7 février 1997, tard dans la nuit.

La lune éclairait de sa face pâle le lac, les hiboux hululaient, perchés sur les arbres qui jonchaient le parc de Poudlard et la Forêt Interdite. Des hurlements lointains se faisaient entendre dans les couloirs sombres du Château. Une lumière flottante circulait dans le Cinquième étage, et ce phénomène magique n’avait rien d’extraordinaire, c’était une baguette magique qui éclairait les lieux et le propriétaire de ce catalyseur magique en bois d’ébène était James.

Il avait patrouillé dans l’école pendant plusieurs heures. Il revenait de la salle de bains des préfets et il était épuisé. En plus il n’avait même pas terminé son travail pour Snape qui consistait à expliquer comment affronter un loup-garou et les différents sortilèges pouvant les neutraliser. Depuis qu’il était entré en septième, Le directeur des Serpentards était devenu plus exigeant pour les ASPIC et demandait des travaux de plus en plus compliqués. Ce n’est pas un problème de les réaliser, mais avec sa fonction de Préfet-en-Chef, il avait beaucoup de mal de trouver du temps pour exécuter les travaux et était souvent épuisé lors de ses patrouilles nocturnes.

Le PEC déambulait discrètement dans les couloirs la baguette levée, cherchant à se faire le plus discret possible car il était à moitié nu, une serviette était nouée à son bassin. Il n’avait pas vu d’élèves qui auraient eu l’idée ingénieuse de se promener hors des dortoirs. Il en avait surpris cinq tout-à l’heure et cinq retenues ont été distribuées. D’ailleurs après plusieurs mois dans le rôle de responsable, il n’avait toujours pas compris pourquoi il avait était désigné pour porter une responsabilité qu’il n’avait jamais vraiment voulue. Certes il aimait ce pouvoir, mais là, il avait beaucoup de mal à tenir son emploi du temps surtout avec le Quidditch.

Peu de Serpentards avaient eu l’idée saugrenue de se trouver en dehors de leurs lits, eux au moins étaient intelligents comparé aux Gryffondors ou encore aux Poufsouffles. L’humidité régnait dans les couloirs de l’école, due au fait de sa proximité avec le lac. Il faisait froid et Le jeune homme avait dû jeter un sort pour réchauffer l’ambiance autour de lui pour s’en protéger. C’était un sortilège complexe mais accessible à tous septièmes années qui écoutait bien en cours de sortilèges. Le sortilège fonctionnait bien, mais ne put s’empêcher de frissonner au fait de sa nudité, quelle idée de se promener à poil en pleine nuit !

Il repensait encore à ses obligations scolaires, son entraînement et son rôle de Préfet quand il entendit un bruit de pas venant vers sa direction. Afin de surprendre l’élève fautif il coupa la lumière de sa baguette d’un murmure discret. « Nox. » Et il se cacha derrière une armure gardant le couloir. Son cœur battit à toute vitesse et l’excitation le gagna, il se rappela des escapades nocturnes qu’il avait connues et des sentiments de stress qu’il avait connues, sauf que cette fois, il n’était pas le fautif, mais le surveillant, mais un surveillant nu tout de même.

Les pas se rapprochèrent et se firent plus sonores, James réfléchissait à quelle punition donner, si c’était un élève d’une autre maison, il se donnerait la permission d’enlever des points, mais si c’était un élève de première chez les Verts et Argents, il donnerait une retenue seulement, il n’avait pas envie de désavantager sa Maison.

Un éclair de cheveux bruns passa devant lui, apparemment la personne ne l’avait pas remarqué et en examinant sa démarche, il crut reconnaître une personne.

-Daphné ? Appela-t-il d’une voix étonnée. Malgré lui des souvenirs remontèrent les flots de ses pensées, des souvenirs agréables certes, mais des souvenirs qui ramenaient des émotions négatives en lui comme une pointe de jalousie, le fait qu’elle soit avec Malefoy ne lui plaisait pas du tout, il connaissait la famille et ce n’était pas une famille pour elle. Ce clan, avait une sale réputation, c’étaient tous des manipulateurs et des menteurs, d’ailleurs le cas de Lucius confirmait ses craintes, Le fait qu'il était chez les Mangemorts et de se retrouver à Azkaban n’était pas très joli pour sa réputation. Même sa famille commençait à pointer du doigt les Malefoy.

James se découvrit et avança vers elle en oubliant qu’il était en serviette et non en vêtement.

La nuit porte conseil, c'est ce qu'on disait souvent et Daphné avait décidé de suivre ce dicton ce soir-là, à sa manière toute particulière. C'est-à-dire qu'il n'était pas du tout question de dormir pour elle pour mieux réfléchir à une solution. De toute façon, elle ne parvenait pas à trouver le sommeil et au lieu de rester à tourner en rond dans son lit, elle s'était dit qu'il valait mieux tourner en rond ailleurs, au moins elle ne risquait pas de prendre la tête à Pansy, Milli et Tracey, ses camarades de chambre. Elle aurait bien voulu aller se baigner mais il ne lui était pas possible de le faire dans le parc par un temps pareil, alors que le lac était encore recouvert d'une fine couche de glace. Le seul autre endroit où elle savait pouvoir trouver un bassin suffisamment grand pour s'y baigner était la salle de bain des Préfets mais elle ne connaissait pas le nouveau mot de passe, puisque chaque fois qu'elle s'y était rendue c'était accompagnée. Elle avait retenu le dernier mot de passe mais elle n'était pas certaine qu'il soit toujours en fonction. Enfin, de toute façon elle n'avait rien à perdre en tentant sa chance.

Elle quitta donc son dortoir sur la pointe des pieds, après avoir ramassé sa cape posée sur une chaise et descendit rapidement jusqu'à la Salle commune. Celle-ci était totalement vide, il devait donc être assez tard, comme quoi elle avait finalement bel et bien tourné un peu en rond avant de prendre sa décision. Au moins, au vue de l'heure tardive, elle savait qu'elle n'aurait à se méfier que de Rusard et de sa chatte de malheur et de personne d'autre. Tous les Préfets devaient avoir fini leur ronde depuis un moment et les élèves être endormis profondément dans leurs lits. Enfin, elle ne devait pas être la seule à faire une insomnie mais bon... Elle quitta donc la Salle Commune et les cachots, prenant toujours soin de ne pas faire le moindre bruit. La voie semblait parfaitement libre et elle parvint à monter les premiers étages sans encombres, ne croisant même pas Rusard ou Miss Teigne. Elle s'étonna même à plusieurs reprises de sa chance, ça ne lui était encore jamais arrivée depuis qu'elle avait pris l'habitude de se balader dans les couloirs la nuit. A chaque fois, elle tombait sur Rusard ou sur un autre élève. À croire qu'il y avait toujours quelqu'un pour l'empêcher de vivre sa vie tranquillement.

Mais cette fois, tout semblait aller pour le mieux, elle grimpa les cinq étages à pas de loup, prenant soin de ne pas trop faire résonner ses pas sur la dalle du sol. Une chance pour elle qu'elle était une jeune femme bien élevée et qu'on lui avait appris à se déplacer d'un pas léger, très gracieux qui ne faisait quasiment pas de bruit. Après une quinzaine de minutes, elle arriva enfin au cinquième étage. La porte de la Salle de bain des Préfets ne se trouvaient plus qu'à quelques mètres et si sa chance ne tournait pas en route, le mot de passe n'aurait pas été changé pendant les vacances. Elle priait de tout son cœur pour que ce ne soit pas le cas car rien au monde ne lui aurait fait plus de bien en cet instant présent que de nager un peu. Enfin si, il y avait bien une autre activité qui l'aurait détendu comme il le fallait mais elle y avait renoncé pour le moment puisqu'elle n'avait personne pour l'accompagner. Enfin bref, une bonne petite nage et elle serait non seulement fatiguée mais aurait aussi eu tout le temps de penser à toutes les choses qui la contrariait en ce moment.

