x James Ceasar Crabbe, père (37 ans, sang-pur) : Issu d'une famille de sang-purs respectables, James a été élevé dans la haine des moldus et le respect des traditions. Aujourd'hui rédacteur en chef du quotidien "Le Sorcier du soir", il correspond parfaitement à l'image du sang-pur accomplit..... enfin presque. Même s'il est riche, populaire et respectable il y a une tâche noire au tableau : son divorce. Son ex-femme l'a quitté après l'avoir trompé et il ne s'est pas remarié depuis. Il vit donc seul avec sa fille, Grace, qui le rend responsable du départ de sa mère et lui fait vivre un enfer chaque jour.
x Julia April Dawson, mère (36 ans, née-moldue) : Cette américaine d'origine moldue est arrivée en Angleterre en 1978 pour découvrir Londres. Elle était censé rester quelques mois seulement mais sa rencontre avec James Crabbe a changé la donne. Folle amoureuse, elle a accepté la demande en mariage du sang-pur et lui a donné une fille quelques mois plus tard. Puis les années ont passés, l'amour s'est effiloché et elle est tombé un soir sur un ex-petit ami qui l'a de nouveau séduite. Le lendemain elle a avoué son méfait à son mari mais il n'a rien voulu savoir et l'a chassé de chez eux. Julia est resté quelques mois en Angleterre pour sa fille puis s'est résolue à rentrer en Amérique où elle a refait sa vie sans plus donner de nouvelles.
x Ceasar Theodore Crabbe, grand-père (69 ans, sang-pur) : Comme tous les sang-purs qui se respectent, Ceasar Crabbe est un partisan de Voldemort et un ennemi déclaré des sangs impurs. Il a élevé ses enfants dans le respect des traditions et espère voir son fils reprendre le flambeau auprès du Seigneur des Ténèbres. Il prend également soin d'instruire sa petite fille et de lui inculquer "l'esprit des sangs-purs". Malheureusement elle le déçoit de plus en plus et il désapprouve fortement son intérêt pour le quidditch. Leur rencontres se résument donc à de longs sermons qui dégoûtent Grace des réunions familiales.
x Annabelle Hestia Crabbe, grand-mère (69 ans, sang-pur) : Tout comme son époux, Annabelle a été éduquée dans l'esprit des sangs-purs et accorde beaucoup de crédit à Vous-Savez-Qui. Cela dit elle comprend le besoin d'émancipation de Grace et l'encourage à continuer le quidditch. Tant qu'elle devient célèbre, riche et se marie avec un sang-pur il n'y a rien à craindre. Leur relation est donc beaucoup moins conflictuelle que celle que Grace entretient avec son père ou son grand-père.

A cela s'ajoute ses oncles Joffrey et William, sa tante Ursula et une ribambelle de cousins au premier, deuxième ou troisième degrés.

