Lundi 23 Décembre, Manoir Berver, banlieue de Londres

- Hm… monseigneur il nous manque, me semble-t-il, un fragment de tablette, mais je pense pouvoir reconstituer les trous en quelques jours.

Le Seigneur des Ténèbres émit un soupir, ressemblant à sifflement de serpent plus qu’au souffle d’un être humain. Il était irrité. Ses yeux de braises se posèrent sur l’archéologue qui lui faisait face. Albert Loncquart, un homme blond, de belle taille, à l’impressionnante carrure, ressemblant plus à une brute qu’à un savant. Et pourtant ce loyal mangemort au service de la Cause depuis des années était le meilleur expert en magie sumérienne. Son maître et lui observaient une tablette d’argile ramenée clandestinement d’un site de fouille. Elle était censée décrire un ancien rituel de magie noire particulièrement intéressant. Mais vu son état cela semblait douteux. Avec un dernier regard incendiaire sur cet artefact qui refusait de se livrer, Lord Voldemort se dirigea vers la superbe cheminée de marbre qui occupait le nord de la pièce, pourvue de beaux meubles et de tapisseries précieuses, dans laquelle se trouvaient le Seigneur et son mangemort. Puis il s’assit sur son fauteuil de cuir, et, d’un geste négligeant de la main, alluma un feu nourri. Il aimait regarder les flammes danser et imaginer qu’elles consumaient ses ennemis, que la solution se trouvait dans ce terrible et indomptable élément.

- J’ai appris, Albert, que tu faisais merveille en France. Pourtant je ne peux m’empêcher de me demander si ces rumeurs ne sont pas exagérées. Il me semble que cette chère madame Maxime est encore en poste et qu’elle s’emploie toujours à monter la jeunesse d’Europe de l’Ouest contre moi et ma cause. N’es-tu donc pas capable de m’offrir quelque progrès ?

Loncquart sentit une goutte de sueur perler à son front et descendre vers ses paupières. Il s’interdit de ciller. Malgré sa puissante famille, malgré toutes ses relations et son poste de professeur en histoire antique à Beauxbâton, il n’arrivait pas à obtenir que les français adoptent une position plus favorable au Seigneur des Ténèbres dans leur maudite école de sorcellerie. Et son maître devait avoir des sources plus nombreuses que ce qu’il imaginait.

- Monseigneur mes efforts ne décroissent pas, je fais tout ce qu’il m’est possible pour que notre Cause réussisse à s’implanter en Europe continentale, et si effectivement Maxime pose problème, vous êtes sûrement au courant que j’ai largement contribué à pousser le ministre de la magie française à refuser la moindre aide de terrain aux troupes ministérielles anglaises !

Cela suffirait-il ? Le Maître caressait distraitement Nagini, le colossal serpent si curieusement intelligent, qui, voyant que Voldemort s’asseyait devant le feu, était venu quémander un peu d’attention. Il semblait ne pas avoir entendu ce qu’on venait de lui dire mais le français savait que tel un prédateur aux aguets, l’être qu’il servait soupesait son sort dans une invisible balance.

- Oh mais Albert, je suis fort aise de ton succès. C’est pour cela que tu n’as pas été châtié pour ton échec. Cependant le succès et l’échec se neutralisent entre eux, de sorte que je n’ai aucune raison non plus de te récompenser. N’est-ce pas ? Je te conseille donc de me satisfaire plus vivement la prochaine fois que je te ferais mander, parce que sinon… Disons que le poids cumulé de tes échecs risquerait de me pousser à réévaluer ma position sur la punition. Sur ce tu peux disposer et rejoindre les autres.

