce qu’une phrase qui me montrerait que rien n’était perdu, alors que plus aucun espoir ne me faisait encore tenir bon. Mais elle ne dit rien... Etait-elle aussi résignée que je l’étais ? Non, cela ne lui ressemblait pas. Et comme pour me le prouver, elle leva une nouvelle fois le regard vers moi, celui-ci animé d’un éclat de détermination qui ranimait en moi cette flamme qui s’était éteinte bien trop souvent.

Elle ne pouvait pas laisser tomber, avait-elle dit... Peut-être bien oui, mais il me semblait pourtant que nous avions fait le tour de la question en long, en large et en travers. Cela ne ressemblait qu’à de l’acharnement borné, rien de plus, et moi-même avais-je été parfaitement idiot de vouloir espérer le contraire il y a quelques secondes à peine.
Je lâchais un soupir d’agacement mêlé non pas de colère mais d’une certaine tristesse, en levant un instant les yeux au ciel.

« Daphné... » Lâchai-je, sur un ton qui signifiait qu’elle devait arrêter d’espérer aveuglement quelque chose qui ne pourrait tout simplement pas exister.

Et peut-être même s’en doutait-elle au fond d’elle-même. Quoique... Rien n’était moins sûr. Je savais combien elle pouvait être butée lorsqu’elle désirait quelque chose, mais je pouvais l’être tout autant qu’elle, ce qui était loin de faciliter la situation. D’un autre côté, je savais bien que ma plaidoirie ne pourrait être infaillible, tout simplement parce que si j’avais toujours eu pour qualité de ne jamais abandonner lorsque quelque chose me tenait à cœur, le fait de ne pouvoir être avec elle n’était pas ce que je désirais. Bien au contraire. Et malheureusement je sentais qu’elle connaissait précisément cette faille en moi, et qu’elle saurait largement l’exploiter. Et en effet, elle avait bien tout préparé pour cela...

J’écoutais alors chacun de ses moindres mots avec attention, abaissant par moment le regard au sol, les lèvres pincées et le menton par moment crispé lorsque je ne pouvais que me rendre compte qu’elle avait bien cerné la situation qui m’entourait mais que pour autant elle ne pouvait se résoudre à abandonner. Et visiblement à ses mots, il n’y avait pas qu’elle qui était profondément blessée dans cette histoire, mais que je l’étais tout autant ce qui n’était pas faux, même si cela m’était particulièrement difficile de me l’avouer. Elle voulait trouver un moyen de changer cela ? De modifier ce qui m’attendait ? C’était impossible, elle ne pourrait rien y faire, tout comme j’étais parfaitement impuissant face à mon destin, mais sa voix qui se faisait de plus en plus tremblante par l’émotion ne cessait de poursuivre, ne voulant pas démordre de ce qu’elle pensait réellement. Elle savait que j’étais prêt à commettre quelque chose qui l’horrifierait tout autant qu’il la répugnerait, mais pourtant le fait qu’elle me dise savoir que je ne pouvais faire autrement, que je n’avais pas le choix, me mit plus que mal à l’aise alors que je me sentais perdre réellement la face devant ses paroles qui m’atteignaient de plus en plus. Et si j’avais pour habitude de ne rien vouloir écouter lorsque ça n’était pas en accord avec ce que je pensais, elle était parvenue à me déstabiliser bien assez pour que j’en perde mes paroles et semer une nouvelle fois le désordre dans mon esprit.
Mais là où elle finit par me faire tomber en quelques sortes à terre fut lorsqu’elle me dit qu’elle était persuadée que je me rendais peu à peu compte que je n’avais plus foi dans la cause que je défendais, mais que je n’étais plus qu’un homme soumis à ce qui n’était rien d’autre qu’un monstre. J’aurais alors dû réagir, exploser face à ce terme qu’elle n’aurait jamais dû employer pour parler du Seigneur des Ténèbres, mais pourtant pas un son ne put sortir de ma bouche. Pouvais-je dire que j’étais parfaitement contre cela ? Que je n’y avais jamais même pensé ? Non, c’était faux, car aussi dur que c’était de pouvoir l’accepter, je perdais peu à peu de ma belle assurance et de ma fierté d’être un Mangemort, ce qui me tuait véritablement de l’intérieur alors que tous mes rêves s’effondraient un à un en si peu de temps sans que je ne puisse plus rien faire pour agir contre cela.

Je baissais la tête, le regard se perdant sur le sol rendu blanc par la neige, essayant de maîtriser cette profonde sensation de tristesse qui me submergeait une fois encore. Mais je n’avais pas le droit de craquer devant elle, pas une fois de plus...
Et à nouveau sa voix me parvint lorsqu’elle ajouta qu’elle me pardonnerait de ce que je ferai ne serait-ce que parce qu’elle savait que j’y étais contraint et que je n’avais pas d’autre choix, tout comme elle refusait que je n’accepte pas qu’elle soit auprès de moi alors qu’elle pourrait m’apporter ne serait-ce qu’un instant de bonheur quitte à ce qu’il soit éphémère. Je n’avais, selon elle, pas le droit de le refuser...
Si je m’étais attendu à ce qu’elle se défende coûte que coûte, je ne m’étais pas préparé à faire face à tout cela. J’étais alors bien plus égaré qu’auparavant, bien qu’une seule issue se dessinait face à moi. Mais j’avais peur, terriblement peur que la chute n’en soit que plus douloureuse... D’un autre côté, est-ce que cela pouvait justifier que je refuse totalement de me sentir bien ne serait-ce qu’un moment tout cela parce que j’étais certain qu’au final je le serai d’autant plus ? Je ne savais plus quoi faire, absolument plus...
Daphné fit un nouveau pas vers moi, ne se retrouvant plus qu’à quelques centimètres à présent. Je relevais alors légèrement la tête, tournant légèrement le regard vers elle sans oser pourtant croiser le sien, alors qu’elle ajouta qu’elle allait à présent m’embrasser, et qu’il ne me restait à présent plus que quelques secondes pour fuir. Autrement dit, plus que quelques secondes pour réfléchir et prendre ma décision...

