Cela faisait un bon moment qu'Harmonia ne cessait de penser à l'épisode du bain dans la salle de bain des préfets. Vers le début du mois de février, une scène étrange s'était déroulée entre elle et Cormac où leur sentiment d'amitié mutuel avait laissé place à quelque chose de différent, étrange et intense. Si cela s'était produit avec un autre garçon, elle aurait facilement tourné la page et aurait même oublié cette personne mais quand il s'agissait de son meilleur ami, la situation s'avérait fort différent et quasiment inoubliable. Cela la hantait, quand elle croisait Cormac dans les couloirs. Ils s'étaient évité depuis tout le mois de février, ne se limitant qu'à des formules de politesse quand ils étaient contraints de se parler. Quelques personnes de leur maison avaient remarqué ce changement mais du côté de la jeune fille, elle ne leur répondait pas grand chose pour expliquer cela. Ou alors, elle inventait une histoire à deux balles qui aurait été la cause d'une dispute. Non, il avait été hors de question de leur raconter la vérité, ce n'était pas convenable à ses yeux. Elle détestait mentir mais là, elle estimait ne pas avoir le choix. Certaines choses devaient rester cachées, ne serait-ce que temporairement. Elle ignorait où elle en était dans ses propres ressentis vis à vis du gardien de Gryffondor. Elle aurait tellement aimé ne ressentir que de l'amitié mais au final, elle sentait que ses sentiments étaient beaucoup plus profonds... elle était comme attirée par lui. Il l'avait envoûtée, sûrement. Bref, elle était totalement perdue et elle n'avait pas eu l'occasion de demander à Cormac ce qu'il pensait de tout cela. La dernière fois, au bain, il n'avait même pas répondu à ses questions.

Cependant, aujourd'hui, elle avait décidé de mettre un terme à ces doutes envahissants, à cette ignorance agaçante et à cette distance insupportable. Harmonia devait lui parler. Pour cela, elle lui avait écrit un mot sur un bout de parchemin. Cela lui rappelait cette fameuse dernière fois qu'ils s'étaient parlés. Bah oui, elle l'avait invité dans la salle de bain à l'aide d'un mot. Bizarrement, cela la faisait sourire narquoisement. Attrapant sa plume et de l'encre, elle écrivit d'une manière très appliquée, comme une sorte de lettre d'amour. Bien sur, elle ne comptait pas lui en écrire une mais étrangement, la jeune fille ressentait le besoin de soigner ses lettres.

« Cormac,

Cela fait des semaines qu'on ne s'est plus parlés à proprement dit. Je ne pense pas pouvoir supporter ça plus longtemps, il faut qu'on parle. Ce n'est pas en s'évitant qu'on résoudra les choses et je suis certaine que tes idées sont perturbées tout autant que les miennes. Histoire de remettre tout cela en place, je voudrais que l'on se voit aujourd'hui dans notre salle commune à vingt heures.

Bien à toi,
Harmonia. »

Elle plia le parchemin en quatre et fit charger Gwennaëlle Montgomery de le livrer à Cormac sans en lire le contenu. La préfète de Gryffondor sembla acquiescer et de toute manière, notre héroïne avait confiance en elle. En attendant que l'heure n'arrive, elle se contenta de passer l'après-midi à suivre ses cours ou plutôt à révasser, et à faire des parties de Bavboules en compagnie des fidèles personnes du club. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Cormac et à sa réaction en lisant le bout de papier. Elle craignait qu'il ne refuse son offre mais elle craignait aussi l'issue de ce « rendez-vous » s'il acceptait. Un peu frustrée par tout cela, elle perdit quelques parties et partit prendre congé ailleurs, auprès d'autres connaissances avec qui elle put se décompresser un peu.

Quand l'heure arriva finalement à grand pas, Harmonia était assise sur un des canapés de la salle commune de Gryffondor et elle se mordait l'ongle de son index pour faire taire son stress. Elle s'étonnait elle-même d'être stressée car ce n'était pas son genre. Habituellement, elle était toujours zen et elle prenait ses problèmes avec beaucoup de détente. Décidemment, Cormac lui faisait un de ces effets !

Cormac avait passé une journée immensément longue. La matinée c’était déroulé avec une lenteur maladive, empoisonnante, suffocante. Le double cours de potion l’avait achevé. Slughorn les faisait réviser les potions qui tombaient habituellement aux ASPICs et Cormac avait tout de même espoir de décrocher un acceptable voir un effort exceptionnel dans cette matière en pratique. Comme quoi, rien était perdu, car Terry l’aidait suffisamment pour la théorie de sorte que ses notes augmentaient considérablement.

Pendant le déjeuner, il ne croisa personne de Gryffondor ou presque, car il était sorti plutôt tard avec sa classe d’ASPIC. L’après midi, il avait cours de métamorphose. Les informulés ne lui réussissait pas dans cette matière. Déjà qu’en parlant normalement la métamorphose n’avait jamais été son point fort, mais lorsqu’on rajoutait de la difficulté supplémentaire, rien ne s’arrangeait.