Lord Voldemort sentit le soulagement exsuder de son affidé comme un raz de marée. Il fronça les narines de dégoût. Pourquoi passaient ils leur temps à avoir peur du châtiment plutôt qu’à l’éviter en accomplissant leur devoir comme il le fallait ? Ceci dit le Seigneur des Ténèbres n’avait pas réellement l’intention de châtier Loncquart, il était d’une utilité considérable et réalisait un excellent travail en France. La prochaine fois qu’il le ferait venir ce serait sans doute pour le récompenser plutôt que l’inverse. Mais un petit coup de motivation ne pouvait pas faire de mal n’est-ce pas ? Voldemort eut un petit sourire sans chaleur. Il regarda en direction d’un échiquier qui se trouvait à côté du fauteuil et le fou noir se déplaça de lui-même en direction du cavalier blanc. Douce France de laquelle Scrimgeour n’avait rien à attendre.

Et puis, sans un bruissement de robe, le mage noir se leva de son fauteuil et se dirigea vers la porte. Quand il sortit de la pièce ce fut pour arriver dans un long couloir recouvert de boiseries et de tableaux, Nagini sur ses talons. Et puis, d’une démarche altière, il descendit un escalier en colimaçon, parvint à la grande porte du manoir Berver – une riche famille de sorciers au sang pur s’étant tournés vers la vraie cause – qui s’écarta magiquement devant lui sans un grincement. Semblant léviter plutôt que marcher, enveloppé d’un linceul de ténèbres, Lord Voldemort s’avança dans un grand parc éclairé par des lumières magiques en suspension dans l’air qui donnaient à l’ensemble une ambiance plutôt féérique.

Et il y avait évidemment, aussi, des mangemorts, visage découverts, assis sur des sièges de bois créés par magie. En assez grand nombre. Au premier rang les inévitables patriarches sang pur, et plus on s’écartait vers le sud du parc et les grandes haies qui le délimitaient, plus l’on trouvait les représentants les moins éminents de la noire assemblée.

Le Seigneur Noir s’assit, quant à lui, en face de ses troupes, sur un siège qui avait plus de ressemblance avec un trône, semblant faire d’obsidienne. Il ne dit rien pendant quelques secondes, laissant planer un silence inquiétant. Et puis il parla, d’une voix douce, caressante, mais redoutable, toujours.

- Bonsoir, mes chers amis. J’espère que vous goûtez tous cette petite réunion florale que notre ami James nous a aimablement permis de tenir.

Il y eut quelques rires. Tous se demandaient si Berver allait devenir plus important qu’il ne l’était ou si c’était un signe avant-coureur de disgrâce. Après tout le Seigneur des Ténèbres occupait souvent le manoir Malfoy et ils n’étaient guère en cour ces temps dernier.

- Rigel, approche-toi.

L’ordre avait claqué comme un fouet. Des murmures résonnèrent un peu partout dans les rangs mangemorts. Punition ? Récompense ? Disgrâce ? Montée en cour ?

- Es-tu satisfaite d’être des nôtres ma chère ? Penses-tu toujours qu’il est merveilleux de servir la cause de Lord Voldemort ?


[HJ] Vous pouvez répondre avant ou juste après Rigel, ou en règle générale quand vous voulez mais dans ce cas que votre perso soit discret, genre vous commentez ce qu'il voit, vous murmurez très discrètement avec le voisin, mais pas de prise de parole pendant que Voldemort et Rigel discutent

Le vent glacial de cet hiver soufflait au dehors, claquant contre les vitres du manoir. Debout devant la fenêtre, je lâchais un profond soupir. Le Maître allait-il être satisfait de moi ? Je l’espérais en tout cas. Ma mission n’était peut-être pas entièrement remplie, mais j’avais tout de même déjà trouvé un moyen de l’accomplir. Il ne me restait plus qu’à nous débarrasser de ce vieux fou de Dumbledore, et tout sera terminé. Un dernier regard vers l’horizon crépusculaire, et je me détournais de cette vue pour vérifier une nouvelle fois mon apparence dans le miroir. J’ajustais un peu mieux mon costume aussi sombre que mes idées, avant que mon regard ne glisse vers mon visage de plus en plus blafard. Je savais que je devais me ressaisir, ça n’était plus le moment d’angoisser. Je dégageais d’un revers de la main une mèche de mes cheveux blonds qui avait glissé sur mon visage, pris ma baguette posée sur mon bureau et m’apprêtais à sortir. Il nous attendait, ça n’était pas le moment de le faire attendre...