Je lâchais un soupir, une fois de plus, et tournai le regard vers les portes principales du château qui menaient au hall d’entrée. Je n’avais qu’à faire un pas pour que tout cela cesse, pour mettre fin à cette torture psychologique que je ressentais. Juste un pas... Et pourtant. Pourtant je hochais lentement la tête et relevais le regard vers elle, plongeant le mien dans ses yeux verts en lui répondant :

« Non, je ne m’enfuirai pas... »

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Daphné Greengrass
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeMar 22 Mai 2012 - 5:31

A mesure qu'elle parlait, Daphné se sentait défaillir. Elle allait bientôt craquer, se mettre à pleurer comme une madeleine et cela discréditerait complétement son argumentation. Comme convaincre quelqu'un comme Drago Malefoy qu'il a tort tout en pleurant à chaudes larmes ? Elle pouvait entre sa voix trembler légèrement, signe annonciateur des larmes approchant à grand pas. Ce n'était pas possible, absolument pas acceptable. Non la situation n'avait rien de plaisante pour l'un comme pour l'autre, et surtout pas pour elle qui devait trouver les bons mots pour le convaincre mais elle devait tenir bon. Au moins encore un peu. Ce qui la rassura énormément, c'est de voir que Drago ne bougeait pas et n'essayait pas de lui couper la parole. Il aurait pu répéter encore le « Daphné... » lancé avant qu'elle ne commence, d'un ton plus catégorique, ou tout simplement tourner les talons et disparaître dans la nuit noire sans lui laisser la moindre chance. Il avait déjà suffisamment supporter son acharnement, plus rien ne l'y obligeait. Mais il restait face à elle malgré tout. C'était un signe qu'il ne voulait pas partir. Logique, diriez-vous. Elle pensait plutôt à cela dans le sens qu'il voulait être là avec elle, être avec elle tout court même s'il continuait de lutter pour obtenir le contraire. S'il n'avait pas voulu que tout ceci arrive, il se serait donné les moyens pour que cela n'arrive pas. Même si ce n'était qu'inconscient, depuis le début il l'avait laissé faire, il l'avait laissé prendre cette place tellement importante. Elle en était tout à coup persuadée. Là, comme ça, pendant qu'elle parlait, qu'elle lui disait toutes ces choses, ça lui était enfin apparu.

Les larmes menaçant de s'échapper perdirent la bataille après un seul assaut, qu'elle repoussa d'un revers de la main, tout à coup remotivée. Sa voix reprenait peu à peu de l'assurance et elle ne cessait plus le flot de ses pensées, osant aller sur une pente vraiment glissante lorsqu'elle osa parler du Seigneur des Ténèbres comme d'un monstre. Même à cet instant, Drago ne bougea pas d'un pouce. Son visage n'exprimait aucune colère, aucune haine que ce soit envers elle ou qui que se soit d'autre. Et il restait là. Elle aurait du comprendre depuis le début, mais trop égoïste elle s'était attribuée tout le mérite de ce qui arrivait. Oh non, elle n'était pas la seule responsable, elle n'aurait jamais pu être là sans lui. Il ne l'interrompit pas une seule fois, même s'il détournait souvent le regard. Elle s'arrêta finalement, essoufflée et fit une pause le temps de retrouver un rythme de respiration un peu plus stable.

C'était le moment le plus stressant de toute cette plaidoirie. Le moment où il irait certainement démonter tous ses arguments un par un, pour lui prouver qu'elle avait toujours tort, qu'il en soit réellement convaincu ou pas... Simplement parce qu'il se sentait obligé pour on ne savait quelle raison qu'il n'avait pas le droit à ce bonheur là. Pour Daphné, il ne faisait aucun doute qu'il serait puni pour ses erreurs au moment voulu et qu'il n'était pas utile d'en rajouter une couche tout de suite. Puisqu'il se comportait comme un condamné allant au bucher, autant profiter de son dernier repas, non ? Impossible de dire ce qu'il en pensait, car contrairement à ce à quoi elle s'était attendue, il continua de rester immobile à la fixer et muet comme une carpe. Il lui semblait que le silence durait depuis des heures, alors que cela ne faisait certainement pas plus d'une minute entre le moment où elle avait fini d'exposer ses arguments et celui où elle s'était décidée à agir comme bon lui semblait, de saisir sa chance jusqu'au bout et de s'approcher de lui pour lui annoncer qu'elle allait l'embrasser, lui laissant tout de même une chance de s'enfuir si c'était ce qu'il voulait vraiment.



Au final ce moment là était encore plus horrible que le précèdent. Les trente secondes les plus longues de toute sa vie, sans aucun doute. Il commença par soupirer et par regarder derrière elle vers le château, sans doute. Il pesait les pour et les contre, réfléchissait à sa décision. Et Daphné restait immobile, les yeux rivés sur son visage à la recherche d'un indice, d'un espoir. Elle avait l'impression de revivre toujours la même scène : un regard éperdu, un Drago muet, une seconde qui dure des heures. Une véritable torture. Quoi qu'il en dise, elle ne pouvait pas croire qu'il puisse lui faire un jour plus de mal qu'en cet instant d'incertitude et d'attente, de doute, de peur. Elle ne pourrait jamais souffrir autant que dans l'optique de le voir s'éloigner, là, maintenant, alors qu'elle venait de jeter ses dernière cartes. Il pouvait bien la poignarder dans le dos dans un mois ou dans deux heures, ce ne serait pas aussi horrible que d'être pendue à ses lèvres dans l'attente de son jugement.

Elle était persuadée qu'il s'était écoulé une année au moins entre le moment où son regard s'était posé sur le château et où il descendit finalement les yeux vers elle. Il hocha la tête, lentement, et plongea finalement son regard dans le sien. Le cœur de Daphné manqua plusieurs battements. Il ouvrit la bouche et doucement, lâcha les mots qu'elle attendait. Il ne partirait pas. Elle était parvenue à le convaincre, il lâchait enfin prise. Elle avait gagné, au moins pour l'instant. Elle laissa un profond soupir s'échapper de ses lèvres. Un soupir de soulagement, laissant évacuer la pression et s'enfuir la peur. Elle le connaissait suffisamment pour se doute que ce n'était qu'un bref répit, qu'il acceptait pour l'instant mais que dès qu'elle le laisserait à nouveau seul, son cerveau recommencerait à carburer pour trouver mille et unes bonnes raisons de ne pas continuer, il y en avait bien plus que ça, après tout. Ils recommenceraient cette scène, encore et encore, jusqu'à ce qu'un miracle les réunisse une bonne fois pour toute ou que cela ne soit plus du tout possible. Elle était prête à le parier. Mais pour l'instant tout ceci n'avait pas la moindre importance. Chaque nuit la Lune se lèvre et se fait chasser du ciel au matin par le Soleil. Mais tous les soirs, elle revient. Daphné se sentait mue par la même force. Qu'importe s'il fallait en passer par toute cette douleur et toute cette peine, il en valait largement le coup, et ce qu'elle s'apprêtait à faire maintenant aussi.

