Le 30 mars 1997

Il n'était encore pas encore le couvre-feu. Certes c'était bientôt, mais pour l'instant, ce n'était pas le cas. Elle marchait dans les couloirs. D'un pas calme et serein, comme elle aimait le faire lorsqu'elle était tranquille. Un peu plus speed quand la surpopulation de l'école était présente. Le couloir était long, très long. Il allait mener à sa salle commune. Et oui, car même si elle aimait vagabonder la nuit, il y avait certains soirs où elle préférait tout de même ne pas se faire prendre par Rusard, ou bien un préfet en chef, quoi que certains étaient assez à son goût! Tout ça pour dire, qu'elle comptait effectivement rentrer. Mais alors un bruit la fit s'arrêter. Comme une chute... Ses yeux bleus observèrent le lieu, et se posèrent sur un... tableau ? Oui, c'était bien un tableau ! Elle s'avança, plus rapidement que précédemment, voulant passer son chemin. Mais cela était sans compter sur notre très cher chevalier de Catogan, qui à son passage devant lui, lui jeta à la figure sur un ton cru :

Pimbèche !

Lux s'arrêta dans son élan. Avait-elle bien entendu ? Un tableau venait-il de l’insulter ? C'était la meilleure celle-là. Elle fit un quart de tour sur elle-même pour faire face à la toile qu'elle trouvait d'ailleurs de mauvais style. Et elle savait de quoi elle parlait, sa mère passant ses journées à peindre… Elle toisa le chevalier qui avait les jambes en l'air, les fesses au sol à côté de son cheval. Elle ne dit rien au premier abord, et observa le chevalier se relever tant bien que mal sous le poids de l'armure et tenter de remonter sur son pieux destrier... tombant ainsi une seconde fois, ce qui eut pour effet, de faire rire Lux. Son rire cristallin résonna dans le couloir, ce qui eut pour effet d'énerver encore plus notre petit personnage.

Espèce de petite ingrate ! Moi qui aie fait la guerre pour que vous puissiez garder la nation Anglaise ! Honte à vous !

Lux eut un léger sourire sarcastique aux lèvres, et regarda un peu plus la toile, trouvant la signature du peintre appliqué en bas à droite. Dupond... Un nom qui sonnait tout, sauf Anglais... Lux lui répondit amusée, haussant légèrement un sourcil:

« Il me semble pourtant que ce soit de France d'où vous veniez... »

Chose à ne pas dire. Le chevalier venait de se vexer encore plus, et se laissa de nouveau tomber sur les fesses, les bras croisés sur le ventre, la visière de son casque venant de se refermer. Lux le regarda un instant, puis ne le voyant plus réagir eut de nouveau un léger rire, et repris sa route vers sa salle commune. Toutefois elle était à présent en retard, et elle accéléra le mouvement. Cependant, le Chevalier de Catogan se mit à la poursuivre aux travers des tableaux, bousculant leurs propriétaires les uns après les autres...

Ingrate ! Mal élevée ! ... Nom d'une panouille !

« Mais taisez-vous espèce d'imbécile »

S'exclama Lux qui sortait rarement de ses gonds. Mais ce ne fut sans compter sur l'apparition d'une personne au détour d'un couloir. Alors que Lux avait continué d'avancer, regardant la tête sur le côté le chevalier qui semblait s'acharner, il y eu un Boom ! Le quelqu'un qui arrivait en tournant du couloir n'avait pas vu Lux, qui elle-même ne l'avait pas plus vu. D'un côté vu le bruit qu'avait fait le chevalier, la personne aurait pu se douter de quelque chose...

« Nom d'une bouse, stupide tableau ! »

S'exclama Lux énervée, alors qu'elle tournait la tête vers la personne qu'elle avait bousculé.

Cormac arpentait le couloir du premier étage, avec sérénité et calme ce qui était rare depuis un moment. Entre l'attaque du Détraqueur et son séjour à l'infirmerie, l'annonce on ne peut plus imprévue du couple que formait Terry -son nouvel ami qui n'avait pas pour autant renier car il est fort miséricordieux et très peu rancunier- et Olivia -son ex qu'il avait eu dans la tête de récupérer pour se prouver à lui même qu'il n'était pas ... peut importait- tout cela était perturbant !

