Et voilà ; une cinquième année qui allait débuter pour Olivia. Elle avait déjà lu une grande partie de ses livres scolaires. En fait, il n’y en avait que deux de nouveaux à acheter ; le niveau 5 des sortilèges et le livre théorique de défense. Dans ce dernier, il lui semblait bizarre qu’il n’y ait que des chapitres écrits et cela signifiait que le cours allait être légèrement différents par rapport à jadis. La veille qui précédait la rentrée fut assez déstabilisante pour la jeune fille qui vérifiait sans cesse ses bagages en s’assurant de n’avoir rien oublié. Elle n’était pas parvenue à dormir plus de trois heures tellement elle pensait à son départ. Son petit frère était dans le même cas et puisqu’il entrait en première année, il avait peur du voyage ainsi que du reste. Ils avaient donc passé leur nuit dans la chambre d’Olivia à discuter sur son lit. La demoiselle prodiguait des conseils à son frangin et à six heures du matin, elle eut l’idée de le renvoyer dans sa chambre.

A son tour, elle se rendormit pour se réveiller à neuf heures à cause de sa mère qui lui hurlait qu’il était tant de quitter les bras de morphée. A onze heures, les deux enfants devraient être dans le train donc ils disposaient de deux heures pour se préparer et se mettre en route. Une heure et demi plus tard, la famille de quatre était prête et à l’aide d’un Portoloin, ils se rendirent à un endroit caché des Moldus, non loin de la Gare KingCross. Ils cherchèrent de vue les autres membres de leur famille qui était nombreuse en Angleterre. La mère de famille partit aussitôt discuter avec ses belles sœurs tandis que son mari demandait aux cousins et aux cousines de rassurer son jeune fils. De son côté, notre Olivia chercha de vue ses fidèles amis de Poudlard mais ne les croisa pas dans la Gare. Elle avait la facheuse habitude d’arriver en retard ce qui n’était pas au goût de la Serdaigle. Finalement, lorsque onze heures approchait, elle abandonna l’idée de retrouver tout de suite ses amis et elle préféra saluer ses parents et se rendre entre la voie 9 et 10 en compagnie des cousins. La tranche d’âge variait ; ils avaient tous entre onze et dix sept ans. Certains avaient des affinités avec d’autres ou alors ne se disait que bonjour. Un sentiment d’excitation envahit la demoiselle lorsqu’elle franchit la barrière et lorsqu’elle vit la magnifique Poudlard Express qui laissait échapper de la vapeur. Il était toujours aussi beau. Elle tint son frère par les épaules qui fut ébahi par tant de splendeurs.

Après lui avoir expliqué qu’il fallait trouver un compartiment, le petit garçon s’échappa de son étreinte et suivit les autres cousins pendant que Olivia entra à son tour dans une des entrées du train. Avec un peu de chance, ses amies étaient déjà assises et l’attendaient. Dans quelques temps, le train fermerait ses portes et tous ses occupants seraient en route pour le commencement d’une nouvelle année. Tandis qu’elle parcourait le long couloir de l’engin, elle fut un peu agacée de voir qu’il y avait beaucoup de monde autant assis que debout. Quasiment tous les compartiments étaient occupés et encore beaucoup d’élèves cherchaient leur place. A ce rythme, il faudrait songer à ajouter des places dans ce train. A son plus grand malheur, Olivia n’aperçut pas sa bande d’amis et dut croire qu’ils arriveraient encore en retard, c'est-à-dire, dix secondes avant la fermeture des portes. Elle n’arrivait pas à croire comment les gens faisaient pour ne pas vouloir être ponctuels. Puisqu’il n’y avait plus de compartiment vides, elle devrait alors se séparer de ses proches durant tout le trajet et demander à une bonne âme de bien vouloir lui permettre de s’asseoir en sa compagnie. Au passage, elle aperçut quelques chuchotements à propos de Potter et de Dumbledore mais cela ne l’étonnait pas. D’ailleurs, cet élève était sûrement dans ce train à l’heure actuel et il devrait faire face au fait qu’on le prenne pour un menteur. Une odeur de Chocolat se fit sentir juste à côté d’un groupe de Poufsouffle qui tentait de faire de la magie autour d’eux. Enfin, elle trouva un compartiment qui s’avérait vide de loin. Avec un sourire, elle s’approcha en vitesse pour ne pas que quelqu’un ne le remarque à son tour. Cependant, elle s’aperçut tardivement qu’il était finalement occupé par une seule fille dont le siège lui tournait le dos. Elle hésita avant d’y entrer mais finalement, il n’y avait plus aucune place ou alors elles étaient occupées par des gens qu’elle n’appréciait pas vraiment comme certains Serpentard moqueurs qui embêtaient les plus jeunes étudiants. Puis, prenant son courage à deux mains, elle fit glisser la porte sur le côté. Elle sentit le regard de la blondine se river vers elle. Cette s’éclaircit la gorge puis se lança sur un ton calme et serein :

