Un coup en douce et... Découverte ! [Pv Eleanor]

Invité

15 Janvier 1997.

Quatre heures avaient sonné et la plupart des élèves avaient donc fini les cours. June revenait de la classe de Soin aux Créatures Magiques où elle avait pu voir de ses propres yeux une licorne que Hagrid venait de présenter aux élèves. Pour une fois, son cours s'était avéré un peu plus intéressant même si la jeune fille aurait voulu que ce soit madame Gobe-Planche qui le remplace. Comment Dumbledore avait pu prendre un stupide garde chasse comme professeur ? Ce métier nécessitait beaucoup de qualifications et à part rester dans sa cabane ou promener son chien dans la forêt interdite, ce demi-géant n'avait rien de bien professionnel. Pire encore, il était bête. Les Serpentard s'amusaient souvent derrière son dos et ne cessaient de le critiquer ou de rire de la façon dont il menait le cours. Ah vraiment... les réflexions de Ombrage à l'égard de cet homme manquaient à June. Celle-ci avait fait parti de la brigade inquisitoriale l'année dernière et elle avait donc pu connaître le compte rendu des enseignants qui avaient été sujet de l'inspection de la rose bonbon. Souriant de satisfaction, la bouclette s'étira les bras et soupira d'apaisement ; la fin d'après midi était enfin arrivée et elle pourrait achever son nouveau sale coup. En effet, quelques jours auparavant, elle avait appris qu'une fille qu'elle n'aimait pas était amoureuse d'un garçon mais qu'elle n'était pas le genre de celui-là. Elle n'osait donc pas lui demander mais elle l'aimait en cachette. Toutefois, le répéter à ses amies ne fut pas une bonne idée car June avait de l'oreille.

Elle mit cinq minutes à traverser l'aqueduc du château avant de se retrouver au parc. On était encore en hiver et le froid semblait toujours éprouver du plaisir à se montrer au grand jour. Tout le monde portait leurs gants, leurs écharpes et leur bonnet. La neige qui était tombée il y a quelques jours de cela était toujours là, fondant lentement. C'était toujours aussi joli et June ne s'en lassait pas. Le seul détail qui l'énervait, c'était bien de devoir sans arrêt sécher ses bottes et son pantalon avec un sortilège parce qu'ils se mouillaient bien vite, à l'extérieur. Toutefois, elle s'y était habituée et à force, on la voyait moins entrain de lancer des jurons à voix basse. Remontant jusqu'au parc où elle salua des sois disant « amis », elle leur fit part de son prochain plan de petite peste. Ecrire une lettre d'amour de la part de la fille qu'elle n'aimait pas, nommée Adelaïde, et l'envoyer au garçon dont elle n'était pas son genre. Cette petite blague permettrait de bien humilier cette étudiante vraiment stupide et peu jolie. A l'écoute de ses intentions, ses compagnons lâchèrent un petit rire et l'encouragèrent dans sa démarche, lui disant qu'ils étaient prêts à s'engager dans ce sale coup si elle avait besoin de leur aide. Mais June comptait bien sur les exploiter, il valait mieux être à plusieurs que tout seul, sinon ce n'était pas marrant. Pour le moment, elle se contenterait de faire la lettre mais elle avait d'autres idées en tête qui ne demandaient qu'à être développées pour être meilleures.

Arpentant les escaliers du château, la Serpentard jetait quelques regards autour d'elle, observant les gens et cherchant à la fois un lieu tranquille où se tapir. Parfois, elle aimait sa tranquillité surtout après les cours, quand elle en avait assez de voir les mêmes têtes. C'était sûrement ça le problème dans une vie en communauté ; vous voyez les mêmes personnes chaque jour et quand vous aimez le changement, vous n'êtes pas servi. Un jour, June n'avait pas hésité à dire à son « amie » Coleen qu'elle en avait assez de voir sa tête du matin au soir. La jeune fille ne lui en avait pas voulu et s'était contentée de partir. Comme quoi, June pouvait en avoir de l'influence. Cela lui plaisait cette aquisition de pouvoir en plus de ses droits de préfète. Elle prenait ce rôle très à cœur, certes, mais parfois, elle ne pouvait s'empêcher d'exagérer un peu les choses pour profiter pleinement du poste. Par exemple, il suffisait de l'énerver un peu plus que d'habitude pour qu'elle ne retire le double de points. C'était des décisions arbitraires auxquelles elle n'éprouvait aucun remord par la suite. D'ailleurs, seuls les faibles ressentaient ce genre de sentiment de culpabilité et la belle ne se considérait pas comme une fille faible. La question que l'on pourrait se poser par la suite c'est : est-ce qu'elle n'était pas plutôt quelqu'un de faible puisqu'elle ne parvenait pas à se détâcher de la trahison de Ambre ? Et qu'à cause de cette trahison, elle n'a plus jamais cru en l'amitié et qu'elle se méfie de tout le monde ? D'un côté, cela faisait d'elle quelqu'un de vulnérable puisqu'elle avait été influencée par sa grande sœur mais selon son point de vue, elle aurait au contraire développer une nouvelle vision de certaines notions et aurait éliminé la faiblesse de l'amitié de sa tête afin de se renforcer. Pour elle, la trahison de sa frangine l'avait simplement rendue plus forte... Au fond d'elle, n'était-ce pas une excuse pour ne pas assumer ses faiblesses ?

Finissant par trouver un refuge dans le couloir du cinquième étage qui était désert, elle se dirigea d'un pas pressé vers une table et s'assit sur une petite chaise en bois. Ce n'était pas confortable mais elle ne comptait pas rester ici bien longtemps, juste le temps de finir cette lettre et l'a livrer à Bletchey. June le connaissait plutôt bien et il s'entendait grâce à leur point en commun en ce qui concerne certains coups bas et les moqueries sur les personnes des autres maisons. Elle lui ferait croire que tout venait bien d'Adélaïde. Au bout de cinq minutes, elle finalisa sa lettre et recouvrit le parchemin de petits cœurs. Bien sur, elle avait veillé à changer d'écriture et la faire plus épaisse et plus laide... après tout, on parlait bien d'Adélaïde la pas douée et la moche.

Puis, elle lut à voix basse :

« - Alors.. Cher Miles Bletchey. La première fois que je t'ai vu, je suis tombée dingue amoureuse de toi. Tu rayonnais durant mon sommeil et je ne rêvais que de toi me prenant dans tes bras. Je ne sais pas comment c'est d'être collée à toi mais en tout cas, les sensations livrées par mes songes m'ont été vraiment agréables. J'aimerais tellement que tout soit réalité... Je m'appelle Adélaïde et je suis en cinquième année à Poufsouffle. Je peux paraître jeune pour toi mais sache que mon amour envers toi n'est que plus fort...»

June finit par glousser de rire, à la lecture de cette pitoyable lettre.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

J'étais fatiguée de ma journée et même de mon début de semaine. Ce n'était vraiment pas facile de tenter de rester à jour dans mes cours. Surtout quand on avait une capacité à être aussi mauvaise élève que moi. Et pour couronner le tout, j'étais toujours enquiquinée par les serpentard. Mes amis quant à eux, ne prenaient même pas ma défense. D'un certain point de vue, je les comprenais. Se faire embêter ainsi n'était vraiment pas amusant pour un sou. Mais moi au moins, je les défendais. Le minimum des choses eut été qu'ils le fassent avec moi ! Mais non... peut-être que finalement, l'amitié n'était pas ce que je croyais. Bref, j'étais donc sortie du cours de soin au créatures magiques vers 14h de l'après-midi. Les autres quant à eux, avaient un cours d'arithmancie. Pour ma part, je n'avais pas choisi cette option, préférant de loin la divination et le soin aux créatures magiques. Un nouvel enseignant avait fait son apparition. Il s'agissait d'un homme très sympathique. Et il enseignait très bien sa matière. J'avais hâte de voir les prochains cours -ce qui n'allait tarder vu que nous commencions par cette matière le lendemain matin.

