Le jour de la rentrée était arrivé et tous les professeurs avaient du se rendre à Poudlard par diverses moyens. Ombrage était arrivée par Portoloin et on lui avait ouvert les grandes grilles de l’enceinte de l’école. Désormais, elle était officiellement professeur de Défense contre les Forces du Mal et même si fonctions primaires étaient d’enseigner à des élèves, elle ne comptait pas oublier sa tâche principale. Cornelius comptait sur elle et il ne fallait pas le décevoir ; elle devra surveiller les actions du directeur et rapporter sans cesse ce qui se passait entre ces murs. Mais il pouvait compter sur elle. En attendant, elle devait se comporter en un bon professeur qui s’inquiète du sort de ses élèves ainsi que de leur futur. Pour cela, elle leur avait fait acheté un livre de stratégie de défense purement théorique qui devrait ralentir la progression de leurs compétences. Il était hors de question qu’un quelconque étudiant ne fasse parti de l’armée ennemie que soupçonnait le ministre. Vêtue de rose ainsi que d’un nœud noir sur la tête, notre petit crapaud adoré avait eut un aperçu des visages des autres professeurs. De toute façon, on lui avait informé à l’avance les noms de ces enseignants ainsi que leurs compétences. Elle se méfiait d’eux parce qu’ils avaient travaillé dans l’école de Dumbledore depuis bien trop longtemps pour pouvoir leur faire confiance. Ils pouvaient très bien être sous son influence donc elle préféra ne pas trop se fier à eux.

Étant arrivée en fin de journée, elle avait disposé de quelques heures pour visiter un peu le château et prendre connaissance avec les différentes salles de classe, les différents couloirs qui étaient décorés par des affreux portraits ainsi que les mystérieux fantômes qui traversaient le solide comme si de rien était. Nick Quasi Sans Tête l’avait saluée en étirant sa tête sur le côté, ce qui avait valu une grimace dégoût de la part de Ombrage. Quelques fois, elle faisait des commentaires sur la décoration de la Grande Salle et discutait tranquillement avec Minerva McGonagall. Puis, lorsqu’elle avait entendu le vacarme des élèves qui approchaient du château, elle s’était rendue dans la Grande Salle en prenant une allure hautaine et droite. Son petit sac rose était tenu fermement par ses doigts boudinés pleins de bagues et elle avait rapidement pris place au bout de la table des professeurs, juste à côté de Severus Snape. Affichant toujours son grand sourire à tous, elle sembla plutôt heureuse d’être ici et de pouvoir prendre un certain influence sur cette école. Elle détestait les enfants mais elle appréciait de les voir tous assis sur ces tables avec leur candeur enfantine. Ces petits ignorants ignoraient qu’une sauveuse allait les tirer du mauvais côté obscur et pour le moment, il fallait que chacun continuent à croire la vérité et ne pas se laisser berner par des sottises. Tout allait bien. Le professeur McGonagall - Ombrage soupçonna un lien étroit entre elle et Dumbledore – posa soigneusement un tabouret devant les nouveaux élèves et tenait le fameux Choixpeau Magique entre les mains. Elle le posa dessus et cela rappela un petit souvenir à notre Dolores. Quand elle avait eu onze ans, ce même chapeau tout moisi l’avait envoyée à Serpentard sans hésiter. Avec un sentiment satisfait, elle posa ses dix doigts sur le bord de sa table et observa le Choixpeau débiter sa chanson ennuyeuse. Chaque année, il disait presque la même chose… Il fallait que les quatre maisons s’unissent pour former une paix. Notre rose bonbon était plutôt d’accord pour cette paix parce que une paix aurait été plus facile à gérer. Elle allait de toute façon imposer une parfaite discipline qui allait « dresser » ces enfants comme il le fallait. Toutefois, quelque chose dans la chanson effaça le sourire de la dame puisque dans ses paroles, il y avait des mises en garde comme quoi le danger rôdait aux alentours de l’école.

