Une nuit d'hiver chez les aigles [Pv:Luna L.]

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*Austin marchait dans un couloir qui lui était étrangement familier. Il passa la main sur le mur de pierre et regarda autour de lui, l’air hagard. Il n’arrivait pas à se souvenir de la façon dont il était arrivé dans ce lieu. Le jeune homme était encore un plein questionnement lorsque des cris étouffés lui parvinrent à l’oreille. Relevant soudainement la tête, son regard se figea sur un tableau qu’il reconnu aussitôt en voyant le décor somptueux d’une salle de bal déserté par ses danseurs. La maison de ses parents, il était au premier étage de la demeure dans laquelle il avait passé la plus grande partie de son enfance. Un vent de panique le submergea alors et une foule de souvenir lui vint en tête. Mais que foutait-il ici ? Il portait encore son uniforme et malgré tout ses efforts le pourquoi de sa présence dans ce couloir lui échappait toujours. Une goutte de sueur coula lentement le long de son échine et un craquement non loin de lui le fit sursauter. Et là, il sentit ses jambes trembler.
Le Serdaigle se faisait face. Marchant sur la point des pieds, il se vit approcher, lui comme il était il y a 6 ans. Il en resta sans voix.
Son mini-clone le dépassa et disparu dans le couloir sans même lui avoir porté la moindre attention. Le moment de surprise passé, le jeune homme emboita le pas à son homonyme, mais arriva devant la rambarde des escaliers sans l’avoir trouvé. Prit d’une soudaine inspiration, il fit volte face et posa les yeux sur la porte du salon qui ne tarda pas à s’ouvrir avec violence.
Il vît sa mère traverser son corps comme si lui-même n’avait été qu’un fantôme et stopper devant les marches.

-Non…non…

Son père avait rejoint sa mère et Austin assistait à nouveau à la scène la plus horrible de son enfance. Il tenta vainement de s’interposer, mais chacun de ses gestes ne rencontrait que le vide, traversant les corps qui revivaient devant lui. Le moment fatidique arriva et à nouveau il n’eut aucun rôle à jouer. Comme dans le passé il ne put rien faire et son cri se mêla à celui du petit garçon qui courait maintenant au bas des marches.*

Austin se réveilla en sursaut envoyant par conséquent valser le chat qui avait trouvé refuge sur son lit. Atterrissant non loin de là, l’animal siffla deux trois fois avant de se faufiler hors du dortoir. Reprenant lentement son souffle, le Serdaigle avait le yeux fixés sur le plafond de la pièce. Ce cauchemar il le faisait depuis des années, et à chaque fois c’était comme s’il le vivait pour la première fois.

-Merde. Ça faisait longtemps.

Effectivement, voilà quelques mois que le rêve n’avait pas troublé ses nuits et il en avait presque oublié l’intensité. S’extirpant des draps, il se leva en grimaçant et rejoignit la salle de bain en essayant de ne pas réveiller ses camarades de dortoir. Il fixa un instant son visage dans le miroir et s’aspergea d’eau clair avant de revenir près de son lit. Il attrapa un pantalon de sport qui traînait sur son bahut et enfila un t-shirt ainsi qu’une paire de chaussure qu’il trouva sous son lit. Pfff…voilà un accoutrement qui ne lui ressemblait pas. Le Serdaigle d’ordinaire si propre sur lui semblait tombé du lit. Bon d’accord, en même temps c’était le cas, alors bon. A nouveau, il quitta le dortoir et rejoignit la salle commune totalement déserte à cette heure ci.

Austin laissa échapper un long soupire en perdant son regard dans les étoiles factices qui décoraient le dôme qui le surplombait. Voilà 6 ans qu’il avait intégré Poudlard, et ce lieu était certainement le plus relaxant et revigorant. Dans un château qui transpirait l’agitation, où l’on n’était seul nul part et où tous les 2 mois une tragédie bouleversait le quotidien, les quelques heures qu’il passait en solitaire plongé dans la pénombre de la pièce lui procurait l’apaisement dont il avait besoin. Se rapprochant des fenêtres, il en ouvrit un battant sur un coup de tête et s’assit sur le rebord laissant pendre ses jambes dans le vide. Un vent froid d’hivers vint lui lécher le visage, finissant d’ébouriffer ses cheveux déjà en piteux état. La nuit était claire et le ciel étoilé faisait scintiller le manteau blanc qui recouvrait le parc. Il avait neigé toute la journée, un temps de merde comme dirait certain, mais maintenant tout nuage avait disparu et la relative clarté laissait même distinguer les flancs abrupts des montagnes au loin.