Cinq mètres. Cinq petits mètres et elle serait devant la porte, fixée sur le reste de sa nuit. Elle avança, confiante, ne voyant rien qui semblait dangereux d'une manière ou d'une autre pour elle. Pendant une seconde, elle avait cru apercevoir une lueur mais à peine avait-elle tourné dans le couloir que cela avait disparu, laissant place au silence et à la nuit. Cependant, alors qu'elle dépassa une armure, sa chance tourna finalement. C'était trop beau !

« Daphné ?! » Malgré elle, un frisson traversa le corps de la sus-nommée. Elle connaissait bien cette voix, elle l'avait entendu plus d'une fois prononcer son prénom sur un ton tout aussi bas mais bien plus passionné. Dans son esprit, cette interpellation en rappelait une autre, lâchée dans un souffle au creux de son oreille. La jeune fille ferma les yeux, partagée entre l'abattement de se faire surprendre si près du but, le soulagement de tomber sur un ami et la honte des pensées qui lui traversaient l'esprit. Lentement, elle se retourna pour faire face à James qui venait d'apparaitre de nul part. En ouvrant les yeux pour les poser sur le jeune homme, elle remarqua une armure dans le coin, l'endroit où il devait sans doute être caché pour qu'elle ne l'ait pas vu en passant devant lui. Elle manqua de se décrocher la mâchoire quand elle vit que le Serpentard ne portait rien de plus qu'une serviette de bain blanche nouée autour de sa taille. Qu'est-ce qu'il lui prenait de se balader à moitié nu dans les couloirs de l'école à une heure pareille ?! La logique voulait sans doute qu'il vienne de sortir de la Salle de bain. Lascivement, ses yeux quittèrent le visage fin du jeune homme pour glisser le long de son torse pâle, finement musclé. Œuvre parfaite sculpté dans l'ivoire ayant pris vie, à l'image de Galatée. Daphné avait honte mais à le voir ainsi des pensées peu chrétiennes traversaient son esprit.

C'est un mélange infernal d'odeurs, de sons, de sensations qui s'empare d'elle tandis que ses muscles se tendent dans l'attente de la délivrance qui ne saurait tarder. Les yeux ouverts, pupilles dilatées, elle fixe le jeune homme au dessus d'elle un instant avant qu'il ne se détourne, enfonçant son visage dans son cou qu'il parsème de baisers brûlants tandis qu'une main remonte contre sa cuisse, rapprochant leurs corps. Elle enroule ses bras autour du cou de James afin de s'approcher encore plus. Chaque centimètre carré de sa peau qui ne touche pas celle du Serpentard lui paraît être du gâchis, elle doit y remédier et s'y emploie d'ailleurs alors qu'il continue ses baisers, caressant de sa langue experte son cou, son épaule, sa clavicule, son sein dans un sens et dans un autre. Il fait chaud, leurs corps, dans la bataille, se sont recouvert d'une fine couche de sueur qui emplit l'air d'une odeur délicieuse. D'une main, James remonte contre son flanc l'une des jambes de Daphné, alors que son autre bras s'enroule autour de sa taille afin d'approfondir leur contact. Elle, elle attrape son visage entre ses mains et lui relève la tête pour qu'il la regarde, se délecte un instant de leur regard. Dans ses yeux bruns brûlent un désir d'une telle intensité qu'il suffit souvent amplement à l'enflammer elle. Aucun homme ne l'a jamais regardé ainsi... Elle approche le visage de James du sien et celle leurs lèvres dans un baiser passionné où leurs langues se caressent à une allure folle, où leurs dents s'entrechoquent et viennent mordre parfois. Elle adore ça, cette morsure taquine et n'hésite pas à en jouer en emprisonnant sa lèvre inférieure entre ses dents. C'est le signal qu'elle n'est plus loin. Il se recule, posant son front contre le sien, ne permettant plus qu'à leurs souffles erratiques de se mélanger puis repart dans son cou où il laisse une marque violacée bien visible. Déjà la respiration saccadée de Daphné se mue en un soupir puis en un gémissement ne laissant que peu de doutes sur le plaisir qu'elle prend entre ses bras. Elle est proche d'exploser, toute proche, ça ne tient plus qu'à quelques secondes. Et tandis que ses ongles s'enfoncent sans vergogne dans le dos de James, y laissant une griffure d'où s'échappent quelques gouttes de sang, il approche ses lèvres de son oreille et murmure de cette voix rendue rauque par le plaisir : « Daphné... » et c'est comme si ce simple son suffisait à l'emporter au paradis.

Daphné secoua la tête à plusieurs reprises pour chasser ce souvenir de son esprit. Elle ne comprenait vraiment pas ce qu'il était en train de lui arriver. Depuis quand était-elle ainsi ? Cela ne faisait que quelques semaines à présent qu'elle n'avait pas eu de relation charnelle avec un homme. Elle n'aurait jamais cru que cela lui manquerait autant, pas plus qu'elle n'aurait imaginé qu'elle se souviendrait aussi bien de la dernière fois que cela lui était arrivé, avec James, lors d'une lointaine nuit de Novembre 1996. Quelle idée avait-il aussi de se promener dans cette tenue au su et à la vue de tous ? Elle inspira profondément pour se calmer avant d'oser ouvrir la bouche, effrayée à l'idée que sa voix pouvait s'être enrouée de par les images qui lui avaient traversé la tête. Heureusement, son ton n'indiqua que l'incrédulité lorsqu'elle parla enfin.

« James ? Qu'est-ce qui se passe, Mimi Geignarde t'a volé tes fringues pendant que tu prenais une douche ? »

Ce dernier trait d'humour -heureusement pour la gente masculine de cette école les fantômes ne parvenaient pas à toucher des objets- prouvait qu'elle s'était totalement remise de ses émotions et qu'elle pouvait maintenant se faire réprimander par le Préfet-en-chef pour se trouver hors de son lit à une heure pareille. Heureusement pour elle, il s'agissait d'un Serpentard dont elle était relativement proche, elle ne risquait donc pas grand chose. Elle imaginait mal James lui mettre une retenue parce qu'elle n'avait pas respecté le règlement et encore moins lui retirer des points, elle était donc tranquille et n'avait pas à s'inquiéter pour son dossier scolaire. Elle avait finalement un peu de chance dans son malheur. En plus de ça, il l'autoriserait peut-être à aller piquer une tête dans la Salle de bain si elle le lui demandait gentiment et pourrait aussi la renseigner au sujet du mot de passe.

James était vraiment étonné, c’était bien Daphné, son ex qui se promenait la nuit dans les couloirs. Il ne savait pas quoi faire, la laisser vagabonder hors des dortoirs ou la ramener à la salle commune. Il s’approcha d’elle et la fixa droit dans les yeux avec un regard interrogateur. Il vit son regard descendre sur son torse et puis dans la zone plus intime. Un frisson signala à James qu’il était nu et à ce rappel, il fut déstabilisé du fait qu’il se retrouve dans cette situation là avec elle, surtout en ce moment. Des fragments de disputes vinrent perturber ses pensées, une dispute avec ses parents qui eut lieu il y a presque un an.