Je sortis de ma chambre et me dirigeais vers les escaliers qui menaient dans le hall du manoir, dans lequel mes parents m’attendaient. Les réunions ne se déroulant plus chez nous, il fallait se rendre chez les Berver. Cette pensée me dégoûta au plus profond de moi-même, mais au fond je ne pouvais que la comprendre. Nous devions remonter dans Son estime, et pour cela j’étais prêt à tout. Ma mère posa sa main sur mon épaule, me lançant un regard empreint de douceur pour me rassurer. Je dégageais toutefois mon épaule d’un coup sec, le visage fermé, les mâchoires crispées. Je n’avais pas besoin de ses encouragements, tout comme je ne supportais plus cette inquiétude omniprésente dont elle faisait preuve. Un rien m’irritait, et notamment cette manie qu’elle avait à trop vouloir me protéger. Le Seigneur des Ténèbres m’avait accepté dans son rang, il avait fait de moi le plus jeune Mangemort qu’il ait accepté à ses côtés, ainsi que Rigel. Je méritais amplement cette place, et j’allais le leur prouver ce soir, à tous. Je m’en faisais le serment...

Nous transplanâmes alors jusqu’au Manoir des Berver, dont la plupart des Mangemorts étaient déjà présents, assis dans le froid de ce mois de décembre. Toutefois, je ne sentais pas ses morsures sur ma peau, promenant mon regard sur ces personnes qui n’attendaient plus qu’une chose : que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom n’arrive. Et il n’allait plus tarder... Nous prîmes place sur l’une chaise de bois placée dans le parc, alors éclairé par ces lumières qui flottaient dans les airs, donnant une ambiance étrangement paradoxale, partagée entre enchantement et cette tension palpable qui émanait de chacun de nous. J’aperçus alors à quelques mètres Rigel, que je n’avais pas remarqué quelques instants plus tôt. Nous échangeâmes un bref regard, tous deux profondément silencieux, comme lors de cette première réunion où nous étions tous deux devenus des Mangemorts. Sur son visage, aucun signe d’angoisse, une neutralité parfaite, comme elle savait si bien l’adopter. Je parvenais moi-même à me détendre, me mordant légèrement la lèvre pour préserver toute ma contenance.

Et enfin, les portes s’ouvrirent. Un silence de mort s’installa aussitôt parmi l’assemblée, tandis que nous tournions tous la tête en direction du Lord Noir qui s’avançait de son pas aussi inquiétant qu’aérien vers nous. Son visage était percé de deux yeux qui se posèrent sur chacun de nous, m’ôtant un frisson d’effrois que je dissimulais le plus possible. Alors je ne cessais de penser à ce que j’allais lui annoncer, à la solution parfaite pour pouvoir faire pénétrer les Mangemorts dans l’école, comme il me l’avait demandé. J’avais passé le plus clair de mon temps à réparer cette Armoire à Disparaître, faisant un travail acharné pour rétablir son énergie cruellement instable. Et j’y étais parvenu, enfin... Je me répétais inlassablement ces pensées, retrouvant grâce à elles l’assurance et la sérénité qui me manquaient. Mais la seule présence du Maître suffisait à me rendre cette tâche bien difficile. Toutefois, je sentis les battements de mon cœur recouvrer un rythme bien moins soutenu, au fur et à mesure que j’essayais de me calmer, et que j’y parvenais. Mais cela fut, à nouveau, d’une trop courte durée, jusqu’au moment où sa voix aussi sifflante que celle d’un serpent et plus glaciale encore que cette atmosphère plana dans le parc jusqu’à lors profondément silencieux. Je déglutis alors avec peine, et releva lentement mon regard vers cet homme qui ne semblait plus en être un. Et après son salut, il demanda à Rigel de venir le rejoindre...