-« Et noir devient tout l'univers quand il est seul et abandonné.
Ce sont les mémoires enfantines des peurs nocturnes, quand il est heure de dormir et de bercer les vies et les songes.
Quand cela n'arrive pas, il semble que la nuit est éternelle et que le jour ne viendra jamais.
Restent les ombres et la solitude, se réveillent les fantaisies et les peurs, croissent les petits bruits et les silences. »

Son murmure rompit le silence qui avait pesé jusque là et un nouveau soupire franchit la barrière de ses lèvres. Ces mots avaient souvent été ceux de sa mère. Elle les lui chuchotait la nuit, lors de ses mauvais rêves. Le garçon n’en comprenait pas réellement le sens et c’était surtout la douceur de la voix de cette femme qui lui faisait refermer l’œil, mais aujourd’hui encore, il n’avait pu les oublier.
Un bruit derrière dans la salle lui arracha une grimace, et sans ce retourner il souffla à nouveau quelques mots.

-Mon quart d’heure de tranquillité prend fin si j’ai bien compris ?

Sujet: Re: Une nuit d'hiver chez les aigles [Pv:Luna L.] Dim 29 Jan 2012 - 13:39

« Pardon de t'avoir dérangé, Brentwood. Je pensais que la salle commune serait déserte à cette heure aussi tardive. »

« Puis-je allumer le feu ? A moins que tu ne préfères rester dans l'obscurité ? Si c'est le cas, je devrai tout de même m'éclairer avec un Lumos... Toi non plus, tu n'arrives pas à dormir ? »

Invité

Ayant dit cela, Austin fini tout de même par se retourner, légèrement intrigué par l’autre Bleu-Argent qui, incapable de trouver le sommeil, avait visiblement réagit comme lui. Une jeune fille de son année lui faisait face et il reconnu la sombre chevelure de Luna Lodwick. Les deux élèves avaient beau fréquenter les mêmes cours depuis 6 ans, ils n’avaient jamais réellement fait connaissance. Il ne savait pas grand chose sur elle si ce n’est qu’elle passait le plus clair de son temps en compagnie d’une autre Serdaigle ou seul. Le jeune homme la voyait souvent à la bibliothèque, mais jamais il n’avait ressentit le besoin d’engager la conversation. Et oui, toujours cette pointe de froideur qui l’empêchait de se rapprocher de bien des gens. Ce n’est pas qu’il n’en avait envie, c’est qu’il ne ressentait pas la nécessité. Il se souvenait cependant, et quelle grandeur d’âme, offert quelques sourires et échangé deux-trois politesses en de rares occasions. En bref, ils se croissaient, au mieux se saluaient et basta, leur relation s’arrêtait là. Il ne savait rien d’elle et n’avait jamais chercher savoir. Il n’était pas du genre à fouiller dans la vie des autres, pas par respect, mais parce qu’il aurait détesté l’inverse. C’était simplement une histoire de juste équité, voilà tout.
Une voix d’une modestie troublante s’éleva alors, et il eut le plus grand mal à croire qu’elle venait de Luna. Elle s’excusait…c’était presque irréaliste. Il lui montrait clairement que sa présence le contrariait et elle, elle ne trouvait rien d’autre à faire que de se confondre en excuses. Certaines personnes savaient vraiment prendre sur elles.

-Oui, moi aussi.