De la colère et de la frustration assaillait James devant ses parents, encore une fois, ils voulaient décider pour lui et il en avait marre de ce comportement qui l’infantilisait. Il n’était plus un gamin mais il était presque adulte ! Mais cette fois ce n’était pas une dispute banale, c’était une grave situation, qui pourrait changer son avenir pour toujours.

-Nous avons trouvé une fiancée pour toi James et c’est une Sang-Pur, ne laisse pas passer cette chance… suppliait sa mère d’une voix douce

-Elle a raison renchérit le père de sa voix de stentor, tu sais très bien à quel point il devient difficile de trouver une compagne de notre statut.

Le visage de sa mère semblait affligé par le refus catégorique de James, elle tenait les mains de son père William tout en regardant son fils. Tandis que le père lui semblait plus calme et plus assuré, sûrement l’expérience de la vie qui le faisait prendre du recul sur le conflit. Connaissant son père, James savait qu’il avait une idée derrière la tête pour le faire changer d’avis, mais James ne se laissera pas avoir, c’est fini. Cette fois il prendrait ses décisions seuls avec les conseils de ses parents s’il le faut, mais sans leur laisser l’occasion de dominer sa vie.

Les flocons de neige voltigeaient devant les fenêtres de salle de séjour. Il faisait nuit et c’était le soir du réveillon, James était rentré pour les vacances de Noël. Le fumet de dinde farcie flottait devant ses narines. Il portait une tenue décontractée, un jeans et un pull vert aux armoiries de Serpentard. Le jeune homme inspira un grand coup pour ne pas céder à la colère et pour montrer qu’il n’était qu’un enfant rebelle.

-Je ne veux pas que vous choisissez ma future épouse, je le ferai moi-même. Et ne vous inquiétez pas pour ses origines, elle sera un Sang-Pur et je l’ai déjà trouvée de toute façon. Annonça James d’une voix calme. Il venait de dire une connerie et il devait y remédier au plus vite sous peine d’être considéré immature définitivement. Il réfléchissait au plus vite, il cherchait qui pourrait bien l’aider sous l’interrogation de ses parents.

-Qui est l’heureuse élue et de quelle famille est-elle ? demandèrent ses parents en même temps, fruit de plusieurs années de complicité et d’amour entre eux.

-Euuuuuh… Je voulais attendre avant d’en parler en fait… La voix de James était hésitante et son cerveau carburait à toute vitesse quand une solution s’imposa dans son esprit. C’est Daphné Greengrass, vous devez sûrement connaître la famille non ? C’était une idée de génie mais maintenant il devait voir si elle accepterait de jouer le jeu.

Nouvelles sensations lui remontant dans sa mémoire, cette fois-ci il faisait beau en ce début de mois de mai, il était à Pré-Au-Lard avec Daphné dans le salon de thé de Madame Pieddodu. Il avait mis longtemps avant de pouvoir sortir enfin avec elle. Ils se connaissaient depuis bien longtemps, mais James n’avait rien pu faire pour sortir avec elle car à ce moment-là, elle sortait avec un Gryffondor. Deux mois après sa rupture, avec force de patience et de consolation, il parvint à la faire sortir avec lui. Le salon était décoré de de manière joyeuse, Ce commerce avait toujours été le repaire des amoureux, des couples occupaient les diverses tables qui décoraient le lieu. James et Daphné venaient d’être servis et le jeune homme tenait sa tasse de ses deux mains. Il hésitait sur la manière de lui présenter sa demande, devait-il se montrer franc ? Oui, il ne se résoudrait pas à lui mentir, elle acceptera sûrement de l’aider. Il s’éclaircit la gorge avant de lui parler pour avoir une voix plus sûre. Mais avant qu’il ne puisse parler, Daphné le coupa net.

-Ça va ? J’ai l’impression que quelque chose te tracasse…

Pris au dépourvu James mit du temps à répondre et il trouva que c’était mieux qu’elle lui demande comme ça, il pourrait parler plus facilement.

-Oui en fait, mes parents veulent me fiancer à une personne que je ne connais pas et ça ne me plaît pas, je n’ai pas envie qu’ils décident à ma place. Et euh j’ai aussi dit une bêtise qui me force à te demander quelque chose…

-Quoi ?demanda-t-elle d’une voix soupçonneuse en fronçant les sourcils

-Et bien, je leur ai dit que j’avais rencontré l’amour et euh… J’ai dit que c’était toi… Ne sois pas furieuse contre moi s’il te plaît, je cherchais juste à empêcher mes parents de me marier contre ma volonté. Il prit une grande inspiration et se jeta à l’eau. Je voulais savoir si t’accepterait de m’aider et de sortir avec moi pour sauver les apparences ?

James se sentait mal à l’aise, elle prenait son temps pour réfléchir et si elle refusait, il devrait trouver une autre solution. Il se trémoussa sur sa chaise en attendant et comme par miracle son vœu fut exaucé car il entendit ce qu’il voulait entendre.

-Oui…

James émergea dans le monde réel quand il entendit Daphné lui faire une plaisanterie.

- James ? Qu'est-ce qui se passe, Mimi Geignarde t'a volé tes fringues pendant que tu prenais une douche ?

Conscient de la gêne qu’il occasionnait à cause de sa nudité, il ne put s’empêcher d’ironiser lui aussi.

-Voyons tu sais bien que je ne me laisserai pas voler mes vêtements par Mimi Geignarde, par toi à la limite… Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres en même temps son interrogation principale revenait en tête. Tu fais quoi ici au juste ?

De tout son cœur, de toute son âme, Daphné était amoureuse de Drago. Elle n'en avait pas douté une seule fois depuis un mois qu'ils étaient ensemble, ni même avant quand elle attendait simplement qu'il baisse les yeux sur elle, et pas encore maintenant qu'il ne voulait plus être avec elle. Non, niveau sentiments elle n'avait pas le moindre doute. Mais il fallait être honnête, sans aller jusqu'à ne penser qu'à ça à longueur de temps, un amour un peu plus physique n'aurait pas été de refus, au contraire. Le blond la rendait dingue mais il ne semblait pas entretenir ce genre de pensées à son égard. Alors oui, voir un garçon comme James à moitié nu devant elle, avec en tête les souvenirs de nombreuses nuits, matinées, après-midis et soirées entre ses bras, c'était loin de la laisser indifférente. Elle savait qu'elle ne ferait rien de répréhensible autre qu'y penser mais le fait est qu'elle y pensait.

Elle se mordit la lèvres et ferma de nouveaux les yeux pour essayer de chasser tout cela de son esprit mais ce ne fut pas très efficace. De toute évidence, James dut remarquer sa gêne car son ton surpris laissa place à cette voix suave, charmeuse, que lui seul savait prendre, lorsqu'il lui répondit qu'il ne laisserait personne d'autre qu'elle lui voler ses vêtements. Elle continuait de le fixer, interdite, hésitante. Elle avait envie de lui répondre, d'entrer dans son jeu mais elle avait peur d'où cela pourrait la mener. Et il ne l'aidait pas vraiment avec son satané sourire en coin qui lui allait si bien. Heureusement, avant qu'elle n'ait le temps de prendre une décision, il reprit la parole sur un ton un peu plus sérieux pour lui demander ce qu'elle faisait ici. Apparemment, son rôle de Préfet-en-chef lui collait à la peau ! Elle l'avait connu bien moins soucieux de savoir ce qu'elle faisait hors de son lit aussi tard à une certaine époque, et surtout plus prompt à l'y ramener afin de pouvoir s'y coucher aussi.