Sa main se leva lentement pour se poser sur la joue de Drago, rapprochant son visage du sien tandis qu'elle fermait les yeux, rompant enfin ce contact visuel qui était très probablement à l'origine de toute cette tension. Dans une lenteur exagérée, leurs visages se rapprochèrent. Daphné était incapable de dire si c'était de son seul fait à elle ou s'il y mettait du sien lui aussi. Leurs souffles se mêlaient à mesure qu'ils se rapprochaient. Tout allait tellement lentement, la jeune fille n'aurait pas cru qu'ils soient finalement si éloignés l'un de l'autre tout à l'heure mais pourtant, cette distance à parcourir pour poser ses lèvres sur celles de Drago lui semblait insurmontable. Jusqu'à ce que cela arrive enfin. Leurs lèvres glacées s'animèrent l'une contre l'autre, se retrouvant enfin après tant de jours séparées. C'était comme un vide qui se comblait enfin. Daphné s'approcha encore plus de Drago, si c'était seulement possible, plaquant son corps contre le sien après avoir enroulé son bras encore libre autour de la taille du jeune homme. Elle pouvait sentir le cœur du blond battre contre sa propre poitrine, ou peut-être était-ce seulement le sien qui allait si vite et cognait si fort qu'il menaçait d'exploser ? Bien plus confiante maintenant qu'elle se trouvait de nouveau dans ses bras, Daphné osa joindre sa langue au combat, caressant les lèvres de Drago pour forcer doucement le passage et partir à la recherche de sa langue. La sensation était grisante. Oui, pour un seul de ses baisers, elle aurait pu supporter de nombreuses peines. Qu'importe si dans une minute, ce bonheur prendrait fin et qu'il faudrait recommencer depuis le début ? Elle recommencerait, encore et encore. Elle lui offrirait de nouveaux arguments, elle se battrait aussi souvent qu'il le faudrait et elle gouterait encore à ses lèvres, elle jouerait encore ce ballet infernal, jusqu'à s'essouffler.

Et essoufflée justement, elle commençait à l'être. Son souffle était devenu trop court, elle ne parvenait plus a respirer convenablement. Alors à contrecœur, elle détacha ses lèvres de Drago et s'éloigna légèrement sans le lâcher. Il était hors de question qu'elle le lâche maintenant, qu'elle lui donne la moindre occasion de s'enfuir. Il l'avait laissé l'embrasser, oui, mais rien n'était gagné pour autant, le moment le plus difficile arrivait justement maintenant : il fallait le convaincre à présent de ne pas faire de ce baiser un acte isolé et sans aucun sens qui ne devrait plus jamais se reproduire. La main de Daphné qui était encore posée sur la nuque du jeune homme se détacha doucement, très légèrement et frôla les cheveux blonds pour revenir vers son visage. Du bout des doigts, elle redessina le contour de sa joue, caressa ses lèvres. Puis elle relaissa tomber son bras et chercha à croiser le regard de Drago. Elle ouvrit la bouche, comme si elle s'apprêtait à parler mais décida de se taire au dernier moment. Elle avait eu envie de lui dire qu'elle l'aimait mais avait finalement choisi de ne pas le faire car cette fois, elle n'aurait pas accepté aussi bien que la première fois qu'il ne réponde rien. Et il était certain qu'il ne dirait rien, il avait déjà trop de mal à accepter ses sentiments pour elle pour en plus les lui avouer tout de suite. Elle voulait absolument éviter de le faire fuir. Alors, pour tout aveu, elle l'embrassa à nouveau, très rapidement cette fois, y mettant un maximum de tendresse, et posa sa tête contre son torse, se serrant au maximum contre lui. D'une voix presque inaudible, elle laissa cependant échapper quelques mots, plus une supplication qu'autre chose.

« Ne t'enfuis pas, s'il te plait. »

« Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine ambroisienne,
Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Éventent mes douces ardeurs,
Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable. »


Joachim Du Bellay, «Baiser»


Dernière édition par Daphné Greengrass le Mar 22 Mai 2012 - 15:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeMar 22 Mai 2012 - 15:25

La moindre de ses paroles était pour moi comme un coup de poing que l’on m’assignait en pleine figure. Plus elle parlait, et plus je me sentais totalement perdu, alors que pourtant, paradoxalement, se dessinait en face de moi m’issue que je désirais prendre plus que jamais. Mais cette sorte de voix dans ma tête essayait de me hurler de ne pas le faire, de me dissuader de me détourner de Daphné et de l’abandonner une bonne fois pour toute. Et je savais pertinemment que si je le faisais dès à présent, elle en serait sévèrement blessée. Mais depuis quand me préoccupais-je d’une telle chose ? C’était son problème après tout, pas le mien... Oui, peut-être, mais le fait été qu’il m’était impossible de raisonner de la sorte vis-à-vis d’elle. Je l’appréciais bien plus que ce que je n’osais l’imaginer, j’en avais parfaitement conscience, mais le fait de dire ce mot, ne serait-ce même que le penser m’était difficile. Mais il n’était rien d’autre que le reflet de cette douloureuse réalité, je... l’aimais ? Je n’en savais rien, et je me refusais d’y penser. C’était un de ces termes que je reniais tout particulièrement, mais si pourtant je me fiais à ce que je ressentais pour elle il n’y en avait pas d’autres. Mais je n’étais pas prêt de l’accepter, pas encore... Tout comme je doutais qu’il faille que je supporte encore ses paroles, car je sentais bien qu’au fur et à mesure j’avais l’étrange sensation de m’enfoncer sous terre, d’être emprisonné je ne sais où sans avoir la moindre possibilité de m’enfuir. Et pourtant ces barreaux que je m’imaginais n’étaient rien d’autres que le fruit de ma volonté, car au fond j’avais terriblement besoin d’entendre ses arguments. Je voulais qu’elle me prouve que tout était malgré tout possible entre nous, je voulais qu’elle m’aide à faire taire ce mental alors que moi-même n’y parvenais pas. Et si cette sensation de voir ses limites être ébranlées était profondément désagréable, je ne voulais pas que cela cesse.

Et le pire dans tout cela fut lorsqu’elle fit un nouveau pas vers moi, me fixant d’un air profondément déterminé, bien que ses yeux brillaient encore de ces larmes qu’elle parvenait toutefois à maîtriser. Jamais je ne l’avais vu ainsi, c’était un fait... Tout comme je ne pensais pas que cette histoire aurait pu avoir autant d’impact sur moi, alors que je ne m’étais jamais rendu compte ni de ses sentiments ni des miens jusqu’à il y a quatre mois plus tôt. Et là, elle m’annonça qu’il ne me restait plus que trente secondes pour fuir, avant qu’elle ne m’embrasse. Je déglutis alors avec difficulté, ayant l’impression que l’on me plaçait devant un ravin dont le fond était terriblement attirant, même si quelque chose en nous nous poussait à vouloir rester sur terre. Et je savais que si je tombais, je ne pourrais pas m’en remettre, tout comme les choses seraient encore bien plus difficiles qu’elles ne l’étaient déjà si je ne faisais rien. Mais en même temps avais-je seulement envie de fuir ? Je n’en savais rien.
Je lâchais alors un soupir, tournant la tête vers les portes du château situées à plusieurs bons mètres de nous. Je n’avais qu’à m’y diriger pour que tout cela cesse, je n’avais qu’à faire ne serait-ce qu’un pas en arrière pour qu’elle comprenne définitivement que je ne voulais pas d’elle. Ou plutôt, ce qui serait plus juste de dire, que je ne pouvais pas avoir besoin d’elle. Juste un pas, même ridicule, mais juste un signe qui le lui montrerait... C’était pourtant si simple à faire, alors pourquoi n’y arrivai-je pas ? Parce que ce geste m’était impossible à faire, parce que tout mon être me disait que je devais rester ici, auprès d’elle, et ce qu’importe ce qu’il adviendrait par la suite. Silencieux, mon esprit travaillait presque au oint de m’en donner le vertige.