Contrairement à mes camarades, je décidai de faire un tour dans le parc avant de rentrer au château. En cette froide saison, le temps reflétait parfaitement bien l'état de mon moral : cri et froid. C'était triste, à treize ans. Mes pas s'enfonçaient dans la neige glacée. Mes yeux regardaient ce spectacle monotone. J'étais réellement mal. Et pourtant, je n'avais pas du tout envie de retrouver mes amis et faire toujours comme si de rien n'était. Après de longues minutes à me balader dans le froid hivernal du parc, je décidai de rentrer au château. Je repris ma marche vers les grandes portes. Il n'était pas facile du tout de faire face au vent et au froid cruel que ce temps nous donnait. Une fois arrivée à destination, je fus littéralement soulagée. Après avoir fait une pause de quelques secondes, je repris ma marche, cette fois plus au chaud dans l'enceinte des murs. Alors que je marchais dans le labyrinthe du château, je voyais les autres élèves me dépasser ou me croiser : à coups sûrs, les cours étaient maintenant terminés. Je continuai ma petite balade dans l'école. Au fur et à mesure que les minutes avançaient, les autres étudiants se faisaient de moins en moins nombreux. Finalement, je montai les escaliers, parcourant étage par étage.

Finalement, j'arrivai au cinquième étage. Il n'y avait pas grand chose à y faire. D'ailleurs, il était désert. Mais en fait non. En continuant, j'aperçus quelqu'un, assis à une table. Et cette personne, je la connaissais. Je m'approchai lentement, peu sûre de moi...

« June... ? C'est bien toi ? »

Si je m'étais trompée, j'allais encore passer pour la dernière des idiotes. Finalement, ça ne changeait pas vraiment de d'habitude, en fait...

Invité

Décidémment, la fin de journée s'annonçait bonne pour la petite June. Elle vérifia qu'elle n'avait pas fait de fautes sur sa lettre et s'apprêta à la plier. Oh et puis non, tant qu'à faire autant en rajouter une couche. Peut être que Miles Bletchey finirait par croire qu'il y avait trop de choses pour que cela soit une vraie lettre d'amour mais avec un peu de chance, il serait trop bête pour s'en apercevoir. Ne se gênant pas et aimant rire de ses propres bêtises, elle reprit sa belle plume de chouette et inscrivit une suite :

« - … Peut être qu'un jour, je serais ta fiancée. Ce sera le plus beau jour de ma vie, crois-moi. Je songe déjà à nos futurs enfants, comme ils doivent être beaux tout comme toi. Moi je ne suis qu'une fille rondouillette toute moche, et tellement lâche que je suis obligée de t'écrire au lieu de te parler en face. Tu aimes les filles à pustules ? Je pourrais te les exploser devant toi en guise de preuve d'amour. »

Elle frappa la table de son poing gauche ; c'était vraiment trop drôle. Toutefois, ce n'était pas assez sérieux pour que son coup en douce fonctionne. Elle pris une gomme magique et effaça les dernières phrases, s'arrêtant à « comme toi ». Oui, cela suffirait ainsi. Alors qu'elle était entrain de ranger sa plume et son reste de matériel dans son sac, elle sentit une présence toute proche. Puis, une voix douce se fit entendre et June fronça les sourcils. La Serpentard s'était crut toute seule depuis le début et en fait, on l'avait épiée. Pire encore, ce genre de voix appartenait certainement à une petite fille. Heureusement, il ne pouvait pas s'agir de Adélaïde qui avait une voix plus grave. Tant mieux, elle aurait échappé à des problèmes. La poufsouffle était assez forte physiquement, suffisemment pour mettre un bon coup de poing douloureux à June. Bon, celle-là aurait pu se défendre avec sa baguette mais parfois, on pouvait se faire prendre par surprise comme la voix douce venait de le faire. Néanmoins, il lui sembla l'avoir déjà entendu mais elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Cela devait dater d'il y a un mois... oui, juste avant les vacances, mais quand ? Se remémorant des visages de ses camarades de classe, elle n'identifia pas cette fréquence vocale à ces gens-là. Elle devait être très jeune... Ensuite, cette inconnue la connaissait puisqu'elle venait de l'interpeller. Refusant d'attendre d'avantage devant cette devinette qui semblait la narguer depuis plusieurs secondes, elle se retourna d'un air agacé par ce dérangement. Et là, elle écarquilla légèrement les yeux.

« - Elea....Nor ?!Dit-elle avant de reprendre un air plus sec, Qu'est-ce que tu fiches ici ? »

Vraiment, la dernière personne qu'elle se serait attendue d'apercevoir ici, à ce moment-même, c'était bien cette Poufsouffle. Pourtant, elle n'était pas n'importe quelle poufsouffle aux yeux de June. En apparence, elle n'en avait rien à faire de cette fille mais à l'intérieur, elle se distinguait des autres gens de sa maison. La preuve en était qu'elle ne l'avait pas appelé « La Poufsouffle ». Elle le regretta d'ailleurs... cela la rendait plus proche de la blondinette alors qu'elle ne voulait pas le montrer. Il y avait une gêne qui ne désirait pas sortir du corps de l'ondulée mais même si elle refusait catégoriquement de l'assumer, cette troisième année était loin de faire partie de ses ennemies ou de ses rivales. Cependant, elles étaient seules donc il n'y avait personne pour savoir que June causait à une née moldue qui était tombée dans la maison « poubelle », comme le disait les Serpentard.

Jetant des coups d'oeil derrière elle, telle une personne emplie de paranoïa, elle s'assura que personne ne les observait. Et puis, elle se rendit compte que le parchemin destiné à Miles était toujours sur la table. D'un moment très rapide digne d'un attrapeur de Quidditch, elle l'attrapa d'une main et le froissa à l'intérieur de son poing. Elle n'avait pas envie qu'Eleanor aperçoive cela. D'une part, elle pourrait croire que c'était elle qui était amoureuse du Serpentard si elle n'avait lu que le début. Et si elle avait lu la fin, elle pourrait lui en vouloir d'avoir une dent contre cette Adélaïde et même lui répéter. June ne voulait pas se faire remarquer car ses coups en douce avaient toujours été un succès jusque là. Le but de ses méfaits était de ne jamais se faire découvrir et ce n'était certainement pas la blondine qui allait lui gâcher cela.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

Je venais tout juste d'arriver. Une chose était certaine, la personne avait l'air assez euphorique -contrairement à moi. Je ne savais pas ce qui pouvait la mettre dans un état pareil, mais ça devait être vraiment très amusant. Je vis par ailleurs que la-dite personne avait un morceau de parchemin et de quoi écrire. Soudain, je me rendis compte que je connaissais bien cette silhouette. Mais pour ne pas faire de gaffe, je pris la parole d'une voix toujours fort peu assurée, et demandai si il s'agissait bien de mon amie June. Le silence s'installa de longues secondes. On eut dit que la serpentard attendait le plus longtemps possible que je dise quelque chose. Alors que j'allais reprendre la parole pour lui annoncer qui j'étais -enfin... pour lui dire que c'était moi quoi...- elle se retourna brusquement, comme si je venais de la déranger dans quelque chose de particulièrement amusant. Soudain, elle se figea en écarquillant les yeux. Elle prononça mon nom -alors que généralement, elle m'appelait la Poufsouffle- comme si j'étais la dernière personne qu'elle pensait voir ici. D'ailleurs, elle continua d'un ton plus sec, me demandant justement ce que je faisais en cet endroit. Je fus légèrement mal à l'aise et me grattai doucement la tempe. Je répondis d'un ton toujours aussi peu assuré.

« Ben en fait... je me baladais. Je n'ai rien à faire, et je n'ai... pas fort envie de retourner dans ma salle commune. »

Inutile de lui dire que je n'avais pas envie de retrouver mes faux amis. Et inutile aussi de commencer une tirade pas croyable sur mes problèmes du moment. En fait, mes problèmes ne devaient même pas l'intéresser du tout. Elle était à serpentard, elle était forte. Et elle n'avait pas vraiment le temps ni l'envie de m'écouter. Je repris la parole, toujours droite comme un I, là où je m'étais arrêtée. Inutile aussi de m'approcher, elle m'en voudrait sûrement.

« Et toi ? Que fais-tu ici ? Tu es bien loin des sous-sols et donc de ta salle commune. »

Que dire de plus, maintenant ? Parler de notre grande enquête à propos du lynx ? Je ne savais pas trop. Le passé était le passé. Mais une chose était sûre, c'était que cette aventure m'avait clairement plu. Et pour ma part, elle avait tissé un lien entre elle et moi. Pour June, je ne savais pas trop. Elle n'était pas facile à comprendre et était insaisissable comme de l'eau.

