La journée avait été intéressante bien qu'interminable. Rigel entamait à présent sa sixième année, les BUSEs étant passées, elle avait imaginé que ses études seraient à présent un peu allégés. Après tout, elle avait du choisir les matières à continuer, elle pouvait ainsi dire adieux à certains cours inutiles comme l'histoire de la magie, où elle avait pourtant obtenu un A par le simple fait d'aimer lire des livres d’histoire, ou encore l'astronomie, qui, bien qu’intéressant, ne lui serait plus utile à présent. Pourtant, si elle avait moins de matières, les cours eux se faisaient plus long et plus complexes. Son espoir un peu naïf d'avoir moins de travail que l'année précédente était tombé à l'eau dès le premier jour de cours.

Là, elle venait de passer une après midi en classe de botanique à se battre contre une tentacula qui devait trouver spirituel d'essayer de lui faire un gros câlin chaque fois qu'elle passait à proximité. Ce cours commençait à avoir une dimension sportive très prononcée. Elle avait donc du se rendre au souper couverte de terre et les cheveux entremêlés de brindilles, s'étant retrouvée dans le terreau après que cette maudite plante ne lui ait fait un énième croche-pied.

Elle se dépêcha donc de remonter à son dortoir après avoir expédié le repas aussi vite que possible, pressée de retrouver une allure plus digne de son rang. Une Black n'est pas censée de promener avec les cheveux aussi ébouriffé qu'un Harry Potter et de la terre plein les ongles. Elle entra dans sa chambre, envoya son sac glisser adroitement sur son lit et nota la présence d'une enveloppe sur son lit. Tiens donc, un hibou de sa mère peut être ? Rien de pressé, elle le lirait après. Elle revint à sa chambre une fois un peu plus présentable, sortit quelques livres de cours dans l’intention d'étudier, se fit joyeusement griffer par Samy, son chat, qui avait faim, lui donna à manger et se décida enfin à ouvrir la lettre.

Déjà, ce n'était pas l'écriture de sa mère, ni le type de parchemin habituellement utilisé, et enfin pas ses initiales non-plus ! Sans compter qu'elle signait toujours « Maman » dans tout les cas. La lecture de la lettre la plongea dans la plus profonde stupéfaction, elle se leva de son lit dans l'intention de la faire lire à Luna. Dommage, elle n'était pas encore remontée. Cette lettre était décidément la meilleure blague de la journée, voilà qu'elle avait un admirateur secret à présent. Elle relut la signature. S.S... le seul nom qui lui vins spontanément à l'esprit la fit éclater de rire. Non, ça ne pouvait pas être ça. Sans doute un élève qu'elle ne connaissait simplement pas. Dans touts les cas, elle glissa la lettre dans son sac et se mit en route. Qui que ça puisse être, elle voulait savoir qui c'est. Si c'était quelqu'un de sympathique, ce serait toujours ça de gagner, sinon, si c'était juste un boulet, ce serait l'occasion de se détendre en lui foutant un râteau mémorable.

Elle arriva enfin en vue du lieu de rendez-vous vous et s’arrêta net.

#Non... Non, non non non non non. Non ! Non. Non. Non !#

Pendant environs dix secondes, ce fut à peu prés la seule chose qu'elle parvint à se dire, avant de se reprendre. La présence du professeur Snape en ces lieux ne pouvait être que le fruit du hasard, le réel auteur de la lettre allait arriver, impossible autrement.

-Bonsoir Professeur. Dit elle poliment, bien que scrutant le couloir dans l'espoir de voir quelqu'un d'autre arriver.

En saluant son professeur, la jeune fille aurait infiniment préféré que celui ci l'ignore ou réponde d'un air parfaitement indifférant avant de passer son chemin, laissant place à une éventuelle autre personne d'un age et d'une situation plus adéquate pour être l'auteur d'une pareille lettre. Que nenni. Rigel du résister pour ne pas trop montrer son effarement quand Snape lui confirma qu'il était bien la personne qu'elle cherchait.