Je pris alors enfin cette décision que je regretterai certainement plus tard, mais d’une manière sans aucun doute bien plus supportable que si je mettais un terme à tout cela directement. Je hochais alors lentement la tête que je tournai vers elle, laissant mes yeux plonger une nouvelle fois dans l’emprise de son regard, et mes lèvres prononcer ces paroles pourtant tellement difficiles à dire, et en même temps tellement évidentes. Non, je n’allais pas fuir... Le soupir de soulagement de Daphné retentit dans ce silence qui reprenait une nouvelle fois possession du lieu, bien que j’étais sûr qu’au fond l’angoisse demeurait en elle. J’allais sans aucun doute remettre cette décision en question, mais pour le moment du moins elle était celle qui me semblait la plus évidente, d’autant plus lorsque je voyais Daphné ici, sous mes yeux, me regardant de la sorte. Pouvait-elle lire en moi comme je lisais en elle ? Je n’en savais strictement rien, encore une fois...

Sa main se leva lentement vers moi, se posant délicatement sur ma joue tandis que je retenais un instant ma respiration. Je ne pus m’empêcher de fermer un instant les yeux, sentant ce toucher augmenter peu à peu mon rythme cardiaque. Là, son visage se rapprocha lentement du mien, alors que j’avais l’impression qu’une sorte d’aimant m’attirait également vers elle, la crainte m’empêchant toutefois de vouloir aller plus vite. Je regardais simplement ses lèvres se rapprocher des miennes, avant de venir se poser dessus, me donnant l’impression que mon sang ne fit alors qu’un seul tour dans mes veines. Et pourtant à ce moment-là je n’avais qu’une seule idée en temps : profiter une nouvelle fois de ce moment et cesser de penser à ce qu’il adviendrait par la suite. Le futur n’existait pas, et si j’avais bien trop tendance à ne vouloir vivre qu’en fonction de ce qui pourrait hypothétiquement m’attendre, là je ne le pouvais heureusement pas. Le corps élancé de la jeune femme se colla contre le mien tandis que son bras libre s’enroula autour de ma taille, mes mains venant lentement glisser sur son dos pour resserrer cette étreinte. L’organe qui reposait alors dans ma poitrine prit un battement presque indécent, me donnant l’impression qu’il allait douloureusement déchirer mes entrailles. Nos langues se rencontrèrent à leur tour, donnant à ce baiser une sensation encore plus forte, encore plus enivrante que rien n’aurait pu gâcher, pas même mes pensées éternellement intrusives. Non, à ce moment-là je ne pensais absolument à rien d’autre qu’à elle, qu’à ce besoin de faire éternellement durer ce contact bien que le souffle me manquait presque.
Nos lèvres se détachèrent l’une de l’autre avec lenteur, sans pour autant briser notre étreinte. Je sentis alors sa main quitter ma nuque, la pulpe de ses doigts venant effleurer lentement ma peau jusqu’à mes cheveux avant de glisser sur mon visage et sur mes lèvres, laissant un frisson me parcourir l’échine avant qu’elle ne replonge une nouvelle fois ses yeux émeraudes dans la grise froideur des miens. Je vis alors ses lèvres s’entrouvrirent et je retins un instant ma respiration, n’ayant qu’une crainte. J’avais la terrible sensation de savoir ce qu’elle allait me dire, et elle attendrait alors une réponse de ma part, je n’en avais pas le moindre doute. Pourtant, je n’étais pas prêt à laisser ces mots franchirent mes barrières. Je ne pouvais pas les dire, pour la simple et bonne raison que je ne les avais encore jamais prononcés, que ce soit à un membre de ma famille, à Pansy ou je ne sais qui encore. Je ne pouvais pas les dire, tout simplement parce que dans mon monde ces paroles n’étaient pas admises tout comme j’avais peur de les laisser s’échapper de ma bouche. Pourtant elle n’attendrait peut-être que cela, mais je ne le pouvais pas... Pas encore... J’espérais seulement qu’à travers ce baiser et mes gestes elle comprendrait qu’elle n’était pas quelqu’un sans importance pour moi. Elle était la seule hormis les personnes impliquées dans cette histoire à savoir ce que j’étais devenu, à ne pourtant pas vouloir se résoudre à me repousser. Elle voyait en moi ce que j’avais besoin de ressentir : que malgré ce que je devais faire, je n’en demeurais pas moins moi-même, et non pas un meurtrier. Mais peut-être serait-ce ce qu’elle penserait plus tard finalement, qu’en savais-je au fond ? Non, il fallait que je cesse de penser à tout cela, je voulais simplement profiter de cet instant qui m’emportait ailleurs alors qu’elle était dans mes bras.

Heureusement, Daphné se résigna, et je ne pouvais que la remercier intérieurement. Et au lieu de cela, elle vint à nouveau m’embrasser avec tendresse, avant de poser sa tête contre mon torse, lâchant dans un murmure que je parvins tout de même à entendre cette supplication de ne pas partir. Mais je n’en avais pas l’intention, bien au contraire. Je voulais profiter de cet instant qui ne se reproduirait peut-être jamais. Je voulais garder en mémoire ce rare souvenir d’une vie qui savait être à des moments tellement agréable, avant de me poignarder dans le dos sans crier gare. Je voulais rester auprès d’elle, purement et simplement. Sans un mot, mes bras se resserrèrent autour d’elle, baissant légèrement la tête, mes lèvres à quelques centimètres à peine de sa nuque.

« Promets-moi que quoiqu’il arrive, qu’importe de ce que tu sauras tôt ou tard sur moi, quoi que je fasse, rien ne changera... Promets-le-moi... » Répétais-je à voix basse, sentant l’émotion étrangler légèrement ma voix.

Je n’avais besoin que d’une seule certitude, une seule...



