Austin vit avec son père et ses grands-parents dans une propriété non loin de Norwich. La relation qu’entretient Austin avec son père est, dirons nous, plutôt conflictuelle. Vous en saurez plus en lisant l’histoire, mais voici les grandes lignes.

Austin Nothus Brentwood, comme l’indique le deuxième prénom dont on l’a affublé, n’est pas le fils légitime de Henry Brentwood. Son père le sait bien et lui voue une haine qu’il ne prend même pas la peine de cacher.
Henry en a toujours voulu à sa première femme de l’avoir trompé avant leur mariage et il y a quelques années il a définitivement fait taire la jeune femme. Depuis, il essaie de se construire une nouvelle vie, mais il se rendant compte qu’il a tué la seule femme qu’il n’ai jamais vraiment aimé, il sombre peu à peu dans l’alcoolisme et passe le plus clair de son temps hors de chez lui prenant son travail comme prétexte.
Les deux hommes se détestent, et Austin ne rêve que d’une chose : venger sa mère.

Bien plus proches du jeune homme, ses grands parents. Ce sont les seuls en dehors de son père à savoir qu’il est le fils d’un autre. Pourtant, les deux sorciers le considèrent vraiment comme lors petit fils au même titre que les autres. Ils se sont toujours occupé de lui et essayés, tant bien que mal, de le protéger de l’aversion son père. Le jeune homme leur doit tout, ce sont eux qui l’ont élevé et inculqué les valeurs de leur famille sang-pur. Tout de même assez distants, ils n’ont jamais été habitués à montrer leur amour, ils ont tout du célèbre flegme britannique.

Sa mère étant allemande, il a également de la famille près de Düsseldorf. Cependant, depuis la mort de sa mère, son père l'a peu à peu éloigné d'eux et il ne les voit que très rarement.

En bref, Austin a toujours vécu dans l’opulence et côtoie en permanence la meilleure société magique, mais il lui manque quelques chose, la reconnaissance peut-être et une vie que l’argent ne pourra jamais lui rendre.

Sa vie aurait pu être un conte de fée. Sa mère était une sang-pure d’origine allemande, son père était l’aîné d’une riche famille anglaise, sang-pur lui aussi. Ils auraient du s’aimer, chérir leur enfant et vivre une vie de famille épanouie. Oui mais voilà, la réalité n’est pas toujours rose, et son histoire est loin, très loin d’être idyllique. (Pauvre chou et pis de tout façon ça emmerderait tout le monde un truc gentillet xD)

Henry Brentwood était promis à un brillant avenir. Stagiaire au consulat magique, il était intelligent et apprenait vite, sa voie était toute tracée. Il ne lui restait plus qu’à trouver chaussure à son pied. Et c’est à l’âge de 22 ans qu’on lui donna un petit coup de pouce. Son père était en affaire avec une famille allemande dont la fille n’était pas beaucoup plus jeune qu’Henry. La décision fut prise rapidement, et dans le but de resserrer les liens commerciaux les deux jeunes furent promis en mariage. Au début le jeune homme n’était as particulièrement emballé par l’idée, il n’avait d’ailleurs jamais vu sa future épouse et redoutait un peu ce mariage qu’on lui imposait.
Quelques mois avant la date fatidique, l’on présenta l’un à l’autre le jeune couple et ce fut le coup de foudre. Henry tomba immédiatement sous le charme de la belle Erika. Malheureusement, ce ne fut pas vraiment réciproque. En effet, la jeune sorcière entretenait une relation amoureuse, et voyait évidemment ce mariage comme une torture. Mais sa famille vivait sur ses réserves et ils avaient tous besoins de l’argent des Brentwood. Ils se dirent donc oui un jour d’été pluvieux et près de trois mois plus tard, on fit l’annonce d’un heureux évènement. Un petit hic vint cependant entacher le tableau. Henry n’avait encore jamais touché sa femme, ayant décider de lui laisser le temps de s’habituer à cette nouvelle vie qu’on lui imposait. Alors bon, dans ces conditions, il était difficilement imaginable qu’il fut le père, non ? Il tint sa langue cependant, soucieux de ne pas briser les relations des deux familles. Mais depuis l’annonce de cette grossesse henry ne fut plus jamais le même. De doux et attentionné, il était devenu glacial et offensent envers sa femme qu’il ne quittait désormais plus des yeux. Entre temps, Erika avait quitté son amant, prenant conscience de sa faute et jura une fidélité sans faille à son époux. Elle passerait le reste de sa vie à essayer de se racheter.
Par basse vengeance, Henry décida d’affubler ce fils dont il maudissait jusqu’à ‘existence, d’un deuxième prénom qu’il ne révéla qu’à sa famille la plus proche et sa femme, pour bien lui faire comprendre que jamais il ne considérerait cet enfant comme le sien. Austin Nothus…bâtard en latin, décidément il faisait preuve d’une grande finesse.
Le garçon grandît dans l’ombre de cet homme qu’il voyait chaque jour et appelait « papa » sans que celui-ci ne lui ait jamais manifesté une once d’affection. Même en publique, Henry ne faisait pas le moindre effort pour simuler une vie de famille normale et Austin commença, malgré son jeune âge, à comprendre qu’ils étaient « différents ».
Il passait le plus clair de son temps en compagnie de sa mère, qui lui apprenait tant bien que mal sa langue, et évitait désormais son père comme la peste. Celui-ci avait en effet pris la mauvaise habitude de lever la main sur lui pour un rien et ne retenait pas vraiment ses coups.