C’était sûrement l’intention du directeur de lui faire dire cela mais malheureusement, Dolores ne pouvait se permettre de l’interrompre dans un tel moment. Non, elle en parlerait après le festin. En attendant, tous durent supporter la répartition en contemplant les premières années se diriger vers leur table respective. Puis, le directeur prit la parole et se lança dans un discours qui en disait énormément sur son mode de pensée. Il parlait comme si que le danger était proche et qu'il toucherait ces innocents élèves. Ce n'était pas conforme à l'opinion publique mais on ne pouvait provoquer un débat maintenant. Après cela, il continua sur des choses futiles. Il devait plutôt s’ennuyer à devoir parler et répéter la même chose depuis plus de quarante ans. Il rappelait le règlement intérieur qui stipulait la liste des endroits interdits d’accès mais ce qui était le plus important pour la Sous secrétaire d’Etat fut l’évocation de son nom en tant que professeur de DCFM. Des applaudissements s’élevèrent dans la salle mais il n’y avait pas vraiment d’enthousiasme. C’était simplement de la politesse. Bien, très bien. Elle leur apprendrait un peu plus tard que son importante présence méritait de l’optimisme. Néanmoins, elle fut aussi déçue par cette brève évocation. Elle s’attendait à un discours un peu plus long à propos d’elle et elle ne pouvait pas laisser les choses comme cela. En tant que nouvelle enseignante, il fallait qu’elle se fasse connaître dès le premier soir. Alors qu’il entama le sujet du Quidditch, l’envoyée du Ministère se leva et s’éclaircit la gorge de manière à attirer l’attention.

« - Hum, hum. »

Le directeur prit au dépourvu se rassit et ce fut le signal pour Dolores de poursuivre le discours de début d’année à sa façon. Elle ignora les regards des autres professeurs et s’avança jusqu’au milieu de la scène, à l’endroit où on avait posé le tabouret pour la répartition. A présent, elle souriait d’excitation et de joie tout en observant les quatre tables des jeunes enfants. De par ses vêtements et son sac rose, elle attirait fortement l’attention et tous les murmures se turent aussitôt. Certains lui adressaient un sourire narquois comme pour la féliciter d’avoir enfreint les traditions de ce château. Et puis, qui aurait pu l’en empêcher ? En tournant sa tête par-dessus son épaule, elle adressa un petit salut au dirigeant de ce lieu.

« - Merci, cher directeur, pour ces aimables paroles de bienvenue. » minauda le professeur Ombrage d’une voix de petite fille, haut perchée et un peu voilée.

Elle souriait toujours et dévisageait les élèves qui étaient les plus proches d’elle. S’éclaircissant la voix une nouvelle fois d’un « Hum, hum » sonore, elle poursuivit avec détermination et un sourire plus grand qui découvrit ses dents :

« - Je dois dire que c’est un grand plaisir de revenir à Poudlard, et de voir tous ces joyeux visages levés vers moi ! J’ai hâte de vous connaître tous et je suis sûre que nous deviendrons vite de très bons amis ! »

Elle fit quelques pas en allez retour tout en continuant de regarder son public. Nul ne semblait joyeux mais peu importe, ils le seraient bientôt. Ils auraient enfin un professeur qui ne leur fera connaître aucun risque dans ses cours. Elle s’éclaircit la voix derechef en un « Hum, hum » et continua sur un ton de femme d’affaires, beaucoup moins voilée. On aurait dit qu’elle avait appris son discours par cœur :

« - Le ministère de la Magie a toujours accordé une importance primordiale à l’éducation des jeunes sorcières et des jeunes sorciers. Les quelques dons que vous avez pu recevoir à votre naissance ne se révéleraient pas d’une très grande utilité si une instruction attentive ne se chargeait pas de les cultiver et de les affiner. L’ancien savoir dont la communauté des sorciers est l’unique dépositaire doit être transmis aux nouvelles générations, si nous ne voulons pas qu’il se perde à jamais. Le trésor de la connaissance magique amassé par nos ancêtres doit être conservé, enrichi, bonifié, par ceux qui sont appelés à la noble mission de l’enseignement. »

En marquant une pause, elle se tourna vers ses nouveaux collègues et inclina légèrement la tête même si aucun ne se décida à lui rendre ce salut. Elle n’en fut pas vexée pour autant et cela lui était complètement égal.