« - Bonjour. Je te prie de m’excuser mais il n’y a plus aucune place ailleurs donc je me demandais… Si cela te posait un problème si je pouvais m’installer ici ? »

Puis, elle se souvint qu’une fille toute seule ne le serait pas forcément pour encore longtemps et que comme elle, elle n’avait peut être pas croisé ses amis.

« - Bien sur, si les places sont réservées, je comprendrais. » ajouta t-elle avec une pointe de suspicion.

Premier septembre. Nous étions un vendredi. Ma grand-mère m'avait réveillée en catastrophe. Il était maintenant 9h45. J'ouvris les yeux, surprise et me redressai vivement. Elle m'expliqua qu'elle me croyait déjà levée. D'un bond, je sortis du lit, pris les vêtements que j'avais apprêté la veille et courus vers la salle de bain. Je me lavai en vitesse, m'habillai en vitesse d'un pantalon noir et d'un haut de la même couleur. Je m'attachai les cheveux en queue de cheval et descendis les marches des escaliers deux par deux. Gispy, l'elfe de maison, m'avait préparé un somptueux petit déjeuner. Je l'engloutis d'une traite, manquant plusieurs fois de m'étouffer. Mon père n'était pas là. Il était déjà parti au travail. Je lui avais dit au revoir la veille, mais j'aurais aimé me réveiller assez tôt pour pouvoir le lui dire une fois de plus. Finalement, ma grand-mère avait emménagé avec nous. Heureusement, il n'allait pas être seul. Et elle non plus. Bref, je finis par rejoindre le hall d'entrée, où ma grand-mère m'attendait avec ma valise et les cages de mon chaton, Birdy et de ma chouette, Owly. Heureusement, je l'avais déjà faite la veille. Je me chaussai de ma paire de bottes noire, pris mon bagage et m'agrippai fermement au bras de mon aînée. Gipsy, dans l'encadrement de la porte de la cuisine, me souhaita bon voyage. Je la remerciai chaleureusement et nous transplanâmes. Cette sensation était réellement désagréable. J'avais l'impression que mon corps tout entier traversait un tuyau en caoutchouc. Par chance, cela ne durait jamais bien longtemps, et je sentis mes pieds toucher le sol. Nous étions arrivées à la gare de King Cross. Plus précisément, à l'extrémité du quai 9 3/4. Il était déjà 10h55. J'embrassai ma grand-mère une dernière fois puis courus vers le premier wagon. Des élèves se bousculaient dans les couloirs. Je fus percutée par un groupe de première années qui s'excitaient en criant. Je soupirai. À cet âge, j'étais calme, moi.

Ma tâche consistait maintenant à trouver un compartiment vide. Ou du moins pas trop rempli. Mon regard passait donc en revue chaque compartiment. Soit ils étaient plein à craquer, soit je ne connaissais absolument personne dedans. Soudain, je vis Malefoy, au loin. Je le connaissais de vue et il s'amusait souvent à se moquer de moi. Heureusement, il ne savait pas que mon père était Cracmol. Personne ne le savait, mis à part Rigel. Enfin, normalement. Je passai à côté de lui tout en jetant un coup d’œil au compartiment. Je m'arrêtai net, voyant Olivia Taylor dedans. Elle était légèrement en retrait et accompagnée d'une Serpentard et d'une... Gryffondor... ? J'écarquillai les yeux. Ça avait l'air très amusant, en fait. Les deux avaient l'air assez tendues, comme si elles étaient sur le point de se disputer. Ou alors, peut-être se disputaient-elles déjà ? Par ailleurs, j'entendis la fin de la phrase de Malefoy : « ...Trouver ta rivale cette année ? ».