Invité

Ce qui impressionnait un peu June, c'était bien le calme avec lequel répondait Eleanor à ses questions. En fait, à chaque fois qu'elle commençait à sortir les crocs, les gens ripostaient sèchement en refusant de se faire marcher sur les pieds et cela incitait June à les rabaisser d'avantage jusqu'à s'en faire des ennemis. Mais la Poufsouffle semblait être la première à avoir compris comment cela fonctionnait chez la Serpentard... elle l'avait compris inconsciemment. Tant qu'on ne lui répondait pas, elle pouvait se montrer froide mais sans pour autant en rajouter une tonne. Une fois qu'on essayait de la casser un peu, elle sortait tout son venin de vipère. June ne voulait pas croire que cette blondine ait pu déjoué ce qu'elle était. Elle aurait très bien pu la saisir par les épaules et lui dire qu'elle ne voulait plus jamais la voir mais ses bras ne voulaient pas bouger . En fait, elle ne voulait pas le faire elle-même. Fronçant toujours les sourcils, elle ne la quittait pas du regard.

La jeune fillette était donc venue ici pour se balader puisqu'elle n'avait rien à faire et qu'elle n'avait pas envie de retourner dans sa salle commune. Pourtant, c'était sûrement la meilleure chose qu'elle pouvait faire de rentrer dans le trou à blaireaux. Et puis, il devait y avoir ses amis qui l'attendaient là-bas donc il n'y avait aucune raison de s'attarder seule ici, en la compagnie de June qui ne cessait d'être sèche avec elle. Vraiment, qu'avait donc cette fille ? Elle était censée la détester non ? D'accord, elles avaient bien avancé durant la quête du Lynx mais à la base, la préfète l'avait accusée de voler la nourriture. A sa place, la verte l'aurait tenue en mésestime.

Roulant doucement son parchemin qui contenait la lettre stupide destinée à Miles, notre héroïne se demanda si elle devait répondre à la petite. De quoi se mêlait-elle à l'interroger sur ses occupations ? Il était justifiable qu'elle lui ait posée cette question car elle l'avait sûrement épiée depuis un moment mais le contraire lui paraissait déplacé. Il y a quelques minutes de cela, la vipère était toute heureuse, entrain de rire et d'un coup, l'ambiance semblait avoir changé. Non, elle ne pouvait pas laisser la blondine lui briser cet instant de satisfaction. Et si elle commençait à se montrer trop désagréable, cela n'allait rien arranger. Enfin, la petite pourrait toujours aller fouiner ailleurs et la laisser savourer sa farce comme il se doit. Néanmoins... maintenant qu'elle était là, cette fille qui provoquait un effet bizarre chez June, cette dernière n'allait quand même pas l'envoyer balader alors qu'elle n'en avait pas envie. Elle en grouillait d'envie car elle n'en avait pas envie. C'était inextricable et très bizarre ce genre de sentiment mais c'était bien ce qu'elle pensait.

« - J'ai bien le droit de patrouiller les environs du château après les cours pour vérifier que des gamins ne s'amusent pas à saccager les lieux, non ? » répondit-elle sur un ton neutre.

Mensonge, bien sur. Mais elle n'allait tout de même pas lui dire : Et bien, je joue un sale coup à une fille de ta maison. Ca se trouve, elle connaissait cette Adélaïde donc cela pourrait mal se passer. Prenant une mèche ondulée entre ses doigts, elle les balada dessus en les tortillant, en tenant toujours son parchemin d'une autre main. De toute façon, elle savait déjà quoi lui répondre si elle lui demandait de quoi il s'agissait... sa réponse était toute préparée. Beaucoup diraient que ce n'était pas bien de mentir mais June était comme ça : menteuse, manipulatrice, hypocrite avec les gens qu'elle connaissait peu ou qu'elle n'aimait pas. Ce n'était qu'avec ceux qu'elle éprouvait de l'intérêt qu'elle pouvait se montrer très franche. Jusque là, elle n'avait jamais menti à la Poufsouffle, c'était vrai. En revanche, elles n'étaient pas assez proches pour que June ne lui dévoile sa supercherie faite sur papier. Pour détourner un peu le sujet, elle préféra mener la petite sur une autre chose que cela. D'ailleurs, ce serait une occasion d'assouvir un peu sa curiosité.

« - Si c'est pas trop indiscret, pourquoi tu ne veux pas retourner dans ta salle commune ? Il y a sûrement tes stupides camarades ou amis qui t'attendent. »

Elle prononça le mot amis avec un brin de mépris. Amis...
En son for intérieur, elle craignait que ce mot ne l'a lie à Eleanor. C'était un mot pire que l'hypocrisie qui faisait croire à un sentiment de force alors qu'il pouvait vous briser n'importe quand en s'alliant à la corruption et à la trahison. Pareil pour l'amour, une illusion qui pousse à croire à l'éternité alors que ce n'était qu'éphémère. June en avait tant écrit des poèmes là-dessus... Devenir une petite poète en herbe l'avait aidée à s'en sortir durant ses moments les plus difficiles et elle avait trouvé dans l'écriture, de quoi pouvoir s'exprimer et se libérer de certains poids. Bien sur, personne ne les lirait, ces manuscrits. Autrement, cette personne connaîtrait toutes les faiblesses de la brunette et elle ne pourrait l'accepter.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

L'ambiance était devenue d'une étrangeté clairement palpable. D'un certain point de vue, je voyais bien que ma présence n'était pas spécialement agréable pour June. Avant qu'elle ne se rende compte que j'étais là, elle était presque euphorique. Maintenant, elle était calme, et presque hautaine. La pensée que c'était à cause de sa maison et de son sang me traversa l'esprit. Oui, c'était très certainement à cause de ça : on avait dû lui apprendre dés son plus jeune âge, à bien se tenir en public. Mais je n'étais pas spécialement un public à part entière. Et surtout pas la première inconnue. Enfin, ce n'était là que mon humble point de vue. À ma question, elle me répondit qu'elle avait bien le droit de patrouiller dans les couloirs, même du cinquième étage. Elle n'avait pas tord. Mais je doutais que patrouiller était égal à s'asseoir à une table et à écrire un parchemin. Enfin, elle n'avait peut-être pas envie de me dire ce qu'elle faisait exactement. Tout le monde avait ses secrets, et j'étais la première à le dire. Je n'allais donc pas l'accuser de me mentir.

« Oui je comprends. C'est vrai que dans ces étages, il n'y a pas beaucoup de monde. Les empêcheurs de tourner en rond doivent s'amuser comme des petits fous ici... »

Ensuite, il y eut une légère pause. La tension était de moins en moins forte, et c'était beaucoup mieux. J'étais certaine qu'à un moment ou à un autre, nous allions finir par devenir amie. Mais peut-être pas tout de suite, malheureusement. Soudain, elle me demanda pourquoi je ne voulais pas retourner dans ma salle commune. Après tout, j'avais mes amis là-bas -elle lança presque le mot « amis » en crachant. D'ailleurs, elle les traitait de stupides. Je me mis à regarder le sol, presque honteuse. Finalement, elle n'avait pas tout à fait tord de dire du mal d'eux. Mais... devais-je lui dire la vérité ? Ou mentir, tout comme elle l'avait fait ? Oh, et puis après tout, je n'avais jamais été élevée dans l'optique de mentir. Pour moi, c'était quelque chose de mal, et je n'aimais pas ça du tout. Je pris donc mon courage à deux mains pour lui avouer la vérité.

« Eh bien... je t'avouerai que je n'ai pas fort envie de les voir, en ce moment. Tu sais bien que nous sommes la risée des élèves de ta maison. Et j'aide toujours mes camarades, quand c'est le cas. Et petit à petit, j'ai commencé à devenir la personne la plus chamaillée de ma maison. Et les autres s'en fichent. Ou plutôt, ils sont rassurés de ne plus se faire maltraiter. Du coup, c'est moi qui prend. Pour tout le monde, ou presque. »

Sans même le vouloir, une pointe de larme fit son apparition au coin de l’œil. Je gardais toujours mon regard baissé. En aucun cas, je ne voulais qu'elle me voie dans cet état. C'était bizarre. Après m'être calmée, je relevai doucement la tête, voyant June me fixer. Finalement, je repris la parole.

