Le cours d'Arithmancie prit fin et Daphné estima que ce n'était pas trop top. Elle commençait vraiment à avoir mal à la tête et souvent le jeudi soir elle se demandait quelle mouche l'avait piquer pour qu'elle choisisse cette option. Bien qu'a vrai dire, il n'y en avait pas beaucoup plus qui pouvaient être intéressante. Ce n'était pas elle qui aurait prit Etudes des Moldus, c'est certain. Enfin...

Elle sortit de la petite salle et regarda autour d'elle le couloir qui se remplissait peu à peu de ses camarades de classe. Il y avait du monde dans les couloirs et donc il n'était pas possible d'avoir une conversation sérieuse. C'est pourquoi elle rejoignit Théo, un peu de silence et de calme lui ferait le plus grand bien après les incessants discours du professeur. La jeune fille était bien décidée à ne pas s’arrêter jusqu'à sa salle commune et descendit les étages à toute vitesse sans adresser une seule parole à son meilleur ami, ce qui était assez rare il fallait le reconnaître.
Malheureusement pour Daphné, son petit moment de tranquillité en compagnie de son meilleur ami fut rapidement écourté lorsque la douleur dans son crâne se rappela à elle. Elle regarda autour d'elle rapidement et aperçut son salut quelques pas devant.

"Oh, les toilettes ! Il faut que j'y ailles, on se retrouve plus tard."

Elle lui adressa un sourire faux et s'engouffra dans la pièce, appuyant son dos contre la porte et prenant sa tête entre ses mains. Il lui fallut quelques secondes pour prendre conscience qu'elle n'était pas seule. Elle releva la tête précipitamment et son visage passa de la douleur à la colère en une demi-seconde. S'il y avait bien une personne dans cette école qu'elle n'avait pas envie de voir ce soir, c'était Ambre MacKenzy. Et comme le monde entier se liguait contre elle, la blonde Gryffondor se tenait debout devant elle, l'air tout aussi ravi.

Depuis l'accident que lui avait raconté Pansy deux jours plus tôt, les deux Serpentard n'avaient plus jamais croisé la Gryffondor, même pas en compagnie de ses amis, ce qui aurait évité qu'elles ne se parlent. Et c'était tant mieux pour la blonde car la baguette de Daphné la démangeait chaque fois qu'elle pensait à elle. Si sa proposition de casser les jambes d'Ambre n'était pas sérieuse en soi, un sort ou deux, elle n'aurait pas été contre...

Sa haine pour la Gryffondor s'était considérablement agrandit depuis deux jours... Elle n'avait jamais vu Pansy Parkinson perdre son sang-froid depuis qu'elle l'a connaissait et pourtant cette petite Gryffondor avait réussi à la retourner et c'était Daphné qui avait du ramasser les morceaux. Et maintenant, Ambre agissait comme une pauvre idiote en ignorant Pansy de son mieux, ce qui faisait visiblement souffrir la concernée. Et là, Daphné ne pouvait plus rien faire. C'était l'occasion rêver de lui apprendre comment on se comportait avec Pansy Parkinson.
Respirant profondément, Daphné lança un regard noir à Ambre et lui lança :

"Alors, tu te caches encore, MacKenzy ? Mais ne t'en fait pas, Pansy n'est pas dans le coin. Tu pourra courageusement rentrer à ton dortoir. Dans une seconde, quand je t'aurais montrer ce qui arrive aux personnes qui blessent Pansy Parkinson."

Son ton était menaçant et elle ne perdit pas de temps pour sortir sa baguette, bien qu'elle ne la pointa pas tout de suite vers la Gryffondor.

"Je crois qu'au moins une chose peut être considérée comme acquise, les Gryffondor ne sont ni courageux, ni intelligent, murmura Daphné en regardant son interlocutrice avec des yeux ronds."