Hum... Je n'allais tout de même pas laisser ma pauvre Olivia toute seule avec deux Serpentard et une Gryffondor, même si -peut-être- elle la connaissait déjà. Je m'éclaircis la gorge.

« Malefoy, tu gênes le passage là. »

Mon ton était plus cinglant que je l'aurais voulu. Tant pis. Par dessus l'épaule du petit chouchou à son papa, je souris à Taylor. Puis, je m'adressai à tous les membres du compartiment.

« Cela vous dérange-t-il que je m'installe avec vous ? »

Certains élèves rêvaient qu’une paix ne prospère à Poudlard afin qu’il n’y ait plus d’embrouilles aussi risibles qu’auparavant. Néanmoins, ce n’était vraiment pas gagné puisque les élèves étaient différents d’une maison à l’autre et beaucoup d’étudiants détestaient la différence. La paix était un pari perdu d’avance mais Olivia y croyait un peu. On ne pouvait certes pas transformer l’école en un repère où tout le monde est ami avec tout le monde mais si l’on pouvait essayer d’améliorer la situation pour limiter les embrouilles, ce serait déjà pas mal. Sur le coup, il était difficile de répliquer puisqu’elle appréciait Daphné comme une amie et d’un côté, Ambre s’avérait également être une personne sympathique. Autrement, elle ne l’aurait pas acceptée dans son compartiment. Il était parfaitement inutilement de prendre parti si au fond de soi, on savait qu’aucune des deux n’avaient ni raison ni tord. Se faire remarquer pour participer à la dispute était une chose bien ridicule. Avant de parler, il fallait savoir pourquoi on le faisait et si cela en valait la peine. La Gryffondor et la Serpentard se connaissaient, il n’y avait aucun doute là-dessus. C’était leur affaire et si elles ne s’appréciaient vraiment pas, c’était tout de même à elles de devoir régler cela au plus vite. Puis, tout se passa très vite.

Apparemment, le téléphone arabe était encore un jeu employé par les élèves puisque rapidement, toute une petite communauté de Serpentard apparut. Enfin, c’est ce qu’elle crut en voyant Drago Malefoy mais en fait, il était parfaitement seul. Étrange parce que d’habitude, il était toujours entouré de ses gardes du corps Crabbe et Goyle. Ils étaient plutôt dans le genre grands colosses qui ne savaient que se servir de leurs bras mais dont le cerveau était en panne. Le blondinet s’avança près de Daphné et lâcha lui aussi une pique sur les Gryffondor mais elle n’était pas digne d’apparaître sur le top 100 des meilleures répliques cinglantes. Elle était tellement lamentable que Ambre ne perdit pas de temps pour répondre ce qu’elle avait sur le cœur. Le surnom de Malfouine eut le don d’arracher un petit sourire à Olivia alors qu’elle observait la blondine rouge et or. Oui, elle se souvenait d’avoir entendu son amie lui raconter ce spectacle l’an dernier. Il avait osé s’attaquer à Potter mais le faux Maugrey l’avait eut de vitesse et l’avait métamorphosé en une petite fouine. Cela avait du être un évènement mémorable pour tout ceux qui avaient observé la prestation. Remerciant presque Ambre de lui avoir offert quelques secondes de comique, elle lui jeta un regard d’amusement et d’encouragement. Ce n’était certes pas la meilleure des choses à faire puisque cela pouvait très bien inciter la rouge à poursuivre la dispute mais d’un autre côté, Olivia n’avait guère pu s’en empêcher. Elle reporta ensuite son attention sur Malefoy pour observer sa réaction. Toutefois, son regard divergea sur deux filles aussi brune qu’elle-même qui venaient d’arriver. Ce couloir était donc devenu un squat ?