« J'avais envie de nager, je me suis dit que je pouvais tenter ma chance dans la Salle de bain des Préfets à défaut de pouvoir aller au lac... »

Il lui fallut se concentrer très fort pour ne pas penser aux quelques moments où elle était entrée dans cette salle de bain avec lui pour qu'ils se glissent ensemble dans l'eau chaude, et elle y arriva plutôt mal à vrai dire. Elle ne comprenait pas bien pourquoi il parvenait encore à lui faire cet effet là. Ni même comment il y était parvenu une seule fois, d'ailleurs. C'est vrai qu'il était loin d'être déplaisant à regarder et qu'il était plutôt bon dans ce domaine mais elle supportait assez mal l'idée qu'une relation purement charnelle puisse avoir autant d'impact sur elle qui se targuait d'être quand même un peu plus profonde que cela et ne pas se laisser seulement guider par ses sens. Pourtant, quand tout cela avait commencé, ils n'étaient rien d'autre que des amis qui se rendaient service l'un l'autre.

Daphné regardait les sourcils froncés le reste de la salle remplie de couples qui se regardaient les yeux brillants par dessus leurs tasses de chocolat chaud ou de thé. Elle ne comprenait pas trop ce qu'elle faisait là, à vrai dire, tout ce dont elle était certaine c'est qu'elle n'aurait jamais du accepter l'invitation de James. Il tournait plus ou moins autour d'elle depuis un moment mais elle avait toujours pris ça comme une sorte de plaisanterie, de taquinerie amicale. Et puis il y avait eu Liam et il s'était tenu à l'écart un moment, le temps que les deux adolescents étaient restés ensemble, en fait, mais quand, d'un commun accord le Gryffondor et la Serpentard s'étaient séparés, James était réapparu dans le paysage de Daphné.

Elle se sentait idiote. Elle allait gâcher leur si belle amitié pour de mauvaises raisons. Certes, il était très beau, vraiment adorable avec elle et puis il avait ce petit quelque chose en plus. Elles étaient nombreuses celles qui auraient voulu être à la place de Daphné. Mais elle, elle n'était pas amoureuse de lui, le seul qu'elle voulait c'était Drago Malefoy. Et pourtant elle était assise là, dans le salon de thé de Madame Pieddodu, devant une tasse de thé au citron et miel et surtout devant James Urquhart. Elle savait pourtant qu'il s'agissait d'un rencard à la seconde où il lui avait demandé de passer cet après-midi avec lui. Simplement parce qu'elle se disait qu'à force d'essayer, elle finirait par tomber amoureuse de quelqu'un d'autre, quelqu'un qui ferait attention à elle. Cette personne pourrait bien être James, après tout.

Cependant, elle manqua de s'étouffer avec la gorgée de thé qu'elle venait de prendre quand il lui expliqua pourquoi il semblait aussi soucieux et qu'il lui demanda finalement de sortir avec lui... pour faire croire à ses parents qu'il avait trouvé l'amour avec elle. Il semblait assez gêné à l'idée de lui demander ça, d'ailleurs et il y avait de quoi. La jeune fille réfléchit à cent à l'heure, pesant rapidement les pour et les contre. Ce ne serait qu'une couverture, au fond, elle aurait toujours le droit de faire ce qu'elle voulait et lui aussi, tout ce qui importerait serait de donner une apparence de couple heureux. James était le genre de garçon qu'on remarque, cela l'aiderait surement à se faire remarquer aussi -par Drago ?- si elle devenait sa petite-amie... Finalement, se surprenant elle-même, elle lâcha un « Oui... ».

« C'est d'accord. » Reprit-elle.

James semblait soulagé et il souriait de nouveau, avant de reprendre la parole, lui expliquant rapidement les termes.

« Ce n'est l'affaire que de quelques mois, jusqu'à la fin de l'été peut-être et je te rendrais ta liberté. Et tu peux bien entendu continuer de voir qui tu veux, tant que cela reste assez discret pour ne pas revenir aux oreilles de mes parents.. »

Ça ne devait être qu'une couverture. Pourtant, au cours des quatre mois qui suivirent, elle ne fréquenta personne d'autre que lui, et ils finirent par faire bien plus que donner l'apparence d'un couple. Pendant l'été, elle avait passé de longs moments à l'Urquhart Caslte, pour de simples vacances ou pour des réceptions. Les parents de James semblaient ravis du choix de leur fils : une si jolie fille, bien élevée et surtout la fille ainée du directeur du Département de Coopération Magique Internationale et de l'une des dernières familles les plus fortunées et les plus pures de la société magique. De toute évidence le choix qu'ils avaient fait pour lui n'était pas aussi bon que celui qu'il avait fait seul. Tout le monde semblait ravi, Daphné et James s'entendaient à merveille et leur mensonge était devenu plus vrai que nature en particulier lorsqu'ils avaient commencé à coucher ensemble. De très bons acteurs, ces deux là.

Mais parfois, Daphné s'était sérieusement demandée s'ils jouaient encore la comédie pour aider James. Il y avait d'abord eu une certaine tension entre eux, jusqu'à ce qu'ils craquent finalement et commencent à devenir intimes, puis à se comporter comme un vrai couple même en dehors du lit, même quand il n'y avait pas de spectateurs. Finalement, la jeune fille était parvenue à ne plus se poser de question, à laisser les choses se faire. Sa réponse, elle l'avait eu une semaine avant la rentrée en sixième année.

Dès son réveil, Daphné avait commencé à se sentir mal. Quand elle avait ouvert les yeux, elle avait vu de près le visage de James encore endormi qui la tenait dans ses bras et son coeur s'était serré étrangement. Elle avait regagné sa chambre en prenant garde de ne pas le reveiller, il ne fallait pas que quelqu'un la surprenne quittant la chambre de son petit-ami aux première heures du jour et encore moins qu'on les trouve dans le même lit, cela n'allait pas du tout avec l'image de jeune fille de bonne famille qu'elle se devait de montrer surtout en tant qu'invitée des Urquhart.

Elle devait quitter l'Urquhart Castle dans l'après-midi pour rentrer chez ses parents et se préparer à la rentrée. C'est donc à préparer ses affaires qu'elle avait occupé la matinée et le début de l'après-midi. Pourtant, elle n'avait pas tellement de choses à ranger, c'est juste qu'elle s'arrêtait souvent pour s'asseoir sur le lit, prise d'une étrange douleur à la poitrine qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Finalement, ce fut à quatorze heures précises qu'on frappa à la porte de la chambre qu'elle occupait. C'était James.

« Daphné ? Tu veux venir faire une balade avant que ta mère n'arrive ? »

Elle s'était contentée d'un hochement de tête, incapable de parler et elle l'avait suivi dans les couloirs du château jusque dans l'immense parc et au bord du Loch-Ness qui bordait la propriété. Ils avaient marché côte à côte un moment dans le plus grand silence avant que James ne se décide finalement à prendre la parole. C'était un moment étrange, chargé de tension et d'appréhension. Finalement, il avait osé dire les mots qu'elle attendait depuis l'instant où il avait frappé à sa porte.