Son esprit repartit évidement aussitôt dans une série de « non » paniqués avant qu'elle ne parvienne à se raisonner. Le professeur Snape avait l'air de tout sauf d'un amoureux transi qui viens de faire une déclaration à une de ses élèves par lettre. Il était évident qu'ils étaient tout deux victimes d'un coup monté. Si cet homme avait été amoureux un jour ou pas, ce ne serait sans doute pas avec cet air de plus profonde exaspération. Elle parvint donc à se calmer un peu, non, il n'y avait pas un prof de l'age de son père qui lui courrait après, fausse alerte. D'autant plus que visiblement, lui aussi avait reçu une lettre, soit-disant venant d'elle.

-Effectivement. Confirma-elle en sortant sa propre lettre.

Citation :

Chère Rigel,

J'ai longuement hésité avant de déposer ce mot ici, sur ton oreiller, au creux de ton intimité, mais voilà, aujourd'hui c'est fait. La réalité est que depuis longtemps je t'admire de loin. J'espère que cette intrusion ne te donnera pas une mauvaise image de moi. Mais je n'en pouvais plus de me tenir loin de toi, n'osant pas t'aborder alors que tu semblais toujours si inaccessible.

Je pourrais longtemps parler de tout ce que j'aime chez toi, ton air indifférent, qui te donne cette supériorité gracieuse, ton ambition, ton intelligence, la beauté de tes gestes, la pureté de tes mots. Ou bien encore tous tes talents naturels. J'aime tout de toi.

Je voudrais qu'une rencontre signe le pacte de notre amour ! Je vous attendrai devant le tableau menant aux cuisines.

S.S.

Elle lut en silence celle que lui avait reçu et qu'il lui tendait. La situation tournait réellement au gag. Premièrement, jamais il n'aurait été de son genre de faire une déclaration par lettre, et encore moins en terme si... mièvres ! Des déclarations, elle en avait déjà fait une ou deux et c'était plutôt de l'ordre « tu me plais bien, et si on essayait de traîner un peu plus ensemble ? ». Le sentimentalisme n'était pas son fort et il fallait bien l'avouer, elle restait pas mal superficielle dans le choix de ses prétendants, préférant traîner avec des jolis garçons qu'autre chose, à ce niveau la, l'auteur de la blague avait très mal choisit sa cible. Snape était tout sauf son type, et pas seulement d'un point de vue de l'age ! Bref, que cette histoire était bancale ! Le prof de potion lui demanda alors ce qu'elle en pensait.

-Alors la personne qui s'est amusée à ça n'a non seulement aucune imagination mais en plus aucune vraisemblance. Elle ne s'est même pas donné la peine d'écrire de manière à ce que ça puisse éventuellement venir de nous, ni même à faire deux lettres bien différentes. Je me demande bien ce qu'elle cherche précisément.

Si elle-même n'avait pas également reçu une lettre, elle aurait été tentée de penser que la lettre adressée à Snape provenait de son propre père, après tout, ils avaient les mêmes initiales et les lettres reçues après sa mort semblaient être sa spécialité. Elle pensa un instant à la lettre qu'il lui avait adressé, des années avant, qu'elle gardait toujours sur elle. Après tout, Regulus avait du bien connaître Snape à Poudlard, mais même cette hypothèse ne tenait pas. Avant de continuer à élaborer des théories encore plus invraisemblable, elle préféra demander son avis au deuxième concerné.

-Et vous, Professeur, qu'en pensez-vous ?

Cette histoire était une vraie énigme et pour Rigel, en digne Serdaigle, adorait résoudre ce genre de situation. Elle était perplexe mais au fond ça l'amusait beaucoup. Ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit une fausse lettre d'amour d'un de ses profs alors que lui reçoit la même venant d'elle pour se donner rendez-vous. Le point de rendez-vous avait sans doute son importance d'ailleurs. Pourquoi ici ? Pourquoi eux deux ? Il fallait se mettre à la place de l'instigateur de cette histoire, deux choses, pourquoi et comment avait-il procéder ?

-Je suis bien d'accord. Ça n'a déjà pas beaucoup de sens à première vue mais si ça s’arrêtait la, ça en aurait encore moins. Approuva-elle.