Je fronçais alors les sourcils, posant mon regard sur elle. Qu’avait-elle donc fait pour qu’il lui demande ainsi de le rejoindre, en premier lieu ? Sa mission était simple, et elle ne l’avait même pas encore accomplie ! A nouveaux mes mâchoires se crispèrent de frustration, mais je parvins à retrouver rapidement mon calme, essayant de me ressaisir. Peut-être n’était-ce que pour la tester, une fois encore... Peut-être voulait-il qu’elle lui prouve une nouvelle fois qu’elle ne serait pas aussi lâche que son père... Je n’en savais absolument rien, et à vrai dire je ne préférais pas le savoir réellement au fond. De toute manière Il allait bientôt pouvoir se rendre compte à quel point Il avait eu raison de me faire confiance... Ça n’était plus qu’une question de temps...

On ne savait pas. On ne pouvait pas savoir. On ne saurait jamais. C'était la première leçon qu'on apprenait en devenant mangemort. Il était comme la foudre, pouvait frapper n'importe où. C'était pour ça qu'il fallait toujours feindre l'humilité et baisser le regard jusqu'à ce qu'Il vous demande le contraire. Pour certains mangemorts c'était contre nature.

Souvent la tentation était trop forte et dans les premiers temps ils en payaient le prix le temps d'une séance de torture. Curieux après comme ils rentrent vite dans le rang. Tête baissée c'est tout le monde qui se trouve en position d'infériorité et à égalité devant le Maître. C'est lui qui honore et distingue en termes de places. La clé est de ne rien chercher pour obtenir. Il fallait le servir et assurer ses arrières. Un peu d'occlumancie ne nuisait pas à l'affaire au contraire.

Il était parmi le premier cercle. Il était toujours bien placé. Ses récents succès l'avaient conforté dans cette position. Mais rien n'est moins sûr qu'une chose certaine. Ainsi il se tenait toujours sur ses gardes, à l'affût du moindre complot à son égard du camp des Malfoy ou de Lestrange. Pour l'instant il était tranquille. Mais que se passerait-il lorsqu'il aurait fait sa confession au Maître? Il espérait la lui faire en privé comme son statut le lui permettait. Mais le dernier mot revenait toujours au Seigneur Noir. Il y avait toujours la possibilité, selon son humeur, qu'il soit obligé de lui annoncer la future naissance de son enfant devant l'assistance. C'était un risque pour Sofia et le bébé. Mais un risque à courir, car sa place au sein de la confrérie pouvait conduire le Seigneur Noir à étendre ses faveurs à Sofia, et ainsi dissuader les clans adverses à en faire une cible...

Son regard ne suivait que le serpent. Le Maître se déplaçait souvent comme lui.

Sofia était au fond. Il aurait voulu qu'elle soit près de lui...

La séance débuta. Il s'adressa à Miss Black et lui posa une question anodine. Severus dut réprimer un soupir pour ne pas trahir l'ennui qu'il ressentait à devoir supporter toute une réunion afin pour une fois de faire quelque chose pour lui, pour sa vie personnelle.

C'était tellement étrange pour lui. Il en avait bien entendu parlé avec Albus de ce moment et de cette solution. Le vieil homme avait bien compris l'intérêt de l'aveu et avait approuvé. Si tout marchait comme prévu, le petit Snape pourrait grandir protégé dans un camp comme dans l'autre. Bien sûr rien ne serait définitif vu la précarité de certaines situations. Ce serait sans doute une chose à renégocier fréquemment dans le camp de Voldemort sans doute.