Dernière édition par Drago Malefoy le Mer 23 Mai 2012 - 18:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 0:03

Drago resserra ses bras autour de Daphné et murmura à son tour quelque chose. Le souffle chaud du jeune homme la fit frissonner un instant alors qu'il se baladait sur sa nuque, ou peut-être était-ce seulement les mots qu'il venait de prononcer... Elle s'était attendue à ce qu'il s'en aille, raison pour laquelle elle lui avait demandé de rester -bien que ce « ne t'enfuis pas, s'il te plait » ne faisait pas seulement référence au moment présent mais aussi à la situation en générale, elle lui demandait autant de rester avec elle maintenant que de ne pas la repousser plus tard quand le moment serait passé. Elle s'était aussi attendu à ce qu'il gâche ce moment pour lui dire que malgré tout, rien n'avait changé et qu'il n'était toujours pas question qu'ils soient ensemble. Mais ce qu'il venait de lui dire, de cette voix prête à se briser, elle ne l'aurait jamais soupçonné.

Plus tôt, elle lui avait dit qu'elle avait déjà pensé à tout, qu'elle se doutait qu'il avait quelque chose à faire, une chose particulièrement horrible mais qu'elle lui pardonnerait quoi que ce soit, sachant qu'il n'avait pas le choix. Tout à coup, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas bien pesé cette décision avant de la lui faire connaître. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il préparait et elle ne savait pas ce qu'elle serait ou non capable de lui pardonner. Elle y avait pensé bien sûr mais elle ne voyait pas ce qu'il pourrait faire qui puisse lui faire autant de mal à elle, d'autant plus que d'après lui, cela semblait assez grave. La tête toujours collée contre le torse de Drago, elle se mit à réfléchir à toute vitesse, ne répondant rien pour l'instant. Elle aurait du lui répondre instantanément, elle le savait. Plus ce silence durait, plus il le prendrait mal. Mais elle n'avait pas toutes les cartes en main cette fois et elle l'estimait bien trop pour lui faire une promesse qu'elle ne tiendrait pas. Il n'y avait plus qu'à espérer que cela serait réciproque.

Elle tenta de rassembler dans sa tête toutes les choses qu'elle ne pourrait jamais lui pardonner même en sachant qu'il le faisait uniquement pour sauver sa vie. Finalement, il n'y en avait pas tant que ça, seules six personnes avaient assez d'importance pour elle pour qu'elle lui en veuille vraiment s'il s'attaquait à l'une d'elle. Qu'il ne fasse que lever sa baguette sur ses parents, sa sœur, Théodore, lui-même ou contre elle, et elle ne lui adresserait plus jamais la parole c'était certain -bien que dans son propre cas c'était évident puisqu'elle serait morte... Qu'il fasse ce qui lui chante mais faire du mal aux membres de sa famille restait la seule limite. Le reste ne lui paraissait pas insurmontable, aussi horrible que cela soit, elle s'efforcerait de se souvenir qu'il ne le faisait avant tout que pour se protéger, pour sauver sa vie et pas parce qu'il le voulait vraiment. Mais malgré les certitudes qu'elle avait montré tout à l'heure, agissait-il réellement contre son gré ? Comment pouvait-elle le savoir, au final ?

Son silence lui sembla avoir duré cinq bonnes minutes, durant lesquelles elle ne bougea pas, se contentant de le serrer contre elle de toutes ses forces en réfléchissant à tout cela. Enfin, elle se décida a faire un geste et se décolla un peu pour pouvoir le regarder, regarder ses yeux, s'assurer qu'il ne lui mentirait pas. Elle lui ferait toutes les promesses du monde, elle lui jurerait une loyauté et un amour éternel s'il le fallait mais elle espérait mériter au moins autant d'égard de son côté, qu'il soit aussi sincère avec elle qu'elle le serait avec lui en lui faisant cette promesse. Et pour cela, elle avait besoin de lui poser des questions auxquelles il n'aurait pas forcément l'envie ou la possibilité de répondre. Elle prit une profonde inspiration pour se donner un peu de courage et perdre encore un peu de temps pour chercher ses mots. Elle devait faire très attention à tout ce qu'elle dirait pour ne pas perdre l'avance qu'elle venait tout juste de gagner.

« Je suis prête à te promettre tout ce que tu voudras, Drago mais jamais je ne te ferais une promesse que je ne suis pas certaine de tenir. »

Elle marqua une pause pour avaler sa salive, chose qui devenait étrangement difficile. Elle remarqua trop tard que ce n'était pas vraiment le moment de se taire, et que cela sonnerait comme une non catégorique à sa demande, ce qui n'était pas du tout le cas, loin de là. Elle reprit donc, très vite.

« Alors promets-moi que cette chose dont tu refuses de me parler n'implique pas de tuer un seul membre de ma famille de tes propres mains, Théo y compris, et je peux te promettre que rien ne changera. »

De toute façon, elle n'avait pas l'impression qu'elle pourrait un jour cesser de l'aimer. Elle avait déjà essayé les années précédentes, elle avait tenté de s'intéresser à d'autres garçons, de sortir avec d'autres... Mais jamais elle n'avait réussi à le sortir de son esprit et encore moins de son cœur. Et à présent qu'il la tenait dans ses bras, comment pouvait-elle imaginer une seule seconde qu'elle cesserait un jour de l'aimer ainsi ? Maintenant qu'il lui laissait une chance et qu'il semblait prêt à lui retourner ses sentiments, comment cela pourrait changer ? Il n'avait rien à craindre au moins sur ce point, ses sentiments à elle ne changeraient jamais. Le seul qui ferait la différence dans cette histoire, ce serait lui. Elle l'observa une seconde avant de reposer sa tête sur l'épaule du jeune homme, repartant dans diverses réflexions. Elle aurait tellement voulu savoir ce qu'il comptait faire, à quoi elle devait s'attendre. Maintenant qu'elle lui avait promis que rien ne changerait quoi qu'il arrive, il pouvait bien lui dire, n'est-ce pas ? S'il ne comptait pas faire de mal à un membre de sa famille, qu'est-ce qui méritait qu'il craigne autant qu'elle le fuit ? Plusieurs idées lui avaient déjà traversé l'esprit mais quand elle posait les yeux sur lui plus une seule d'entre elles ne semblaient plausible. Peut-être était-ce seulement ses sentiments pour lui qui lui faisait dire ça, la profonde certitude qu'il ne pouvait rien faire de mauvais, ou simplement qu'elle refuse d'admettre qu'il puisse faire quelque chose de mauvais. La seule chose qui justifiait qu'il se sente aussi mal, aussi coupable, était qu'Il lui ait demandé de s'en prendre à quelque chose ou quelqu'un qui lui était cher. Ou peut-être qu'Il ait menacé plus que sa vie s'il échouait à faire quelque chose d'impossible. Elle était certaine d'être proche de la réalité mais elle refusait toujours de former même en pensée les mots exacts, bien que la curiosité soit forte.