La Taylor reconnut Luna Lodwick, une de ses nouvelles amies qu’elle avait rencontré au chemin de Traverse il y a quelques temps. Elles avaient fait leurs courses ensemble malgré plusieurs accidents à cause d’un Serpentard. Elle aussi n’avait certainement pas trouvé d’autres places ailleurs. Ambre accepta la présence de ces deux nouvelles Serdaigle. La toute dernière ne devait pas être dans la même année que Olivia sinon cette dernière se serait souvenue d’elle. Peut être l’avait-elle aperçue de vue un jour mais sinon, elle ne lui disait pas grand-chose. Elle rendit le sourire à Luna et aurait tant voulu une conversation sérieuse et mature toutefois, cette désolante dispute l’en empêchait. Alors, elle continua d’observer en soupirant discrètement tandis qu’elle enroula une mèche de ses cheveux autour de son doigt, comme signe d’ennui et de patience. Ses deux yeux bleus s’étaient fixés sur le blason bleu et bronze de la Serdaigle qu’elle ne connaissait pas et qui était assise en face. Il y avait vraiment trop d’ondes négatives ici et suffisamment pour que le professeur Trelawney ne fasse une attaque en entrant dans le compartiment. Ambre brisa de nouveau le silence en proposant une petite pause. C’était une sage décision qu’approuvait notre héroïne dans sa tête. Elle quitta le blason de vue et jeta un regard furtif à Daphné comme pour lui faire comprendre qu’il valait mieux s’en arrêter là. Forcément, elle ne voulait pas que tout se termine en un duel et que chacun ne finisse par se blesser. Et puis, si elle devait défendre le parti de quelqu’un, elle ne voudrait certainement pas s’en prendre à une amie, que ce soit Luna ou Daphné. Si la guerre commençait déjà lourdement à peine entrés au château, on devrait s’attendre à quelque chose de sanglant au cours de l’année.

Bon... La Serpentard et la Gryffondor avaient vraiment l'air de se chamailler. Pour le moment, ça avait l'air d'aller, mais j'étais certaine que ça allait empirer avec le temps. L'idée de m'en aller trouver un autre compartiment le traversa l'esprit. Mais au moment où j'allais prendre la parole, la Gryffondor me confirma que je pouvais m'installer. Elle avait l'air de ne pas manquer de répartie, en appelant Malefoy « Malfouine ». Tout le monde se rappelait du moment humiliant où Fol'Oeil -enfin, le Mangemort...- avait transformé ce petit impertinent en fouine. C'était tout bonnement épique.

Quant à Olivia, elle restait silencieusement dans son coin, fidèle à elle-même. Soudain, j'entendis une voix familière derrière moi. Je me retournai et vis avec joie... Rigel Black. Ma meilleure amie. Elle demanda aussi à se joindre à nous. Je me tournai vers elle, heureuse de la retrouver enfin.

« Rigel ! Comment vas-tu ? »

Ce fut le moment que choisit Malefoy pour me répondre, aussi cinglant qu'il pouvait l'être. Il me demanda qui j'étais. Et aussi, il remarqua que je devais l'idolâtrer, vu que moi, je le connaissais. Je levai un sourcil tout en lui adressant un sourire moqueur.

« Tout le monde te connaît, Malefoy. Surtout après la merveilleuse histoire avec Fol'Oeil, l'année dernière. Si tu ne me connais pas, c'est simplement parce que je suis studieuse et que moi, je ne me fais pas remarquer pour rien. Sur ce... »

Je le dépassai, m'engouffrant dans le compartiment tandis que justement, la Gryffondor nous demandait si on allait rester debout encore longtemps. Je pris ma baguette magique dans une poche et lançai un Wingardium sur ma valise et les cages de mes animaux, pour les mettre dans un des portes-bagages. Sagement, je m'assis sur un des derniers sièges libres. J'espérais sincèrement ne pas avoir à devoir me battre. J'avais déjà assez donné comme cela durant l'été, avec Owen. Je me tournai vers la Gryffondor.

« Je te remercie de m'accepter ici. Même si l'ambiance semble assez tendue, au moins, j'ai une place assise. Avec des compatriotes Serdaigle et Gryffondor. »

Ca allait sûrement énerver la Serpentard. Pourtant, elle avait l'air sympathique. Du moins, beaucoup plus que Malfouine. J'allais certainement garder ce surnom pour le petit blondinet prétentieux. Je le trouvais clair, net et cool. Mais si un jour il venait à apprendre que mon père était un Cracmol, il se vengerait sans scrupules. ... Idioties. Même si je ne l'appelais pas Malfouine, il s'amuserait quand même à se moquer de mes origines.