« Enfin, ça n'a pas vraiment d'importance. »

Invité

Eleanor sembla être tombée dans le petit mensonge de June et c'était sans doute mieux ainsi. Si elle avait cherché à en savoir plus, cela n'aurait fait qu'énerver la brunette déjà bien asseez tendue comme cela par la seule présence de la petite. Quant à la question qu'elle venait de lui poser, sur le pourquoi elle n'était pas avec ses camarades, Eleanor pris un peu de temps avant de répondre. Cela avait l'air d'être un sujet délicat pour elle et la préfète s'y intéressa d'avantage au fil des secondes qui défilaient sous le silence. Peut-être qu'elle s'était disputée avec ses amis et c'était bien dans ces moments-là qu'il valait mieux être seul et de ne pas prêtter trop d'attention aux autres. A vouloir leur faire confiance et à leur apporter de l'affection, ils finissent par se lasser de votre amitié et ils vous trahissent. La seule manière de garder une personne auprès de soi, si on le désirait vraiment, c'était de la jouer à la « Fuis-moi, je te suis et suis-moi, je te fuis ». De cette façon, on pouvait contrôler les gens que l'on fréquentait pour qu'ils nous suivent. En plus de cela, on était pas obligé de se coller à eux vingt quatre heures sur vingt quatre puisque c'était eux qui venaient tout seul. C'était quelque chose que June avait découvert depuis sa seconde année, peu après cette déchirure familiale. Jusqu'à maintenant, cela avait toujours fonctionné donc elle ne voyait pas pourquoi ce système déraillerait un jour.

Eleanor avoua tout, du moins c'est ce qu'il sembla à la verte et argent. Elle n'avait pas envie de les voir parce qu'elle avait tendance à les aider et que les gens ne lui rendaient pas la pareille. En conséquences, elle était devenue le bouclier de ses prétendus amis et elle se prenait tous les coups pour les autres. A la voir dire ceci, c'en était absolument pathétique, il était inutile de le nier. La cinquième année esquissa une grimace à l'entente de ces aveux. La Poufsouffle, à cet instant là, ressemblait à une victime venant se plaindre de ses malheurs en espérant un peu d'aide. Normalement, notre vipère en aurait profité pour l'abattre encore plus mentalement et la faire d'avantage souffrir. Toutefois, il ne s'agissait pas de Ketteridge, de Fierce ou bien de Boot avec qui elle ne se serait pas gênée pour les faire pleurer... mais il s'agissait bien de Brandstone. Du coup, une sorte de barrière invisible l'empêchait de la toucher comme elle en avait envie.

Puis, elle rajouta que tout ceci n'avait pas d'importance. Pourtant, il était évident que ce n'était pas vrai et que cela la rongeait intérieurement. Elle aussi... était une victime de l'amitié. Au final, elle subissait ce que la MacKenzy avait subit auparavant. Ce fait menait à un point en commun entre les deux filles. Seulement, il n'était pas dans le genre de la préfète de jouer les héroïnes, non, il était hors de question de la jouer à la Ambre qui pensait pouvoir sauver tous ses « amis ». Avalant sa salive, elle pris enfin la parole :

« - Si cela n'a pas d'importance, pourquoi me racontes-tu tout ça ? Et essuie ta larme, bon sang. Je serais toi, je cesserais de me prendre les coups pour ces égoïstes qui se fichent bien de ta pomme. Laisse les dans leur guêpier. En toute franchise, je ne vois pas l'intérêt de considérer les fréquentations qu'on peut avoir dans cette école comme des amis. Tu vois où ça te mène de te rapprocher un peu trop des gens ? Ils finissent par en profiter quand tu laisses ce genre de faiblesse derrière toi. »

June en avait trop dit, elle en avait l'impression. Elle dut se retenir de dire autre chose. Et cette larme traînait toujours près de l'oeil d'Eleanor et s'apprêtait à couler le long de son visage. Cette goutte de salée était dégoûtante... abominable.. elle n'avait aucune raison d'être là. June revit ses propres larmes à travers la goutte d'Eleanor. A l'époque, toute souriante et pleine de joie, elle s'accrochait à Ambre en l'incitant à venir jouer avec elle. Quand la grande sœur avait fait ses premiers pas à Poudlard, elle lui écrivait pleins de lettre remplis de fautes en lui souhaitant un joyeux noël et en lui disant à quel point elle l'aimait. Pour ensuite en arriver à ce jour si obscur où elle avait quitté la maison, brisant ainsi toutes les promesses qu'elle avait faites à sa petite sœur et en cassant presque sans scrupules le lien si proche qui les avaient toujours liées. Mais June avait décidé de ne plus pleurer pour quelqu'un. Personne n'avait le droit de lui faire couler les larmes... du moins, en public. Ce n'était que le soir, seule dans sa chambre, plume en main à l'écriture d'un nouveau poème qu'elle noyait son oreiller de pleurs.

Elle revint à la réalité ; son visage fut encore plus pâle que d'habitude et elle observait toujours le visage angélique de la petite. Doucement, sa main valide qui ne tenait pas le parchemin se leva sans qu'elle ne le veuille. Elle frôla la peau douce de la blondine et recueillit la larme sur son index avant de la dissiper en frottant ce doigt contre son pouce. Adieu Larme, qui concentrait la faiblesse et la tristesse. Ces deux choses n'avaient rien à faire là.

« - Ca devrait être interdit de pleurer comme une gamine. Tu es si faible.» finit-elle par dire sur un ton un peu autoritaire.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

June me regarda m'expliquer. Dans ses yeux, il y avait quelque chose d'indescriptible. C'était très étrange. J'avais l'impression qu'elle m'en voulait que je lui explique tout ça. Je m'en voulais : encore une fois, j'avais réussi à faire une sacrée bourde. J'étais décidément très maladroite. De ce fait, je finis par lui dire que ça n'avait pas d'importance. Je ne voulais pas l'embêter avec ceci. De toute manière, je n'étais qu'une simple Poufsouffle, et elle n'en avait que faire de moi. Mais une pensée me traversa l'esprit. Si elle en avait vraiment rien à faire de ma petite personne, comment cela se faisait alors qu'elle m'aie demandé pourquoi je n'étais pas dans ma salle commune. En fait, j'étais réellement en train de me torturer les méninges, sous le regard incompréhensible de June. En tous cas, je n'allais pas la questionner sur son regard. Il y avait des choses en ce monde qui étaient étranges : je ne voulais pas déranger les gens. Mais elle, c'était encore pire. Je ne savais même pas pourquoi. Certainement parce qu'elle était de serpentard. Et encore... je ne la considérais pas comme une serpentard à part entière. Elle n'était pas comme les autres, j'en étais certaine ! Sinon, elle n'aurait aurait continué de me traquer pour que j'avoue -alors que ce n'était pas moi- que j'étais l'auteure des vols dans les cuisines.

Soudain, je vis ma camarade s'apprêter à reprendre la parole. Ce qu'elle fit sans tarder. Et ce qu'elle me dit m'étonna au plus haut point. Même si ce qu'elle me disait était très dur, je le prenais un peu comme une amie ou une grande sœur qui fait la morale. Elle me demanda tout d'abord si, « si ce n'était pas important », pourquoi je lui en parlait. Je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche pour lui répondre qu'elle me lança d'un ton autoritaire que je devais sécher la larme perlant toujours au coin de mon œil. Mais impossible : j'étais tout bonnement paralysée par ce qu'elle me disait. Qui plus est, elle n'en avait pas fini. Elle commença à parler comme si elle avait été à ma place. D'après elle, je ne devais plus me démener pour mes camarades égoïstes. L'air de rien... elle avait raison. Je me disais que finalement, ces amis n'en valaient pas spécialement la peine. Cependant, je trouvais aussi que c'était un triste mode de pensée. Aussi, elle pensait que les gens de l'école ne valaient pas la peine d'être pris comme des amis. Là, je n'étais pas d'accord. Une fois de plus, je voulus ouvrir la bouche pour lui répondre, mais elle me coupa encore, terminant en disant que ce genre de faiblesse faisait qu'on profite de moi. ah... une fois de plus, elle avait raison.