« Tu ne peux pas imaginer à quel point je voudrais que tu puisses tout me dire et que plus rien ne s'interpose entre nous... »

Elle avait murmuré cela sans la moindre arrière pensée, cependant. C'était sincère, elle aurait aimé savoir, elle le voulait plus que tout. Mais même s'il lui semblait que rien ne pourrait lui faire arrêter d'aimer Drago, elle commençait à avoir peur de ce qu'il lui dirait à ce sujet. S'il avait raison, si c'était vraiment aussi insurmontable pour elle et que malgré sa promesse elle se mette à lui en vouloir ? Elle était si bien pour le moment, contre lui, son odeur emplissant l'air, ses bras la serrant avec autant de force que de douceur. Elle aurait tout donné pour que cette étreinte ne finisse jamais, et même si elle devait durer toujours, Daphné finirait par trouver que ce n'était pas assez. Alors pourquoi gâcher ce moment ? Pourquoi ne pas simplement profiter du plaisir qu'elle avait d'être avec lui, enfin, et oublier tout le reste. Il ne restait plus que six mois avant que l'année ne se termine, peut-être moins avant que le Seigneur des Ténèbres ne décide de taper encore plus fort que ce qu'il avait fait déjà, peut-être moins avant que Drago ne réalise cette mystérieuse mission. Qu'importe le temps que cela durerait, ce ne serait de toute façon pas suffisant. Elle lui avait aussi assurer, elle lui avait imposé d'être celle qui lui apporterait un peu de bonheur en ces temps sombres, elle devait s'y tenir. Autant parce qu'elle le voulait que parce qu'il en avait besoin. Le silence était peut-être mieux pour l'un comme pour l'autre, et surtout pour eux.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 0:26

"Ceux qui cherchent le bonheur en ce monde n'y trouvent que le regret d'avoir perdu leur temps."
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Courir après ces éternelles chimères, comme un enfant essaie de rattraper l’arc-en-ciel qui ne fait que reculer toujours plus à son approche. C’est ce que j’avais l’impression de faire en ce moment-même. J’essayais de m’écarter du chemin qui était tout tracé devant moi, j’essayais de m’extirper hors de la roue infernale de la fatalité en étant dans les bras de Daphné, mais pour combien de temps ? J’en arrivais même à trouver tout cela parfaitement absurde. J’étais là, mais à quoi bon continuer à espérer de toute manière ? Pourtant, quelque chose en moi me poussait à vouloir donner une chance à cette histoire invraisemblable. Mais pour cela, il n’y avait pourtant qu’une chose qui était à mes yeux primordiale pour que j’ose l’envisager : j’avais besoin qu’elle me promette que son regard ne changerait pas sur moi une fois que j’aurai inévitablement fait ce que je devais faire. Mais aussitôt que ces mots furent prononcés d’une voix tremblante que je ne parvenais que difficilement à maîtriser malgré ma bonne volonté, je mesurai aussitôt que ma demande était on ne peut plus stupide. Car admettons qu’elle accepte de ne pas me juger, elle ne se doutait pas un instant de ce sur quoi elle devrait fermer les yeux. Et je doutais réellement qu’une fois qu’elle le saurait, et ce seulement en temps et en heure, elle ne me considère bien longtemps de la même manière qu’aujourd’hui et qu’hier. Le problème était que si elle s’imaginait toutes les péripéties possibles et inimaginables, j’étais absolument certain qu’elle refusait d’accepter bon nombres de ses suppositions car trop horribles. Et certainement aucune d’entre elles n’avaient pu s’approcher de la vérité, jamais les modalités de ma mission n’ont pu ne serait-ce qu’effleurer son esprit, j’en mettrai ma main dans la gueule d’un magyar à pointes...

Un long silence suivit ma question, durant lequel Daphné ne prononça pas le traître mot. Je redressai seulement la tête sans rompre notre étreinte, le regard fuyant vers les alentours du château, alors que je savais pertinemment qu’elle ne pourrait pas me faire une telle promesse. Le visage fermé, le menton légèrement crispé, je me sentais envahi d’un nouvel élan de déception, bien que je savais que j’aurais dû m’en douter le début. Elle ne pouvait rien me promettre, ça n’était que pure logique et question de bon sens, et en cela je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, non pas d’être devenu un Mangemort car depuis ma naissance nous savions que ce jour-là arriverait, mais d’avoir été suffisamment stupide et aveuglé au point de croire que je ne pourrais tirer de cette position qu’une immense fierté. La fierté était bien présente, certes, mais le fait est que je m’en voulais d’avoir tant idéalisé ce que deviendrait ma vie une fois que la Marque serait apposée sur mon bras. J’avais cru que tout me sourirait en quelques sortes, bien que, bien entendu, je savais aussi que tout ne serait pas une partie de plaisir, je n’étais pas ignorant à ce point-là. La seule chose était que je n’avais jamais supposé que je devrais, aussitôt mon entrée dans Ses rangs, tuer de mes propres mains le plus grand sorcier de ce monde, et ce qui plus est au prix de ma vie et de celle de ma famille si j’échouais. Je n’avais pas cru un seul instant que même si mon cœur battait encore je cesserai déjà de vivre une vie d’adolescent de mon âge normale, je cesserai de dormir, de me nourrir, je m’effondrerai alors que je me l’étais toujours strictement refusé de le faire, et je fermerai mon cœur à celle qui me plaisait pourtant.

Tout n’était plus qu’un véritable enfer sur terre, et si son hésitation me tuait un peu plus, je me disais que sa réponse, si elle s’avérait réellement être négative, ne pourrait au fond qu’être une bonne chose. Aussi douloureux ce serait de l’entendre, toutefois. Mais cette petite voix continuait éternellement de me pousser à espérer le contraire, que Daphné reste quoiqu’il advienne. Mais aucune réponse de sa part ne me parvenait, alors qu’elle-même ne devait absolument plus savoir quoi faire, et je ne pouvais pas non plus réellement lui en vouloir pour cela... Je n’avais d’ailleurs strictement pas la moindre idée du temps qui s’était écoulé sans qu’elle ne parle, le seul son de la brise glaciale qui soufflait me parvenant à la place. Et même si cela n’était pas ni mon fort, ni dans mes habitudes, j’attendais patiemment qu’elle me réponde, car j’avais besoin de savoir ce qu’elle ferait réellement. J’avais besoin de l’entendre de sa propre bouche plutôt que de continuer de me bercer d’illusions. J’en avais assez avec les espoirs, les songes et autres inepties qui faisaient au final bien plus de mal qu’autre chose lorsque l’on se rendait compte qu’ils s’effondraient tôt ou tard aussi facilement qu’un château de carte face à un courant d’air. Par moment je sentais seulement son emprise se resserrer avec douceur autour de moi, avant qu’elle ne se décide à s’écarter, posant alors son regard dans le mien comme pour s’assurer que mes futures paroles ne seraient aucunement mensongères.