Elle en abaissa même sa baguette qu'elle avait pointé sur la blonde tellement elle était étonnée. Cette fille ne pouvait pas être aussi stupide que ça, pas vrai ? Une petite voix dans le crâne de la brune lui murmura qu'elle aussi agissait plus ou moins de la même manière qu'Ambre avec un certain Serpentard mais... La discussion n'était pas là et de toute façon, c'était différent. Drago n'était pas du genre à avoir des sentiments contrairement à Pansy, qui en avait et que cette idiote de Rouge et Or piétinait gentiment. Daphné se laissa tomber contre la porte et baissa les yeux. Une main vint se poser contre son front et l'autre, celle qui tenait la baguette censée menacer la Gryffondor, retomba mollement contre sa hanche. Le visage toujours penché vers le sol, elle reprit :

"Tu ne mérites même pas que je m'en prenne à toi, MacKenzy, tu es trop stupide !"

Comment cette idiote pouvait imaginer que rester loin de Pansy serait lui faire du bien ? Si la Serpentard s'était soudainement mise à embrasser une Gryffondor, il y avait bien une raison, elle devait s'en douter non ? Un rapide coup d'oeil à la concernée suffit à répondre que non, elle ne s'en doutait pas le moins du monde ou alors faire semblant d'être stupide lui était d'une facilité déconcertante. Enfin, venant d'une Gryffondor, cela n'avait rien d'étonnant.

Daphné aurait voulu faire quelque chose pour aider sa meilleure amie -et un bon sortilège de furoncle aurait été parfait, à ses yeux- mais ce que venait de dire Ambre prouvait que celle-ci n'avait rien compris. La Serpentard ne voulait pas voir souffrir sa meilleure amie et avec une fille comme ça, ce serait sans doute le cas. Elle n'en avait de toute évidence rien à faire de Pansy, sinon elle ne se serait pas cachée depuis deux jours...

"Bon, écoute, je vais aller me passer un peu d'eau sur le visage et je vais sortir d'ici. Je ne dirais pas à Pansy que je t'ai vu et que tu es aussi conne que tu en as l'air. Continue de l'éviter si ça te chante mais tu ne sais pas quelle belle erreur tu fais."

Après quoi Daphné se dirigea vers les lavabos sans adresser un regard de plus à la blonde. Elle ouvrit un robinet et se pencha au dessus de la vasque pour s'asperger le visage. L'eau était fraiche, ça lui faisait un bien fou mais elle se rendit vite compte que la porte d'entrée ne claquait pas, ce qui aurait signifié qu'Ambre était sortie. Daphné coupa l'eau et s'appuya contre le lavabo, observant la scène dans le miroir face à elle. Elle n'avait pas l'intention d'ajouter quoique ce soit, si MacKenzy voulait se montrer moins idiote, elle n'avait qu'à le faire, ce n'était pas la Serpentard qui allait lui tendre la perche.

Daphné regardait Ambre, visiblement agacée. Mais cela n'aidait pas la blonde à parler, au contraire, elle continuait de bafouiller et ne termina pas sa question même si la Serpentard devait avoir une assez bonne idée de ce qu'elle voulait savoir. Un dilemme se posait à présent pour la brune : elle haïssait Ambre depuis le jour où elle l'avait rencontrée et elle avait juré à Pansy de ne rien dire à propos de leur discussion de l'autre soir. Donc techniquement, elle ne pouvait pas répondre honnêtement à Ambre ce que la Serpentard ressentait pour elle sans trahir sa meilleure amie. Dans un même temps, elle connaissait bien Pansy, assez pour savoir que jamais cette dernière n'irait se déclarer, elle était bien trop fière pour cela. Si Daphné se taisait, elles continueraient sans doute de se courir après un bout de temps jusqu'à ce que l'une mette sa fierté de côté. Ce ne serait pas Pansy et du peu que pouvait en juger Daphné, ce ne serait pas Ambre non plus.

Daphné ne l'aimait pas, vraiment pas. Elle aurait préféré que Pansy choisisse n'importe qui d'autre, même Granger s'il le fallait. Mais cette Gryffondor, non. Mais ça n'était pas à elle de prendre cette décision et malgré tout, la seule chose que voulait Daphné était le bonheur de son amie. Même si ce devait être avec cette insupportable Gryffondor. Elle prit une profonde inspiration, cherchant encore un peu ses mots et plongea ses yeux verts dans ceux de son interlocutrice, la sondant, cherchant à savoir si elle était sincère ou pas.