Je ne pus lui répondre. Je continuais de voir June me percer du regard. En fait, j'avais l'impression qu'elle n'en avait pas fini. Du coup, je ne voulais pas me retrouver dans la même situation, à vouloir commencer à dire quelque chose, et se faire couper en plein élan. C'était cruellement frustrant. Mais la vert et argent ne disait plus rien. Plus rien du tout. Tout d'un coup, sa main se leva lentement. Et tout aussi lentement, elle se dirigea vers mon visage. Ses doigts fins effleurèrent le coin de mon œil, là où je n'avais pas séché la larme qu'elle m'avait pourtant demandé d'écraser. En sentant le contact de ses doigts sur mon visage, je me mis à rougir imperceptiblement. Ce moment n'avait duré que quelques secondes, mais pour moi, il avait duré une éternité.

Finalement, June reprit la parole, me disant d'un ton sec que ça devait être interdit de pleurer comme une gamine. Et que j'étais faible. Elle avait raison. La tête légèrement baissée, je pus enfin m'exprimer comme bon me semblait.

« Oui, je suis faible. Et pour te répondre, ça a en effet de l'importance. Mais je ne voulais pas te déranger avec ça. J'aurais plutôt dû te mentir. Même si je ne sais pas le faire. Et tu as aussi raison. Même si c'est triste, je crois qu'il vaut mieux que je me sépare de ces personnes... par contre, je trouve que certains élèves ici valent la peine d'être connu, et de s'en faire des amis... toi par exemple. »

Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris de lui dire une chose pareille. Sûrement un courage inconscient, comme quand j'avais craché aux pieds de Drago Malefoy. D'ailleurs, ça m'étonnait que ma camarade ici présente ne m'en aie pas encore parlé. Peut-être ne faisait-elle pas partie de sa bande. Enfin, ce que je venais de dire m'avait en tout cas, mise profondément mal à l'aise. Certes, j'étais très contente de ce courage inopiné, mais j'étais surtout gênée de lui avoir dit cela. J'étais sûre qu'elle allait mal le prendre. Je baissai encore un peu plus le visage et murmurai

« En tous cas, merci de m'avoir éclairée. »

Et je posai un pied sur le côté, faisant mine de faire demi-tour. Même si j'avais l'impression que cette discussion n'était pas finie.

Invité

Comme June l'avait deviné, Eleanor prenait la situation avec une certaine importance. C'était un peu normal chez les personnes jeunes et fragiles comme elle ; quand ils étaient avec des amis, ils étaient honnêtes et ne supportaient pas l'idée de pouvoir être trahi de la sorte. Ces traîtres méritaient bien une punition et la Serpentard avait une idée derrière la tête. Bien sur, inutile d'en parler à la petite puisqu'elle ne serait pas d'accord. Bien trop gentille pour vouloir leur faire du mal, celle-là. June ne savait pas pourquoi elle faisait cela mais d'un côté, embêter des Poufsouffle avec un mobile aussi bon que celui-là lui plaisait. Ils se disaient loyaux alors qu'ils préféraient se cacher derrière quelqu'un de plus jeune qu'eux. Bon, les Serpentard n'étaient pas fairplay non plus mais cela, on le savait depuis la nuit des temps donc ce n'était pas choquant. En revanche, de la part des blaireaux, c'était plutôt un scoop. Eleanor répondit alors qu'elle ne voulait pas la déranger avec ces choses mais qu'elle ne savait pas mentir. Elle se rendit également compte qu'elle devait se séparer de ces personnes même s'il y avait des personnes qui valaient la peine d'être connu et de s'en faire des amis.

La préfète faillit lâcher un rire nerveux à l'entente de cela, seulement, elle fut interrompue dans sa lancée quand elle entendit la fin de la phrase de la blondine. Elle ? Une amie ? La pauvre ne savait pas ce qu'elle disait, June en était certaine. Elle parlait sans connaître la signification de ce qu'elle disait. C'en était presque pathétique. Si la jeune fille souhaitait éviter les problèmes, il valait mieux qu'elle ne tourne sa langue sept fois avant de parler. La brunette serra les poings, ce qui écrasa d'avantage le parchemin. Oui, elle aimait se faire connaître mais pas pour être l'amie de tout le monde... du moins, juste en apparence. Il était vrai qu'à première vue, elle avait une bande de copines et de copains mais en réalité, ils n'étaient que des sous fifres. Et de cette manière, elle pouvait être admirée et crainte. Ne valait-il mieux pas être crainte plutôt qu'aimée ? La peur menait les gens à vous obéir au doigt et à l'oeil pour alors assurer une fidélité constante. Quoi qu'il en soit, Eleanor la remercia de l'avoir éclairée avant de se retourner pour repartir. Toutefois, la verte et argent considéra ce départ un peu trop rapide pour une discussion comme celle-là.

« - Une minute. »

Cela eut le don d'arrêter la Poufsouffle dans sa démarche mais June ignorait quoi lui répondre. Bien sur qu'elle était agacée parce qu'elle lui avait dit mais elle n'avait pas envie de se prendre un peu trop la tête avec ce genre de paroles. Pleine de questions, elle se demanda si elle devait la gronder et lui dire que jamais elle ne voudrait d'amis ou lui reprocher d'être trop naïve. Bercée entre deux propositions toutes aussi tentantes, elle finit par trancher :

« - Tu te voiles la face. Pourquoi tu crois tant qu'il y a des gens gentils sur qui tu peux faire confiance ? C'est pourtant faux, bon sang. Ici, on est tous noyés derrière une fausse apparence, personne n'est vrai. Peut-être que l'image que tu renvoies est fidèle à ce que tu es mais moi, m'as-tu vue ? Tout le monde est faux parce que ce même monde se défile de ses points faibles de cette manière. C'est d'ailleurs la bonne chose à faire si tu ne veux pas être triste. Je ne suis pas une amie et je doute être assez bête pour retomber une nouvelle fois dans le piège. »

Une nouvelle fois... elle n'aurait pas du dire cela, sans doute. Mais le mal était fait et après tout, elle était sûre que ces mots ne sortiraient pas de ce couloirs. Jetant un regard derrière elle, elle se rassura en pensant que personnes ne les avait épiées. En tout cas, elle avait menti ; oui, même en agissant ainsi, elle avait finit par être triste mais sans le montrer. Se comporter comme une méchante petite peste l'avait aidée à s'en sortir et à se faire une bonne couverture sociale mais son vrai soi en avait pris un coup. Néanmoins, cela valait la peine comme compensation, non ? Et puis, elle pouvait retrouver un certain bonheur dans le malheur des gens, suites à ses sales blagues. Oui, finalement, c'était mieux comme cela.

Seulement, Eleanor venait de lui imposer de nouvelles interrogations et cela l'énervait. Cela la rendait si... instable dans ce qu'elle pensait et ce qu'elle ressentait. Vraiment désagréable, ce ressenti.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

Cette discussion n'était pas finie, et je n'étais pas la seule à le penser. June m'empêcha de partir dans un « Une minute. », que je sentis assez autoritaire. Enfin, il ne l'était pas réellement mais... en tout cas, je m'arrêtai, me tournant à nouveau totalement vers celle que je considérais comme une amie à part entière. Seulement, d'après ce qu'elle disait, ce n'était pas vraiment réciproque. En effet, elle commença en me disant que je me voilais la face, et en me demandant pourquoi je pensais qu'il existait des gens gentils en lesquels je pouvais avoir confiance. D'après elle, tout le monde était faux, et il n'y avait peut-être que moi, qui reflétais ce que j'étais vraiment. Elle continua en disant qu'il suffisait que je la regarde, elle : elle était fausse et faisait comme tout le monde ; cachait ses défauts. Qui n'étaient autres que des faiblesses. Pour elle, c'était la meilleure chose à faire pour ne pas être triste. Maintenant, je devinai que June ne parlait pas pour les gens en général. Mais qu'elle parlait bien d'elle. D'ailleurs, sa dernière phrase la trahissait complètement : « elle n'était pas une amie, et elle ne retomberait pas deux fois dans le même piège ». Je vis la vert et argent pâlir plus que jamais et se retourner vivement pour -je supposais- voir si personne n'était dans le coin. J'étais mal à l'aise. Et pourtant, un certain espoir avait germé en moi. J'avais senti une pointe de tristesse quand June m'avait lâché que je n'étais pas son amie. Mais il fallait bien voir la vérité en face : elle m'avait clairement parlé à cœur ouvert. Du moins, inconsciemment.