Il était hors de question de laisser les choses faire sans même chercher à comprendre. Tout d'abord, pourquoi eux ? La dernière fois qu'ils s'étaient vu, en dehors de Poudlard évidement, c'était à la réunion chez les Malefoy ou elle et Drago avaient reçu la marque. Souvenir assez peu glorieux dans l'ensemble d'ailleurs. Elle sentit son bras se crisper par réflexe. Donc, deux mangemorts, un déclaré mais officiellement repentit qui pourtant continuait en apparence de travailler pour Voldemort, et une novice à peine arrivée, discrète à Poudlard, que personne n'était censé soupçonner de trop près. La seule chose qui semblait les lier était cette marque sur leurs avants-bras respectifs. Est-est-ce la un moyen de les tester ? Les démasquer en tant que mangemorts ou alors essayer de tester la loyauté de Rigel ? Elle décida de rester sur ses gardes, que Snape soit en fait à l'origine de tout ça pour l'amener à se trahir était une hypothèse à ne pas exclure. Un instant flotta dans son esprit la notion d'horcruxe, la lettre de son père, des passages des livres qu'elle avait étudiés à ce sujet.

Elle reporta son attention à la situation actuelle quand Snape lui demanda si elle avait reçu une mission depuis son initiation. Elle secoua lentement la tête et baissa un peu la voix.

-Non, je suis pour ainsi dire à l’essai. À part faire attention à ce qui se passe à l'école et être à l’affût de toute information, je n'ai encore rien de bien définit... Mais est-il bien prudent de discuter de ça dans un couloir ?

Elle remarqua le léger coup d’œil de Snape et suivit son regard vers la voûte. Elle ne vit rien mais devina qu'il avait du s'y passer quelque chose. Pour elle-même elle ajouta :

-Quoi qu'il en soit si j'étais à l'origine d'un coup du genre, je ne résisterai pas à l'envie d'en voir le résultat. On a été envoyés ici précisément et ce n'est pas sans raison. Je propose d'aller continuer ce débat plus loin.

Elle entendait par la s’éloigner de toute oreille indiscrète. Le fait que Snape évoque le fait qu'elle avait été marquer ne la mettait pas à l'aise. Il ne manquait plus que l'école apprenne qu'elle faisait partit des mangemorts.

L'idée que d'autres personnes aient également eu ce type de coup semblait assez probable. Mais le fin mot de l'histoire n'arriverait sans doute pas uniquement en en débattant dans leurs coin et sûrement pas à l'endroit ou ils avaient été conviés. Le professeur semblait d'accord avec sa proposition d'aller parler plus loin, d'autant qu'il avait abordé un sujet délicat et Rigel n'avait pas vraiment envie que d'autre en sachent quelque chose. Si elle pouvait éviter d'être fichée trop vite comme mangemort, ça l'arrangeait.

Snape lui dit de le suivre et elle ne put retenir une exclamation de protestation quand il l'attrapa par le col. Elle allait le suivre que diable, elle savait marcher ! Et par Merlin, elle était une Black, pas n'importe qui. Se faire traîner ainsi comme un sale gosse pris en faute était indigne d'elle. Brusquement, elle était à nouveau une enfant prise sur le fait après une bêtise. Contrainte, elle ne pouvait que suivre, bien consciente que voyager ainsi était encore le plus logique. Jamais dans ce château on ne vit d’élève suivre Snape de son plein grès après l'heure du couvre feu. En général, l’élève était plutôt du genre à se débattre. Aussi elle ne mit que quelques instants avant de jouer le jeu également.

Exercice périlleux d'ailleurs, les escaliers furent un obstacle assez épique et elle manqua à plus d'une reprise de tomber. Histoire de compléter le ridicule de sa situation. C'était tout de même surréaliste, de son point de vue. Elle qui se faisait toujours discrète, il n'était pas dans son genre d'être surprise à aller à l'encontre du règlement et encore moins de se faire attraper en le faisant.

