Fourberies de Serpentards ... [PV : June]

22 Janvier 1997

Un Terry anxieux était assis sur un banc. Il révisait, des feuilles répandues sur l'ensemble du meuble public. Ses notes, éparses, semblaient complexes à première vue. De la Métamorphose, la matière qui barbait la plupart des élèves. Le Serdaigle ne s'était pas attendu à un tel régime d'apprentissage, lorsqu'il choisit de prendre la matière pour ses ASPIC. Bon, d'un côté, abandonner une matière dans laquelle vous avez obtenu un Optimal était invraisemblable, et totalement idiot. Et puis, qu'aurait dit le Professeur MacGonagall, perdant l'un de ses élèves les plus brillants ? Très mal, d'après l'avis du Serdaigle.

Cinq séances à réviser, dans trois traitant la Métamorphose Humaine. Pas trop "light", comme révisions. En plus, un long devoir de trois heures les attendait, ce qui traumatisait littéralement l'élève timide et réservé. Même s'il connaissait son cours sur le bout des doigts, maîtrisant parfaitement tous les exercices ou transformations, Terry ne pouvait s'empêcher de relire ses notes gribouillées rapidement, illisibles par endroit.

Terry avait fermé les yeux. Il se remémorait le schéma métaphysique des cellules humaines, pour les transformer sous des cellules animales différentes. Il y repensa, répétant la quarantaine de notations. Sur les 30 élèves qui avaient suivi la Métamorphose, seuls 5 élèves pourraient ressortir, avec exactitude, le schéma annoté complet. Tout ça, rien que pour prouver la soif de perfection du Serdaigle. "Un fou", comme les autres le disaient souvent.

Depuis maintenant 5 ans, Terry avait toujours été mis à l'écart pour son travail sérieux et assidu. D'un côté, c'était normal. Toujours enfermé dans la Salle Commune, penché au-dessus d'un devoir qu'il éternisait. Refusant souvent l'invitation de camarades, préférant, eux, s'adonner à des jeux d'échecs, Terry était bien trop sérieux, dans ses études.

Terry avait toujours les yeux clos, lorsqu'il se sentit projeté, heurtant violemment le sol poussiéreux, pierreux et froid. "Par la Barbe de Merlin ! Quel est ce fou, qui m'a poussé ainsi ?"

Il leva ses yeux. Quel étonnement, lorsqu'il vit que c'était une fille !

Invité

Les cours étaient terminés pour June et elle en était fort satisfaite. Suivre à deux heures de botanique en compagnie de ces plantes pourries et à une heure face à la porcherie du professeur de Soins aux Créatures magiques était bien exténuant. Sincèrement, qu'est-ce qu'elle en avait à faire de la nature ? Elle passait déjà du temps à bronzer sous le soleil, c'était amplement suffisant. Et puis, la nature jouait déjà un rôle conséquent dans ses recueils de poésie où elle se servait des quatre éléments pour décrire ses peines secrètes. Elle n'avait pas besoin de vivre avec cela vingt quatre heures sur vingt quatre non plus. Et puis, ce n'était pas comme si elle désirait devenir botaniste. Vraiment, elle avait hâte d'être en sixième année pour sélectionner les matières de son choix et ne plus perdre son temps avec des futilités tels que s'occuper temporairement de piafs ou d'animaux dégoûtants.

C'est en compagnie de Coleen Benson qu'elle arpenta tout Poudlard en lui racontant les derniers potins qu'elle avait perçu par le biais de ses « copines ». Ainsi, un nouveau couple s'était mis ensemble ; un Poufsouffle bouffi en compagnie d'une Gryffondor dont le physique était peu avantageux. Les deux jeunes adolescentes furent prises d'un fou rire à l'idée de les imaginer entrain de s'embrasser. S'ensuivit une série de critiques à propos de cela. C'était tellement bon de diffuser un peu de venin après une journée chargée comme ce mercredi. Les devoirs, June n'en avait que faire et puis, elle avait un Sexfriend de Serdaigle qui l'aidait à s'en sortir. En échange, elle lui donnait de quoi assouvir ses besoins et elle en tirait également un profit. Donc ce soir, elle pourrait lui demander son aide sans soucis et puis, il était dans sa classe donc il connaissait certainement les réponses. Notre héroïne pouvait le faire si elle y mettait un peu du sien mais elle n'en avait pas envie. Depuis la rentrée de janvier, elle avait préféré se défiler de ses devoirs pour aller s'amuser avec les autres de sa bande et profiter un peu de sa jeunesse à Poudlard. Des choses normales pour un élève possédant une bonne vie sociale. Ce qui la mettait aussi de bonne humeur, c'était le fait qu'elle n'avait pas aperçu sa grande sœur Ambre depuis au moins une semaine et demi et à ce qu'il paraissait, elle avait eu des problèmes de couple avec Pansy Parkinson. En même temps, cette liaison était vraiment une blague et beaucoup de Serpentard avaient critiqué la Pansy. Cette dernière avait été très idiote de sortir avec la préfète en chef qui se prenait pour une héroïne et elle ne pouvait que s'en vouloir d'être triste, aujourd'hui.