Je pinçai doucement mes lèvres et approchai mon amie de quelques pas, tout en baissant légèrement la tête. Finalement, je la relevai lentement et plongeai les yeux dans les siens. Je devais être honnête avec elle, tout comme elle venait de l'être. En ce quinze janvier, quelque chose allait changer, j'en étais sûre. Je pris alors la parole, d'un ton qui se valait neutre. Mais on pouvait certainement entendre ma détermination dans le ton de ma voix.

« Ce n'est pas vrai. Tu dis ne pas être mon amie alors que tu me parles de toi, de choses sur toi, que tu n'as peut-être jamais dit à personne. Sauf peut-être quelqu'un qui était très important pour toi. Certes, il y a beaucoup de personnes en qui je ne dois pas avoir confiance, et j'ai eu tord de le faire. Mais toi, tu vaux cette peine. Tu es quelqu'un de bien, et tu viens de me le prouver. Et que tu le veuilles ou non, je te considère comme une amie, une vraie. Et je ferai tout pour toi, comme une véritable amie le fait ! »

Je me tus quelques instants. Voilà, c'était dit. Le rouge me monta aux joues et de nouvelles larmes perlèrent au coin de mes yeux. Comme elle l'avait dit quelques minutes auparavant, j'étais faible : je n'étais même pas capable de dire quelque chose d'émouvant sans m'emporter dans mes états d'âme. Soudain, la honte me gagna et je baissai encore un peu plus la tête. Mes chaussures en cuir, imitation de celles du début des années 1900 étaient vraiment devenues très intéressantes. Il fallait que je dise à nouveau quelque chose. Histoire de terminer mon discours, non ? Je repris mon courage à deux mains. C'était toujours plus difficile quand je venais de m'emporter et de partir dans un beau monologue. Finalement, je murmurai :

« Enfin, si tu ne veux pas, je le ferai discrètement. Et, je me doute bien que tu ne veux pas que ça se sache. Je suis une poufsouffle, toi une serpentard... normalement nos maisons ne font pas bon ménage. »

Peut-être qu'elle allait accepter, et que ce ne serait là qu'une ruse pour me poignarder dans le dos et me faire lâchement couler. Mais je m'en fichais. Ou plutôt, j'avais confiance en mon amie : elle n'allait pas le faire. Et si elle le faisait quand même, eh bien tant pis, je ne lui en voudrais pas, vu qu'elle était justement mon amie. Je pouvais même rectifier en disant qu'elle était certainement la seule amie que j'avais, ici.

Invité

S'il y avait bien une chose qui ne clochait pas chez Eleanor, c'était bien le fait qu'elle devait croire à un monde de bisounours, où beaucoup de monde était gentil. Bon, elle n'avait que treize ans, c'était compréhensible, elle avait toujours cette âme d'enfant. June l'avait aussi eu un jour mais cette époque était révolue et elle avait ouvert les yeux depuis bien longtemps. D'un côté, ce n'était pas plus mal de voir la réalité de choses car même si c'était triste à voir, au moins, on ne vivait pas dans des illusions quelconques. Et puis, cela vous renforçait de savoir que le monde était un vrai parcours du combattant, au moins vous saviez à quoi vous attendre. En face de la verte, se tenait au contraire une jeune fille qui ne devait pas être prête à affronter les multiples difficultés. Le calme n'eut pas le temps de faire place dans le couloirs que la Poufsouffle s'était retournée vers June pour la regarder dans les yeux. La préfète ne laissa transparaître aucune émotion sur son visage, restant aussi neutre pour ne pas montrer quoi que ce soit à la petite. Celle-ci la considérait comme une amie mais il ne valait mieux pas que cela soit réciproque. Et quand bien même la brunette pouvait ressentir une petite affection pour la blondine, il était impensable de le lui avouer... non, ce ne serait pas possible sinon elle plongerait dans ce piège, comme elle l'avait dit précédemment.

Eleanor venait renforcer son idée d'amitié en lui disant qu'elle était quelqu'un de bien et qu'elle valait la peine d'avoir sa confiance. Et puis, elle ferait pour elle comme une véritable amie le ferait. June fronça légèrement les sourcils ; elle n'aimait pas tellement cette idée d'exploiter Brandstone même si l'idée était bien alléchante. D'habitude, elle se servait des gens pour pouvoir les manipuler et leur faire des choses qu'elle ne ferait pas seule. Ces sois-disant amis étaient très utiles pour les sales corvées, de la même manière que Malefoy et ses chiens. Néanmoins, Eleanor n'était pas une sous-fifre de June même si cette dernière en aurait pris un malin plaisir auparavant. Oui, si le lynx n'était pas intervenu l'autre fois, elle lui aurait collée une retenue et n'aurait cessé de l'embêter jusqu'à lui faire du chantage pour avoir ce qu'elle voulait. Seulement, ce n'était plus ce qu'elle désirait alors elle préféra ne plus y penser. Et puis, si elle acceptait cette offre, c'était comme si elle allait devenir officiellement amie avec cette fillette et elle dépendrait de cette amitié, puisque la jeune et noire serait alors sa seule amie. Ce n'était pas bon que quelqu'un soit très proche d'elle puisqu'on pourrait se servir de cela pour l'affaiblir. Cela, June ne pouvait se le permettre et ce serait alors trop facile de toucher Eleanor. D'un côté, cela pourrait taire un peu les Serpentard de savoir que cette fille connaissait bien June, donc ils pourraient arrêter de lui faire des crasses. Néanmoins, d'un autre côté, c'était June elle-même qui allait s'en prendre à la tronche. Et elle n'était pas prête à ce genre de sacrifices, oh non, elle était bien trop égoïste et prétentieuse pour cela. Même si son cœur pouvait accepter Eleanor, ses propres principes ne mettraient pas à exécution ce qu'elle ressentait. Il fallait qu'elle lutte contre cela.

La blondine pleurait de nouveau et elle baissait la tête, refusant de croiser de nouveau le regard de la verte. Cette dernière ne pris plus la peine de sécher ces larmes puisque de toute manière, elle n'était pas prête de devenir plus forte avant bien longtemps. Elle devait apprendre à quitter ces gouttes toute seule et à ne pas dépendre des autres. Oui, June pouvait au moins lui enseigner cela et cela ne voudrait pas dire qu'elles deviendraient les meilleures amies du monde pour autant. Noyée dans ses réflexions, elle finit par répondre sur un ton neutre :

« - Fais ce que tu veux, considère-moi comme une amie si tu en as envie mais n'espère pas autant de ma part. Je ne compte pas plier pour de telles émotions qui rendent faible et qui tentent de me perturber. Et puis, si tu pouvais éviter de te montrer devant mes camarades en ma présence, cela m'éviterait de devoir te rabaisser même si cela ne m'amuserait pas. »

Maintenant, cela revenait carrément à avouer qu'elle lui portait de l'intérêt. C'était trop tard pour le regretter, elle avait déjà montré cet intérêt au cours de cette discussion alors il était impossible de faire marche arrière. La seule chose que la brunette pouvait maintenant faire, c'était clarifier certains détails et freiner un peu cette amitié pour qu'elle reste assez distante. Elle inspira une bouffée d'oxygène et reprit :

« - Je n'ai aussi pas besoin de ton aide mais si tu veux accomplir une bonne action, fais en sorte que ce qui s'est dit et passé ici ne soient pas connus de tous. Et puis, j'ai assez de gens qui me sont dévoués comme ça et je pense qu'il vaut mieux que tu reprennes la situation en main plutôt que de les subir. Regarde-toi, petiote, tu laisses tes larmes couler sans rien faire et tu n'empêches pas les autres de te prendre pour bouclier. Au lieu de me débiter tes sentiments, redresses-toi et venges-toi d'eux, tu te sentiras mieux. D'ailleurs ces crétins n'auront pas fini de morfler, tu verras. »

Un sourire moqueur se dessina sur son visage ; oui, elle allait tous les embêter parce que c'est ainsi qu'elle s'amusait et passait le temps et d'un autre côté, elle le ferait pour Eleanor. Comme cela, ils arrêtaient de la faire pleurer et elle pourrait être plus forte encore. En plus, ce n'était certainement pas son interlocutrice qui l'empêcherait d'agir. Pour voir un peu sa réaction, elle baissa le regard vers le parchemin qu'elle tenait, enleva le ruban qui le décorait avant de le dérouler entièrement sous les yeux de la troisième année.