Mais la nouvelle encore plus bouleversante bien qu'elle possède une issue plutôt épanouissante pour l'heure, c'était sa relation avec Harmonia. Oui car depuis l'incident du bain et une gros semaine de jeu du chat et de la souris pour savoir qui pourrait éviter l'autre le plus sciemment et le plus longtemps, ils avaient fini par avoir une discussion.

Après avoir parler sans doute des heures, Cormac lui avait proposé de sortir avec lui, de tenter l'expérience. Harmonia avait accepté mais elle avait posé des conditions : plus de flirt, pas de tromperies, et surtout beaucoup beaucoup de méfiance. Elle lui avait expliqué être troublé par ses sentiments mais ne pas vouloir non plus gâcher la merveilleuse amitié qu'ils entretenaient pour une histoire de fesses.

Cormac s'y était engagé et le lendemain il avait cessé tout contact avec d'autres filles, demandant pourtant souvent conseil à Siwan -qui lui était d'un grand secours car elle connaissait bien Harmo-, Gwen qui avait de plus en plus besoin de lui ainsi que Laura qui était casée avec Smith à Poufsouffle. Il avait expliqué à Ginny qu'ils ne se verraient plus et le tour avait été joué.

Depuis ce moment fatidique, il s'était passé plus d'un mois et même si les prémices de leur romance furent difficiles, à présent, Cormac se sentait comblé et mieux que jamais. Satisfait d'avoir démenti à lui tout seul les soupçons de son ami et fier de sa capacité à se montrer fidèle et bienveillant, il profitait de sa relation le plus normalement du monde.

Ce qui le chagrinait dans tout ça, c'était qu'il n'en avait pas parler à son meilleur ami, Styx ! Et même s'il voulait parler à Styx, que lui dirait-il ? Qu'il avait parler à sa meilleure amie qui lui avait suggérer en plaisantant qu'il était surement un homo refoulé, que depuis il avait essayer tour à tour de reconquérir son ex, se faire attaquer par un Détraqueur en faisant diversion pour sauver son nouvel ami qui était le copain actuel de son ex, apprendre la mort d'un garçon de Poufsouffle et enfin prendre un bain tous sauf amical avec sa meilleure amie qui avait bouleversé tous ses repères et finit par le caser comme n'importe quel garçon ?

Non décidément, le dernier discours qu'il avait tenu auprès de son pote pour expliquer pourquoi il se montrait aussi inoffensif ses derniers temps, c'était simplement qu'il n'arrivait plus à trouver un coup baisable et que Harmonia l'était, du coup ... Ca avait suffit à ce que son ami ne cherche pas davantage autour de sa relation avec la brunette. Comme d'ordinaire, le blond avait ri et lui avait proposé d'essayer un ustensile moldu. Comrac, intrigué, avait accepté et le voila déambulantdans les couloirs avec dans les oreilles, ce que Styx appelait des "écouteurs" qui diffusait directement dans sa tête, de la musique.

C'était ... magique, vraiment. Parfois, les moldus pouvaient être ingénieux, se dit-il alors qu'une chanson du groupe de la mère de Styx lui faisait balancer la tête et marcher en rythme avec la musique. C'était donc complètement absorbé par cet artéfact moldu qu'il marchait, tête en l'air et ainsi, percuta une jeune fille au détour d'un couloir.

Il la heurta de plein fouet et la chance voulut qu'il ne l'envoie pas à dix mètres à cause de sa carrure car il marchait d'un pas plutôt flasque.. Immédiatement, il retira les "écouteurs" que Styx lui avait enfoncé dans les oreilles et s'adressa à la jeune fille blonde qui semblait fulminée. Etait-ce de sa faute ou non, il n'aurait su le dire car lorsqu'il l'avait percuté, elle regardait en arrière d'un air farouche.

"Merde ! Ca va ? Je ne t'ai pas fais mal ?" s'enquit-il en détaillant la blonde d'un rapide coup d'oeil qui l'informa qu'elle était de Serpentard. "Je suis désolé, j'écoutais de la musique !" indiqua le blond en montrant son "baladeur mp3" à la jeune fille.

Il s'approcha d'un pas.

"Après qui es-tu aussi en colère, on dirait que tes yeux vont sortir de tes orbites ! Très jolis yeux par ailleurs ... Cormac McLaggen, enchanté, belle demoiselle !" se présenta-t-il en tendant une main d'un sourire charmeur.