Comme c’était amusant. La peur était plus intense dans l’esprit des mangemorts les plus âgés. Lord Voldemort la sentait en effleurant leur esprit d’une furtive et indécelable caresse. Comme il était drôle de constater que plus un homme prend de l’âge, s’encroute et gagne du pouvoir, plus il craint de tout perdre. Tandis que Drago par exemple… le Seigneur des Ténèbres pouvait sentir sa détermination à faire ses preuves, sa grande dévotion. Sentiment rafraichissant. Trop souvent parmi ses mangemorts, la soif de pouvoirs et de richesses dominait sur l’envie sincère de servir la cause sorcière. Pour autant la sincérité n’excusait pas l’échec, comme Malfoy père l’avait durement appris. Si on voulait la marque il fallait… faire ses preuves. Voldemort concentra de nouveau son attention sur Rigel. Quelle ferveur sans sa voix, à elle aussi, quand elle lui répondit. Il était temps de donner un petit avertissement aux générations vieillissantes de ses serviteurs passés et de leur faire comprendre que s’ils ne voulaient pas se voir supplanter par leurs progénitures, quelques efforts seraient requis.

- J’en suis ravi Rigel, fit Voldemort de la voix douce et inquiétante qu’il prenait souvent, car j’ai pensé…

Petite pause théâtrale tandis que le Seigneur des Ténèbres se retourne vers les rangs assemblés de son Premier Cercle, ses mangemorts, son regard rougeoyant se promenant sur chacun, d’un air guère satisfait.

- J’ai pensé qu’auparavant, à l’époque glorieuse où les mages dominaient, dans l’Antiquité, on était considéré comme un combattant à quatorze ans et que l’on pouvait devenir général à dix-huit. J’ai considéré que les plus âgés de mes serviteurs ici présents manquaient singulièrement de vigueur ces temps derniers. Voyez-vous étant le seul d’entre tous à ne pas subir la lente épée de Damoclès, je n’imagine pas ce qu’est la diminution des facultés avec l’âge…

D’aucuns tressaillirent. Aucun des mangemorts présents n’était âgé de plus de cinquante-sept ans et tous ici le savaient. Ce n’était qu’une menace dissimulée, mais une menace du Maître valait tous les supplices.

- Et pourtant il me semble en observer certains symptômes parmi quelques-uns d’entre vous. Alors que la victoire vous paraît acquise, vous songez à vos gains futurs, à vos profits, à la puissance que votre nom pourra gagner. Et vous oubliez que nous n’avons pas encore gagné, vous oubliez qu’en acceptant la Marque des Ténèbres, vous acceptez de servir un idéal plus grand que vous et qui justifie le sacrifice de vos vies mortelles, vous oubliez que je suis, et moi seul, le vainqueur de la Mort et le guide qui permettra à notre but de se réaliser. Et moi, le guide que je suis, ne vous guide pas vers un tas d’or mais vers le renouveau du Monde de la Sorcellerie.

Pivotant avec une vitesse foudroyante, baguette à la main, Voldemort lança un doloris informulé sur un de ses mangemorts, Alexei Sandel, qui s’effondra en gémissant de douleur, tandis que le Seigneur des Ténèbres, fendant les rangs, se penchait vers lui, et déclamait d’une voix forte.

- Oui misérable ver de terre, tu as raison de te sentir visé, comme je le vois en sondant ton esprit vil ! Ne crois-tu pas que j’ignore que tu prends ta part des donations à la Cause consenties par la famille Carver et quelques autres nobles lignées qui ont choisi de nous soutenir. Crois-tu que j’ignore tes basses activités de racket ?

Nouvel endoloris, cette fois un cri s’échappa de la gorge de Sandel.

- Je suis clément aussi ce ne sera qu’un avertissement. Mais ce sera le dernier. Le dernier ! Ne pense plus jamais à t’enrichir vilement en portant atteinte à l’indispensable outil logistique que requiert notre cause. Et que cela vous serve de leçon, à tous !

D’un pas vif, Voldemort se replaça au-devant de l’attention générale, faisant face à Rigel. De ses longs doigts, il effleura sa joue d’une glaciale caresse, qui n’avait cependant rien d’amicale.

- Mais toi ma jeune mangemort, tu ne souffres pas de ce ridicule mal que l’on appelle avarice n’est-ce pas ? Tu veux simplement purifier le monde de ceux qui l’oppressent, de ce chancre moldu et vil qui grouille. Tout comme Drago ! Tout comme les jeunes Crabe et Goyle ! Tout comme Avery ! Tout comme la fille de notre ami Santos ! Et tant d’autres ! Et je compte bien utiliser cette foi pure et non corrompue.