Lorsque les deux vertes et argent atteignirent les premiers étages, elles cherchèrent un coin libre où se poser mais les couloirs étaient blindés d'élèves. Forcément, vu l'épaisseur de la neige à l'extérieur ainsi que la température basse, personne n'osait rester au parc. Elles furent donc contrainte de monter aux étages supérieures en empruntant les escaliers mouvants. Ce n'est qu'au sixième étage qu'elles se rendirent compte qu'il y avait moins de monde. Bon, les bancs étaient tous pris mais au moins, elles avaient de l'espace. Ce sixième étage, June le connaissait par cœur puisqu'elle devait souvent le patrouiller durant la nuit afin de veiller à son calme. Parfois, elle surprenait des élèves insomniaques qui se réfugiaient dans la salle d'études de moldus et elle prenait un malin plaisir à les chasser. En s'avançant un peu plus loin dans le couloir, Coleen tapota l'avant bras de sa camarade et lui montra du doigt un banc qui était tout au fond. Le sourire de la jeune fille ondulée ne fut que plus grand ; il y avait un garçon assis tout seul et qui s'avérait être plongé dans ses révisions. Quel idiot... comment pouvait-il réviser aussi sérieusement ? Connaissait-il au moins la définition de « s'amuser et se relâcher » ? Soupirant d'incompréhension, même Coleen trouvait cela lamentable. La vie ne se résumait pas à se pourir le cerveau avec du charabia inventé par l'Homme mais bien par nos propres envies. Conclusion ; il n'avait rien à faire là. Les bancs, c'était fait pour se reposer et non renforcer sa science pour des devoirs stupides. Donc, ce Serdaigle n'avait rien à faire là.

Après s'être approchée de lui, elle posa ses mains sur son épaule et le poussa. Seulement, elle fut surprise de le voir se heurter au sol alors qu'il lui avait semblé ne pas l'avoir bousculé si violemment. Soit elle était puissante et cela la surprenait vu sa finesse ou soit, il était tout fragile. En même temps, les malades de bouquins et de cours ne faisaient pas de sport donc ils n'avaient rien pour renforcer leurs muscles. Voilà où menait la science infuse... génial.

« - Dégage de là, toi ! Si tu veux réviser, il y a la bibliothèque pour ça... Elle n'est pas faite pour les véracrasses, bon sang. »

dit June en immitant un air agacé.

Amusée par la situation, elle joua la petite princesse et prit place sur le banc en croisant les jambes. Puis, elle observa le Serdaigle de haut comme s'il était son serviteur. Elle qui crut s'ennuyer avec sa partenaire de Serpentard, elle était maintenant servie.

« - Après, si tu te considères vraiment comme une véracrasse, tu peux toujours aller visiter ce gros balourd de garde-chasse. Tu me rendrais même service en faisant ça et tu me serais alors très utile en tant que ver de terre. »

ajouta t-elle en affichant un sourire angélique qui rendait son visage si candide.

Terry était allongé au sol, se massant une tête meurtrie. Il sentait son cœur battre dans son front, tant le choc a été violent. Pris de légers vertiges, Terry ne put seulement entendre une voix de pimbêche, fausse et retouchée par une envie de paraître plus désagréable que jamais :

"Dégage de là, toi ! Si tu veux réviser, il y a la bibliothèque pour ça... Elle n'est pas faite pour les véracrasses, bon sang."

Terry ouvrit les yeux. Devant lui, une Serpentard, hautaine à souhait, s'était assise sur le banc, où Terry avait siégé quelques minutes auparavant. Bon, une petite peste, voilà tout. En plus, elle pouvait insulté Terry pendant des heures, jamais il ne s'échaufferait pour des paroles blessantes ou outrageantes. Après tout, si elle souhaitait diffamer les personnes qu'elle croisait, libre à elle. De toute façon, Terry ne pouvait pas l'en empêcher. C'était sa bouche, ses réactions, son caractère. Au pire, un petit Sortilège de Mutisme pourrait faire l'affaire, mais le Serdaigle craignait avant tout la réaction de la cible. Bah oui, se faire rabaisser le claquet, comme ça, avec usage de la magie n'était pas la meilleure façon de répliquer intelligemment. En plus, vu le sang de peste qui coulait dans ses veines, elle crierait sûrement, clamant une agression magique et physique sur elle. Et, si elle disposait de parents salariés au Ministère de la Magie, des problèmes pointeraient rapidement le nez chez le Serdaigle. De ce fait, il était plus prévoyant de ne rien dire du tout. Ignorer, parfois, était la meilleure défense dont on pouvait disposer.

Terry eut tout de même droit à une deuxième attaque, aussi incisive et déplacée que la première :

"Après, si tu te considères vraiment comme une véracrasse, tu peux toujours aller visiter ce gros balourd de garde-chasse. Tu me rendrais même service en faisant ça et tu me serais alors très utile en tant que ver de terre."

De la méchanceté gratuite. Voilà tout. Vraiment, Terry se demandait ce que Hagrid avait fait, pour déclencher, dans la maison Serpentard, cette antipathie aussi prononcée. A part s'être attaché au trio touché par le dévolu presque fatal du Seigneur des Ténèbres, Terry ignorait les causes de cette colère envers le garde chasse. Au contraire, Terry était attaché au demi géant, bien qu'il ne lui ait adressé rarement la parole. Mais bon, il pouvait encore le rencontrer, et nouer avec lui une amitié, ou une complicité. A voir, pour l'avenir.

Terry garda le silence. Le moment viendra, où il expliquera tout ce qu'il a sur son cœur. Mais bon, il préférait ne pas provoquer le Temps, ou une colère encore plus intense de la Serpentard. Enfin, ce n'était pas réellement de la colère. C'était plus une envie outrecuidante d'attirer, autour d'elle, les regards chargés d'admiration, du moins de ses camarades.