"Alors, que fais-tu dans les couloirs toute seule à cette heure ? Depuis ce qui est arrivé à Gowan, ce n'est pas prudent, il pourrait t'arriver quelque chose !"

Cormac s'étonna lui même de la politesse et de la gentillesse spontanée dont il faisait preuve là où quelques semaines auparavant, il aurait simplement chercher avant tout à mettre une main aux fesses de cette délicieuse jeune fille. Il devenait vraiment une couille-molle, c'était affolant ! Mais au moins, il respectait son engagement !

La lumière percuta rudement ce qu’elle identifia comme un jeune homme. Son regard était trop concentré vers ce fichu tableau pour se rendre compte qui il était vraiment. En plus avec toutes ces bêtises, elle était à la limite du couvre-feu. Elle n’avait vraiment aucune envie de rencontrer Rusard et son horrible chatte. Ses yeux bleus fixant toujours l’arrière, la blond sembla alors satisfaite de ne plus entendre le chevalier lui hurler après. Enfin, son regard se posa sur la personne qu’elle avait percuté de plein fouet. Elle replaça ses cheveux et remit en place ses vêtements. Elle avait une sainte horreur de paraitre négligée, Merlin pouvait en être témoin. Elle observa un instant le drôle d’appareil que le jeune homme avait en main. A quoi donc pouvait servir ses fils ?

« Non, ça va, j’aurais dû faire d’avantage attention, mais j’ai été distraite.»

Elle observa la boite qu’il lui montrait, lui indiquant qu’il écoutait de la musique. Elle le regarda avec un air sceptique. Il se fichait d’elle, non ? Observant la chose, elle fit assez rapidement le lien avec les moldus. Son attention se porta d’avantage sur lui. Elle le connaissait seulement de vue. En tout et pour tout, elle savait simplement qu’il était à Gryffondor et sa réputation d’homme à femmes le suivait comme son ombre. Tout en s’approchant, il lui demanda ce qui pouvait autant l’énerver. Il glissa alors une remarque sur les yeux de la jeune femme, se présentant par la même occasion. Elle ne put retenir un sourire face à l’air charmeur qu’affichait le Gryffondor. Sa main fine se glissa dans celle du jeune homme.

« Je sais qui tu es. »

marquant une pause, elle reprit :

«Je suis Lux Silvestri. »

Souvent, son nom de famille faisait tilt chez les fans de Quidditch. Surtout ceux qui supportaient les Canons de Chudley, le père de la Lumière étant leur entraineur.

«Quant à ce qui m’énerve, c’est en train de nous observer dans ce tableau ci.»

Elle désigna du menton le chevalier de Catogan qui se tenait les bras croisés dans une toile juste derrière eux. Il lui demanda ce qu’elle faisait toute seule dans les couloirs à une heure si tardive. Il mentionna alors le nom de Gowan. La Lumière frissonna à cette pensée. L’idée qu’une personne ait pu mourir à Poudlard lui donnait l’impression que l’insécurité s’était glissée partout. Sa mère avait beau lui dire que son sang la protégeait de tous les risques, et ne parlons même pas de ces fiançailles grotesque, la Vipère était loin d’être rassurée. A vrai dire, elle était simplement partie faire un tour à la bibliothèque. Rien de très folichon allez-vous me dire, mais parfois, il fallait savoir étudier. Et puis si elle n’avait pas rencontré cet horrible personnage, elle serait déjà dans les cachots.

« Un Gryffondor s’inquièterait pour la santé d’une Serpentard ?»

Un sourire se glissa sur ses lèvres.

«Et puis, c’est parce que je compte sur les jeunes hommes comme toi pour me protéger…»

Elle détourna le regard vers la toile, le chevalier continuant de les fixer en silence. Elle reprit tout de même plus sérieusement.

«J’ai juste eu un contre temps avec ce phénomène, mais je ne prends pas le risque de me promener seule aussi tard en temps normal. Puis, j’ai toujours ma baguette sur moi. Et toi par contre… Que fais-tu seul à cette heure ? Peut-être que je devrais me méfier du lion qui rode ?»

Lux avait toujours été douée pour user des sortilèges et métamorphose. Elle savait se défendre. Mais après tout, elle pouvait tout de même s’interroger sur la présence du Gryffon dans les couloirs. Cependant, la Lumière se doutait qu’elle devait surtout se méfier de l’air charmeur du gryffondor et non pas du fait qu’il puisse lui sauter dessus. Au du moins, pas avec des intentions de la tuer… Il était d’ailleurs assez rare que la jeune femme parle de manière courtoise aux personnes appartenant à cette maison. Peut-être parce qu’elle n’avait pas tout de suite fait attention à son uniforme aux couleurs rouge et or. Couleurs qui auraient jurées avec son teint si pâle et ses cheveux blonds. La Lumière était très fière de son appartenance avec la maison des Serpentard. Elle avait toujours pris grand soin de son uniforme, même si elle le trafiquait légèrement pour paraitre d’avantage féminine. Elle s’avança de manière distraite vers une fenêtre. Ils étaient seulement au deuxième étage, mais la vue donnait sur le parc endormit. Elle s’assit alors sur le rebord en pierre attendant que le jeune homme ne lui réponde. Son regard observa les alentours. Pour l’instant, ils étaient tranquilles. Pas de Rusard ou de Miss Teigne en vue.

Cormac sourit aimablement à la jeune fille qui lui tendit sa main à son tour en se présentant comme Lux Silvestri. Le blond était à peu près sur de connaitre ce nom mais il n'arrivait pas à savoir d'où. Peut importait, d'ailleurs, ça lui reviendrait surement plus tard. Il serra la main avec entrain, assez flatté qu'elle connaisse son nom -bien qu'il y avait de grandes chances que les échos qu'elle ait eu de lui n'étaient pas forcément à son avantage.

Alors qu'elle lui parlait d'une voix qu'il jugea charmeuse, lui expliquant qu'elle ne risquait rien si de beaux spécimens comme lui étaient là pour la protéger, Cormac se sentit très mal. Au fond de lui, il savait qu'il jouait un jeu dangereux. Il avait promis à Harmonia de ne pas la tromper et le simple fait d'échanger quelques mots avec cette créature de rêve se trouvait à la limite de la trahison.

Heureusement pour lui, elle finit par lui expliquer que le tableau derrière eux était la cause de son égarement nocturne et que d'ordinaire, elle se servait très bien de sa baguette magique. Cormac voulut lui demander si elle savait se servir d'autres baguettes que la sienne mais elle lui demanda ce que lui même faisait là avant qu'il n'ait pu commettre cette bêtise qui l'aurait compromis à vie.

"Moi ? Je me ballade ! La Salle Commune est un vrai bouillon de culture humaine en ce moment avec le couvre-feu, et j'ai mes raisons de préférer me promener là où je risque moins ... disons, d'étriper un premier année ou deux." répondit-il avec un sourire qu'il voulait sobre.

Mais évidemment, ça n'avait rien à voir avec la véritable raison de son absence de la tour de Gryffondor. En fait, comme Harmonia passait la soirée chez les Poufsouffle avec Siwan, il préférait fuir des lieux de tentations regroupant ses exs ainsi que Ginny et bien d'autres tentations ... Du coup, il avait choisi de sortir, soutenu par Styx et son engin diabolique qui était également absent.

"Je suis pas sur qu'il fasse se méfier, je suis plutôt inoffensif !" ajouta-t-il avec une bonne couche de mauvaise foi !

Car si Lux avait réellement entendu parler de lui, elle ne serait pas dupe ! Il soupçonnait d'ailleurs sa question de faire référence à sa réputation de Don Juan qui le suivait comme son ombre. Et après tout, si elle se méfiait de lui, ce ne serait pas plus mal, ça lui éviterait de faire une connerie qu'il regretterait.

Malheureusement ça ne semblait pas être le cas car elle prit place sur le regard d'une fenêtre après s'être assuré que Rusard ou un préfet quelconque ne risquait pas de déboucher du couloir. Cormac lui, s'en fichait un peu. Il n'avait pas peur ni du vieux concierge cracmol ni des préfets qu'ils considéraient comme de petits généraux qui se prenaient pour les chefs de Poudlard alors qu'au final, ils n'étaient que des élèves avec un petit insigne brillant.

Bref, même s'il se posa longuement la question, Cormac finit par rejoindre la blonde dans son alcôve et prendre place à côté d'elle ! Il essaya de se mettre pas trop prêt d'elle et de rester assez neutre physiquement parlant, évitant sourire charmeur, clin d'oeil intempestif et mains baladeuses. Pour se concentrer sur autre chose que le chemisier ouvert à deux boutons de Lux, Cormac se focalisa sur le tableau.