Alors âgé de 10 ans, une discussion plus houleuse qu’à l’ordinaire entre ses parents le força à sortir de sa chambre et à se rapprocher du salon où se tenaient les deux adultes. Les étaient aigues, ses parents semblaient hors de contrôle. Un mot revenait sans arrête, un mot dont Austin ne comprenait pas le sens, mais on lui en donna rapidement la signification. La voix de son père perça le silence qui s’était installé pendant quelques secondes. Le garçon se souviendrait de ces mots à jamais, ils venaient d’ébranler toutes ses certitudes. Ainsi, cet homme dont il partageait le quotidien n’était pas son vrai père. Il n’était rien aux yeux d’Henry et il commençait maintenant à comprendre pourquoi sa famille semblait si différente de celle des autres enfants qu’il côtoyait.
Un bruit de verre éclatant en mille morceaux résonna dans tout l’étage mettant un terme à la discussion. Austin eu tout juste le temps de se réfugier dans la pièce voisine avant que les deux sorciers ne sortent en trompe sur le palier. Guignant discrètement par l’entrebâillement de la porte, le jeune garçon vît sa mère, en pleure, se diriger vers les escaliers menant au hall. Son père, beau-père, - … comment devait-il l’appeler maintenant ? - la suivait de près et l’attrapa par le bras au sommet des marches. Les cris s’élevèrent alors à nouveau. Erika se débattait dans les bras de son mari et celui-ci dans la veine tentative de la faire taire la gifla. Un peu trop fort peut-être…

Depuis sa cachette, les yeux exorbités, Austin vit sa mère glisser avant de chuter dans l’escalier. Se ruant hors de sa cachette, il passa devant son père qui regardait la scène ahurit, ne semblant pas comprendre se qui venait de se produire. Jamais Austin n’avait dévalé cette cinquantaine de marche aussi vite. Arrivé sur la dernière, il glissa aussitôt sur le sol pour rejoindre sa mère qui gisait comme une loque, un mince filet de sang coulant du coin de ses lèvres. Il la secoua longtemps, le visage ravagé par les larmes avant que son père, ayant repris conscience de se qui l’entourait, ne vienne l’arracher au corps sans vie d’Erika.
Aujourd’hui encore, Austin ignore la version qu’avait donner son père de l’incident. Les deux n’en avait jamais parlé et le jeune garçon n’avait jamais abordé le sujet avec quiconque, gardant la vérité pour lui.

Ne supportant pas d’être seul avec « son » fils, Henry déménagea très vite chez ses parents. Là bas, dans leur immense maison, il n’était plus obligé d’avoir constamment Austin sous les yeux et parvenait à réfréner l’agressivité que faisait naitre en lui ce jeune garçon au yeux aussi bleus que ceux de sa mère. Désormais, il ne s’adressait plus à lui que pour le rabaisser et tenter de l’humilier.
Les années passant, le garçon s’habitua à la situation, les insultes d’Henry lui passait au-dessus de la tête. Cet homme le dégoutait et il se jura d’en finir avec lui un jour ou l’autre.

Ses grands-parents, mais surtout Poudlard, l’aidèrent à surmonter ce qu’il vivait quotidiennement et à surmonter le petit complexe d’infériorité qu’avait fait naitre chez lui le comportement d’Henry.
Aujourd’hui, il cache encore aux autres ses origines, mais ne désespère pas de retrouver un jour son vrai père. Même s’il ne sait absolument rien de lui. Au final, tout le monde le prend pour un sang-pur, mais qu’en est-il vraiment ? Il ne le sait pas lui-même. Du coup, il joue à fond son rôle de petit prétentieux. Une façon comme une autre d’accumuler de la confiance et de se revaloriser.

Pour le test, je vais prendre la scène d’enterrement de la mère d’Austin.