Ce serait un bon moyen de changer un peu le sujet de conversation en espérant que la Poufsouffle ne crierait pas que c'était mal et mesquin.

« - Lis ça. Tu dois bien la connaître, cette cruche. Aussi stupide qu'un balai enfin non... un balai doit être plus intelligent qu'elle. » dit-elle en riant.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

Les larmes coulèrent longtemps avant que June ne me réponde. C'était peut-être la première fois que je pleurais comme cela devant quelqu'un, hormis mes parents. En tous cas, c'était vraiment très gênant. Mais finalement, June finit par me dit quelque chose. Et cela me prouva que j'avais marqué un point, une première victoire. Elle me disait que je n'avais qu'à faire ce que je voulais, mais que je n'avais pas intérêt à l'approcher quand elle était avec ses amis serpentard, parce qu'elle serait alors obligée de me rabaisser, histoire de faire belle figure. Cependant, cela ne lui plairait pas. C'était vraiment un aveux. Et pourtant, peu de gens auraient pu comprendre dans l'état dans lequel j'étais. Seulement, j'étais tellement accrochée à ses lèvres -tout en continuant de pleurer n'est-ce pas- que chaque mot qu'elle disait était entendu, et ne tombait pas dans les oreilles d'une sourde. Au final, il n'y avait eu que deux personnes qui m'avaient parlé normalement, sans vraiment avoir de pensées derrière : elle et le Professeur Lupin. Elle faisait partie des deux seules personnes qui m'adressaient la parole sans vouloir quelque chose en retour. Certes, je me rappelais que la première fois que nous nous étions rencontrée, si le lynx n'était pas apparu, notre relation aurait tourné autrement. Mais heureusement, on ne pouvait pas changer le passé, et ce qui était fait était fait. Finalement, je repris la parole tout en séchant mes larmes. Un seul et petit mot sortit de ma bouche, alors que je relevai la tête. Je n'aurais pu faire mieux en cet instant.

« Oui... »

Mon amie reprit, me disant que ce qu'il venait de ce passer devait être connu de nous seules. À ce niveau-là, elle n'avait absolument pas de soucis à se faire, étant donné le nombre « d'amis » que j'avais... ce n'était pas au Professeur Lupin que j'allais raconter une chose pareille ; il avait d'autres chats à fouetter. June continua en tentant de me secouer : il fallait que je reprenne les choses en mains et que je cesse de me faire marcher sur les pieds par les autres, qu'ils arrêtent de me prendre pour bouclier. Je hochai vivement la tête de bas en haut : elle avait tout à fait raison. Sauf peut-être sur la partie où il fallait que je me venge. Je n'étais pas vraiment du genre à faire ça... mais il fallait tout de même qu'ils paient pour ce qu'ils avaient fait. Elle termina comme quoi ces crétins n'avaient pas finis d'en baver. Un sourire narquois se dessina alors sur son visage. À première vue, elle avait un plan en tête. En fait, je n'aurais pas pu trouver mieux comme amie.

« Je te crois. À partir de maintenant, je ne serai plus la gentille petite Eleanor de Poufsouffle qui se fait maltraiter par tout ce qui bouge. Enfin... j'aurai du mal. Mais je le ferai, je te le promets. »

Je supposai qu'elle n'en avait que faire de mes promesses. Mais au moins c'était dit, et si elle passait outre, moi pas : j'étais du genre à tenir mes paroles. Soudain, elle releva le parchemin qu'elle avait en main et enleva délicatement le ruban qui le scellait. Elle le déroula et me le tendit, m'ordonnant gentiment de le lire. D'après elle, je devais bien connaître cette « cruche » qui était plus stupide qu'un balai. Là, elle se corrigea en riant : un balai était plus intelligent qu'elle. Je me mis alors à la lecture. Il s'agissait d'une lettre d'amour destinée à un serpentard -si mes souvenirs étaient bons. Et la lettre venait de cette crétine d'Adélaïde. Déjà parce qu'elle l'avait dit, et aussi... autant de fautes dans des mots pareils, c'était juste impossible que ce soit quelqu'un d'autre. Elle ne savait rien faire du tout, était encore moins douée que moi en cours... bref, comme le disait June, elle était encore plus stupide qu'un balai. Et si il n'y avait que ça ! Elle était aussi très méchante. Elle s'en était déjà prise quelques fois à moi, et je pouvais dorénavant assurer que stupidité et méchanceté ne faisaient pas bon ménage. Cependant cette révélation me déboussolait totalement. Que Adélaïde soit amoureuse d'un serpentard était la nouvelle la plus déroutante qui soit. Et encore plus qu'elle lui écrive une lettre.

« Mais... mais enfin, c'est incroyable ! Elle est vraiment stupide, elle va devenir la risée de toute l'école ! Même les gryffondor et les serdaigle vont se moquer d'elle ! Je veux bien que son QI soit proche de celui d'un caillou mais... »

Soudain, la vérité sauta à mes yeux. Non, Adélaïde était tellement stupide qu'elle n'aurait même pas idée d'envoyer une lettre d'amour à quelqu'un : elle serait allée comme une fleur déclarer ses sentiments à la personne qu'elle aimait. Elle l'avait déjà fait par le passé, et s'était pris un râteau phénoménal. Certes, une personne censée serait alors passée à la lettre d'amour, mais certainement pas elle. Et quand bien même, elle n'était pas assez stupide pour tomber amoureuse d'un serpentard ? Je relevai vivement la tête du parchemin et regardai June avec les yeux plus que jamais écartés.

« Oooh... »

Puis, je me concentrai à nouveau sur la lettre. On y croyait vraiment. Sans que je le veuille vraiment, un petit sourire apparut sur mon visage. Puis en relisant les plus belles perles de la lettre, je me mis à rire doucement. Le rouge de la honte monta à mes joues. Je tentai alors de reprendre un air sérieux.

« C'est méchant ! »

Mais n'importe qui aurait bien pu voir que même si je n'en pensais pas moins, l'idée de voir ce Miles Bletchey lire cette lettre et puis se moquer cruellement d'Adélaïde était réellement... un véritable bonheur.

Invité

Eleanor semblait avoir compris qu'elle ne devait plus se laisser sans défense. A présent, des piques devaient pouvoir ressortir de son corps afin de vaincre tout élément extérieur tentant de lui nuire. Elle fit la promesse à June de ne plus être aussi gentille qu'avant et même si les mots n'étaient rien quant aux actes, la Serpentard croyait en cette promesse. Tout simplement parce que les Poufsouffle étaient des gens loyaux et la loyauté se lisait sur le visage de la blondine. Quand quelqu'un viendrait l'embêter, elle se finira par se souvenir de la discussion qu'elle avait eu avec la préfète et c'est ce souvenir qui lui permettra de se dresser sur le chemin de ses enquiquineurs. Restant indéchiffrable de visage, notre héroïne n'en resta pas moins satisfaite, au fond d'elle, de ce changement qui allait s'opérer sur la petite. Si elle était la petite June d'autrefois, pleins de joie et d'affection, elle prendrait certainement sa camarade dans ses bras en lui disant qu'elle allait forcément réussir et briller comme une étoile ! Mais la June de maintenant se contentait de rester de marbre et d'attendre les résultats avant de conclure.