Terry s'était relevé, et ramassait les feuilles remplies de notes éparses sur le sol. C'était pas ça, mais il devait encore réviser. Son interrogation approchait, il ne voulait pas se planter. En plus, la Métamorphose comptait beaucoup, aux yeux du Serdaigle. Et puis, ce n'était pas elle qui allait l'empêcher de réviser ses chapitres de cours.

Aussi, après les avoirs ramassées, il s'assit à même le sol, continuant ses révisions. Seulement, il ne pouvait pas s'en empêcher. De ce fait, il expliqua :

"Si jamais, il fait un froid de canard, dehors. La Bibliothèque est alors bondée, comme tout le monde préfère rester au chaud. Moi, je révise, comme tu vois. Et, le règlement de l'école n'interdit pas les élèves d'étudier dans les couloirs. Je te conseille de le relire, vraiment. Et puis, si tu penses que j'ai une allure de ver et que je sécrète une substance visqueuse, sache que je suis enchanté de le savoir".

N'accordant à présent plus aucune attention à la Serpentard, il se remit à réviser, espérant qu'il serait à présent au calme.

Invité

Le Serdaigle était à présent assis sur le sol, dans une position d'infériorité par rapport à la June qui jubilait d'être assise sur le banc qu'elle avait convoité en compagnie de Coleen. Elle avait gagné la partie et le pauvre ne s'était même pas défendu pour reprendre sa place. Vraiment, c'était pire que les Gryffondor, eux au moins, savaient protéger leur honneur en ne se laissant pas faire. Là, c'était carrément pathétique et la Serpentard ne laissa pas son grand sourire s'évader. Elle contemplait son interlocuteur toujours avec de la prétention et s'imaginait bien pouvoir lui donner des ordres ou bien le promener avec une laisse comme s'il était son petit toutou. Cette scène lui plaisait bien.

A la base, elle n'avait rien contre lui et pourtant, elle avait déjà quelques idées en tête. Alors qu'elle comptait les partager à sa camarade, le garçon répondit qu'il faisait froid dehors. Le ton de sa voix ne trahissait aucune hostilité, ce qui était étrange pour quelqu'un qui venait de subir une agression à la fois physique et verbale. Enfin, il ne pourrait s'en plaindre à personne sinon, il aurait trop la honte de dire qu'il s'était fait bousculé par une cinquième année toute fine et légère. D'un côté, c'était plutôt avantageux pour elle... elle pourrait toujours le pousser sans problèmes. Amusant. Néanmoins, ce qui la chipottait c'était bien ce calme qui dominait son aura et c'en était presque troublant. La dernière fois qu'elle avait ressenti ce genre de choses, c'était bien avec Eleanor Brandstone mais il était hors de question que la relation qui la liait à la Poufsouffle ne se reproduise avec ce bleu et bronze. Elle ne laisserait certainement pas cette réplique peu agressive l'adoucir, il en valait de sa réputation de petite peste. Et puis, elle attirerait les soupçons de Coleen et cette fille lui était encore utile en tant que chienne de garde. Tout en évitant de paraître douteuse, elle répondit de suite :

« - Ah oui ? Dans ce cas, je peux t'apprendre d'autres choses aussi. Vu que t'es mon gentil petit ver de terre assis au sol, tu sers aussi à ce que je puisse m'asseoir sur ton dos en attendant que moi, ta princesse, ne quitte ce couloir. D'ailleurs, je l'aurais bien fais... si t'étais pas aussi désagréable.»

Elle aurait voulu ajouter « Et si ton sang n'était pas aussi pourri », mais elle décida de sortir ce genre d'insultes si jamais la situation empirait. Jetant un regard à sa partenaire, elle lui lança un clin d'oeil complice et pouffa de rire à l'idée d'être assise sur sa nouvelle chaise humaine. Cela pourrait être amusant d'essayer. Néanmoins, il risquait sûrement de la faire tomber et elle se retrouverait dans une situation peu digne.

« - Quant au règlement, je le connais, crétin. Et si la Bibliothèque est remplie, tu peux retourner dans ta chambre et faire ton antisocial-à-fond-dans-tes-cours dans ton lit. Je suppose qu'aucune demoiselle ne doit le squatter hein ? De toute façon, personne ne voudrait de toi, mon pauvre ver de terre. Je peux t'arranger un coup si tu veux avec une fille, hihi.» dit-elle sur un faux air compatissant.

C'est vrai qu'au niveau de la carrure, il n'était pas aussi athlète que ce saligaut de McLaggen ou bien Zabini. Donc, elle ne voyait pas comment une fille pouvait s'intéresser à lui, en plus du fait qu'il était un bourreau du travail. Ca ne lui arrivait donc jamais d'avoir une vie ? Ce n'était pas bien compliqué de quitter ses feuilles pour aller voir le monde. Vraiment, Poudlard pouvait avoir l'air si triste avec ce genre de personnes à l'intérieur. June n'aimait pas particulièrement les études mais elle tâchait de bosser seulement les matières principales pour faire plaisir à ses parents et aussi assouvir son ambition. Sinon, elle s'en fichait royalement. La seule chose qu'on ne pouvait pas lui reprocher, c'était bien qu'une fois un devoir commencé, elle tâchait de le finir. Peut être qu'elle bâclerait quelques questions par ignorance, mais elle l'aura au moins rempli du début jusqu'à la fin.

S'ennuyant un peu, la préfète sortit sa baguette et la caressa le long du bois. Puis elle chuchota quelques mots à Coleen qui rigola une nouvelle fois.

