Zacharias ferma son livre d'Histoire de la Magie en soupirant. Depuis la rentrée de Janvier, Binns avait abandonné son poste de professeur au profil d'un jeune sorcier qui se faisait appeler Professeur Scoundrel.

Et pour tout dire, c'était une bouffée d'air frais pour cette manière d'ordinaire ennuyeuse. Scoundrel avait le don de rendre son sujet passionnant, alimentant ses récits historiques d'anecdotes toutes plus farfelues et originales les unes que les autres.

Forcément, d'un coup, l'intérêt des élèves pour le cours avait été transformé mais également le niveau attendu par le nouveau professeur avait considérablement augmenté. Du coup, Zach qui s'en sortait difficilement avec des Acceptable à ses devoirs et à ses BUSEs, se sentait définitivement larguer.

Il n'avait jamais eu beaucoup de mémoire. Aussi était-il très bon dans les matières plutôt pratique comme les sortilèges ou la défense contre les forces du mal, mais il se ramassait lamentablement dans les cours plus théoriques. Sauf que pour réaliser son rêve qui était de travailler au Ministère de la Magie, surtout dans le secteur de la Justice Magique, il devait absolument obtenir un ASPIC en Histoire de la Magie.

Et même si le nouveau professeur était extrêmement intéressant, voir captivant, ça n'aidait pas du tout Zacharias à retenir les détails de l'histoire compliquée de la Grande Bretagne Sorcière. Scoundrel venait de plus de donner une dissertation sur les révoltes de Gobelins au dix-septième siècle. Et le blond blêmissait déjà de devoir rédiger deux rouleaux de parchemins sur le sujet.

Alors que le cours se terminait et que la classe se vidait. Zacharias prit son courage à deux mains et mit sa fierté de côté pour aller près du bureau du professeur qui rangeait ses affaires. Il était toujours souriant et avait une tête d'allumé mais il donnait confiance, aussi Zach pensait qu'il y avait peu de chance qu'il refuse sa demande.

Le blond attendit tout de même que le dernier des élèves aient quittés la salle pour se coller au bureau avec un sourire forcé. Il fallait qu'il se montre avenant et positif, ce n'était pas avec son habituel moue boudeuse qu'il obtiendrait ce qu'il souhaitait.

"Monsieur" commença-t-il. "Je pourrais vous demander une faveur ? Je sais que vous devez être particulièrement débordé puisque vous venez à peine d'arriver au château, mais s'il vous restait un peu de temps, j'aimerais vous demander des cours de soutien en Histoire de la Magie. S'il vous plait !"

Zacharias fut soulagé de la réponse bien que sarcastique du professeur. Il se renfrogna encore avant de tenter à nouveau de sourire largement, se montrant tellement crispé que ça paraissait encore moins naturel qu'avant. Il se tint bien droit et essaya de se montrer plus détendu mais cela ne marchait pas.

Il se sentait stressé et le regard du professeur déjanté pesant sur lui avait tendance à l'oppresser. Il n'aimait pas qu'on l'observe comme une bête curieuse. Surtout lorsqu'on venait de le comparer à la vieille reliure décrépie.

Les dents serrées, grinçant presque, il releva la tête entre ses pieds et le visage de son professeur, hésitant avant de demander quand ils pourraient commencer les cours. Car mine de rien, le temps passait rapidement et il se trouverait à préparer ses ASPICs plus vite qu'il ne l'imaginait.

Zacharias ne savait pas comment présenter la chose. Il ne voulait pas se montrer trop insistant et que le professeur Scoundrel finisse par refuser en prenant peur face à sa détermination. Siwan lui disait souvent qu'il pouvait être effrayant quand il désirait réellement obtenir quelque chose et qu'il se montrait aussi déterminé.

Qu'importe, il lui fallait être clair avec ses objectifs. Il devait progresser en Histoire de la Magie, il devrait donc aller en cours particulier le plus rapidement possible. tant pis s'il devait harceler son professeur pour cela.

"C'est à dire, Monsieur, si c'était possible, j'aimerais savoir quand vous accepteriez de commencer. J'ai énormément de retard et j'aimerais être au point avant la fin de l'année scolaire !"

Ses prunelles brillaient de passion et il était proche de brandir le poing en l'air tel une héroïne de shojo. S'il était trop direct, ou trop ambitieux et que ça lui portait préjudice, il n'aurait qu'à s'en prendre à son caractère de cochon, comme disait Sowan. Et aussi, il irait chouiner auprès d'elle que le monde était trop injuste ...