« Daphné, il faut que je te parle… Tu sais à quel point je t’apprécie, mais ça ne peut plus continuer entre nous, je ne t’aime plus comme avant et je préfèrerais que l’on rompe avant que je ne te fasse du mal... »

De nouveau, elle avait ressenti cette douleur à la poitrine et elle avait compris. Compris qu'ils ne jouaient plus aucun rôle depuis longtemps. Que d'une manière ou d'une autre, cette mascarade était devenue la vérité. Compris surtout, qu'ils avaient été trop loin et qu'elle était en train de tomber amoureuse de lui. Elle s'en remettrait, elle le savait, mais d'une manière ou d'une autre les sentiments s'en étaient mêlés. Et ce n'était pas ce qui était prévu, au départ. Devant lui, elle tâcha de garder la face et ravala cette étrange douleur qu'elle n'aurait pas du ressentir. Au lieu de quoi elle ne lui répondit que par un sourire et quelques mots.

« C'est ce qui était prévu depuis le début, pas besoin de prendre cet air dépité. On savait que ça s'arrêterait aujourd'hui, non ? »

Puis, elle avait fait un pas vers lui et l'avait serré dans ses bras quelques secondes avant de l'abandonner là et rejoindre le château. Sa mère était déjà arrivée et elle discutait tranquillement avec Madame Urquhart. Les deux Greengrass avaient échangé quelques civilités pendant une vingtaine de minutes avant de transplanner jusqu'au domaine. Pendant tout ce temps, Daphné avait tenu bon, ne montrant absolument aucune émotion. Pourtant, quand elle s'était allongée seule dans son lit ce soir-là, les larmes avaient été impossibles à retenir.

Heureusement de l'eau avait coulé sous les ponts depuis le mois d'Août et beaucoup de choses avaient changé pour Daphné. Déjà, elle n'aimait plus James. Il lui restait cette affection et ce désir mais ça n'était plus rien d'autre que ça. Elle aimait Drago, elle en était certaine et la simple vue d'un corps nu ne suffirait pas à changer cela. Deux mois plus tôt, elle n'aurait hésité qu'une petite minute avant d'attirer James jusqu'à la salle de bain pour faire disparaître cette serviette d'un coup de baguette. Ce soir, ce n'était plus qu'un fantasme qui la rendait mal à l'aise. Elle se sentait fautive de ressentir ce désir alors qu'elle disait vouloir Drago. Mais elle se rendit finalement compte qu'elle ne risquait rien car il ne parviendrait pas à la faire flancher.

La jeune fille détourna finalement le regard, ses yeux étant restés plongés dans ceux de James depuis un bien trop long moment alors qu'elle repenssait à toutes ces choses et elle le tourna vers la porte derrière elle. Elle n'avait pas perdu de vue son objectif et espérait que le Préfet la laissairait bientôt y aller ou qu'il lui proposerait autre chose pour passer le temps. Il n'était peut-être pas vraiment fatigué, lui non plus, pour aller prendre une douche à une heure pareille.

« Et toi, dis-moi, comment ça se fait que tu te balades à moitié nu dans l'école à une heure pareille, alors ? »

James était perplexe car il se demandait quoi faire et malgré le fait qu’ils ne soient plus ensemble, ses souvenirs refaisaient surface dans sa mémoire et cela le perturbait car il pensait avoir franchi ce cap. Après sa rupture, il a passé les premiers mois de l’année seul mais tout en ayant des relations intimes avec Daphné, un arrangement qui leur convenait à tous les deux. Mais maintenant James n’avait plus touché Daphné depuis plus de deux mois car elle sortait avec Malefoy. Depuis deux mois il n’avait pas eu de rapports, c’était dur pour un jeune homme de son âge.

Un seul mot venant d’elle fit une brèche dans le mur fragilisé protégeant sa mémoire, un mot qui signifiait beaucoup pour lui et qui lui donna un frisson qui parcourait l’échine, un frisson délicieux qui n’avait rien à voir avec le climat. C’était un frissonnement de plaisir qui se manifestait en contact avec un souvenir qui l’avait particulièrement marqué. Le tremblement parcourut tout son corps, son désir grimpa tout d’un coup quand il se perdit dans les limbes de sa mémoire.

Des senteurs, des émotions, des sons s’engouffraient dans le corps de James, les yeux étaient enfiévrés par l’action du moment, fixant la belle créature se tenant sur lui. Ses lèvres se collaient aux siennes, comme attirées par une force naturelle, tels des aimants. Ses bras emprisonnaient les reins de Daphné, caressant avec délicatesse les hanches, savourant le contact de la peau douce et humidifiée. L’eau chaude caressait la peau de James, la rendant encore plus brûlante que la moyenne, son corps semblait atteindre la température de la lave. Le dos musclé de James était plaqué contre la paroi de pierre du bain remplie d’eau laissant échapper des volutes de fumée venant caresser la peau des deux amoureux. Les muscles du Serpentard se contractèrent sous l’effort, des frissons le parcoururent lui signalant qu’il allait atteindre le septième ciel. Il déposa des baisers dans le cou de Daphné sentant un besoin irrépressible d’embrasser chaque partie de son merveilleux corps. Il regarda sa compagne dans les yeux, son désir augmenta en voyant le plaisir apparent sur le visage de sa belle. Ses bras se serrèrent, soulevant le corps de Daphné et la relâchant de plus en plus vite car la fièvre du moment décuplait ses forces. James captura les lèvres de la jeune femme, sa langue rencontrant celle Daphné pour un baiser de passion. Jusqu’au dernier moment où sa tête se rejeta en arrière, il entendit le gémissement de plaisir sortant de la gorge de la jeune femme, son qui signifiait qu’il avait atteint son but et qui le faisait sombrer dans les limbes du plaisir.

James secoua la tête pour revenir au présent, se demandant ce qui lui prenait de penser à ce moment précis surtout devant elle. Ce n’était pas le moment de se souvenir de ça maintenant. Il était censé être séparé d’elle et c’était trop tard pour qu’elle revienne vers lui. Il devrait passer à autre chose et se trouver une autre partenaire. Mais il n’empêche que le corps de Daphné lui manquait et que ce manque serait dur à combler. Il avait connu beaucoup de moments de bonheur avec elle et malgré cette rupture, il n’avait pas pu renier tous ces moments.

Il ne put s’empêcher de détourner son regard pour éviter de croiser celui de Daphné par peur qu’elle ne saisisse ce que à quoi il pensait. Il se borna à détailler la tapisserie du mur pour se calmer, il vit chaque motif et chaque couleur de ce décor. Il enfonça encore plus loin son observation jusqu’à ce qu’il voie les mailles constituant le tapis de mur. À ce moment-là, il sut qu’il pouvait revenir à la discussion et de parler sans trahir ses émotions les plus profondes.

Il fit de son mieux pour masquer son visage et pour paraître détendu, il détailla la Serpentard de haut en bas. Sa chevelure était relâchée, tombant sur son dos et son visage était toujours aussi magnifique qu’avant. Une cape protégeait ses épaules, mais divulguant ce qu’elle portait en dessous c’est-à-dire une nuisette noire décolletée dévoilant les courbes du dessus de ses seins ronds et fermes. Il eut beaucoup de mal à ne pas faire partir ses fantasmes dans tous les sens et de ce qu’il pouvait faire de ces fruits défendus. Ensuite son vêtement descendit jusqu’à ses genoux. Ses jambes étaient nues et ses pieds également. Comme il avait envie que tout soit comme avant !