De relents de prétention avaient envahi le couloir, lorsque June était arrivée. Et ils étaient coriaces, vous pouvez me croire. Envahissant avec une intensité corrosive les narines fines du Serdaigle, il embarrassait terriblement Terry. Cependant, veillant à ne pas froisser la Serpentard -vu ce qu'elle venait de faire, il était fort probable-, Terry préférait garder le silence. Et puis, c'était plus adéquat pour ses révisions. Ainsi, il ferait d'une pierre deux coups. Comme son heure de révisions s'écoulait, il préférait ignorer parfaitement le comportement déplacé, arrogant et "sang-puriste". Sa bonne résolution s'estompa rapidement lorsqu'elle prononça, de son air hautain et supérieur :

"Ah oui ? Dans ce cas, je peux t'apprendre d'autres choses aussi. Vu que t'es mon gentil petit ver de terre assis au sol, tu sers aussi à ce que je puisse m'asseoir sur ton dos en attendant que moi, ta princesse, ne quitte ce couloir. D'ailleurs, je l'aurais bien fais... si t'étais pas aussi désagréable."

Une sensation étrange bouillonnait en lui, non loin des tripes. Son sang s'échauffait, rendant le Serdaigle nerveux. C'était relativement intense. En effet, le Serdaigle n'arrivait même plus à lire ses notes ou ses brouillons. C'était réellement bizarre, chez l'adolescent. Il n'avait jamais ressenti ça, auparavant. C'était presque une douleur aiguë, inflammatoire, qui envahissait ses membres. Des contractions musculaires, frénétiques et imprévisibles, secouaient ses muscles, tourmentés par des nerfs échauffés. Des tremblements impérieux et souverains secouaient le corps du Serdaigle. Grinçant des dents, comme pour soulager une douleur qu'il ne supportait plus, un rythme cardiaque plus rapide que d'habitude, un débit sudoral boosté, Terry en était certain : une colère et un désir de vengeance l'occupaient. C'était l'heure.

Écoutant, avec un sourire narquois, les insultes implicites de la Serpentard, Terry se laissait submerger par le courroux qu'inspiraient les mots lancés par l'inconnue, bouillonnant presque de rage. Aussi, il ressentit qu'elle n'avait pas terminé sa phrase ... comme elle l'aurait souhaité. Ça se sentait : elle avait fait une petite coupure dans sa réplique. C'était diaphane : elle savait qu'il n'était pas comme elle. Le sang, les races et les lignées ! Vraiment, quelle moralité sotte et infondée ! Les mythes urbains et les légendes rurales se fondant tous sur cette vision sélective des individus, ainsi ventilée et répétée par des mages noirs ou des sorciers respectables et distingués, ne faisait qu'accentuer la mode sociale, l’obsession d'une noblesse fictive. Evidemment, c'était le sujet tabou du Serdaigke, qui arrivait à le mettre hors de lui en quelques secondes. Seulement, il garda le silence. Encore une fois.

"Quant au règlement, je le connais, crétin. Et si la Bibliothèque est remplie, tu peux retourner dans ta chambre et faire ton antisocial-à-fond-dans-tes-cours dans ton lit. Je suppose qu'aucune demoiselle ne doit le squatter hein ? De toute façon, personne ne voudrait de toi, mon pauvre ver de terre. Je peux t'arranger un coup si tu veux avec une fille, hihi."

Mais pour qui se prenait-elle ? De quel droit pouvait-elle s'insérer dans sa vie privée, et viser presque implicitement à Olivia ? Effectivement, Terry avait pris la réplique de la Serpentard comme une atteinte personnelle à son amoureuse. Non mais vraiment ! Elle ne lui avait rien fait, à que Terry sache. Pourquoi l'ignorer totalement, feignant penser que Terry était trop repoussant et coincé pour avoir une relation amoureuse avec quelqu'un ?

Terry avait fermé les yeux. Sa main droite était crispée sur sa baguette en bois de cerisier, 29 cm et crin de licorne. Sans vraiment savoir comment, il se mit à hurler, jetant un sort à l'aveuglette :

"EXPELLIARMUS !"

Il était hors de lui. Il ne fallait pas s'attaquer à Olivia, en sa présence. Oh non, c'était préférable.

Le Serdaigle entendit un bout de bois rebondir sur le sol pierreux et poussiéreux dans de petits rebonds secs et répétitifs. Était-ce au moins celle de June ?

Il ouvrit enfin les yeux ... Encore une fois, il avait enfreint le règlement.

Invité

June s'amusait à observer les réactions du Serdaigle qui voulait tant paraître calme et concentré. Néanmoins, elle savait qu'il restait un humain et qu'il possédait alors des faiblesses. Ces faiblesses devaient être exploitées si on voulait le détruire mentalement. Non, pas le détruire, c'était bien trop méchant pour un début de relation négative, mais au moins lui faire quelques lésions suffisantes pour l'énerver. D'ailleurs, il avait l'air de livres ses notes mais il était immobilisé, comme s'il tentait de canalyser quelque chose... c'était assez bizarre mais amusant car la verte avait compris que ses mots ne le laissaient pas indifférent. Sourire aux lèvres, elle riait intérieurement de sa réussite ; celle de l'avoir perturbé et de l'avoir fait réagir même si cela se voyait peu. Cela changeait d'Eleanor Brandstone qui était restée gentille du début à la fin et avec qui, par conséquent, elle commençait à ressentir de l'affection.

Au bout d'un moment, quand elle fut finit de lui balancer sa seconde réplique, elle le vit trembler et rester assez stoïque et tendu. C'était plutôt drôle à voir, un Serdaigle énervé. Cela ressemblait à un Gryffondor stupide. Toutefois, il aurait été plus drôle qu'il ne se retourne, le visage en feu, et qu'il lui lance une réplique enflammée à laquelle la brunette prendrait un malin plaisir à répondre. Elle n'était jamais à cours de réponses de toute manière et ce qui était bien quand on paraissait immature, c'était qu'on pouvait se permettre de dire n'importe quoi. Une personne voulant faire croire qu'elle est intelligente ne remporterait jamais le débat puisqu'elle serait limitée dans son vocabulaire pour ne pas paraître grossière alors que quand on faisait preuve de puérilité, on pouvait avoir le dernier mot en étant choquant dans les propos. C'était pour cela que le sang-de-bourbe ne pouvait répondre ; s'il répondait, il s'engageait dans ce débat et il ne pourrait plus prétendre qu'il agissait intelligemment. Et puis... il perdrait, c'était évident. Soupirant d'apaisement, les deux copines gloussèrent de nouveau de rire et June eut envie de mettre un petit coup de pied à ce garçon pour le booster. Vraiment, il n'allait pas rester comme ça à trembler jusqu'à ce qu'elle parte ? Le spectacle ne s'avérerait pas si marrant que cela. Puis, elle écarquilla les yeux quand elle aperçut que le Bleu et Bronze tenait sa baguette fermement... cela ne sentait pas bon et June prévint Coleen du danger mais il fut trop tard. Un filamment de lumière sortit de la brindille et alla frapper la propre baguette de la Serpentard qu'elle tenait depuis toute à l'heure. Le choc la repoussa contre le dossier du banc et ressentit une petite douleur sur le haut du dos qui avait tapé contre le bois dur. Mais cela n'était rien face à sa stupéfaction.

« - Coleen ! » cria t-elle en reprenant un peu ses esprits.

Aussitôt, sa partenaire se leva et brandit sa propre baguette vers le jeune homme qui était toujours près de ses fiches de révisions au sol et fit quelques pas en avant tout en ne le quittant pas des yeux. L'arme de June s'était envolée un peu plus loin et elle n'avait pas pu l'en empêcher puisque le sortilège avait d'avantage de puissance que ses fines mains. Tout à coup, la préfète se sentit bizarre et elle observa son adversaire d'un air à la fois surpris et plein de mépris. Durant quelques secondes, elle ne sut que en penser. Elle l'avait cherché... ? Non, c'était impossible. June n'aurait jamais cherché ce genres de choses, elle l'avait embêté parce qu'elle s'ennuyait et qu'il n'y avait aucun intérêt à s'en faire une bonne fréquentation. Tout était de la faute de ce Serdaigle à la noix, il n'y avait pas d'autre issue.

Quittant rapidement son air étonné, June put récupérer sa baguette après que Coleen ne soit partie la rechercher. Par précaution, elle préféra la tenir prête au cas où un nouveau sort serait lancé. Bien sur, elle ne comptait pas enclancher une bataille puisque le règlement l'interdisait. Malgré le fait qu'elle adorait embêter les gens et les critiquer ouvertement, elle prenait tout de même à cœur son rôle de préfète. Et puis, il n'était nullement stipulé dans le règlement qu'il était interdit d'insulter les gens de ver de terre ou de se montrer hautain. L'erreur qu'elle avait pu commettre était de l'avoir poussé au sol, mais elle n'avait pas pu contrôler sa force donc c'était un acte presque involontaire. Et puis, c'était un garçon... Il n'irait pas raconter cela. Bref, il était hors de question qu'elle ne laisse ce fichu bleu lui pourrir son poste. Sourire narquois et hypocrite aux lèvres, elle dit :

« - En fait, t'es pas si intelligent que ça, comme Serdaigle. Tu n'es même pas capable de te défendre sans sortir ta baguette, c'est fou ce que tu ressembles aux Gryffondor, mon petit ver de terre... non... Même les Gryffondor valent mieux que toi. Eux, au moins, ils savent répondre. Et puis, c'est faible de s'attaquer à une fille... Looser ! »

Ignorant la petite douleur qu'elle avait à son dos, elle jeta un regard complice à son « amie ». Puis son sourire s'effaça et elle reprit la parole sur un air autoritaire bien différent de toute à l'heure :

« - Ah oui et en tant que préfète, je ne peux accepter ce manque de respect envers le règlement du château. Ce sera donc une retenue pour toi, Boot et j'espère que tu retiendras la leçon. Je tâcherais de te faire communiquer les détails un peu plus tard. »

Terry avait semé un élan de stupéfaction dans le couloir, et particulièrement chez les deux Serpentards. Et les premiers signes de surprise avait rapidement fusé. Tout d'abord, la Serpentard qui l'avait poussée, June, d'après sa mémoire, avait appelé son acolyte d'une voix stridente, comme apeurée. Se relevant, le dos meurtri, elle écarquillait ses yeux, l'air surpris et déconfit. C'était évident : la réaction soudaine et inattendue du Serdaigle avait choqué les Serpentards, tout comme Terry lui-même. C'était bien la première fois qu'il s'en prenait à un élève, et à une fille. Ses nerfs étaient à vif, ces derniers temps. Ou peut-être ramollis et plus sensibles, à cause de la béatitude amoureuse, qu'il partageait avec Olivia. Là trônait évidemment un lourd mystère, qu'il n'était pas prêt à éclaircir.

Les deux Serpentards s'étaient levées, fixant Terry d'un air de mépris et de défi. Ça n'étonnait pas le Serdaigle, avec sincérité. Ils s'y prenaient toujours de la même manière : ils poussaient à la faute un pauvre élève innocent, et, groupés, ils s'adonnaient à une revanche. C'était presque lâche, en y réfléchissant. On pouvait très bien se débrouiller seul, non ? Pourquoi avoir nécessairement un acolyte sous le bras ? A quoi servirait-il ? A un auxiliaire, une fois que les choses se gâteraient, ou à une diversion humaine ? Là encore, Terry était plongé dans la pénombre, ignorant les valeurs et les méthodes qu'adoptaient les Serpentards. Il se doutait d'une chose : usant la ruse, ils parviennent toujours à leurs fins. Outrageant, pour des élèves modèles comme Terry.

"En fait, t'es pas si intelligent que ça, comme Serdaigle. Tu n'es même pas capable de te défendre sans sortir ta baguette, c'est fou ce que tu ressembles aux Gryffondor, mon petit ver de terre... non... Même les Gryffondor valent mieux que toi. Eux, au moins, ils savent répondre. Et puis, c'est faible de s'attaquer à une fille... Looser !"

Là encore, elle poussait le Serdaigle à bout. Elle ne savait pas prendre une pause, laisser du répit à sa proie ? Terry, sollicitant, avec une immense peine, sa continence exemplaire et digne de celle de Scipion, gardait son calme, devant les insultes dissimulées de la Serpentard. C'était un besoin périodique, chez elle, d'après son comportement. Enfin, elle rajouta, plus hautaine que jamais :

"Ah oui et en tant que préfète, je ne peux accepter ce manque de respect envers le règlement du château. Ce sera donc une retenue pour toi, Boot et j'espère que tu retiendras la leçon. Je tâcherais de te faire communiquer les détails un peu plus tard."

Là, c'était une atteinte personnelle, possible à cause du rang supérieur qu'occupait June. C'est comique, vraiment, de s'en prendre ainsi. On aurait dit qu'elle cherchait désespérément une revanche ... Ce qui fit étirer un sourire amusé sur le visage du Serdaigle :

"Bien. J'ai enfreint le règlement, à moi de payer les conséquences."

Il avait prononcé ses mots avec une sagesse apparente. Devant le regard embarrassé de la préfète, il ajouta :

"Seulement, il me semble que tu aies oublié quelque chose ... L'environnement. Eh oui, grâce à la magie, il a son mot à dire. Comment réagirait le Professeur Dumbledore lorsqu'il apprendra que l'une des préfètes qu'il a nommées, et qu'il jugeait matures et responsables, s'attaque à des élèves modèles en pleines révisions ? Dis moi, tu y as pensé ?"

Terry s'était relevé, ignorant la douleur de son postérieur, occasionné par le dureté du sol froid et poussiéreux du couloir. Marchant un peu, il montra, d'un signe de la main, les nombreux tableaux accrochés dans le couloir. Aussitôt, il continua, une lueur malicieuse se reflétant dans ses yeux :

"Ils ont tout vu. Et pourront témoigner si je me plains chez le Professeur Flitwick. Et, quel dommage, pour une fois, fortune ou réputation ne changeront rien, étant donné que tu ne pourras rien leur donner, en échange, s'ils te protègent."

Voulant cacher son bonheur trop discernable dans sa voix, il acheva :

"Pour une fois, être un élève modèle a bien ses avantages. Le Professeur Flitwick croira mes paroles. Et si en plus des témoignages s'ajoutent à mon récit des faits, je pense pas que tu aies beaucoup de chance. Les agressions magiques sont défendues dans les couloirs, mais n'est-ce pas de même pour les atteintes physiques ou verbales ? Dis moi, June. Je sais que tu es intelligente. Je le lis dans ton regard ..."

Enfin, il s'arrêta de parler, fixant la Serpentard. Puis, il prononça :

"Tu vois où je veux en venir, non ?"

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June était sur le point d'appeler Coleen pour qu'elle lui donne une plume et un parchemin afin de noter tout ce qui s'était passé et ainsi déterminer une punition assez conséquente pour un comportement comme celui-là. Bien sur, elle n'avait pas cessé de le provoquer jusqu'à ce qu'il n'en arrive à la baguette mais après tout, quand on était en sixième année, on devait bien être capable d'ignorer une fille plus jeune que soi d'un an au lieu de l'attaquer comme un sauvage. En fait, elle se serait plutôt attendue à une réaction similaire à celles de Norihiko Yokoya. June ne l'aimait pas tellement depuis qu'il l'avait remballée alors qu'elle était simplement venue lui rendre un livre. C'était de la faute de Madame Pince qui lui avait indiqué le mauvais destinataire et à cause de cette erreur, la jeune fille avait du se confronter un peu à Norihiko et sa folle de copine Rigel. Elle ne les aimait pas beaucoup, c'était certain mais au moins, ces deux-là étaient parvenus à la faire partir sans user de telles extrémités comme la magie. Ils avaient une certaine dignité et c'était tout à fait honorable, contrairement à ce ver de terre nommé Terry Boot. Ce dernier venait de sourire de façon amusée et la préfète ne voyait pas en quoi la situation pouvait le faire sourire. C'était un intello qui devait souvent passer sous le bureau des professeurs pour leur lécher les bottes et s'attirer leur sympathie... alors pourquoi n'était-il pas effrayé à l'idée d'être en retenue et baisser dans l'estime des enseignants ? La verte et argent ne le comprenait pas. Il disait devoir payer les conséquences de son effraction au règlement. A la fois troublée et impatiente, June s'attendait à ce qu'il accepte qu'elle le punisse mais d'un autre côté, elle sentait que quelque chose d'inopiné allait s'ensuivre. Ordinairement, elle n'aurait jamais craint quoi que ce soit de la part d'un élève qui se fondait dans la masse et qui ne se faisait pas remarquer mais là, elle commençait à se méfier de ce Serdaigle... l'impression qui venait de la traverser l'a rendait presque embarassée. Ce qui vint confirmer ses doutes arriva rapidement et elle fronça les sourcils, à l'entente de ces paroles insolentes. Ne pouvait-il donc pas se taire et rester dans le calme, comme il le faisait en révisant ? Cela en devenait irritant, d'autant plus que c'était vrai. Levant les yeux vers les différents tableaux qui ornaient le couloir, elle compris qu'elle ne pourrait rien négocier en échange de leur silence. Du coin de l'oeil, elle semblait chercher une idée en contemplant Coleen mais ce n'était certainement pas cette idiote qui lui offrirait une suggestion.