Voldemort se rassit lentement sur son siège, croisant ses longs doigts d’un air prédateur.

-Vous êtes tous au courant, mes chers amis, que dans quelques jours aura lieu un match de Quidditch particulièrement important et nul doute que certains d’entre vous sont d’assidus supporters, quoique je ne m’intéresse guère moi-même à ces matières…

Rires polis, un peu inquiets, mais excités. Le Maître préparait un coup !

- J’ai toujours trouvé ce sport un peu… disons en manque d’animation. Et considérant que tout notre bon gouvernement sera présent à cette manifestation sportive, je me disais, en bon citoyen magique, qu’il s’agirait de leur offrir quelque amusement. Oui mes chers, vous avez bien compris ! Nous allons faire une apparition remarquée au stade. Je commanderais personnellement cette opération, tandis que, pour donner une chance à la jeunesse, c’est à Rigel que je confie le soin d’être à la tête de notre formation lors de notre arrivée, et de jeter la Marque des Ténèbres dans le ciel sportif.

Murmures. Lancer la Marque était un honneur particulier et rare, il était clair pour tous que le Maître souhait favoriser les Black/Lestrange pour une raison encore inconnue. Ceux-ci allaient être particulièrement surveillés. Mais les murmures étaient également stupéfaits de l’audace de ce que suggérait le Maître.

- Voyez-vous l’objectif ne sera pas de tuer le Ministre. Nous allons faire ce que les publicitaires appellent un exercice de communication. Arriver, tuer aussi peu que possible. Et là je fais un petit discours aux bons spectateurs assemblés pour leur prouver que le Ministère ne peut leur protéger. Que nous sommes leur seul espoir.

Un autre petit sourire.

- Ceci étant dit certain se demandent sans doute comment nous allons passer les protections installées par le Ministère. Ne soyez pas inquiet ! Un de mes agents dormants fragilisera suffisamment les barrières pour nous permettre de passer. Et maintenant quelques détails. A votre arrivée vous serez divisée en trois formations, tandis que moi j’arriverais des airs, au centre du terrain. L’une, la principale, sera sous la direction de Rigel en guise de baptême du feu, et elle suivra en ces matières les conseils avisés de Severus s’il arrivait quelque chose de fâcheux ou qu’elle montrait peu d’instinct de chef.

Un air glacial pour signifier à Rigel que si Severus avait besoin de la recadrer, son avancement serait fort compromis.

- Et maintenant… qui commandera les deux autres formations, hum ?

Bellatrix se taisait mais n'en pensait pas moins...Elle qui parvenait si difficilement à se maîtriser, à garder toute ses impulsivité en elle. Mais elle se devait d'être docile lors des réunions, pour le Maître.
Quand il avait fait son apparition, comme à son habitude, elle avait incliné la tête avec respect, une manière de lui rappeller que sa dévotion pour lui était chaque jour un peu plus forte. Son regard plein d'admiration rivé sur lui, elle l'avait écouté, attentivement. Elle ne parvenait jamais à le quitter des yeux. Cet homme, elle le vénérait, elle lui vouait un culte. Il était son Maître à penser, son guide. Et par dessus toute cette admiration, elle l'aimait. Tout les Mangemorts avaient sans doute déjà constaté que les sentiments de Bellatrix pour le Seigneur des Ténèbres étaient très forts...Mais se doutaient ils vraiment qu'ils l'étaient à ce point ? Ce n'était pas difficile à deviner,certes, mais à imaginer, si...Aimer quelqu'un qui n'aime absolument personne, c'est une situation tellement peu commune...
Dans tout les cas, personne n'aurait osé remettre en cause la dévotion et la fidélité de la femme Mangemorte. Lord Voldemort lui même pouvait avoir une confiance aveugle en elle. Elle ne lui avait jamais menti, lui avait toujours obéis. Elle essayait sans cesse d'être la meilleure, d'être à la hauteur de ses éspérances, et se battrait jusqu'à la mort pour lui, si il le fallait.
Elle l'écoutait donc, avec attention.