« - Hum, hum. »

Elle poursuivit son discours :

« - Chaque directeur, chaque directrice de Poudlard a apporté quelque chose de nouveau en accomplissant la lourde tâche de gouverner cette école historique et c’est ainsi qu’il doit en être car l’absence du progrès signifie la stagnation puis le déclin. Mais le progrès pour le progrès ne doit pas être encouragé pour autant, car nos traditions éprouvées par le temps n’ont souvent nul besoin d’être modifiées. Un équilibre entre l’ancien et le nouveau, entre la pérennité et le changement ainsi qu’entre la tradition et l’innovation sera nécessaire pour assurer ce progrès avec modération et circonspection. De plus, il nous faudra faire preuve de pondération car certains changements seront pour le mieux alors que d’autres, à l’épreuve du temps, apparaîtront comme des erreurs de jugement. De même, certaines coutumes anciennes seront conservées à juste titre tandis que d’autres, usées et démodées, devront être abandonnées. Aussi, n’hésitons pas à entrer dans une ère nouvelle d’ouverture, d’efficacité, de responsabilité, avec la volonté de préserver ce qui doit être préservé, d’améliorer ce qui doit être amélioré, et de tailler dans le vif chaque fois que nous serons confrontés à des pratiques dont l’interdiction s’impose. »

Durant son discours, il y eut des murmures et des petits rires étouffés mais Ombrage n’avait pas semblé avoir remarqué l’agitation et avait continué sans se gêner. Il y eut des applaudissements de la part des professeurs et de certains élèves. Certains n’avaient certainement pas compris tout ce charabia mais tout était clair ; le ministère avait l’intention de fourrer son nez dans les affaires de l’école. Toujours avec un large sourire, elle se dirigea vers sa chaise à côté de Snape, et se rassit allègrement. Dumbledore reprit donc la chandelle en leur souhaitant un bon appétit.

Olivia soupira de satisfaction ; elle était enfin arrivée à Poudlard. Durant le trajet dans le train, elle avait cru qu’elle ne connaîtrait plus jamais une bonne ambiance joyeuse. Cette dispute qui s’était déroulée dans le compartiment où elle était avait été particulièrement ennuyeuse. Mais elle avait retrouvé son enthousiaste lorsqu’elle était montée sur une diligence qui roulait toute seule. Sur le chemin, elle avait aperçu Luna Lovegood une de ses très amies proches qu’elle considérait presque comme sa meilleure amie. Seulement, elle avait préféré emprunter une carriole toute seule à l’abri des regards. Olivia, quant à elle, était partie avec ses amies en jetant un bref coup d’œil à Harry Potter lorsqu’il monta dans la diligence de Luna. Quelques minutes plus tard, tous les élèves étaient arrivés jusqu’au Hall d’Entrée et ce fut donc dans un grand vacarme que les élèves prirent place auprès de leur table respective. Elle suivit Mandy Blockhurst, Terry Boot et Michael Corner et s’installa auprès d’eux. Tout le monde semblait excité et heureux à l’idée de pouvoir entamer le dîner de début d’année. Mandy racontait ses dernières anecdotes tandis que Michael l’écoutait avec ennui. Elle avait apparemment bu un filtre qui lui avait donné toutes sortes d’hallucinations bizarres et apparemment, elle soupçonnait les Weasley de lui avoir livrée cette chose. Durant quelques minutes, les discussions étaient à leur apogée et il était difficile d’entendre chaque parole prononcée par ses camarades puisqu’ils étaient noyés dans tout chantier. Olivia essayait tant bien que mal de conseiller son amie Mandy mais elle dut hausser la voix pour se faire entendre, brisant son habituel ton rêveur et doux. Puis, la porte d’entrée s’ouvrit et le tumulte s’arrêta aussitôt. Il était étrange de savoir qu’un simple petit évènement suffisait à éteindre les conversations de centaines d’élèves.