Néanmoins, est-ce que les tableaux prendraient quand même le temps de la dénoncer ? C'est vrai cela... ils n'étaient pas obligés de dénoncer ce qui s'était passé, ils pourraient tout simplement ne pas répondre. Le garçon venait de se relever et June eut une grande envie de le gifler. Elle tenait ses mains derrière son dos, poings fermés et se retenait de lui sauter dessus pour lui mettre des claques.

En fait, elle avait tort... si c'était le professeur Flitwick ou Dumbledore qui partaient se renseigner auprès des tableaux, leur autorité seule suffirait à obtenir les renseignements. La Serpentard se sentait piégée et commençait à détester cette larve. Il aurait pu s'en arrêter là mais il semblerait qu'il ait décidé de se montrer un peu plus loquace que toute à l'heure et ce changement brusque était insupportable. Ce type avait un air presque orgueilleux qui ne plaisait pas à la cinquième année et cette lueur malicieuse qui dominait son regard lui donnait l'envie de les lui arracher. Seulement, il ne fallait pas qu'elle se montre colérique puisque cela signifierait qu'il venait de la toucher sur un point sensible et cela, elle ne pouvait l'admettre. Rapidement, elle rouvrit ses poings et remit en place les manches de sa robe. Au moins, elle pouvait conserver son air autoritaire, cela ne s'avérerait pas anormal étant donné que son poste lui permettait de pouvoir prendre cet air sévère. Cela cachait sa colère mais montrait superficiellement son sérieux. Elle aurait voulu l'insulter de « sale sang de bourbe » toutefois, cela allait empirer sa propre situation et elle ne pourrait pas lui demander ce qu'elle avait en tête. En y réfléchissant, elle ne l'avait pas insulté ouvertement, elle l'avait simplement provoqué avec des phrases pas trop méchantes... non, on ne pouvait pas considérer ses personnifications animales de toute à l'heure comme des insultes. Donc, June n'avait pas grand chose à se reprocher. Heureusement qu'elle s'était abstenue de véritables insultes ; cela sera pour la prochaine fois, il y passerait sans problèmes.

« - Ca ne te dit pas de te taire un peu ? T'es fatiguant. Je comprends pourquoi tu ne fais que réviser, seuls tes cours peuvent supporter ta langue. » dit-elle d'une voix traînante.

Bien évidemment qu'elle avait compris où est-ce qu'il voulait en venir. D'ailleurs, comment connaissait-il son prénom ? Il ne lui sembla pas le lui avoir indiqué... à moins qu'il ne se soit renseigné sur tous les préfets de l'école. Il devait bien être un des seuls à s'y intéresser.

« - Tu seras exempté de la retenue, pour cette fois. Mais je veux des excuses pour ce que tu as fais. Cela va de soi et cela me semble équitable. »

"Ça ne te dit pas de te taire un peu ? T'es fatiguant. Je comprends pourquoi tu ne fais que réviser, seuls tes cours peuvent supporter ta langue."

Apparemment, elle semblait contrainte d'accepter le petit marché du Serdaigle, et en était particulièrement contrariée, au plus grand plaisir de Terry. Vraiment, c'était bien la dernière fois qu'elle dirait qu'il n'est pas un vrai Serdaigle. Et puis, jamais un Gryffondor aurait eu la capacité intellectuelle -en temps normal- pour sortir de tels arguments pour qu'elle soit ainsi coupée dans son élan outrecuidant et hautain. Presque éperdu de fierté, il mourait d'envie de pétarader devant la Préfète, juste pour qu'elle s'en souvienne. Après tout, elle l'avait cherché, pas vrai ? Pousser Terry, alors qu'il révisait, n'était pas approprié à une rencontre optimale. Loin d'être coupable, Terry retenait l'idée qu'il s'était défendu, lui et sa propre maison, dans les règles de l'art : par la parole et l'intelligence.

June semblait vraiment embarrassée, presque outrée, que Terry lui ait ainsi empêché de régner sa loi comme ça lui chantait. C'était presque amusant, car les indices révélateurs émergeaient de toute part : un ton sec et agressif, des insultes permanentes et implicites, des références personnelles et déplacées et un langage grossier et contrarié. Franchement, ce n'était pas vraiment discret.

Pour faire sombrer June encore plus dans la colère, Terry répondit :

"Je pourrais bien me taire. Mais, ça effacerait ce jour si mémorable à mes yeux ! ..."

Pour le reste de sa réplique, il la murmura à voix basse :

"... Et si détestable pour toi !"