Il contempla les yeux de Daphné un long moment avant qu’elle se détourne vers la porte de la salle de bain des préfets. Elle lui redemanda avec plus de sérieux pourquoi il était nu et il ne put s’empêcher de sourire car elle lui résistait et en même temps il pensait à la raison de son manque de vêtements.

-Pour les vêtements c’est simple : Pendant que je prenais un bain, un elfe de maison a pris mes vêtements pour les laver et du coup, je me retrouve nu. D’ailleurs depuis le temps que je suis sorti, ils devraient être revenus dans la salle de bain. Il garda son sourire et se décida à ouvrir la porte.

Il s’avança et dépassa Daphné en la frôlant, savourant le bref contact avec la peau de la jeune femme. Comment pouvait-il être émotif à ce point ? Il avait pourtant passé ces deux derniers mois avec facilité mais là, il avait énormément de mal à ne pas lui sauter dessus et à lui faire l’amour comme avant. Devant la porte il prononça le mot de passe permettant de débloquer la poignée de la porte.

-Nature embaumante. Prononça-t-il d’une voix douce. D’ailleurs Daphné, ce mot de passe est valable pour février. Mais fais attention à ne pas te faire repérer.

Il actionna la poignée et poussa le battant afin d’y entrer. Il espérait de tout cœur que ce satané elfe de maison avait remis les vêtements en place, sinon il devrait faire tout le chemin jusqu’au cachot avec énormément de précaution pour ne pas être aperçu nu par Rusard ou un professeur patrouillant dans le Château. Il imaginait très bien ce qu’on pouvait lui reprocher et qu’ils pouvaient le sanctionner au lieu de l’écouter. Il n’avait pas du tout envie de se retrouver en retenue, surtout en cette période où les travaux se faisaient de plus en plus difficiles.

Daphné avait rarement connu une situation aussi éprouvante. La tension était à son comble au milieu de ce couloir et cela devenait difficile de faire la part des choses pour la jeune fille. Elle ne s'était jamais vraiment rendue compte avant ce soir d'à quel point être proche physiquement de quelqu'un pouvait vous permettre de mieux le connaître. Pour elle, le sexe n'avait jamais été une chose vraiment essentielle auparavant mais sa relation avec James n'était pourtant basée que sur cela, du début à la fin. Elle avait eu des sentiments, certes, mais ils n'étaient apparus que parce qu'ils étaient devenus intimes. Et ce soir, elle se retrouvait dans une posture assez délicate, soumise à cette attraction qu'il y avait toujours entre eux, traversée par la tension qu'ils dégageaient l'un comme l'autre, affaiblie par la frustration qu'elle ressentait depuis des semaines à voir Drago aussi distant et surtout... Elle arrivait à lire dans ses yeux. Elle parvenait à voir l'effet qu'elle avait sur lui, ce désir qu'il avait lui aussi du mal à réprimer. Il la voulait et elle le savait. Il faut dire qu'elle ne comptait plus le nombre de fois qu'elle avait vu briller cette lueur de désir dans ses prunelles...

Cette constatation souleva une belle contradiction dans l'esprit de Daphné. Elle ne comprenait pas pourquoi elle parvenait à retourner ainsi James, à le rendre fou de désir sans même le vouloir alors qu'il ne pourrait pas en profiter mais que dans un même temps Drago ne semblait absolument pas avoir la moindre pensée de ce genre à son égard. Pourquoi fallait-il que tout soit toujours aussi compliquer dans sa vie ? Les autres ne semblaient pas se prendre autant la tête, ils se laissaient vivre, laissaient les choses leur arriver sans se poser de question. Mais elle, elle devait essuyer des tempêtes et affronter des choses qui n'étaient ni de son âge ni de son ressort alors que tout ce qu'elle voulait, tout ce qu'elle aurait du avoir elle ne l'obtenait pas : une vie normale.

La Serpentard avait l'impression d'avoir échangé de place avec Drago. Normalement, ça aurait du être elle qui insistait pour attendre, elle qui ne semblait pas plus préoccupée que cela par les réactions qu'elle pouvait engendrer chez l'autre. Mais au lieu de cela, elle se retrouvait à la place du frustré qui attend patiemment que son partenaire soit prêt à franchir le cap, si tant est qu'il le soit un jour. Il n'y avait pas ce petit quelque chose qui la liait inlassablement à James, Entre eux, c'était explosif et passionné. Et elle aurait tout donné pour que ce le soit aussi un peu avec Drago. Juste un peu. Bien que maintenant, cela semblait ne plus être prêt d'arriver vu qu'il l'avait quitté...

Daphné fut tirée de sa rêverie par la voix du Serpentard qui s'éleva pour répondre à la question qu'elle lui avait posé sur sa tenue. Il semblait que ce soit l'œuvre d'un Elfe de Maison. Pour la première fois de sa vie sans doute, la jeune fille se surpris à maudire ces créatures beaucoup trop zélée à son goût. Pourquoi ne pouvaient-ils pas attendre qu'on leur demande avant de faire quelque chose ? Ne pensaient-ils donc pas à elle, pauvre jeune fille, qui se retrouvait par leur faute nez à nez avec l'élève le plus sexy de cette fichue école à moitié nu et qui ne pouvait rien faire de répréhensible ?

James conclut en disant que ses vêtements devaient sans doute avoir refait leur apparition dans la Salle de bain et alors que Daphné allait lui demandé pourquoi il en était donc sorti au lieu d'attendre gentiment à l'intérieur mais hélas il ne lui en laissa pas l'occasion. Au lieu de ça, il passa devant elle, laissant leurs bras se frôler avec douceur. Daphné ferma les yeux et inspira profondément, sentant à peine une seconde l'odeur enivrante de sa peau alors qu'un frisson la parcourait, remontant le long de sa colonne vertébrale. Alors que la chair de poule prenait lentement possession de son corps, un souvenir beaucoup trop clair enveloppait son esprit.

Elle fermait les yeux, serrant aussi fort que possible et derrière ses paupières, la scène se rejouait presque à l'identique. Les bougies flottaient encore, éclairant la pièce de leur faible lueur vacillante, la table bancale se tenait toujours à gauche, dressée, recouverte des restes d'un diner emprunté dans les cuisines de l'école dans l'après-midi. Mais au dessus des deux bras musclés qui enserraient la taille de Daphné pour la guider doucement à s'allonger sur le matelas usé du lit de cette chambre de la Cabane Hurlante, ce n'était plus le visage de James qui reposait.

Elle sentait encore les mains fermes parcourir son corps, les doigts glacés découvrir les courbes, les creux, caresser la peau de plus en plus révélé à mesure qu'ils défaisaient des boutons, des fermetures, qu'ils écartaient des pans de tissus. Mais derrière ses paupières closes, ses yeux se plongeaient avec délice dans les pupilles métalliques et il semblait que ce soit ses mains à lui qui la faisaient ainsi frémir. Elle croyait sentir la caresse de ses lèvres fines qui pour une fois n'étaient pas pincées dans cette expression de mépris, elle croyait entendre sa respiration haletante à son oreille. Et elle fermait les yeux plus fort pour empêcher les cheveux blonds de prendre la teinte plus foncée de ceux de James.