C’était déjà un miracle que le repas soit encore consommable pour les retardataires, mais Cormac se voyait mal passer une après-midi en métamorphose sans avoir manger. Alors qu’il s’empiffrait avec le reste de sa classe de Gryffondor, il vit Gwen le rejoindre en courant, un peu essoufflée. Avalant ce qui restait dans son assiette à toute vitesse pour accueillir la préfète avec un sourire, même s’il devait subsister entre ses dents un ou deux morceaux de poulet.

Avant qu’il ait pu lui dire « bonjour » de sa voix rauque mais enjoué, elle le fusilla du regard et se plia en deux. Manifestement elle avait un point de côté et reprenait son souffle. Cormac sentit que son courroux se dirigerait sur lui quoi qu’il arrive, donc il osa y aller au culot. Après tout, qu’avait-il à perdre ?

« Alors ma Belle ! Faut pas te mettre dans des états pareils. Tu le sais que je suis toujours là si tu as besoin de moi ! » plaisanta-t-il en lui proposant un mouchoir qu’il avait matérialisé en informulé -oui n’importe quelle situation était propice à l’entrainement, disait Terry.

Le regard noir que lui envoya la préfète suffit comme réponse. Elle ne prit d’ailleurs pas la peine de revenir sur sa connerie et lui tendit un parchemin plié en quatre. Cormac haussa un sourcil suspicieux au vue du morceau de papier et envoya un rictus à Gwen. Il allait en rajouter une couche et Har … Pourquoi ne pouvait-il cesser de penser à elle ? C’était insensé !

« Qu’Est-ce que c’est ? Une énième déclaration d’amour d’une Poufsouffle en première année ? » [/b]

Soupirant, Gwen lui assigna une tape derrière la nuque et lui expliqua que le parchemin venait d’Harmonia. Cormac fit la grimace et détourna le regard en se retournant sur son assiette. Il chargea sa fourchette avec des pommes de terre et des carottes et s’en remplit la bouche allègrement. Pendant quelques minutes, Gwen lui hurla dessus, l’obligeant à récupérer la missive en précisant qu’elle n’était pas son hibou personnel. Faisant la moue, il reçut le parchemin et le calla sous son assiette.

Lorsque la préfète s’en alla en maugréant sur Cormac, le blond se retrouva seul avec la lettre et à ce moment, les plats disparurent. Frustré, Cormac croisa les bras sur sa poitrine et regarda, boudeur, le morceau de parchemin. Il ne voulait pas le lire. Non il ne voulait pas savoir ce qu’Harmonia avait à lui dire car il savait qu’il lui céderait quoi qu’elle dise. Et en souvenir de la dernière conversation qu’il eut eu avec elle, prendre le risque de se montrer faible ne lui apporterait que des ennuis.

Pourtant, la tentation fut plus forte que la raison et une fois de plus, Cormac céda à son envie impétueuse d’ouvrir la lettre. Il la déplia et en lut le contenu avec intention. Harmonia, avec son écriture soignée et nette, lui donnait rendez vous dans la salle commune à vingt heures pour parler … Et surtout pour s’expliquer sur les dernières semaines et sur la cause de leur brouille. Il n’avait pas besoin de réponse, il lui suffisait de se rendre -ou pas- au rendez vous à l’heure convenue.

Cormac soupira lourdement et se leva de la table, un creux terrible dans le ventre, causé autant par la faim que par l’angoisse de devoir faire face à sa meilleure amie dans la soirée. Quelle idée de l’embrasser ? Quelle idée de la prendre contre son corps nu et de la serrer entre ses bras ? Quelle idée d’oublier encore une fois ce qu’il aurait du faire pour s’abandonner, comme toujours, à ses pulsions ? Voila dans quelle situation il se trouvait à cause de ses conneries. Il avait peut être perdu la seule personne à laquelle il tenait vraiment à Poudlard …

L’après midi passa avec une lenteur exaspérante. Cormac ne pouvait s’empêcher de penser au visage rougissant d’Harmonia et de ses lèvres au gout de pèche contre les siennes dans ce fameux bain. Dire qu’il avait réussi à sortir ses images de sa tête depuis quelques semaines, le simple fait d’avoir lu son écriture lui remettait tout en mémoire. C’était atroce car il savait que le seul moyen pour que cette scène se reproduise, c’était justement qu’il consente à ce qu’il avait toujours refusé …

Il avait réfléchi longuement à la situation, cherchant quoi répondre lorsque Harmonia lui poserait ses fameuses questions. Sa conversation de la veille avec Siwan lui revint à l’esprit. Même si la jeune fille était plus proche d’Harmo que lui, elle avait été de bons conseils. De là à pouvoir les appliquer …De là à en avoir ne serait-ce qu’envie. Cormac n’était guère plus avancé.

S’il acceptait de sortir avec elle, il y avait cent pour cent de chance que ça se termine de façon express et douloureuse. Et qu’aurait-il gagné ? Quelques nuits agréables … Et qu’aurait-il perdu ? La meilleure amie qu’il n’avait jamais eu. Mais en même temps, si la situation perdurait ainsi, il l’aurait de toute manière perdue … C’était à s’arracher les cheveux. Il ne voyait absolument pas quoi faire et la seule qui aurait pu l’aider à se sortir de cette situation était justement au cœur de ses tourments.