Le voyage s'acheva dans les cuisines de Poudlard. Un lieu qu'elle ne connaissait absolument pas mais qui n'était pas difficile à identifier. La concentration en elfe de maison était stupéfiante, elle savait qu'il y en avait mais jamais elle n'aurait soupçonné qu'il y en avait tant. Quand Snape la relâcha, ce fut une fois qu'elle fut installée sur une chaise, jouant au mieux son rôle d’élève terrifiée. Cela dit, face au professeur Snape avec son air furibond des grands jours, feindre la peur n'était pas difficile, loin de la.

Le plus drôle, ce fut l'arrivée de Dobby pour compléter le tableau. Cet elfe, elle le connaissait. Enfant elle allait régulièrement chez les Malefoys et l'elfe avait été le leurs. Plus que jamais, elle retrouva la situation où elle venait d'être prise en faute par Lucius, devant un Dobby qui observait la scène avec ce même air tout penaud.

- Il y a comme une sensation de déjà vu, hein Dobby ? Dit elle, prenant la voix amusée et nerveuse qu'elle utilisait quand elle voulait dédramatiser tout en étant terrifiée.

Le pauvre elfe se trouva d'ailleurs congédié sans plus de délicatesse, Rigel était à présent face au professeur. Elle quitta son air de coupable effrayée, ça ne lui était plus utile à présent. Elle l'écouta avec attention, il était simplement question pour elle de rester attentive à la suite des événements. L'idée que tout ceci ne vise pas seulement eux la rassurait, si ça se trouve, tout ça n'était qu'une vaste blague. Il faut dire que la dernière lettre étrange qu'elle avait reçu avait pour ainsi dire changer sa vie, une seule grande mission pour le moment, ça suffisait amplement.

- Très bien, je ferais attention à tout ce qui se passe.

Ce n'était pas comme si c'était devenue une seconde nature pour elle d'être une spectatrice attentive à tout événement après tout... Cependant, elle restait un peu nerveuse, le fait qu'il ait évoqué son entrée chez les mangemort laissait entendre qu'il envisageait que ça puisse avoir un lien. Elle tritura le bout de sa manche gauche, ne rien savoir de plus de ce coté là n'aidait pas à se rassurer la dessus. Ses pensés furent interrompues par un plateau portant du thé qui voleta vers eux. Elle leva un sourcil, pourtant Snape avait été clair à ce sujet. Quoi qu'il en soit, elle n'aurait pas de thé manifestement. Le regard des elfes s'était tourné vers une elfe qui ne semblait pas dans un état très clair. Son cœur se serra en voyant ladite elfe s’effondrer et Rigel fit un mouvement pour se lever. Elle était assurément ivre et les autres ne semblaient pas savoir quoi faire. D'ailleurs Dobby viens appeler le prof à l'aide, Rigel se mordillait la lèvre.

-Et comment pourrait-on l'aider ? Demanda-elle spontanément, coupant sans doute la parole à Snape, chose dont elle ne prit conscience qu'une fois ses paroles prononcés. Elle avait toujours eu une certaine affection pour les elfes de maison. Enfin... Pardon Professeur. Est-il possible de l'aider ? Ajouta-elle aussi humblement que possible.

Pour la cinquième fois de la journée, Rigel attrapa le parchemin sur lequel elle avait inscrit une liste de nom et le réduisit en une boule compacte avant de le lancer avec adresse mais non sans violence dans la corbeille.

-Par Salazar je tourne en rond ! Lâcha-elle, s'attirant des regards étonnés de la part des élèves des alentours.

Jurer sur Salazar Serpentard quand on se trouve dans la salle commune de Serdaigle n'était effectivement pas la chose la plus habituelle, mais ceux qui côtoyaient la jeune Black connaissaient ses manies de ce genre. Ils avaient également comprit une chose très importante : ne pas aller la déranger quand elle était déjà énervée à la base. Depuis trois jours, comme l'avait demandé Snape, elle s'était efforcée de retrouver quels élèves avaient eux aussi reçu des lettres comme elle et le professeur avaient reçu. Depuis, elle confrontait ces noms, essayait de trouver des points communs entre tous.