Quand elle lui tendit la lettre, elle se demanda comment elle allait réagir. Il serait plutôt intéressant qu'elle connaisse cette Adélaïde et qu'elle ne soit pas contre cette idée de fausse déclaration d'amour. La réponse fut immédiate et la blondine fut certaine que la peste serait vite fait la risée de Poudlard et que tout le monde se moquerait d'elle. Oh oui, cela arriverait certainement et la rumeur ne s'éteindrait pas avant longtemps avec les Serpentard. Quand on croiserait Adélaïde dans les couloirs, on profiterait de cette occasion pour lui faire rappeler à quel point était beau le râteau qu'elle s'était prise de Miles Bletchey. Enfin, Brandstone releva la tête en écarquillant les yeux pour laisser échapper un petit onomatopée. Puis, elle se refondit dans la lettre laissant la préfète assez perplexe. Avait-elle enfin deviné la mascarade ? Il était vrai qu'on ne pouvait reprochait la stupidité affolante de cette Poufsouffle amoureuse d'un Serpentard mais tout de même... il n'était pas de son genre de faire une lettre, elle qui préférait les contacts directes. Néanmoins, il fallait bien la connaître pour le savoir, or, le trois quart de l'école ignorait ce détail. Et puis, rien n'empêchait le changement d'opérer car parfois, même les adultes changeaient leur méthode de travail.

La blondine reprit un air sérieux qui contrastait avec le manque de confiance qui l'entourait presque en permanence. Elle lâcha que c'était méchant. Oui, ça l'était et pourtant, June trouvait cela méritant pour cette cruche. Le monde ne pouvait se passer de méchanceté après tout. Sans méchants, il n'y avait pas de piment à cette vie de routine et c'est aussi pour cela qu'elle préférait être méchante que gentille. Quand on vit dans la paix, on s'engage à des jours qui se ressemblent... Beaucoup de sorciers avaient recherché la création d'un monde utopique où la magie permettrait de détruire à tout jamais les sentiments de jalousie, de haine ou de violence mais n'était-ce pas grâce à ces sentiments que l'Histoire de ce monde existait et qu'on pouvait en dire toutes sortes de choses ? Sans combats, sans évènements particuliers, le monde autant que son histoire seraient bien plats. En ce qui concerne l'histoire des élèves de Poudlard, on pourrait ajouter un événement spécial au 15 janvier 1997 : celui de la mise en place d'un complot contre une pimbêche nommée Adélaïde.

Observant la réaction de son interlocutrice, la verte put déceler un soupçon de bonheur sur le visage fin et angélique de celle-ci. Même les plus sages dissimulaient un brin d'espièglerie... June l'avait toujours su. Aucun humain n'était capable de ne pas être méchant. Eleanor venait de se montrer méchante aujourd'hui car elle avait critiqué sa camarade de maison et avait éprouvé du plaisir à l'idée de l'imaginer en pleine humiliation. La brunette était fière de son coup épistolaire ; ainsi, elle avait pu vérifier qu'il n'était pas impossible de forger Eleanor de façon à ce qu'elle soit endurcie d'avantage.

« - Oui c'est méchant mais elle le mérite. Je vais envoyer ce courrier à Miles et tu pourras te satisfaire des fruits de ce complot un peu plus tard. Je te conseille d'en profiter. » répondit-elle, toujours en ne se détachant pas de son sourire angélique.

Elle reprit la lettre et l'enroula dans le ruban. Soudain, des bruits de pas se firent entendre et un groupe de quatrième année de Serpentard entra dans le couloir. Aussitôt, June prit un air plus sévère et pointa du doigt la petite Poufsouffle :

« - Alors miss Brandstone ? On ose faire l'innocente alors que j'ai parfaitement vu ce que t'as fais dans ce couloir ? Tu préparais une blague n'est-ce pas ? Ce sera donc une retenue pour demain soir ! »

Elle fit mine de chercher un parchemin et une plume pour noter cette punition. Les Serpentard qui passaient par là rirent doucement en observant la scène avant de continuer leur chemin en se préoccupant de leurs propres délires. Une fois qu'ils furent loin, June revint vers sa camarade et lui posa une main sur son épaule gauche. Expirant calmement l'air de ses poumons, elle dit sur un ton neutre :

« - Bon, tu devrais peut-être rentrer dans ta salle commune. N'oublie pas ce que tu m'as promis. De toute façon, dans une semaine ou deux, ce seront tes soi-disant amis qui vont morfler. »

La jaune et noire n'avait pas intérêt à briser cette promesse. En terme de trahison, la préfète n'en avait plus besoin, sa grande lui soeur lui avait déjà suffit. Cette Poufsouffle tenait en elle ce qui pouvait permettre de faire entrer le mot "amitié" dans le coeur de la cinquième année, donc elle ne devait pas gâcher ses efforts.
June lâcha la troisième année et se contenta de l'observer. Pourquoi elle avait l'impression de voir son reflet d'enfant à travers cette fille ? Et puis... elle avait tellement la sensation de jouer le rôle d'Ambre l'ancienne grande sœur aimante face à une fusion Eleanor/June. C'était étrange...

Refusant d'être troublée par cela, elle préféra se retourner pour remballer ses affaires et partir à la recherche de Miles.

Messages : 58 Points rp : 4570 Date d'inscription : 28/02/2012

Je sentais le regard de June sur moi tandis que je lisais la lettre. Cette merveilleuse lettre qui n'était autre qu'un plan machiavélique pour que la pauvre Adélaïde devienne la risée de l'école. Même si je trouvais ça méchant, une grande d'excitation s'empara de moi. J'avais envie d'éclater de rire, mais ne fit que par dire que c'était méchant. June le confirma, mais me dit qu'au moins, je pourrais me satisfaire des fruits de ce plan. Elle avait raison. Cependant une pointe d'inquiétude vint légèrement briser ma joie. Ne disait-on pas « Qui sème le vent récolte la tempête » ? Si, bien sûr que si. Mais finalement, ça n'avait pas d'importance. Et quand bien même, June savait ce qu'elle faisait : ce n'était donc pas elle qui allait finir par se faire prendre. La preuve, elle était vicieuse et pourtant, on l'avait nommée préfète. Mon amie me prit alors le parchemin des mains, le roula et l'entoura de son éternel ruban. Soudain, des bruits se firent entendre et un groupe de Serpentard apparurent au détour d'un couloir. Je leur lançai un regard inquiet et tout d'un coup, June se mit à me gronder d'un air sévère. Ah oui... la mascarade. Je baissai lamentablement les yeux, ne disant rien. Elle me donnait une retenue pour une bêtise, que je n'avais évidemment pas commise. Maintenant, tout était clair : June était une très bonne actrice. Je venais enfin de le remarquer. Et je me demandais si je n'étais pas la seule personne au monde à le savoir. Alors qu'elle cherchait une plume et un parchemin dans son sac, le groupe de verts et argents se mit à ricaner et à passer son chemin. Une fois qu'ils furent sortis de notre champ de vision, ma camarade redevint « normale ». Elle reprit son sourire et sans même que je m'y attende, posa une douce main sur mon épaule gauche. Je la regardai les yeux pleins d'étoiles, alors qu'elle me conseillais de retourner dans ma salle commune, et me rappelais que j'avais promis. Quant à Adélaïde, j'allais bientôt voir le résultat et tous ses « abrutis » allaient « morfler » comme elle disait si bien.

« Oui, tu as raison. J'ai hâte de voir ça, d'ailleurs. Je vais donc retourner à ma salle commune ! »

Je fis quelques pas vers l'extérieur de notre bulle puis, je me retournai. June était toujours là, elle n'avait eu le temps de rien faire.

« Merci June. »

Mon ton était presque solennel, s'en était à la limite du ridicule. Mais ça restait mignon. Je repris alors ma route et me mis à courir jusqu'aux escaliers les plus proches. Même en les empruntant, je courus, la joie au ventre. Je sautai les marches parfois quatre à quatre. On aurait pu croire que je fuyais, mais en fait non : j'étais juste en train d'exprimer mon bonheur : j'avais enfin une véritable amie.

» Eleanor's RP ~ Do you want one ?
» Présentation d'Eleanor Brandstone.
» Demande de RP avec Eleanor.
» Petite louve est-tu aussi douce de nuit comme de jour? Roxane et Jennifer
» Les cuisines ne servent qu'à quitter l'ennui. [Pv Eleanor]

Un coup en douce et... Découverte ! [Pv Eleanor]

Un coup en douce et... Découverte ! [Pv Eleanor]

Sujets similaires

Sujets similaires

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée