Le dîner au quel Mitsuki participait battait son plein dans la Grande Salle. Les élèves mangeaient, parlaient et riaient au son des fourchettes et des couteaux qui s’entrechoquaient dans les assiettes remplies de bonnes choses. Souriante et chaleureuse, la jeune japonaise dînait au milieu de ses amis, heureuse et insouciante à cette heure-ci. Elle oubliait tout dans des moments comme celui-ci. Seul contait l’instant présent et elle en profitait au maximum, laissant ses soucis derrière elle. Riant aux blagues de ses amis et tout en racontant elle-même quelques plaisanteries, elle finissait son repas dans la joie et la bonne humeur. Puis, au bout de quelques instants, après les dernières cuillères de dessert et les dernières gorgées de jus de citrouille avalées, Nishikido se leva du banc où elle avait prit place et monta en direction des dortoirs des Gryffondor. Entourée deux de ses amis qui s’étaient levés avec elle, elle marchait droit devant elle, écoutant avec attention ce qu’ils lui disaient et donnait son avis avec douceur et respect pour la personne à la quelle elle s’adressait. Son uniforme de sorcière était toujours sur ses épaules mais elle avait desserré le nœud de sa cravate et le premier bouton de sa chemise blanche était ouvert. Cet air décontracté lui allait plutôt bien, mais elle ne s’en souciait guère. Pour elle comptait seulement en cet instant la décontraction. Pour une fin de journée, elle en avait bien besoin. D’ailleurs, elle était un peu fatiguée et comptait, dès son arrivée dans son dortoir, enfilé son confortable pyjama et se glisser sous les douces couvertures de son lit pour partir quelques heures, enfin, au pays des rêves. Cependant, elle commençait à être un peu mélancolique, comme souvent avant d’aller se coucher. C’est à se moment là de la journée que sa famille, toute restée au Japon, lui manquait le plus.

Elle repensait aux visages de ses parents et de son frère ainé, tous remplis d’amour pour elle et prêts à la protéger au péril de leurs vies. Elle savait qu’il fallait qu’elle aussi les protège car ils étaient ce qu’elle avait de plus précieux. Elle fut tirée de ses pensées nostalgiques par la voix de son ami, qui se dirigeait vers son dortoir, celui des garçons. Il lui colla une grosse bise sur la joue, sentant sa tristesse, comme pour la consoler et lui adressa un signe de la main avant de disparaitre dans les escaliers qui menait à sa chambre. Mitsuki sourit à sa deuxième camarade et elles montèrent toutes les deux dans leur chambre. Se débarrassant de son uniforme scolaire, la jeune japonaise commençait à se mettre en pyjama quand elle aperçu, sur son oreiller, un drôle de papier. Elle s’approcha et vit que s’était une enveloppe, délicatement posée là. Surprise, elle la prit entre ses doigts et la regarda un long moment avant de se décider à l’ouvrir, poussée sans doute par la curiosité. À l’intérieur se trouvait une lettre, pliée pour entrer dans son enveloppe, écrite d’une main dont elle ne connaissait pas l’écriture, à son souvenir. Elle déplia donc celle-ci et ce qu’elle y lit la troubla fortement. D’une jolie encre bleue, quelqu’un avait écrit :

Légèrement choquée par les mots qu’elle venait de lire, il ne fallut pourtant pas plus d’une demie minute de réflexion à Mitsuki pour savoir ce qu’elle allait faire. Elle déposa la lettre sur son lit, enfila la première robe qui lui tomba sous la main et qui s’avéra être de couleur bleu nuit, enfila un gilet gris par-dessus, pour ne pas prendre froid et mis ses petit pieds dans ses petites ballerines. Puis elle quitta précipitamment le dortoir des filles de Gryffondor, attrapant la lettre au passage, et courut vers la sortie de la salle commune, sans se retourner sous les appels un peu inquiet de son amie. La lettre collée contre sa poitrine, elle ne cessa de courir qu’arrivée devant la porte de la salle des trophées et repris enfin son souffle. D’après la signature de la lettre, elle savait qui en était l’auteur mais elle était très surprise. Il faut dire qu’elle le trouvait plutôt bien, mais était persuadé qu’il était amoureux en secret de quelqu’un autre… Elle espérait en tout cas que tout ceci ne soit pas une blague, tout en regrettant durant quelque seconde d’être venue au rendez-vous. Et après tout, non. Elle ne regrettait pas. Car si l’auteur de la lettre avait réellement des sentiments pour elle, ça aurait été incorrect de le laisser attendre tout seul dans cette salle. Mais cependant elle n’avait pas de sentiment pour lui, à priori. Ou alors juste des sentiments amicaux… Enfin, elle verrait bien comment cela allait se passer… Elle ouvrit doucement la porte de la salle des Trophées en y entra en silence, refermant la porte derrière elle et regardant dans la vaste salle si l’auteur de la jolie petite lettre était déjà là… Sans y penser, poussée surement par une petite montée de stress, la main de Mitstuki se referma sur le petit pendentif doré et plus ou moin rond qu'elle portait autour du cou et se serra.