Elle reprit un nouveau parchemin et écrivit à nouveau les noms, certains, elle les connaissait plus ou moins personnellement, d'autres c'était même la première fois qu'elle découvrait leurs noms. Sur les quatre « couples » qu'elle avait relevé, trois d'entre eux semblaient chercher les alliances les plus improbables, un seul aurait pu avoir une potentielle cohérence. Elle acheva d’écrire les noms et quelques remarques et plia soigneusement ce dernier parchemin une fois sec. Le matin même on lui avait transmis un message de Snape lui demandant de le retrouver dans le parc. Il était temps d'y aller, ce n'était pas un cours mais elle doutait qu'il tolérerait plus un retard en dehors de sa salle de classe.

Elle fila à son dortoir pour aller se couvrir, il faisait fort froid et il avait neigé. Après avoir retourné ses affaires pour mettre la main sur ses mitaines et après avoir couru après son chat qui aimait plus que tout lui voler sa chaussure, elle descendit enfin les nombreuses volées de marches qui la séparaient de l'entrée du bâtiment. Aussitôt dehors elle se sentit frissonner en aspirant l'air glacé de l'hiver, ses mains plongèrent instantanément dans ses poches et elle se mit en marche. Malgré le froid, elle esquissa un petit sourire, elle adorait marcher dans la neige, surtout une belle neige épaisse et encore presque intacte comme celle ci.

Enfin, elle arriva en vue d'une silhouette sombre qu'elle identifia sans trop de mal comme étant celle de son professeur. Le moins qu'on puisse dire est qu'il était bien reconnaissable. Elle acheva les derniers mètres quand il remarqua sa présence.

-Bonjour Professeur. Salua-elle à son tour.

À peine arrivée, voilà Rigel qui marchait tranquillement aux cotés de son professeur dans la neige. Le moins qu'on puisse dire était que la situation avait quelque chose d'assez inhabituels. Rares étaient les élèves qui pouvaient se vanter d'avoir été faire une petite promenade avec Snape juste en bavardant ! Une fois de plus, Rigel se pris à regretter de ne pas avoir été envoyée à Serpentard, elle aurait adoré avoir ce prof la comme directeur de maison.

Il commença par lui annoncer ce que lui avait trouvé, il ne s'agissait visiblement pas d'une action venant du Seigneur des Ténèbres. Ceci dit, ce cas là aurait été assez surprenant, même pour piéger d’éventuels traîtres, elle le voyait assez mal avoir l’idée de fausses lettre de déclaration d'amour. Cependant, le fait que Snape jugeait bon de l'en informait montrait que lui se souciait sérieusement d'une action de Voldemort sur l'école. Ce ne serait pas surprenant, après tout, Potter écarté il ne restait plus que Dumbledore. La jeune fille haussa un sourcil en réalisant une chose. Le professeur parlait de leurs maître comme d'un ennemis, un problème, il ne semblait visiblement pas souhaiter une invasion de l'école par ceux qui étaient pourtant de leurs camp.

-Nous en aurions été informés non ? S'il y avait eu une attaque prévue sur l'école. Enfin, surtout vous, moi je suis trop nouvelle pour savoir quoi que ce soit. Hasarda-elle.

Question peut être sans intérêt pour faire avancée l'affaire actuelle, mais sa curiosité la taraudait. Pourquoi diable avait-il spontanément penser à une action de Voldemort là ou elle aurait trouvé que c'était sans doute l’hypothèse la plus improbable ? Envisager toutes les possibilités, oui, mais mettre la plus incongrue en avant, non.

Quoi qu'il en soit, ils semblaient être tout les deux arrivés à la conclusion qu'il s'agissait d'office de quelqu'un d'interne à l'école. Elle l'écouta dans ses réflexions sur les adultes.

-Honnêtement, pour ma part je chercherais plutôt dans la catégorie « sens de l'humour un peu tordu ».

Elle se remémora le discours qu'avait tenu Dumbledore le jour de son arrivée à Poudlard. « Nigaud ! Grasdouble ! Bizarre ! Pinçon ! »... S'il y avait un adulte qu'elle aurait nommé spontanément, c'était bien le directeur de l'école.