D'abord, il s'était adressé à Rigel. « Ma chère » puis plus tard « Ma jeune Mangemorte ». Le fait qu'il emploie ce genre de terme à l'égard de quelqu'un d'autre la heurtait. Pourquoi présenter Rigel comme sa propriété ? N'était ce pas elle, Bellatrix; la seule à lui être réellement dévouée. A se battre avec foi pour sa cause et pour lui uniquement ?
Depuis son retour d'Azkaban, cette jalousie et ce sentiment de rivalité n'avait fait que s'accroitre chez elle...Tout ces Mangemorts qui n'avaient pas cherché à le retrouver...Ils ne méritaient même pas leur place à cette table. Bien sur, il valait mieux être nombreux pour gagner une guerre, et il était normal que le Seigneur des Ténèbres leur aie laissé une seconde chance...Et pourtant, ils ne comprenaient toujours pas. Ils ne pensaient qu'à leur propre victoire, à leur renommée, à leur pouvoir...

Justement, le Seigneur des Ténèbres se mit à parler d'eux.
De ses anciens partisans qui semblaient avoir oublié la raison de l'existence des Mangemorts. L'un d'entre eux fut frappé par le sortilège de Doloris, en guise de punition.
«  Bien fait pour toi, traître. » pensa Bellatrix, adressant un léger sourire au Seigneur des Ténèbres pour lui montrer qu'elle approuvait entièrement ce qu'il disait. Jusqu'à ce qu'il parle des jeunes recrues...
Cette tendance chez certains partisans à chercher des profits dans la victoire justifiait elle vraiment le fait de placer les tâches les plus périlleuse entre les mains de jeunes recrues ?
La jeunesse magique était instable et corrompue...C'était un risque de leur offrir une telle importance en si peu de temps. Bellatrix se souvenait bien qu'elle avait dû faire ses preuves pour devenir Mangemorts, se battre avec conviction...Aujourd'hui, apparemment, le Seigneur des Ténèbres offrait plus facilement sa confiance. Peut-être essayait-il simplement de remotiver les partisans plus âgé en leur faisant peur...
Quoi qu'il en soit,« La parole du Seigneur des Ténèbres est celle qu'il faut suivre ».

C'est ce que l'aînée des sœurs Black avait toujours pensé. Elle avait foi en lui, et ne doutait aucunement de son pouvoir et de sa puissance. Elle partageait ses opinions sur tout points. Excepté un seul...Le fait que Severus Rogue occupait le siège juste à sa gauche, alors qu'elle occupait celui juste à sa droite. Comment avait on pu placer cet imbécile aussi haut dans la hiérarchie ?
Elle s'était donc avouée, qu'étant un homme très occupé, Lord Voldemort aie pu manquer de temps pour bien cerner quelqu'un, passant donc à côté de certains petits détails. Et que justement, elle était là pour les lui faire remarquer, telle une conseillère auprès d'un roi. Une très belle vision pour elle. Mais bon, c'était bien plus compliqué que ça. Lord Voldemort n'était pas du genre à se laisser contredire. Depuis plusieurs mois, elle tentait de le convaincre de la malhonnêteté de Rogue. Toutes ces tentatives s'était révélée être des échecs, parfois même de très douloureux échecs. Malgré cela, Bellatrix ne comptait pas laisser tomber, car elle avait la certitude totale que Severus Rogue était le pire traître de l'univers.