Le ciel était sombre, obscurcit par de lourds nuages d’orage qui s’avançaient lentement sur l’horizon. En cette fin de mois de Novembre, les arbres avaient été dépouillés de leur panache orangé et se dressaient piteusement vers le ciel, dans un entremêlement de branches biscornues ayant perdues toute grâce. Un vent froid soufflait doucement entre les tombes, dans un sifflement sinistre. Balayant de ça de là les quelques feuilles encore éparses qui jonchaient le sol.
Décidément, tout semblait triste aujourd’hui.
Les gens s’éloignaient lentement, la famille remerciant un peu plus loin les amis et proches qui avaient fait le déplacement. Austin, ceint dans un costume noir, était resté face à la tombe encore ouverte de sa mère. Il avait les yeux fixés sur le cercueil toujours posé sur son tréteau et ne faisait pas attention aux autres, seule la main de sa grand-mère dans la sienne lui rappelait ce qu’il vivait en ce moment.
Le jeune garçon pressa un peu plus fort les doigts liés aux siens, luttant contre une tristesse irrépressible qui montait lentement en lui. Le jeune orphelin aurait voulu pleurer, mais étrangement, les larmes ne venaient pas. Ses yeux restaient secs, son regard imperturbable alors qu’une foule de pensées prenait peu à peu possession de son esprit. Un mélange de sentiments serrait son cœur, et il n’avait pas encore pu déterminer lequel prenait pied sur l’autre entre tristesse, peur, haine, incompréhension et désemparement.

La mâchoire crispée, il posa les yeux sur une photo montrant une magnifique femme blonde aux yeux rieurs, déposée au pied du cercueil en ébène. Elle était morte, cet homme qu’il avait considéré comme son père depuis si longtemps l’avait tué. Il lui avait ôté la vie et personne ne pourrait lui rendre la mère qu’il avait tant aimé. Austin avait perdu à tout jamais son sourire bienveillant et chaleureux, ses petites tendresses aimantes, sa présence rassurante…
Tournant légèrement la tête, il regarda son père recevoir les condoléances de tous ces fumistes qui feignaient leur peine. C’était tellement blessant, tous ces hypocrites venus là pour bavarder et lâcher des ragots honteux sur sa famille décomposée. Et Henry…ah celui-là était le pire de tous. Il semblait ravagé, dévasté par ce qu’il venait de perdre, mais le jeune garçon n’était pas dupe. Comment pouvait-il avoir l’air si pitoyable alors que tout était de sa faute ?! Il avait frappé Erika et par conséquent poussée vers sa mort. Paraître aussi malheureux était presque offensent à la mémoire de sa mère.
Il se libéra de la poigne de sa grand-mère et jeta un dernier regard vers le monument funèbre et son épitaphe.

*Cit-gît Erika Brentwood
Fille, femme et mère aimée*

Attrapant une pierre, il se jeta subitement sur la pierre tombale et l’abattit sur le mot « femme ». A nouveau, il frappa, tentant vainement d’effacer le mot parjure. Austin ne savait plus à qui il en voulait, à sa mère ? A son soi-disant père ? A son vrai père ? Et il grattait, grattait réussissant uniquement à érafler la pierre, ne sentant pas les larmes qui inondaient maintenant son visage. Quelqu’un l’attrapa alors brusquement par le col et le tira violemment en arrière, le propulsant au sol.

-Que fais-tu petit crétin ?!

Tout le monde était parti, il ne restait plus que ses grands-parents et son père. Henry le surplombait de toute sa taille, les traits tirés par la colère. Le sorcier avait les poings serrés et tremblait de rage. Agrippant à nouveau l’enfant par le col, il le releva et approcha son visage du sien.

-Toi et ta mère ne m’avez causé que des problèmes. Que devrais-je faire de toi ? Peut-être devrais-tu rejoindre cette trainé ! Hein ! Qu’en dis-tu?!

Austin n’avait jamais été aussi effrayé, cet homme le secouait comme s’il n’était qu’une simple poupée de chiffon. Il ressentait sa haine et le dégoût qu’il lui inspirait. Il avait peur, oh oui, il le croyait capable de tout. Une main se posa alors sur l’épaule d’Henry et le visage de son grand-père entra dans son champ de vision.

-Henry calme-toi. Tu t’emportes comme un simple d’esprit, ressaisis-toi. Ce n’est qu’un enfant qui a perdu sa mère. C’est ton fils, agis comme tel.

Tenant toujours Austin, le jeune veuf regarda un instant son père qu’il avait toujours tenu en si haute estime. Cet homme aujourd’hui âgé et sage, respecté de tous. Alors devant le regard inflexible du vieillard, il lâcha l’enfant et s’éloigna doucement.
Aidé par son grand-père, le petit sorcier se releva et ne redressa la tête qu’en entendant les derniers mots que prononça Henry avant de transplaner.

-Il ne sera jamais mon fils…