"Je... Je ne suis pas dans sa tête, MacKenzy ! Tout ce que je sais, c'est qu'elle ne t'a pas embrassé pour rien, il faudrait être vraiment fou..."

Elle laissa une petite moue de dégout s'installer sur ses lèvres pour bien faire comprendre à la Gryffondor qu'elle n'avait pas l'intention de faire amie-amie même si elle lui rendait service, et reprit :

"Mais ce que je sais, c'est que si c'est le cas tu perds une chance énorme en agissant comme ça. Si toi tu l'aimes, va la voir. Oublie un peu ta fierté et va lui parler. Elle s'est ridiculiser devant toi et depuis tu l'évite, tu te doutes bien que quoi qu'elle en pense, elle ne viendra pas te voir."

Le regarde de Daphné était dur mais elle tentait de lui parler le plus poliment possible malgré ce que cela lui coûtait. Non, elle ne l'aimait pas mais Pansy l'aimait. Et elle n'avait pas à la juger pour ça, elles étaient bien au-dessus de tout cela. Malheureusement, sans trahir son amie, elle ne pouvait pas en dire plus. Elle espérait pour Pansy que cette idiote de MacKenzy serait un peu plus intelligente qu'elle qui refusait d'aller lui parler. Bon, Daphné n'avait pas vraiment de leçon à donner à Ambre étant donné qu'elle-même n'avait pas encore parler seule à seul à Drago depuis leur baiser mais justement, elle savait ce que les deux jeunes filles pouvaient ressentir et si elle pouvait l'éviter à sa meilleure amie, elle ferait son possible.

"Va la voir, MacKenzy, c'est tout ce que je peux faire pour toi."


Si après ça, on osait dire que les Serpentard ne sont pas de bons amis...

Daphné ne répondit pas au remerciement de la blonde, et de toute façon celle-ci ne lui en laissa pas le temps puisqu'elle quitta les toilettes presque aussitôt après avoir lâché ce mot assez étrange dans sa bouche. La Serpentard resta un instant les yeux levés vers la porte, le regard dans le vague. Elle pensait à ce qu'il adviendrait de son amitié avec Pansy si la brune apprenait qu'Ambre MacKenzy venait lui parler à cause d'elle. Mais les filles avaient passé un marché et Daphné savait parfaitement que Pansy ne remplirait pas sa part si MacKenzy continuait de l'éviter. Et si la blonde prenait les devants, Pansy ne pourrait que se sentir flattée et soulagée de voir que finalement... ses sentiments étaient réciproques.

Daphné se tourna à nouveau vers le lavabo et se repassa un peu d'eau sur le visage et soupira en observant son reflet. Bon, Pansy et Ambre allaient parler, maintenant c'était à elle de prendre son courage à deux mains et d'aller voir Drago. Elle hésita un instant à demander à Pansy d'aller le voir pour lui en toucher deux mots et savoir ce qu'il en pensait mais se reprit très vite. Ce n'était pas une manière très courageuse d'affronter les choses et si Daphné faisait souvent preuve de lâcheté lorsque cela lui apportait quelque chose, cette fois-ci agir ainsi ne lui serait d'aucune utilité. Au contraire, si Drago devait la repousser, autant mettre le moins de monde au courant.

Elle sortit finalement des toilettes et fut surprise de trouver Théo adossé contre le mur face à la porte. Elle lui avait pourtant dit de ne pas l'attendre... Daphné lui adressa un sourire triste et s'avança vers lui. Soit il ressentait lui aussi ce besoin de rester avec elle le plus souvent possible, soit il avait compris qu'elle n'allait pas bien et s’inquiétait pour elle. Quoi qu'il en soit, elle était bien heureuse de le voir, et plus encore qu'il l'ait attendu.
Elle replaça la sangle de son sac sur ses épaules et ils rejoignirent en silence leur salle commune.

- THE END -