Chaque année, il y avait de nouveaux élèves qui devaient être répartis dans leur nouvelle maison. Le professeur McGonagall les fit entrer et tous les regards étaient rivés vers eux comme s’ils étaient des bêtes de cirque. Selon la Taylor, il était tout à fait normal que certains puissent prendre peur et trembler de frayeur puisqu’ils attiraient l’attention. Elle aussi n’avait pas été tellement à l’aise la première fois. Le professeur de métamorphose posa donc le Choixpeau sur un tabouret et se mit à chanter des paroles semblables que lors des années précédentes. Il définissait les qualités de chaque fondateur de Poudlard et racontait l’histoire de ce château. Plutôt intéressant surtout que Olivia était passionnée par Rowena Serdaigle. Depuis son entrée à Poudlard, elle aimait beaucoup parler d’elle et elle avait souvent fait des recherches dans des livres pour y trouver des références sur elle. Le choixpeau conclut ses dires par une mise en garde qui sortait totalement du contexte principal de la chanson. Evidemment, il avait certainement senti un certain danger depuis ce qu’il s’était passé, il y a plus de deux mois. Des chuchotements se firent légèrement entendre dans les différentes tables mais rien de bien fort pour perturber le final de la chanson. Il voulait que tout le monde reste uni contre le mal mais c’était une chose bien trop compliquée à faire. Il suffisait simplement d’assister à la dispute du Poudlard Express pour en être certain. Toutefois, on pouvait toujours espérer ou rêver de cette paix. Mais ce fut à la fin de la chanson que Olivia laissa de côté les appels de Terry Boot qui voulait lui montrer quelque chose. Rien n’était plus important pour elle que la répartition parce que son petit frère faisait parti des premières années. Elle voulait absolument savoir où il allait atterrir. Elle observait attentivement les passages de différents élèves et applaudissaient lorsque l’un d’eux se dirigeait vers les Serdaigle. Lorsque McGonagall appela alors Andrew Taylor, le cœur de notre héroïne se mit à battre à toute vitesse. Il y avait des chances qu’il aille à Gryffondor parce qu’il était du genre à prendre des risques… mais également sage pour rejoindre son aînée.

Mais elle se trompait ; il fut envoyé à Serpentard quelques secondes après que le Choixpeau ait été posé sur sa tête. Olivia en resta déconcertée mais après tout, les membres de sa famille sont soit passés par Serdaigle ou par Serpentard. Il y’ avait encore des proches qui tenaient à leur statut de sang pur et d’autres, comme son propre père, qui n’hésitait pas à se marier avec une sang mêlée. Elle sourit tristement tandis que son frangin rejoignait leurs cousins et cousines verts et argent. Le professeur Dumbledore se leva et le silence régna de nouveau. Il souhaita la bienvenue à tout le monde et se lança dans un discours, différent que jadis. Il appuya les propos du Choixpeau à propos du fait que tout le monde devait s’unir et rappela une partie du règlement. Olivia le connaissait par cœur et elle le respectait toujours… enfin, sauf pour des cas exceptionnels mais sa discrétion ne l’avait jamais trahie. Elle écouta alors les présentations des nouveaux professeurs ; une certaine Dolores Ombrage se chargerait de la défense contre les forces du mal et le professeur Gobe-Planche sortait de sa retraite pour reprendre sa matière. Le directeur divergea alors sur le thème du Quidditch et elle vit plusieurs têtes se levait un peu plus haut pour mieux écouter. Toutefois, le sujet préféré des élèves fut coupé par un éclaircissement de gorge. Olivia en fut un peu étonnée lorsqu’elle su que quelqu’un avait osé lui interrompre la parole. Ce n’était pas poli de sa part et elle souriait tout en s’éloignant de la table des professeurs. La brunette connaissait cette femme puisque son père travaillait parfois en sa compagnie. Elle avait des allures de gentille grand-mère et le rose qui l’entourait donnait l’impression qu’elle ne ferait de mal à personne. Pourtant, la jeune fille avait un mauvais pressentiment et elle s’était demandée pourquoi on avait envoyé un sous fifre de Fudge pour enseigner ici. C’était assez étrange mais pour le moment, elle ne se fit pour l’instant pas d’opinion parce que la nouvelle venue à l’air de crapaud ne paraissait pas sournoise et antipathique à vue d’œil. Le mieux était d’attendre et de voir. Pour l’instant, le blabla de Ombrage signifiait que l’école serait encore plus liée au Ministère qu’elle ne devrait l’être. La sorcière rose retourna à sa table en souriant et Dumbledore applaudit avant de la remercier. Olivia fit de même mais toujours en étant plongée dans ses pensées et en observant la harpie du ministère s’asseoir sur sa chaise. Puis on annonça l’heure de manger et toute une nourriture abondante apparut sur les cinq tables.