Histoire de changer un peu le ton, je balayai mes camarades de voyages du regard et lançai d'un ton neutre.

« Pour ceux qui ne me connaissent pas, je me nomme Luna Lodwick. Et vous ? »

Je m'adressais surtout à la Gryffondor et à la Serpentard. Je tentai d'être un peu plus... Diplomate.

La Serpentard s'en alla aussi. Il ne restait maintenant plus que Malefoy, qui ne fit même pas attention à ma remarque. Ce n'était même pas drôle. Je sentis alors mes paupières s'alourdir et je me blottis tendrement dans mon siège fatiguée, tandis que le blondinet faisait la causette à ma meilleure amie. Ainsi donc ils étaient cousins ?! Pas possible. Ou alors, ils étaient cousins germains. Enfin bref, je me jurai intérieurement de questionner Rigel à ce sujet. Mais pas tout de suite. Nous n'étions pas seules dans notre compartiment.

Je baillais tandis que Malefoy critiquait une fois de plus les Gryffondor. Je décidai de ne même pas relever. Après tout, ce n'était là qu'un imbécile. Et j'avais douloureusement appris qu'on répondait aux imbéciles par le silence. Merci Owen pour ce petit cours particulier. Ma haine pour les Serpentard était encore un feu hardant et il allait être loin de s'attiser.

Puis, il rejoignit Greengrass. Pfeuh. Ouais, laissez les Serdaigle ensemble. Je fermai alors les yeux et murmurai à mes camarades :

« Je suis désolée les filles, mais je ne suis pas vraiment en état de papoter pour l'instant... Mais... Nous allons... Nous rattraper... Si... Vous pouviez... Me réveiller... »

Et je sombrai dans les bras de Morphée. Le stress de cette rentrée, le fait que je sois arrivée en retard... C'était certainement pour cela que j'étais complètement à bout. J'étais dans un sommeil lourd et sans rêve. Seules quelques images s'affichaient sur ma rétine. Owen et Malefoy en train de se moquer de moi. Il faudrait que je me venge, un de ces jours. Mais pas tout de suite. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Ce que j'aimais, en dormant, c'était que le temps passait toujours plus vite. Je n'entendais presque pas les bruits autour de moi. C'était merveilleux. L'humain lui-même était un être magique.

Ça devenait tout de même assez spécial comme ambiance. Alors qu'ils venaient finalement à peine de commencer leurs voyage, voilà que la plupart des élèves quittaient le wagon pour aller s’installer ailleurs. Rigel observa placidement les événements, enfin installée à une place, se demandant tout de même si autant de chichis n'étaient pas un tant soit peu exagérés. Que les préfets partent, c'était bien normal, après tout ils avaient leurs obligations. Mais la troupe des Serpentard partaient aussi. Rigel se retrouvait à présent avec Luna et Olivia. Daphné Greengrass eut au moins le savoir vivre de les saluer en partant.

-A toi aussi. Répondit-elle.

Un calme plat était donc brusquement tombé sur le compartiment. Luna n'était pas très bavarde et visiblement fatiguée, quant à Olivia... Difficile de savoir quoi dire, elles ne se connaissaient pas vraiment, de toute façon elle semblait bien plus intéressée par ses friandises. Rigel opta donc pour une solution au diapason de l'ambiance générale, elle prit un livre. Elle releva le nez en entendant Luna parler, elle allait dormir.

-D'accord. Euh...

Elle n'eut pas l'occasion d'ajouter « on te réveille un peu avant d'arriver alors ». Son amie avait déjà fermer les yeux pour plonger dans un sommeil de plomb. De toute façon le voyage était long, il était fort probable pour qu'elle se réveille bien avant l'arrivée. Rigel se cala plus confortablement sur la banquette, ramenant ses jambes pour s’asseoir en tailleurs, puis reporta son attention à son livre. Une journée à lire dans un compartiment de train sans rien voir d'autre se passer, le voyage allait être long. Elle était presque déçue. Non, elle était complètement déçue que Drago ne l'ait pas invitée à se joindre à lui. Non pas qu'elle veuille se joindre à son fan-club, elle était sa cousine, pas son admiratrice, juste que le voyage passerait bien plus vite dans un environnement plus animé qu'une dormeuse et une mangeuse de bonbons. Non vraiment, ça ne lui donnait même pas envie de lire tant c'était plat. Elle referma son livre et observa Olivia.