-Et parmi les adultes vivant dans l'école, je n'en vois qu'un seul qui irait lancer une telle blague, bien que vous l'ayez nommé dans ceux qu'on peut exclure. Ce n'est pas parce qu'il nous encourage à trouver de qui il s'agit qu'il est forcement hors de cause, pardon si je vous contredit.

Mais restait la part la plus importante des effectifs de l'école : les élèves. Et la c'était d'autant plus compliqué qu'elle était loin de tous les connaître. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle tournait bien en rond ces derniers jours.

-J'ai essayer de faire des liens entre les élèves qui se sont retrouvés concernés par cette histoire mais je n'ai encore rien trouver de concluant. Soit un lien est vraiment discret, soit le fautif à vraiment frapper au hasard. Ceci dit je ne crois pas vraiment au hasard.

La suite du plan consistait donc à demander de l'aide aux fantômes de l'école. En effet, généralement les fantômes étaient bien au courant de ce qui se tramait, pouvoir accéder à n'importe quelle pièce à tout moment était un avantage bien pratique dans les renseignements.

-Très bien, je ne sais pas bien comment je vais convaincre Mimi mais je vais faire de mon mieux. Répondit-elle, se disant qu'il était sans doute plus simple de convaincre le Seigneur des ténèbres de faire d'elle une mangemort que de convaincre cette fantôme dépressive de faire quelque chose pour elle.

À nouveau elle avait reçu un rendez-vous de la part de son professeur de potion dans le cadre de la recherche de l'auteur des lettres mystérieuses. Cette fois, ce serait dans la bibliothèque. Après les cuisines et le parc, il y avait un mieux pour ce qui était des « conditions de travail ». C'était d'autant plus discret que Rigel faisait partit de ces élèves qui fréquentent très souvent la bibliothèque. Rien d'étrange ou d'inhabituel de la voir roder dans cette pièce.

De son coté, la semaine avait été plutôt décevante, elle avait essayé de s'adresser à Mimi mais tout naturellement cette emo de fantôme n'avait pas écouter grand-chose, ça avait plutôt été un concert de « tu veux te servir de moi tout ça parce que je suis morte hein ! » Suivit d'une crise de larmes ectoplasmiques et la Serdaigle s'était retrouvée aspergée d'eau quand le fantôme à couette s'était réfugier dans une cuvette. Elle avait juste eu le temps de dire « Salut Mimi, je peux te demander quelque chose ? ».

# je me demande si ça existe, des psychologues pour fantômes...# Pensa-elle en mordillant le bout de sa plume en attendant Snape.

Du coup, pour ne pas revenir bredouille, elle avait essayé de s'adresser à la dame grise. Celle ci en général était plutôt aimable avec ceux qui étaient gentils avec elle, Rigel avait d'assez bon contact avec la fantôme de la tour de Serdaigle. Cependant, si elle avait eu un bon début, quand elle lui avait exposé l'affaire, Héléna décréta que c'était une affaire de mortels et en aucun cas de ses oignons. Elle espérait donc que Snape avait obtenu de meilleurs résultats.

D'ailleurs la porte de la bibliothèque venait de s'ouvrir, laissant entrer le professeur en question.

-Bonsoir Monsieur. Salua-elle quand il arriva devant elle.

Avant de voir une chose qu'elle n'avait même jamais imaginer : Severus Snape qui souriait. Certes, ce n'était pas un grand sourire, mais jamais, ô grand jamais elle n'avait imaginé ça. Ainsi donc il savait sourire ? Elle en était presque venue à penser qu'il n'avait simplement pas les muscles du visage faits de sorte à ce qu'il puisse le faire. Comme quoi, tout arrive.

-Ah... oui ?

C'était clair comme de l'eau de roche, lui avait eu des résultats bien plus concluant qu'elle. Quand il annonça qu'ils avaient une lettre à écrire, elle ouvrit des yeux rond.

#Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait du professeur Snape ?# Pensa-elle spontanément, bien que prose d'une irrésistible envie de le dire à haute voix.

-Euh... Je vous demande pardon ? Une lettre ?

Comme s'il n'y en avait pas eu encore assez comme ça...

#C'est vous le prof, Prof...# Se dit-elle en ouvrant son encrier, définitivement déstabilisé par l'attitude de son professeur.