"Ce chevalier est absolument con ! Je ne sais pourquoi personne n'y a encore pas mis le feu, sérieusement ! D'ailleurs, je me demandais, Silvestri, ton nom me dit quelque chose ... Tu ne sais pas où je pourrais l'avoir entendu ?"

Lux ne put s’empêcher de rire tandis qu’il lui disait qu’il s’était échappé de sa salle commune pour éviter d’avoir à égorger un ou deux premiers années. La première année à Serpentard n’avait été des plus évidentes pour la blonde. Ceux qui s’en souviennent auront sûrement l’image d’une petite blonde un peu rondelette. Se faire sa place n’avait pas été simple. Avec la pression de sa mère dans son dos pour paraître bien sous toutes les coutures, elle semblait plutôt mal partie… C’était sans compter sur le fait sa mère prit les rennes de son alimentation entre autre. Même si elle avait réussi à obtenir une jolie ligne, il n’était pas rare de la voir avec une plume en sucre à la main. D’ailleurs elle avait toujours l’impression d’être prise en flagrant délit lorsqu’on la surprenait en train d’en manger. Tout cela pour dire, que souvent, elle avait envie d’aider ces pauvres premiers années complètement paumés. Sauf lorsque ces derniers lui piquaient sa place dans son fauteuil favoris de la salle commune…

«Les pauvres... rappelle-toi ta première année la prochaine fois que tu as envie de les étriper.»

Il lui dit alors qu’il n’y avait pas besoin de se méfier de lui, qu’il était quelqu’un inoffensif. La blonde le regarda légèrement amusé, pas vraiment persuadée par les dires du jeune homme. Malheureusement pour lui, sa réputation de don juan le suivait. Elle était d’ailleurs étonnée car les rumeurs le disaient très rentre dedans. Peut-être n’était-elle pas à son goût ? Merlin aurait rougit de cette pensée. La Vipère se persuadait qu’elle était au goût de tous les hommes. Et plus elle le pensait, plus elle avait confiance en elle. Tous les hommes ou presque ! Avions-nous vraiment besoin de prononcer son nom ?

«Et bien ce n’est pas vraiment ce que disent les rumeurs sur ton compte. Mais pourras-tu peut-être me prouver le contraire ce soir.»

Elle lui lança un léger sourire. Après tout, il était, jusqu’à la, resté plus que courtois en sa présence. La Lumière s’assit alors sur le rebord d’une fenêtre prête à ouvrir la conversation. Avec Gryffondor, il fallait avouer que ce n’était pas courant venant de sa part. Et quelque part le trouvait bien calme. Trop calme. Peut-être devrait-elle le titiller un peu histoire de voir ? Juste comme ça, par curiosité, pour s’amuser… D’ailleurs le Gryffon vient la rejoindre assez rapidement sur le rebord de la fenêtre et commença à fixer le tableau. Bien, soit elle était hideuse, soit elle lui faisait peur. Elle ne voyait pas vraiment d’autres explications… La vipère se mit alors un peu de travers pour pouvoir le regarder. Elle aimait regarder les gens dans les yeux lorsqu’elle discutait. Tout en faisant ce mouvement, sa cuisse s’était légèrement rapprochée de celle du jeune homme, sa jambe avait doucement frôlée la sienne tandis que son pied s’était mêlé à l’un des siens. Aussi vite que cela arrivé, ces contacts avaient cessés. Il s’agissait simplement des répercussions de son mouvement pour se mettre légèrement de côtés. Ou peut-être pas. Il lui avait auparavant parlé du fait de bruler le tableau du chevalier, ce qui l’a fit sourire amusé. Elle répondit alors à sa question.

« Cela dépend de tes loisirs je dirais… Si tu es passionné d’art tu connais peut-être ma mère, mais vu son talent, ces tableaux sont à mettre dans la même catégorie que le chevalier… Si tu aimes le Quidditch, ce qui serait d’avantage logique vu ta carrure, tu dois le connaitre à cause ou grâce, je te laisse choisir, à mon père. Il est entraineur des Canon de Chudley.»