A nouveau il soupira, mais n’ajouta rien. Pas la peine de se montrer inutilement désagréable avec une fille qui ne lui avait rien fait et qui osait en plus s’excuser pour cela. Comme si elle avait besoin de le faire. Elle avait autant le droit que lui de venir ici et franchement, ce soir Austin n’était pas d’humeur à afficher ses plus mauvais côtés. Il ne s’était pas attendu à une réaction aussi mièvre. En quelques mots, elle venait de lui ôter toute envie de prise de tête.
Il suivit la jeune fille du regard alors qu’elle se dirigeait vers la cheminé. Elle lui demanda alors l’autorisation d’allumer le feu et un sourire passa sur les lèvres du 6ème année. Il était toujours aussi étonné de tomber sur des gens si attentionné, et qui l’était réellement, sans faux semblant. Lui-même se serait sans doute imposé et fait qu’à sa tête, mais visiblement Luna n’était aussi nombriliste que lui.
Sautant au bas de la corniche, il fit un geste du bras en désignant la cheminé, l’invitant par ce geste à allumer le feu. Le jeune homme l’aurait volontiers fait lui-même, mais il avait laissé sa baguette dans le dortoir et n’allait certainement pas s’amuser à faire un aller-retour.

-Disons plutôt que je me suis réveillé plutôt que prévu. La pleine lune sans doute. Ne dit-on pas qu’elle peut influer sur notre sommeil ?

Il n’attendait pas de réponse, simple question rhétorique servant vainement à déporter l’attention de Luna de son brusque réveil. Austin n’avait ni l’intention ni l’envie de s’épancher sur ses rêves.
Se rapprochant de la table basse, il s’empara de son livre et se laissa tomber sur le canapé le plus proche.

-Tu t’intéresses donc aux baguettes. Où c’est un moyen comme un autre pour fermer l’œil ?

Lui adressant un sourire engageant pour bien lui faire comprendre que le mauvais accueil qu’il lui avait fait n’était que passager, il releva les yeux vers elle et s’installa plus confortablement. Si elle l’acceptait, il était près à partager sa solitude d’un soir avec elle. Attendant sa réponse, le Serdaigle se replongea dans la contemplation du livre qu’il feuilleta, l’œil alerte à tout ce qui pourrait se révéler intéressant.

Sujet: Re: Une nuit d'hiver chez les aigles [Pv:Luna L.] Mar 31 Jan 2012 - 16:53

« Oui... La pleine lune... Certainement oui... »

« Eh bien... Je m'intéresse à énormément de choses. Et il est très instructif de comprendre comment ont été fabriquées nos baguettes. Puis il parait qu'on voit ça en septième année d'histoire de la Magie. Je ne fais que prendre de l'avance. Donc non, je ne lis pas ce genre d'ouvrages pour m'endormir. Et toi, qu'as-tu comme moyen pour trouver le sommeil ? »

Invité

Il parcourait toujours le livre des yeux, lorsqu’il entendit plus qu’il ne vit, la jeune fille se déplacer. Ayant allumé le feu, elle était restée accroupie devant l’âtre, admirant l’étrange et envoutant spectacle qu’offraient les flammes. Il était étrange de voir le pouvoir hypnotisant et apaisant que possédait cet élément pourtant destructeur. Le feu était d’une nature si contradictoire. Cette force dévastatrice capable de réduire en cendre une chaumière en instant, d’infliger douleurs et souffrances ; ce même brasier illuminait aujourd’hui leur nuit et réchauffait leur corps.
A peine eut-il posé sa question stupide sur le livre que le rire de Luna parvint à ses oreilles. Interrompant sa lecture, il releva les yeux et regarda la jeune fille s’installer à ses côtés. Il prit le temps de l’observer alors qu’elle lui répondait. Il n’avait jamais réellement prêté attention à sa condisciple et comptait bien y remédier.
Son teint était plutôt pâle, et son regard bleu se mêlait au sien plus foncé et grisé alors qu’il la dévisageait sans la moindre pudeur, comme il le faisait souvent avec les gens. Tombée du lit, elle n’était pas maquillée, mais cela ne gâchait rien aux traits de son visage. Elle était ce genre de fille auxquelles le maquillage n’apporte pas grand chose et qui se profilait mieux au naturel. En quelques secondes, il eut tout loisir d’examiner la Serdaigle et elle prononçait son dernier mot lorsqu’il referma le livre d’un geste sec. Le gardant en main, se réinstalla bien confortablement, croisa les jambes et se tourna légèrement vers son vis-à-vis. Se passant machinalement la main dans les cheveux, il afficha une mimique grimaçante et fit un signe vers les dortoirs.