Le Seigneur des Ténèbres changea radicalement de sujet. Il parla de quidditch, et du fameux match qui devait avoir lieu...Évidemment, il avait une idée derrière la tête. « Faire une apparition remarquée au stade et y apporter un peu d'animation ». Bellatrix sourit à son Maître, qu'elle n'avait toujours pas quitté des yeux depuis le début de la réunion. Cette mission la réjouissait, comme tout autres missions d'ailleurs. Et puis, les apparitions publiques, elle adorait ça !
Il poursuivit, annonçant que Rigel serait chargée de diriger une formation et de faire apparaître la marque...Encore un honneur gaspillé et peu mérité. Bellatrix n'avait pas de soupçons concernant sa nièce, mais pourquoi offrir cette honneur si précipitamment ? Elle avait dû travailler, elle, pour arriver à la place où elle était ! Bien sûr, c'était une très bonne nouvelle pour sa nièce, un honneur qui devrait renforcer ses convictions, probablement...Mais quand même ! Bellatrix ne pouvait s'empêcher d'être quelque peu jalouse, c'était ainsi.

Le Maître leur apprit en suite qu'il n'était pas question de tuer le Ministre, leur donna quelques autres instructions et annonça que Severus était chargé de conseiller Rigel durant la mission. L'expression d'impatience et d'enthousiasme sur le visage de Bella se transformèrent radicalement en une expression d'incompréhension, de révolte intérieure et de haine, à l'égard de Severus bien entendu.
Bellatrix dû faire preuve d'un grand, très grand self-control pour ne pas se lever et exprimer le fond de sa pensée sur Severus, qui était, selon elle, incapable de gérer la moindre mission ne consistant pas à faire ami-ami avec le vieux fou de Dumbledore.
« Conseiller Rigel »...Qui dit qu'il n'irait pas profiter de cette opportunité pour corrompre l'esprit de la jeune Black et de tenter de la rallier à l'autre cause ? Il allait vraiment falloir qu'elle trouve le moyens de prouver au Maître que Rogue était un menteur, très bon menteur certes, mais menteur quand même.

- Et maintenant… qui commandera les deux autres formations, hum ? Demanda alors Voldemort.

Bellatrix se leva, déterminée. Leader dans l'âme, elle était toujours partante pour diriger les autres partisans, et il fallait avouer qu'elle avait toujours excellé dans ce rôle. De plus, sa haine et sa rivalité à l'égard de Rogue ne faisait que renforcer son envie de se montrer meilleure que les autres, ( et meilleure que lui, en particulier ), dans cette mission.

- Moi, Maître, je me porte volontaire. Ma foi en vous est aussi pure que le sang de Salazar Serpentard lui-même, et comme vous le savez, je n'ai jamais chercher à tirer le moindre profit de mon statut de Mangemort. Je me bat pour vous MonSeigneur, pour votre victoire tant méritée ! Je serais me montrer à la hauteur de vos espérances, puissiez vous le croire.

Son émotion se réflétaient pourtant dans ses paroles, tout comme sa réelle dévotion.
Les paroles de Bellatrix pouvaient paraître exagérée, ou préparée. Mais ce n'était pas le cas. Elle était toujours sincère avec le Seigneur des Ténèbres, et les mots même ne suffisait jamais à exprimer l'ampleur de son ressenti, de sa conviction, de sa dévotion et de son admiration pour lui. .Mais il le savait. Il savait qu'elle était sa plus fidèle partisante. Elle savait qu'il le savait.


PS : Bon, je me suis dit que j'allais quand même répondre, vu que j'avais promis de répondre au moins à cette réunion et à Azkaban. Je suis désolée pour la qualité de ma réponse, j'ai eu du mal à trouver le temps de l'écrire et je me suis un peu dêpechée :/
Par contre à partir de maintenant je risque de vraiment plus pouvoir RP parce que je me rapproche vraiment de mes deux semaines d'exams.
Donc, si je ne sais pas répondre à l'intrigue, comme il y a quand même Rigel qui est responsable d'une des formations, j'imagine que les mangemorts qui répondront pourront faire partie de cette formation là, ainsi il ne seront pas bloqué à cause de moi. Si c'est pas une bonne idée pour vous, vous me prévenez et je supprime cette réponse, ainsi je serais responsable d'aucune formation dans l'intrigue.
Voilà, bisous <3