Là, elle me dit enfin, avec une certaine difficulté comme si cela lui demandait de faire preuve de courage, que les seules promesses qu’elles pourraient me faire ne seront que celles qu’elle est certaine de pouvoir tenir. Je fronçais alors légèrement les sourcils à ses paroles, et baissai un instant les yeux vers le sol recouvert d’une épaisse couche de neige, me préparant à acquiescer d’un simple hochement de tête. Elle avait raison, comme je l’avais pensé quelques secondes à peine plus tôt c’était stupide de lui demander de faire une telle chose... Néanmoins, je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit qu’elle ajouta rapidement que la seule chose qu’elle me demandait que je lui promette à mon tour était que ma mission ne consisterait pas à toucher un seul membre de sa famille, son meilleur ami y comprit. Selon ses dires, elle pourrait alors accepter tout le reste. Mon regard restait fixement rivé au sol, alors que je ne savais plus réellement quoi lui répondre. Non ma mission ne consistait pas en cela, du moins pas directement... Car d’un autre côté que se passera-t-il une fois que les Mangemorts entreront dans l’école ? Nott pourrait très bien se faire tuer à ce moment-là, tout comme sa sœur ou bien... Daphné elle-même. Certes cela ne serait pas moi qui les tuerai directement, mais je n’avais absolument pas l’envie de jouer sur les mots en cet instant-même. D’un autre côté, si je ne pouvais pas lui jurer qu’aucun d’entre eux ne risquerait de trouver la mort par ma faute, je pouvais empêcher que cela ne se produise, et pour cela il y avait une solution... Risquée certes, mais une solution tout de même. Et je ne ferai cela que pour Daphné et sa sœur, non pas pour l’autre farfadet qui lui servait de confident. Mais elle tenait à lui, et peut-être pourrai-je les pousser à fuir le château avant de lancer l’assaut. Ça n’était pas une solution qui serait sans risque, mais cela valait le coup... Du moins je le supposais.

Je relevai alors lentement le visage vers elle, et plongeais à nouveau mon regard dans le sien pour qu’elle y lise ma sincérité alors que je lui répondais, ayant auparavant pris soin de prendre une bonne inspiration avant de le faire :

« Non, je te promets qu’ils ne risqueront rien. »

J’allais faire en sorte que ce soit le cas, vraiment. Le plus triste dans tout cela, c’est que je n’aurai peut-être pas pris une telle décision si je ne pouvais pas comprendre qu’elle craigne que ses proches puissent être menacés si je ne vivais pas moi-même une situation similaire. Non pas que si je ne détenais pas la vie de ces derniers entre mes mains l’inquiétude de Daphné ne m’aurait pas atteint, ce qui est loin d’être le cas, mais parce que je prenais le risque de me mettre une nouvelle fois en danger en commettant un tel acte de les laisser s’enfuir. Mais je le lui devais, et je ne regrettais pas de le lui avoir promis...
Daphné reposa une nouvelle fois la tête sur mon épaule, avant que sa voix ne retentisse à nouveau quelques instant plus tard lorsqu’elle lâcha dans un murmure qu’elle donnerait tout pour qu’il n’y ait plus de secrets entre nous et ainsi que plus rien ne nous empêche d’être ensemble une fois le rideau tombé.
Un léger soupir s’échappa alors malgré moi d’entre mes lèvres, et je m’écartai alors d’elle, rompant notre étreinte tout en prenant ses deux mains dans les miennes. Je les fixais un instant, cherchant mes mots, puis les lâchais avant de passer une main épuisée sur mon visage torturé, dans un nouveau soupir.

« Ecoute, si je ne te dis rien ce n’est pas pour une question de plaisir. Si je le fais, tu ne peux même pas t’imaginer ce qui arrivera. Et je ne serai pas le seul à subir les conséquences de mes actes. Ça non plus je ne suis pas censé te le dire, mais c’est peut-être la chose la moins compromettante pour moi que tu pouvais savoir. »

Je m’interrompus, puis décidais de faire quelques pas pour essayer de me calmer un tant soit peu et pour essayer de me réchauffer de ce froid de plus en plus mordant au fur et à mesure que nous restions sur place. Je mis mes mains rougies par la température extérieure dans les poches de mon costume, et regardai à nouveau le lac ainsi que la forêt interdite qui se trouvait face à nous, nous éloignant un peu plus du château. Puis je m’arrêtais à nouveau au bout de quelques instants, me tournant à nouveau vers elle :

« Bon. Je vais peut-être regretter ma décision dans quelques heures ou même avant s’il le faut, mais je suis prêt à essayer pour nous deux. Je le suis, mais à la seule condition qu’il faut en retour que tu acceptes de ne poser aucune question par rapport à ma mission ou au sujet du Seigneur des Ténèbres, et que tu acceptes ces moments où je partirai sans rien dire, où je semblerai étrange ou je ne sais quoi encore. Si l’on peut faire comme si de rien n’était par rapport à cela, alors j’accepte... ».

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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]   Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné] Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 19:18


Il avait l'air sincère. Si lire sur son visage n'était pas la chose la plus aisée du monde, vu la facilité avec laquelle il parvenait à se contenir et à se reprendre, elle savait toujours quand il lui mentait ou pas. Cela semblait incroyable mais pourtant elle le connaissait sans aucun doute réellement, des années restée dans l'ombre à attendre un signe de sa part pour se montrer...Elle avait été obligée de l'observer, pour guettez ce signe. Elle avait appris à lire dans ses yeux, à lire sur ses traits, à comprendre les intonations de sa voix. Et en cet instant, il ne semblait pas vouloir cacher quoi que ce soit, de toute façon. Il ne pouvait pas se le permettre, s'il voulait vraiment qu'elle lui fasse cette promesse, il devait être honnête avec elle.

Alors, elle le crut. Il ne ferait pas de mal à une seule des personnes qu'elle aimait vraiment, lui excepté sans doute, mais cela relevait d'une autre question et il ne reconnaitrait sans doute jamais qu'il se faisait du mal. Trop fier. Elle acquiesça d'un signe de la tête à cette promesse qu'il lui faisait. Elle n'avait besoin de rien de plus pour croire qu'il disait vrai et pour lui faire la promesse qu'il voulait tant. Cette certitude en main, elle lui aurait juré bien plus encore qu'une simple constance de ses sentiments mais il ne lui demandait rien d'autre. C'était dangereux dans un sens de lui assurer cela, rien n'était moins stable au monde que le cœur d'un homme. Elle l'aimait aujourd'hui, de toutes ses forces, mais elle n'était pas à l'abri d'autre chose, rencontrer quelqu'un d'autre, tomber amoureuse à nouveau. Elle pouvait aussi être à des années lumières de la vérité concernant ce qu'il devrait faire et être trop profondément blessée malgré tout. Des tas de paramètres entraient en compte dans ces simples mots, et la plupart ne dépendaient même pas d'elle, elle n'avait aucune emprise sur le futur, sur la complexité de l'esprit humain. Au fond, ce n'était que du vent. Mais n'était-ce justement pas le propre de tous les amours d'adolescents, promettre des choses dont on savait pertinemment qu'elles étaient impossible à assurer, qu'on oublierait quand le temps aurait fait son œuvre ? Un amour qui n'a pas le sentiment d'être éternel n'a pas commencé, comme l'écrivait cet auteur moldu. Oui, cette promesse était inutile mais Daphné comptait bien la faire quand même car elle était intimement convaincue que jamais elle ne cesserait d'aimer Drago, peu importe le mal qu'il pourrait lui faire.