L'histoire de Grace J. Crabbe commence très précisément le 7 Janvier 1978 à Londres. C'est en effet ce jour là que Julia Dawson, jeune américaine en manque de sensations, posa ses valises devant la porte du Chaudron Baveur. Fascinée par l'Angleterre, elle avait quitté les Etats Unis dans l'espoir de trouver un stage à Sainte-Mangouste et de devenir une soigneuse accomplie. C'est donc une jeune femme souriante, pleine de rêves et le regard brillant qui entra dans l'auberge favorite des sorciers ce matin-là. A peine entré, elle se dirigea vers le bar et demanda au premier venu si elle pouvait louer une chambre. Le premier venu, c'était James Crabbe. Agé de seulement 19 ans, cet étudiant en journalisme tomba très vite sous le charme de la jeune femme. Et qu'importait le statut de son sang ou de sa famille ! Même s'il venait d'un milieu aisé, James n'avait jamais accordé beaucoup d'importance à ces choses là. En fait, il était même dégoûté par les préjugés de certains mais il préférait se taire pour qu'on lui fiche la paix. Toute sa vie il avait simulé son rôle de sang-pur parfait et il n'était pas prêt à se dévoiler. Ainsi, lorsque ses parents lui intimèrent de se marier avec une noble au sang intact il leur présenta Julia et leur assura qu'elle descendait d'une lignée irréprochable. La demoiselle accepta de jouer le rôle par amour et ensemble ils parvinrent à dissimuler ses origines moldues.
Ils se marièrent tôt, pour faire plaisir aux parents de monsieur, puis s'installèrent dans une maison de Liverpool. De leur union naquit Grace Julia Crabbe, petit fille au caractère bien trempée. A ce moment là leur bonheur semblait assuré. Malheureusement le destin en avait décidé autrement... poursuivit par des siècles de traditions, Mr et Mme Crabbe furent forcés de s'adapter aux coutumes des sang-purs pour complaire à la famille Crabbe. Les premières années, Julia se plia sans rechigner mais plus le temps passa plus ces pratiques l’écœurèrent. Des disputes virent le jour au sein du couple et bientôt pas une semaine ne passa sans qu'ils ne déchirent. Elle voulait qu'il coupe les ponts avec sa famille de fous, lui refusait de quitter son costume de sang-pur parfait qui lui assurait sécurité, confort et richesse. Et puis arriva le jour où tout bascula : fatiguée par ces conflits permanents, Julia sortit seule boire un verre et rencontra par hasard un ex-petit ami de Salem. Il ne fallut que quelques gouttes d'alcool pour la convaincre de trouver le réconfort dans ses bras. Le lendemain, elle réalisa son erreur et couru avouer la vérité à son mari. Profondément blessé, James refusa de lui pardonner et la chassa violemment dehors. Cachée derrière un meuble, Grace assista à toute la scène et il lui arrive encore d'en rêver quand elle est au plus bas. Pleurant toutes les larmes de son corps, elle demanda à son père de ramener sa maman mais il lui répondit sèchement qu'elle ne le reverrait pas. Et malheureusement il s'avéra qu'il avait raison. Julia se battit plusieurs mois pour récupérer sa fille mais les contacts et l'influence de la famille Crabbe eurent raison de sa combativité. Au bord de la dépression, Julia décida finalement de repartit aux Etats-Unis pour commencer une nouvelle vie. Depuis, ni Grace ni James Crabbe n'ont eu de ses nouvelles.
Ainsi la petite fille se retrouva sans mère, plus fragile que jamais. Au cours des mois qui suivirent, elle se persuada que sa mère n'était jamais revenue parce qu'elle ne l'aimait pas assez et elle commença à manquer de confiance en elle. Avec son père, ce ne fut pas de tout repos non plus : Convaincue qu'il était responsable de leur malheur, elle décida de lui rendre la vie impossible pour le faire souffrir au maximum. Aujourd'hui ils sont en guerre ouverte et aucune réconciliation ne semble envisageable. D'ailleurs, elle fait tout pour enfoncer un peu plus le couteau : quidditch, mauvaise fréquentations, notes pitoyables... tout est bon pour le faire sortir de ses gonds. Elle a même commencé à s'intéresser à la magie noire ! Pourtant, elle ne possède aucune prédispositions pour le mal. Au contraire, malgré sa famille et son sang (bien qu'elle soit sang-mêlée, elle croit comme ses grands parents que sa mère avait le sang noble et que donc elle est elle même sang-pur), elle n'a aucun préjugés contre les nés-moldus. Elle se définit donc comme neutre dans cette guerre et n'a aucune envie de choisir son camp.... même si sa colère contre son père la pousse plus vers les partisans de Vous-Savez-Qui, par pure provocation. Et puis, ernier sujet qui les divise : sa sexualité. Depuis quelques mois Grace semble attirée par la gente féminine, même si elle n'a pas encore franchit le pas. James Crabbe pense que cette attitude est une autre idée de sa fille pour le faire enrager mais la vérité est que la demoiselle se pose vraiment des questions. Bien sûr, elle adore les garçons, mais pourquoi se limiter à eux quand on peut essayer autre chose ? Autre chose qui nous fait envie... Ainsi sa relation avec son père continue de se dégrader au fil des jours. C'est dommage, surtout quand on sait qu'en vérité ils sont très attachés l'un à l'autre. Grace ne l'avouera jamais mais elle tient à lui comme à la prunelle de ses yeux. Il est le seul membre restant de sa famille, il a le même caractère qu'elle et le perdre la plongerait dans une sévère dépression.
Enfin, concernant les récents évènements, Grace ne sait pas trop où se situer. La mort de Cédric Diggory l'avait horrifiée mais depuis le retour officiel de Vous-Savez-Qui elle est est partagée entre la peur et l'envie. L'année dernière elle a refusé de se mêler aux clans ou aux disputes mais elle ne pourra pas esquiver perpétuellement. Bientôt il lui faudra choisir et personne, pas même elle, ne sait encore ce qu'elle décidera.

Août 1994, Liverpool

« Grace ? »

Tremblant comme une feuille d'automne, la jeune fille sentit son coeur se serrer. Il ne pouvait pas arriver, pas encore, c'était beaucoup trop tôt. Elle n'avait même pas eu le temps de récupérer des provisions ou son manteau noir. Quant à la poudre de cheminette, cela semblait peine perdue ; le pot d'argent avait disparu du bureau et aucun tiroir ne semblait vouloir s'ouvrir. A coup sûr il avait deviné ses intentions et verrouillé tous les coffres.