Chercher à comprendre était inutile. Quelques minutes plus tôt, lorsqu'elle avait abandonné son verre de whisky pur feu pour fondre dans les bras de James et l'embrasser avec une passion qu'elle ne soupçonnait pas, il ne faisait aucun doute que c'était dans ses bras à lui qu'elle voulait être. Ni même plus tôt, tout au long du repas alors qu'il l'observait par dessus leurs assiettes sans se départir de ce sourire en coin. Combien de fois avait-elle rêvé d'un diner romantique en tête à tête avec Drago ? Combien de fois avait-elle rêvée qu'il la regarde comme la regardait James, laissant voir sans l'ombre d'un doute toute l'envie qu'il avait d'elle ? Mais il n'était pas là, seul James l'observait et il était si beau, l'esprit de Daphné commençait à s'embrumer à cause de l'alcool, ils étaient seuls et officiellement en couple. Pourquoi ne pas le faire ? Qui le saurait ? Et qu'est-ce que ça ferait, de toute façon ? Elle en aimait un autre, oui, mais cet autre ne serait jamais à elle alors autant oublier.

Mais dès l'instant où il avait posé ses mains sur elle, l'image s'était brouillée. Et de nouveau, elle était retournée auprès de cet autre. Les deux corps se rencontraient pour la première fois. Jamais les muscles roulant sous la peau blanche de James n'avaient été associés au souvenir de ses traits, jamais ses caresses n'avaient rappelés un souvenir de leurs étreintes. Tout ceci ne lui appartenait pas encore, elle pouvait imaginer n'importe qui à sa place, croire en ce qui la rendrait heureuse. Jamais James ne pénétrerait son esprit comme il pénétrait son corps. Comment le saurait-il, alors ?

Elle enfonçait ses ongles dans une peau trop pâle, se noyait dans un regard gris, se laissant emporter sans réfléchir jusqu'à ce que la voix de James résonne à ses oreilles, murmurant son prénom avec douceur. Daphné ouvrit les yeux d'un coup, comme sortant d'un mauvais rêve et les fixa sur James dont elle ne voyait que le haut de la tête et le dos puisque son visage était près de son oreille. Ce fut une surprise de constater que la langue caressant sa peau, avalant chaque centimètre carré de son corps, lui donnait toujours autant de frissons même quand elle n'imaginait plus qu'elle était à Drago.
Elle se détendit légèrement, gardant les yeux ouverts pour quelques secondes pour croiser le regard brun de James. Le plaisir se lisait au fond de ses yeux, sur ses traits même. Pour de vrai. C'était elle, c'était lui, et ce moment était réel. Daphné ferma brusquement les paupières, cherchant le visage de Drago, cherchant son désir sur son visage délicat mais chaque fois qu'elle y trouvait cette nuance, le blond devenait brun et il disparaissait dans les tréfonds de sa mémoire, ramenant James sur le devant de la scène, alors même qu'un spasme de plaisir secouait son corps.

La confusion la plus totale régna en elle et dans son esprit pendant de longues minutes où elle réalisait que les images d'elle et de Drago ne serait jamais qu'un fantasme, un rêve qui finalement n'apportait pas plus de satisfaction que la réalité. Cette dernière devenait même meilleure à mesure que le temps passait et que Daphné prenait confiance en elle, osant devenir un peu plus active alors qu'elle comprenait que rien ne l'empêchait de profiter d'un corps réel.

De nouveau, la confusion régnait dans l'esprit de Daphné, de nouveau les deux garçons se mélangeaient s'alternait dans le flot de ses divagations et de ses souvenirs et une chaleur inquiétante naissait dans son bas-ventre. Il était temps qu'elle se débarrasse de James avant que la situation ne dérape, ce qu'elle sentait venir à grands pas. Malheureusement, le Préfet en chef ne semblait pas décidé à partir car, dès qu'il eut ouvert la porte de la salle de bain, prenant soin de laisser à Daphné l'occasion d'entendre le mot de passe et lui précisant qu'il était valable pour tout le mois mais qu'elle devrait faire attention de ne pas se faire prendre, il s'engouffra dans la pièce, laissant la porte ouverte derrière lui. Il était peut-être temps pour la jeune fille d'abandonner et de retourner à son dortoir avant de faire quelque chose qu'elle regretterait.... Du moins c'est ce que lui soufflait son bon sens, à voix basse dans un coin de sa tête. Son corps décida pourtant de prendre lui-même la décision et suivit James dans la Salle de Bain encore humide et embuée depuis qu'il en était sorti.

Daphné jeta un regard aux alentours. Quelques gouttes d'eau tronaient encore au fond de l'immense bassin, les miroirs étaient recouvert d'une petite couche de buée dont l'une avait été nettoyée du revers de la main pour qu'on puisse s'y voir. Mais nul part elle ne voyait une trace des vêtements de James. La chaleur était pire ici, ou peut-être était-ce seulement elle ? Elle avança prudement et se planta à une distance respectable du jeune homme, le toisant avec attention.

« Alors, où sont tes vêtements ? »

La question de Daphné était parfaitement légitime, malheureusement James ne savait pas vraiment comment lui répondre car il n'en avait aucune idée. Cela lui avait semblé logique que l'elfe ayant pris ses vêtements, une fois qu'il les aurait nettoyé, les aurait remis en place. Mais il avait peut-être un peu trop surestimé le temps que cela prendrait... En tout cas, les vêtements ne se trouvaient pas là où il les avait laissé en entrant dans l'eau. Resserrant sa serviette autour de sa taille, le jeune homme tourna un peu dans la pièce, regardant partout s'il ne voyait pas ne serait-ce qu'un pantalon ou une cape abandonnés là pour son plus grand bonheur. Il n'y avait rien, rien que la présence de Daphné dans son dos qui ne bougeait pas et ne prononçait plus un mot. Dans le silence pesant régnant dans la pièce, il pouvait entendre la respiration de la jeune fille qui semblait quelque peu laborieuse. Lui-même avait de plus en plus de mal à se concentrer. Des images obsédantes prenaient possession de son esprit, des souvenirs qu'il pensait enfoui, ou du moins qu'il ne ressortait que dans certains contextes. Là, c'était très dangereux. Ne trouvant rien, il abandonna les recherches et retourna vers la Serpentard qui n'avait pas bougé de devant la porte d'entrée. Reprenant le ton assuré et légèrement taquin qu'on lui connaissait bien, il lui répondit :

- Je ne sais pas, il faut croire que l'elfe n'a pas terminé de faire sa lessive. Je vais être obligé de rester nu...

Le regard de Daphné lui donnait envie de rire. Il l'avait rarement vu aussi retenue, presque coincée et surtout très mal à l'aise, pas en sa présence en tout cas. Et encore moins quand elle venait avec lui dans cette salle de bain. Mais les choses avaient bien changés depuis leur dernière rencontre ici et la réaction de la brune n'était pas tellement étonnante. Le plus surprenant en fait c'est qu'elle semblait vraiment mener un combat intérieur, tout comme lui à vrai dire. Sauf que lui, il ne devait rien à personne donc pouvait se le permettre alors qu'elle... Enfin aux dernières nouvelles il l'avait quitté alors techniquement elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait mais il était assez bien placé pour savoir qu'elle n'était pas du genre à se laisser tenter, surtout qu'il savait mieux que quiconque ce qu'elle fabriquait depuis quelques temps dans sa tour, et cela n'avait pas changé malgré la rupture. Alors non, pour James, il était inimaginable que la petite Daphné se mette à hésiter.