« Alors je te promets que rien ne changera pour moi. »

Théodone n'avait peut-être pas tout à fait tort, Daphné était naïve. Mais d'une si belle manière en cet instant, personne ne pouvait décemment lui reprocher de croire encore à ce conte qu'est l'amour en cette période troublée où il semblait proche de disparaître définitivement. Elle brisa le contact visuel pour poser sa tête sur l'épaule du jeune homme et repartir dans le dédale de ses pensées torturées, dans ses rêves de simplicité. Elle se sentait cependant très bien, à présent. Le stress, l'inquiétude n'étaient pas loin mais un étrange sentiment d'apaisement s'était emparé d'elle. Il la serrait contre lui, elle pouvait sentir son odeur, entendre les battements de son cœur. Elle se sentait en sécurité ainsi protégée par son étreinte, tant et si bien qu'elle ne pensait plus vraiment à ce qu'elle disait. Ses pensées quittèrent la barrière de ses lèvres naturellement.

« Tu ne peux pas imaginer à quel point je voudrais que tu puisses tout me dire et que plus rien ne s'interpose entre nous... »

Elle n'avait pas voulu briser cet instant, elle n'avait pas voulu remettre sur le tapis tous les problèmes qu'ils leur restaient encore à affronter, elle s'était juste sentie suffisamment bien avec lui pour partager sans arrière-pensée ses craintes et son rêve le plus cher. Elle avait simplement oublié un peu trop vite que l'homme qui la serrait actuellement dans ses bras était Drago Malefoy. Il ne perdit que le temps d'un soupir agacé pour réagir à ces mots, s'écartant d'elle. Elle comprit l'erreur qu'elle venait de commettre et paniqua à l'idée de le voir prendre la fuite après lui avoir dit qu'elle commençait à lui taper sur les nerfs, cependant il ne lâcha que pour prendre ses mains dans les siennes. Pour un temps seulement, avant de la lâcher et de passer une main sur son visage, dans un signe de lassitude qu'elle pouvait parfaitement comprendre. Elle se sentait idiote, coupable, elle qui craignait depuis le début qu'il ne gâche tout s'était montrée finalement bien plus prompte à commencer les hostilités.

Elle l'écouta patiemment lui expliquer les raisons pour lesquelles il ne lui en disait pas plus au sujet de sa mission, et cela ne fit qu'augmenter le sentiment de culpabilité de Daphné. Elle le mettait dans une situation très délicate en le poussant à dire des choses qu'il ne pouvait pas et en agissant comme s'il le faisait de son plein gré. Bien sûr qu'elle savait qu'il ne pouvait rien dire, c'était assez logique. En revanche, il venait de lui révéler quelque chose qu'elle n'avait pas encore osé imaginer et qui expliquait aussi des tas de choses, en plus de faire sentir la jeune fille encore plus mal. Il ne mettait pas seulement sa vie à lui en danger en prenant le risque de lui parler. Elle ne pouvait pas imaginer un seul instant l'ampleur du stress et de la pression qu'il devait ressentir si l'avenir de sa famille reposait aussi sur ses épaules, sur la réussite de cette mission. Déjà que l'idée que sa propre vie soit mise en danger s'il échouait n'était pas simple mais celles d'êtres chers ?

Elle le regarda s'éloigner pour faire les cent pas devant elle. Elle se souvenait du jeune homme fier et hautain des années précédentes, celui qui clamait haut et fort le même style d'inepties que son Mangemort de père. Cette Marque devait représenter pour lui une consécration, un honneur. Il ne devait pas s'attendre à ce que réaliser son rêve soit aussi difficile, aussi douloureux. Et que le Maitre qu'il avait toujours rêvé de servir ne comptait obtenir son aide que sous la menace et la crainte. Il était tellement loin de sembler heureux et fier, cela faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas vu martyriser quelqu'un simplement parce qu'il n'était pas aussi pur que lui ou ce genre de chose. Comme si la difficulté et la pression n'étaient pas suffisante, il devait aussi faire avec la dure réalité des choses et la déception, l'amertume d'un rêve qui se transforme en cauchemar. Daphné s'apprêtait à présenter des excuses à Drago pour avoir remit ce sujet sur le tapis quand il prit à nouveau la parole, arrêtant son piétinement pour se tourner vers elle.

Il avait vraiment le chic pour dire des choses plaisantes en les rendant désagréables, celui-là... Elle tenta de ne pas se laisser à désespérer de la manière tellement charmante dont il venait d'accepter de sortir avec elle -bien qu'elle ne lui ait pas vraiment demandé son avis- et se contenta de sourire. Car même s'il venait de poser des conditions à cette relation, il l'acceptait et c'était déjà un très grand pas en avant pour lui. Sa curiosité naturelle serait un obstacle de poids cependant, car elle n'était pas certaine de parvenir à retenir tout le temps ses questions surtout s'il disparaissait régulièrement et longtemps ou qu'il semblait encore aller mal. Mais ne pas poser de question n'était pas un immense sacrifice par rapport à ce qu'elle obtenait. Plus qu'à espérer que son rêve à elle ne tournerait pas au cauchemar.

« Je ferais mon maximum, aussi bien pour que tu n'aies jamais à regretter cette décision que pour retenir toutes les questions que je pourrais avoir envie de te poser. Mais tu as intérêt à continuer de venir vers moi quand ça n'ira pas, que je puisse au moins te rappeler pourquoi la vie est belle. »

Daphné adressa un nouveau sourire au Serpentard, un sourire vraiment heureux cette fois et s'approcha à nouveau de lui pour lui donner un exemple de raison pour laquelle la vie était soi-disant belle en unissant à nouveau leurs lèvres. Maintenant qu'il lui avait officiellement donné le droit de l'embrasser autant qu'elle le voudrait quand elle le voudrait, elle risquait d'en abuser un peu... Mais même si elle était vraiment heureuse de voir l'un de ses soucis prendre fin, elle continuait de s'inquiéter pour lui à propos de cette histoire de mission et c'était bien mal la connaître que de croire qu'elle laisserait tomber aussi facilement. Si elle ne devait pas en parler avec lui, pas de problème, elle trouverait un autre moyen de s'occuper de ça...Peut-être Rigel en savait-elle plus à ce sujet ?
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