-Tu manges beaucoup de bonbons dis donc...

Par quoi allait-elle commencer à avaler ? Lorsqu’elle percevait des friandises devant elle, son estomac se mettait à réclamer de la nourriture. Et elle pouvait en profiter puisque de toute évidence, elle ne grossissait pas. Ce serait à voir lorsqu’elle aurait la trentaine d’année mais pour le moment, tout allait pour le mieux. Tenant entre ses doigts une dragée surprise de Bertie Crochue de couleur rouge, elle hésita avant de la croquer. Il pouvait s’agir de n’importe quoi après tout ; au piment, comme à la tomate, à la fraise ou goût explosif. Elle ouvrit légèrement la bouche et le plaça sur sa langue où un délicieux goût de cerise la fit sourire. Le seul souci c’était qu’elle n’avait pas pris de bouteille d’eau et elle n’était pas d’accord pour user de la magie avant d’arriver à Poudlard. Se tournant vers Daphné, elle avait sentie que le départ de Ambre susciterait aussi celui des Serpentard. De toute façon, la dispute était terminée donc il n’y avait aucune raison pour qu’ils ne restent ici… sauf s’ils souhaitaient faire de plus amples connaissances, ce qui serait surprenant de leur part. Olivia adressa un au revoir à Daphné qu’elle appréciait pour sa gentillesse. Certes, ce n’était pas une sympathie qui s’étendait jusqu’à pactiser une paix entre maisons mais au moins, elle respectait moins le stéréotype de la Serpentard hautaine qui regardait tout le monde de haut. En revanche, s’il manquait bien une chose à Drago Malefoy c’était bel et bien la modestie. Olivia ne lui avait jamais parlé de sa vie même s’il appartenait à la même année qu’elle. Mais le fait qu’il soit si orgueilleux ne lui avait jamais donné l’envie de connaître le mystère de sa vie. Une sorte de Matt Owen, si on veut.

Quoi qu’il en soit, le compartiment peut retrouver un peu de calme et ce calme apaisait notre Serdaigle qui croquait une nouvelle dragée, cette fois-ci au goût de plomb. Elle afficha une mine de dégoût et hésita à le recracher. Pourtant, perdue dans ses pensées, le goût du plomb s’estompa alors qu’elle songeait à sa nouvelle année à Poudlard. Elle espérait tellement passer une super année mêlée à de bons résultats et une excellente camaraderie. La belle avait hâte de revoir ses amies, comme Mandy Broklehurst ou encore Cho Chang. En ce moment, elles étaient sûrement dans une autre partie du train mais il aurait été impoli de quitter ses deux compères, elles aussi à Serdaigle, pour aller retrouver d’autres personnes. Alors, elle prit la décision de rester ici. Luna Lodwick semblait fatiguée et elle eut la merveilleuse idée d’aller piquer une somme. La brune s’endormit aussitôt, ou du moins fermait-elle simplement les yeux. Olivia, comme fascinée, l’observait de ses deux iris bleus et se demandait si elle finirait par rêver durant son sommeil. Croquant son troisième dragée au goût de citron, elle ne faisait que fixer le visage pâle de son amie et elle en oublia presque la présence de l’autre jeune fille. Pourtant, ce fut cette dernière qui engagea la conversation. Elle désirait sans doute briser le silence beaucoup trop calme pour elle. Relevant la tête, notre héroïne put remarquer que sa nouvelle interlocutrice était une fille très jolie. Brune aux yeux bleus, elle ressemblait un peu à Olivia de par ces caractéristiques. Néanmoins, les traits de leur visage respectif étaient tout à fait différents. Chacune des deux avaient son propre charme. Elle ne la connaissait pas et pourtant elle l’avait déjà aperçue plusieurs fois dans leur salle commune. Oui, c’est vrai, elle mangeait beaucoup de bonbons…

« - J’aime beaucoup les bonbons. Et puis, le sucre est nécessaire lorsqu’on se sert de notre cerveau… ça ne contribue pas forcément à la prise du poids, contrairement à ce que la plupart des filles pensent… »

Et elle replongea sa main dans son paquet de dragées. Qu’elles étaient excquises…