« Grace ! Grace ça suffit maintenant, répond ! »

La fillette tressaillit une nouvelle fois et recula vers la fenêtre. Soudain sa main toucha quelque chose de dur, froid, et elle se retourna d'un bond en retenant difficilement un cri. Pendant une seconde, elle songea à s'enfuir de la pièce obscure en courant mais un rayon de lune la dissuada de partir : l'objet qu'elle avait heurté n'était qu'un vase en porcelaine, celui qui siégeait dans le salon d'habitude. Rassurée, elle poussa un soupir de soulagement et s'apprêta à continuer ses recherches quand tout à coup une question la frappa : que faisait ce vase dans le bureau de son père ? James Crabbe détestait changer la place des choses et il n'avait aucune raison de le mettre ici. A moins que.... saisie d'une soudaine intuition, elle plongea sa main dans le pot et tâta le fond. Bingo ! Le sourire jusqu'aux oreilles, elle retira le paquet qui contenait la poudre verte. Avec ça, elle pourrait aller à Londres sans problème. Maintenant il s'agissait de se dépêcher avant que ....

« Grace ! »

La porte s'ouvrit à la volée et le visage furieux de James Crabbe apparut dans l'encadrement. Sans réfléchir, Grace fonça vers la cheminée mais des mains puissantes l'attrapèrent avant qu'elle ne réussisse à se glisser dans l'âtre. Aussitôt elle se mit à ruer violemment pour essayer de s'enfuir mais son adversaire était beaucoup trop fort. Il lui immobilisa les deux bras d'une main et utilisa l'autre pour la plaquer contre lui.

« - Où est-ce que tu comptais aller comme ça ?, rugit Mr Crabbe.
- Lâche-moi ! Lâche-moi ! Je veux aller à Londres, fous moi la paix !
- Ah oui, Londres ? Pour prendre le magicobus et aller voir cette foutue coupe de monde ? »

Grace poussa un cri de rage et tenta une nouvelle fois de se dégager. Evidemment, il avait tout deviné. C'est pour ça qu'il la surveillait de près depuis quelques jours, il savait. Sur l'instant elle se sentit pitoyable et eu envie de pleurer mais elle se retint par fierté.

« C'est ta faute ! T'avais qu'à me laisser y aller !, protesta la fillette de treize ans.
- Quand je dis non c'est non. Et il est grand temps que tu te sortes le quidditch et toutes ses bêtises de la tête. »

Puis, sans prévenir, il la souleva de terre et la jucha sur son épaule droite comme un vulgaire sac à patate. Optimiste, Grace se tortilla pour échapper encore une fois à son père mais le résultat fut aussi peu concluant que la dernière fois. Alors elle se mit à scander des « T'es méchant ! » et « Je te déteste !» à ta tue tête. Les piques furent sans effet sur James Crabbe qui continua sa route sans broncher. Maintenue la tête en bas, Grace reconnut le parquet du salon, les marches d'escaliers puis la moquette jaune qui tapissait sa chambre. L'instant suivant elle fut déposée sur son lit avec une douceur surprenante.

« Tu me désespère » dit-il d'une voix étrange. Grace ne put déterminer si c'était de la colère ou de la tristesse... un peu des deux peut être. Cependant elle refusa de se laisser attendrir et lui tourna le dos en grognant. Il pouvait lui faire les yeux doux si ça lui chantait, elle ne le pardonnerait jamais !

« Comme tu voudra. Puisque tu veux faire la tête dure tu es consignée dans ta chambre jusqu'à demain. Et si je te reprends à essayer de fuguer, ce sera jusqu'à la fin des vacances, compris ? »

Pour toute réponse, elle se mit à regarder par la fenêtre et fit mine de ne pas le voir. Avec un soupir exaspéré, il claqua la porte et la verrouilla d'un Colaporta. La fillette attendit néanmoins qu'il ai descendu les escaliers pour laisser tomber son masque. Aussitôt, elle ramena ses jambes contre sa poitrine et laissa couler une larme sur sa joue. Quand elle pensait que ses amis étaient en ce moment même en train de se préparer pour la coupe du monde.... c'était injuste, complètement injuste ! Tout ça parce qu'il n'aimait pas le quidditch et qu'il voulait la contrarier. C'était bien fait que sa mère l'ai quitté tiens !
Avec la manche de son pull, elle essuya son visage humide et renifla. Quelques secondes tranquilles s'écoulèrent puis elle fondit de nouveau en larme. Pas à cause de la coupe de quidditch cette fois mais à cause de ce qu'elle venait de penser sur sa mère. C'était idiot et méchant. Comme elle.... elle avait vraiment était bête ce soir. Épuisée et pleine de regrets, elle se glissa finalement sous ses couvertures et ferma les yeux. Au pire, elle pourrait toujours rêver de quidditch.