-En général, entendre mon camarade de dortoir raconter sa vie suffit à m’assommer. Malheureusement, c’est la seule chose qui fonctionne et je n’ai donc pas encore trouvé de solution miracle.

Il plaisantait bien sûr, exagérant un peu les choses, mais il y avait un fond de vérité dans ses paroles. S’il y avait bien une chose dont Austin avait horreur, c’était les gens qui se sentaient obliger de raconter leur journée sous les moindres détails, et ce même si leur interlocuteur avait été témoin de la plus part des évènements. Le Serdaigle appréciait réellement son compagnon de chambre, mais par Merlin, ce type pouvait parfois se transformer en vrai moulin à paroles !
Il laissa le silence s’installer entre eux, se contentant de la regarder alors qu’il méditait les paroles qu’avait prononcées la jeune fille un peu plus tôt. Et puis en même temps, il voulait savoir quel genre de personne était Luna. Voir si la Serdaigle était une fille parmi tant d’autre. Habituellement, les gens étaient vite embarrassés lorsque le silence prenait le pas dans une conversation, et même le redoutait. Ridicule, à ses yeux les petits silences n’étaient que l’expression d’un sentiment de paix et de confort. Et puis, faisant fi de tous ces boniments, pourquoi fallait-il constamment faire en sorte de mettre l’autre à l’aise ?
Enfin bref, ce n’était pas le moment de tester la jeune fille, il aurait bien d’autres occasions pour le faire. Il fit tourner une dernière fois le livre entre ses mains, puis le tendit à son vis-à-vis.

-Je suis comme toi. Si un livre me tombe entre les mains il y a vraiment peu de chance pour que je ferme l’œil. Tu l’as emprunté à la bibliothèque ? Il faudra que je fasse plus que le feuilleter.

Depuis son entée à Poudlard, Austin avait dévoré bon nombre d’ouvrage en tout genre. La lecture était devenue une sorte de refuge. Dans les livres tout semblait acquit, les choses étaient tout simplement exposées, et il suffisait de s’y plonger pour découvrir ce que l’on recherchait. L’enfance du jeune homme n’avait été que faux-semblant et imposture, tout ce en quoi il avait cru un jour s’était soudainement révélé factice. Son père, sa famille, ses origines, peut-être même son sang…ce sang dont il était si fier, était-il vraiment aussi pur qu’il l’avait toujours cru ? Des questions, une foule de questions qui restaient sans réponse depuis des années. Le Serdaigle ne serait probablement jamais fixé sur le mystère qui entourait son insignifiante existence, alors il se consolait en se plongeant dans les certitudes qui l’entourait. Voilà aussi pourquoi il aimait tant l’histoire. Il ne serait peut-être jamais sûr de ses origines, mais celles de son monde n’avait presque plus de secret pour lui. Insipide compensation certes, mais il avait besoin de ça pour en quelque sorte se sentir exister, faire parti d’un tout.

« Je comprends. Nous parlons de temps en temps avec ma meilleure amie, quand elle ne trouve pas le sommeil non plus. Mais dans ce cas, c'est réciproque et fort peu assommant. Enfin, cette nuit, elle s'est endormie comme une masse, à peine entrée dans son lit. »

« En effet, je l'ai pris à la bibliothèque. Je pense qu'il en reste encore un exemplaire. Ce n'est pas le genre d'ouvrage que les élèves aiment feuilleter... Enfin, si tu veux, j'ai d'autres bouquins personnels dans ma valise. Sur les runes, les animaux magiques, etc... Même pour devenir animagus. Mais bon, c'est réellement complexe. »

« Oui, il m'est déjà arrivé de passer une nuit blanche à dévorer un bouquin. C'est horrible, surtout quand j'arrive à la fin. J'ai l'impression de perdre un ami. Pas toi ? »

» Quand les esprits grignotent la nuit [Libre]
» La Nuit d'Halloween [RP commun - Participation libre]
» Balade à la tombée de la nuit [PV Ginny]
» Songes d'une nuit d'hiver [PV Daphné]
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