Un sourire narquois s'était étiré sur son visage. Elle allait exploser, c'était certain. D'ailleurs, Terry n'allait pas continuer à la taquiner le de la sorte. Même si leur relation s'était très mal engagée, il est toujours possible qu'une révélation s'installe dans leur liaison, et que celle-ci devienne enfin positive. De ce fait, il était imprudent pour le Serdaigle de provoquer ainsi une Préfète, particulièrement imaginative pour trouver des fautes futiles entraînant des heures de colles. En effet, l'adolescent s'attendait déjà à des procès verbaux comme "Démarche inappropriée", "Tenue inadaptée" ou "Allure déplaisante". Et, à sa grande fureur, chez le Professeur Snape, de telles causes pouvaient facilement penser. Sans aucun doute, pour Terry.

"Tu seras exempté de la retenue, pour cette fois. Mais je veux des excuses pour ce que tu as fais. Cela va de soi et cela me semble équitable."

Et voilà qu'elle recommençait ! Son désir de supériorité l'avait à nouveau capturée, demandant cette fois-ci, à la proie qui s'était montrée vulnérable -mais qui avait tout de même triomphé- de s'excuser devant son agresseur. C'était presque paradoxal, mais c'était le prix à payer pour que le Serdaigle puisse enfin réviser en paix. Enfin, il l'espérait.

Adoptant un ton sérieux, presque grave, et sincère, il s'excusa :

"Je te présente mes plus plates excuses. Et j'espère ne pas t'avoir fait mal, avec mon Sortilège de Désarmement".

Terry tendit sa main, comme pour certifier son excuse. Attendant la paume délicate de la Serpentard, le Serdaigle se demandait si c'était suffisant, pour elle.

Invité

Qu'est-ce qu'il mordait ce sang de bourbe... On avait déjà dit à June que cela pouvait être dangereux, ces petites bêtes... Ironie bien sur. Elle pensait simplement que ce garçon se sentait tellement complexé qu'il s'obligeait à montrer sa soi-disante intelligence. De toute façon, les intellectuels étaient toujours comme ça... Ils avaient tellement raté leur vie en ayant une vie sociale pourrie et en ne faisant pas attention à leur image qu'ils se rabattaient sur la seule chose qui leur restait ; leur capacité à encaisser énormément d'informations et ainsi se proclamer « messieurs et mesdames je sais tout ». C'était triste pour eux même s'ils essayaient de faire croire qu'ils étaient heureux en se pensant meilleurs que les autres à cause des résultats. Malheureusement, un bon bulletin ne changeait pas la souillure de leur sang... Granger, Boot... de la pure racaille pour le restant de leurs jours. Elle finit par ignorer ses paroles et garda son calme pour dissimuler l'envie de le frapper qui était toujours présente.

Un jour mémorable ? Tout d'abord, il devait sa mini victoire à ces tableaux, il n'avait rien fait tout seul donc il n'avait aucun mérite à avoir 'piégé' la Serpentard. Sans les tableaux, il serait sûrement entrain de se traiter d'idiot pour avoir enfreint le règlement et avoir pu gâcher une soirée pour une retenue choisie par les soins de la petite cinquième année. Il n'avait rien fait tout seul donc il n'y avait pas de quoi être fier. Néanmoins, cette colère était prête à se dissiper quand June put obtenir des excuses de sa part. Elle se sentit supérieure à ce moment-là, en voyant ce Serdaigle obéir à ses ordres qu'elle aurait pu en profiter. Toutefois, elle estima avoir assez joué pour aujourd'hui et puis, s'acharner sur lui ne l'amusait plus pour le moment. La main du garçon tendue vers elle, la verte et argent hésitait ; son côté peste lui disait de ne pas la prendre, surtout qu'il était un sale né moldu donc il aurait pu la contaminer par la stupidité même de son existence. D'un autre côté, elle restait une préfète qui prenait son rôle à cœur et qui devait mettre en place une notion de respect. Certes, le respect elle en avait manqué envers lui dès le début mais au final, une fois qu'elle s'était vêtue mentalement de son rôle, la situation pouvait changer. Ne cachant pas son expression méprisante, elle se résout tout de même à prendre sa main comme signe de trêve temporaire.

« - Bon, je t'excuse, mon petit ver de terre. Et non, tu ne m'as pas fais mal, tu aurais pu y aller encore plus fort. » dit-elle avec ironie.

Elle aurait pu s'abstenir de la dernière phrase mais c'était sorti tout seul comme petit mensonge. Hors de question de lui dire qu'il lui avait fait mal au dos, cela aurait indubitablement eu le don de le faire sourire. La brune relâcha l'étreinte de leurs mains et se demanda si elle devait quitter les lieux avec Coleen ou bien rester. Non, si elles partaient, cela ferait plaisir à ce sang-de-bourbe, or, il était impensable de lui offrir ce plaisir. Soit il partirait lui-même, cédant ainsi à l'envie de ne plus voir June ou alors il les supporterait jusqu'à la fin de ses révisions.

« - N'empêche... Ne crois pas à une victoire, tu as juste eu du pot grâce aux tableaux. Mais sans eux, ça se serait passé autrement. Fais attention pour la prochaine fois ! » ajouta t-elle avec un petit sourire qu'elle voulait tellement aimable qu'il en paraissait finalement faux.

Bon, là aussi, elle aurait pu se retenir de le dire mais elle adorait avoir le dernier mot. De toute façon, il n'y avait rien de méchant là-dedans, elle avait juste dit la vérité.

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