Lui en revanche, il commençait à se sentir vraiment à l'étroit dans sa serviette de bain et il n'avait aucune raison de ne pas pousser sa chance. Ils étaient seuls et il mourrait d'envie de lui sauter dessus, la seule raison pour laquelle il ne le faisait pas, c'est qu'il craignait qu'elle ne réagisse mal. Il ne voulait pas froisser son amie, au contraire les projets qu'il avait pour elle étaient tous très plaisant... Les deux Serpentards se tenaient face à face, silencieux depuis plusieurs minutes. James se contenait très mal, partagé entre cette hilarité et ce désir compulsif de bondir sur la jeune fille. Elle ne cessait de se mordre la lèvre, signe de son malaise, mais restait trop inactive.

Il hésita une seconde supplémentaire avant de se décider. Personne ne risquait de les surprendre ici à une heure pareille et après tout, il y avait tellement de rumeurs qui courraient ces temps-ci sur une soit-disant liaison entre eux qu'il aurait été idiot de ne pas donner raison à toutes ces langues de vipères, surtout vu combien il en avait envie. Elle lui avait donné envie de jouer et il ne comptait pas se priver. Plantant son regard dans les prunelles vertes de Daphné et souffla de sa voix rauque :

- Tu voulais aller te baigner, non ? Je peux te tenir compagnie ?

C'était un véritable plaisir de voir le visage de la brune se décomposer lentement puis ses joues s'empourprer, ses yeux glisser sur son corps dénudé pour se poser sur le sol, masquant leur lueur de culpabilité, ses dents s'enfoncer dans ses lèvres... Tellement belle, tellement désirable. En avait-elle seulement conscience ? En tout cas, elle n'avait pas réagi violemment, ne l'avait pas repoussé et ça, c'était un très bon signe. Encouragé par cette réaction, ou plutôt absence de réaction, le jeune homme se pencha légèrement, approchant sa bouche de l'oreille de Daphné et souffla légèrement avant de lui murmurer un « s'il te plait » à l'oreille. Puis, il posa ses lèvres sur la peau juste sous son oreille et glissa des baisers jusqu'à sa clavicule, repoussant lentement les pans de sa cape pour découvrir la peau.

D'un oeil anxieux, Daphné observa les parages. Nul trace des vêtements du jeune homme, bien entendu. Au fond, elle s'en était tellement douté que ce n'était même plus drôle. Enfin, "drôle", plutôt pas surprenant car elle était loin de s'amuser dans le moment présent. Les souvenirs remontaient bien trop rapidement à sa mémoire, créant un trouble qu'elle n'appréciait guère au fond d'elle-même. C'était dérangeant de se dire qu'elle ressentait de plus en plus l'envie de faire de nouveaux souvenirs. Et à en croire la manière dont les yeux de James glissait sur son corps, il en avait tout autant envie qu'elle. Elle se contenta d'attendre alors que le Serpentard faisait un tour rapide des lieux à la recherche de son Graal. Il se tourna finalement vers la jeune fille qui attendait patiemment, de plus en plus mal à l'aise.

Lui en tout cas reprenait confiance en lui à chaque seconde, retrouvait le contrôle de la situation qui échappait à Daphné à chaque seconde passée seule dans cette pièce avec lui. Son trouble était gênant, c'était tout ce qu'elle était capable de penser depuis plusieurs minutes. L'atmosphère devenait pesante et la jeune fille tentait de fuir tant bien que mal le regard assuré du brun. Pour ce faire, elle eut l'idée stupide de baisser les yeux. Fuir. L'attitude digne d'une Serpentard, n'est-ce pas ? Pour une fois, elle n'avait aucun souci pour enfoncer une porte ouverte sur un cliché, la lâcheté n'avait jamais aussi bien définit sa personne. Fuir ce regard obsédant, rempli de désir pour le poser sur une autre partie de son corps qui elle aussi exprimait un brûlant désir pour elle. Ce n'était guère mieux que les yeux. Elle se mordit la lèvre et releva le regard vers James, sourire en coin planté aux lèvres.

Le visage de Daphné passa par toutes les couleurs, principalement le blanc et le rouge lorsque James reprit enfin la parole. Immanquablement, elle entrevit dans son esprit leurs deux corps enlacés dans le bassin d'eau chaude, comme ils l'avaient été à de nombreuses reprises par le passé. Même les sensations ressenties sur le moment étaient de nouveau présentes. Il ne fallait pas qu'elle craque. Hors de question qu'elle se laisse entraîner dans le jeu du Préfet, qu'elle risque de tout compromettre avec Drago, qu'elle... Elle soupira légèrement en se rendant compte de son erreur. C'était déjà compromis. Déjà trop tard. Alors à quoi bon empêcher James de se pencher sur elle pour lui murmurer à l'oreille, l'empêcher de poser ses lèvres sur sa peau brûlante malgré la fraîcheur ambiante ? A quoi bon lui interdire de retirer lentement sa cape et poser ses longs doigts sur la peau nue de ses épaules, lui interdire de les glisses le long de ses bras dans une caresse aérienne alors que ses lèvres cherchent celles de la jeune fille. A quoi bon lui refuser ce baiser ? Réprimer les frissons de plaisir qui lui traversait le corps au passage des mains du brun. Devait-elle lui demander d'arrêter ? De le retenir de faire glisser ses baisers sur son corps tout entier, de la plaquer contre la porte derrière elle et de glisser une main sur sa cuisse, remontant avec douceur sous sa nuisette ? Elle ne pouvait décemment pas lui demander d'arrêter de glisser ses doigts vers l'endroit précis où tout son corps l’espérait ?

Sa main, violemment, s'abattit sur le poignet de James. Elle sera, pas spécialement fort mais juste assez pour qu'il n'aille pas plus loin. Lentement, les yeux étonnés du jeune homme quittèrent la poitrine ronde de la jeune fille et se relevèrent pour se plonger dans ses yeux verts. Il ne s'était pas vraiment attendu à cela, à vrai dire elle semblait plutôt intéressé par ce qu'il avait à lui proposer. Pourtant son corps réagissait bien à ses assauts, il pouvait sentir sous ses doigts qu'elle ne voulait pas vraiment qu'il arrête. Mais sa main douce tenait fermement le poignet et l'empêchait de continuer plus avant son exploration. Elle ne devait pas aller plus loin. Certes, Drago n'avait plus son mot à dire dans cette histoire mais comment pourrait-elle se sentir après avoir agis de la sorte si tôt après leur rupture ?

La jeune fille sera un peu plus fort le poignet du Préfet-en-chef et se redressa, décollant légèrement son dos de la porte en bois. Elle ne brisa pas le contact visuel, conservant ce lien profond qui les liait toujours, quelque soit la situation, le contexte extérieur. Au fond des yeux de l'un comme de l'autre, le désir brûlait mais dans ceux de Daphné la pointe de culpabilité brillait trop fort pour être ignorée. Il fallait qu'elle mette fin à tout cela, qu'elle s'en aille avant qu'il ne soit trop tard. Pendant une bonne minute, ils restèrent simplement là à s'observer dans le blanc des yeux, ne changeant absolument rien à la positon de leurs corps. Puis elle se redressa et cella leurs lèvres dans un baiser intense auquel elle s'obligea à mettre fin bien plus vite qu'elle ne le désirait. Il était temps de se calmer, de disparaître.

« Je ne peux pas... »

Avant qu'il n'ait le temps de la retenir ou de tenter de lui faire changer d'avis, elle s'était éclipsée, ouvrant la porte à laquelle elle été adossée, s'engouffrant dans le couloir sombre et glacial. Au moins la température lui remettrait les idées en places...