Ah ce sport… Elle le maudissait. A la maison, c’était toujours Quidditch par ci, Quidditch par là. Son frère et son père passaient leur temps libre à y jouer. D’ailleurs, ayant besoin d’un gardien, ils y avaient collé Lux. La jeune fille n’était pas si mauvaise que cela d’ailleurs, mais le jour où elle découvrit les joies du maquillage et du shopping, son balai resta enfermé au placard. D’ailleurs, cela faisait une éternité qu’elle n’était plus montée sur un balai. Elle ne le ferait sûrement plus jamais d’ailleurs ! Elle avait à présent une sainte horreur de cela. Elle devait juste reconnaitre que grâce à ce sport, elle avait développé quelques réflexes lorsqu’elle renversait des affaires…

Ils étaient alors assis tous les deux dans une alcove dans un mur. Il faisait à présent bien nuit lorsque l’on jetait un œil à la fenêtre. Le parc avait sombré dans la pénombre et il était difficile d’y distinguer quoi que ce soir. Le couvre-feu venait d’être passé et Lux n’avait pas franchement envie de se faire surprendre par un préfet ou pire par Rusard. Si encore il s’agissait d’Azraël, ce ne serait pas bien grave, mais rien n’était moins sûr. Les torches des couloirs s’intensifièrent pour contraster avec la pénombre. Pour sûr, ici, c’était bien mieux éclairé que les cachots.

Loin de se douter du débat intérieur qu’entretenait Cormac avec lui-même, Lux avait entamé la discussion de manière presque insouciante. La réputation qui le précédait semblait plutôt faussée ou alors, il n’aimait les blondes du genre de Lux. En effet, selon les rumeurs, il était du genre rentre dedans et à l’heure actuelle, il semblait plutôt être une jeune vierge effarouchée. Surtout lorsqu’il se décala rapidement lorsque la cuisse de la Serpentard rentra en contact avec la sienne. Il était peut être gay ? Allez savoir.

Le sujet tourna alors sur le nom de famille de Lux et cette dernière révéla l’identité de son père à son camarade d’une soirée.

« Oh ! Félicitations alors ! J’imagine que tu dois être heureux. Et ne t’en fais pas, ce n’est pas ce sujet qui risque de me vexer. »

Elle savait que son père faisait régulièrement passer des testes à des petits jeunes comme il disait. Lux n’avait jamais pensé qu’il pouvait être aussi de Poudlard. L’idée ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Il fallait avouer qu’elle ne s’intéressait pas assez au sujet pour savoir qui allait postuler dans l’équipe que son père entrainait. Elle savait qu’il n’était pas mauvais, que l’équipe était bien classée mais ni plus, ni moins. Il faisait souvent des diners barbans ramenant les joueurs à la maison. Ils étaient tous aussi idiots les uns que les autres. Les pires étant ceux qui se la racontaient. Elle se souvenait encore d’un qui avait voulu la draguer m’étant à l’honneur le fait qu’il était aussi joueur dans l’équipe d’Angleterre. Lux l’avait regardé de travers avant de se détourner de lui et elle avait filé dans sa chambre histoire d’y être tranquille. La plupart du temps, elle associait joueur de quidditch à débile.

Cependant, le Gryffondor sembla se douter qu’elle n’était pas vraiment fan de Quidditch. Après tout, elle n’appartenait pas à l’équipe de Serpentard et n’allait jamais voir les matchs. Cela lui permettait d’ailleurs d’avoir de grand moment de calme, ce qui n’était pas rien lorsque l’on vivait en communauté toute l’année. Il lui demanda alors ce qu’elle aimait dans la vie. La question l’a surpris assez. En fait, on lui demandait rarement ce qu’elle aimait. Elle se passa une main dans les cheveux comme pour réfléchir un instant à cette question.

« Ben tu sais, quand ta vie de famille ne tourne qu’autour de ça, cela devient vite lassant et énervant. Surtout quand on t’oblige à jouer parce qu’il manque un gardien… »

Elle marqua une petite pause dans ses propos pour le fixer un instant. Il s’était à présent un peu tourner vers elle et semblait ne plus fuir son regard. Il était bien étrange le courageux Gryffondor. Son regard se perdit un instant sur ses épaules et elle ne put s’empêcher de constater que le Quidditch avait du bon côté musculature… Il fallait avoir une certaine poigne pour rester accrocher solidement à son balai à pleine vitesse.

« Sinon quitte à passer pour la superficielle que je suis j’aime la mode, faire la fête…»

La blonde marqua une pause et lança un sourire amusé au jeune homme.

« Et surtout j’aime m’amuser. Carpe diem ! »

La Lumière avait toujours voulu vivre sa vie comme elle l’entendait. Le problème ? Sa famille et ses traditions. D’autant plus qu’elle venait d’apprendre qu’elle était à présent fiancée à Nott, qu’elle le veuille ou non. Lux joua un instant avec les plis de sa jupe tout en fixant ses doigts fins.

« Mais dis-moi, tu n’as pas que le Quidditch dans la vie non ? J’imagine que tu as d’autres passe-temps plus palpitant.»

La Lumière se releva et se fit quelques pas dans le couloir un peu sombre. Elle ne supportait de rester en place plus de dix minutes. Le lieu était plus que silencieux, seul leurs voix résonnaient. Elle se tourna pour lui faire face et se planta devant lui tandis qu’il était toujours assis.

« On reste planté là bien sagement ou tu me prouves que les Gryffondor sont capables de s’amuser ? Ou peut-être que votre courage n’est qu’une simple légende ?»

Cormac qui avait tenté de rester en retrait depuis sa rencontre avec la jeune fille, se sentait de plus en plus attirer par elle. Il y avait une sorte de charme vaporeux et évanescent dans son visage qui entêtait le blond bien qu'il essaye de se montrer distant. Lorsqu'elle lui raconta qu'elle s'en fichait pas mal du Quidditch et que ce qu'elle aimait, c'était profiter de la vie, il eut un pincement au coeur.

Cette jeune fille avait quelque chose de fascinant et même si la voix douce d'Harmonia et la chaleur tendre de ses baisers lui revenaient sans cesse en tête comme un avertissement, le visage froid de la belle blonde qui jouait de sa longue chevelure et ses paroles articulées d'une voix aguicheuse ne pouvaient le laisser insensible.

Il l'écouta un moment raconter ce qui lui plaisait dans la vie, en souriant tranquillement même s'il essayait d'éviter de croiser son regard. Mais lorsqu'elle le provoqua, le défiant de lui prouver le légendaire courage des Gryffondor, il prit la mouche et ne put résister à l'envie impétueuse de toucher la peau pâle de la jeune fille.

Il attrapa sa paume et la captura entre ses doigts, bondissant de la fenêtre où ils étaient assis en même temps qu'elle. Il lui lança un regard mystérieux et de sa voix rauque, lui demanda de fermer les yeux. Cela dut l'amuser puisqu'elle jouait le jeu. Cormac en fut ravi.

Le Gryffondor sortit de sa poche son premier balais qui gardait toujours en rétrécis sur lui. D'un informulé, il lui rendit sa taille normale. Il surveillait Lux et vérifiait qu'elle ne trichait pas avant d'ouvrir la fenêtre d'un geste souple. L'air frais ébouriffa ses cheveux et les mèches blondes soyeuses de la Serpentard.

Il l'entendit pouffer et sans un mot, il l'aida à grimper sur le bord de la fenêtre. Debout sur le muret de pierre recouvert de bois vernis, Cormac prit le bras de Lux pour qu'elle monte à ses côtés. Muet, seul le bruit du vent et sa respiration erratique brisait le silence entre eux. Au bout de quelques minutes, il rompit le silence de sa voix rauque :

"Tu as confiance en moi ?" demanda-t-il

La réponse était obsolète car il ferait ce qu'il avait décidé quoi qu'elle réponde. Il glissa son bras autour de ses hanches et l'enserra pour la plaquer contre son flan. Il la tint fermement en entrouvrant les battements. Il l'entraina devant lui dans l'encadrement et la poussa un peu. Enlaçant sa taille il lui murmura :

"Ouvre les yeux !"

Et lorsqu'il la vit retirer les mains de ses yeux, étant sur qu'elle voyait le vide devant eux, il s'élança de la tour avec son dos contre son torse. Éclatant de rire , il la prit entre ses bras, les genoux contre son ventre. Il attendit la dernière seconde de chute pour enjamber son balais. Les bras serrés autour d'elle, il remonta en chandelle dans la nuit. Le ciel étoilé leur appartenait !

"Alors Bébé, qu'est ce que t'en dis, du courage des Gryffondor ?" demanda-t-il, amusé.

Il plongea son regard dans le sien et, le coeur battant dans sa poitrine, menaçant d'exploser dans sa poitrine, il glissa ses bras derrière ses genoux et son dos, la serrant tout contre lui en dirigeant son balais avec ses cuisses. A cet instant précis, il avait une envie impétueuse, un besoin grandissant de l'embrasser ...