Lorsque arriva le temps du repas du soir, Cormac n’avait même pas faim. C’était dire ! Enfin, il n’avait surtout pas envie de croiser Harmonia dans la grande salle. Il avait passé un cours de métamorphose atroce à retourner chaque possibilité dans son cerveau et il ne savait toujours pas ce qu’il allait faire. Il fit tout de même un crochet par les cuisines pour récupérer quelques victuailles qu’il engloutit en se rendant à la tour.

En haut des escaliers, il déglutit difficilement et traversa le couloir à pas lents. S’il avait ralenti plus, il aurait surement reculer. Mais il devait y aller. Devant la Grosse Dame, il donna le mot de passe et passa par le trou du portrait. En arrivant dans la salle commune, il vit immédiatement la brunette, assise sur son canapé fétiche. Elle semblait anxieuse et se rongeait les ongles compulsivement. Cormac eut un haut le cœur et se sentit nauséeux en la voyant.

Il ne s’était jamais senti aussi mal en présence d’Harmonia et ça lui faisait peur autant qu’il trouvait ça agréable. Une douce chaleur envahit son ventre et il ne put s’empêcher de sourire. Elle était tellement jolie, il ne s’en était jamais réellement rendu compte avant. Sa voix rauque retentit, bizarrement douce et caressante.

[b]« Salut, Harmonia ! » murmura-t-il.

D’un pas souple, il vient s’assoir à ses côtés. Décidé pourtant à se montrer raisonnable, il ne tint pas dix secondes. Il prit sa paume dans la sienne pour lui retirer les doigts de la bouche et la garda au creux de sa main large et hâlée. Ses yeux d’ordinaire pétillants de malice embués de stresse pénétrèrent son âme et il se sentit fondre en lui-même. Son autre main se glissa dans sa nuque et les yeux clos, il s’approcha d’elle, effleurant son nez du sien avant de poser doucement ses lèvres sur la bouche pulpeuse de sa belle. Son odeur lui avait manqué …

Complètement nerveuse, Harmonia se demandait si elle allait pouvoir affronter Cormac sans balbutier des paroles sans le moindre sens. D'ailleurs que lui dirait-elle ? « Salut Cormac, comment tu vas ? Je voudrais qu'on parle de la dernière fois, tu te souviens ?  Donc je pense que... »...non, ça n'irait pas du tout. Il fallait qu'elle fasse attention à ce qu'elle allait dire et bien réfléchir pour éviter de faire une boulette. Les boulettes, elle s'y connaissait moins que son meilleur ami mais quand même, il lui arrivait d'en faire des belles. Cela l'amusait de repenser aux concours stupides qu'ils faisaient ensemble. Souvent, ils pariaient qu'ils réussiraient à se faire virer de cours en moins de dix minutes ou qu'ils parviendraient à faire tellement de conneries que cela finirait par amuser les professeurs. Oh si, c'était déjà arrivé ! Tout d'abord avec le professeur McGonagall qui, quelques fois, ne cachait pas un petit sourire en voyant les perturbateurs s'en prendre un peu aux Serpentard pour les ridiculiser. Se souvenir de tout cela détendait Harmonia. En ce moment-même, elle avait envie de suivre un cours de Yoga pour faire dégager tout ce stress dont elle n'avait clairement pas l'habitude.

Ah, Cormac... comment pourrait-elle se passer d'une telle compagnie ? C'était impensable. Depuis toutes ces années, une grande amitié s'était construite et elle ne pouvait pas croire qu'un simple accident puisse tout détruire. Ils s'aimaient, oui, beaucoup même. Après, la blondine n'était pas sûr de la nature de cette affection aujourd'hui puisque tant de choses venaient de bouleverser sa façon de voir le jeune garçon. Quand elle le croisait dans les couloirs, elle ressentait l'envie d'aller lui parler et de se câler dans ses bras pas seulement par amitié mais parce que cela lui procurait du plaisir et beaucoup plus de sensations qu'auparavant. Elle avait eu l'occasion de le savoir dans la salle de bain. Rêvassant en observant la cheminée de la salle commune, elle se repassait la scène de ce fameux jour où ils avaient été nus dans un bassin de mousse et de bulles. Cela avait été si agréable et elle n'avait pas tellement honte de se le remémorer..enfin, un peu quand même mais de toute manière, personne ne saurait à quoi elle pensait en ce moment. Son cerveau contenait ses propres secrets et elle avait donc le droit de laisser son imagination créer de nouveaux fantasmes. Tiens, d'ailleurs, on lui disait souvent de manquer d'imagination mais sur ce coup-là, cet argument n'était plus valable. Le bruit d'une porte qui s'ouvre l'a réveilla instantanément de ses rêveries.

La vision d'un Cormac nu et chaud bouillant entrain de l'enlacer laissa place au même garçon mais habillé. Aussitôt, Harmonia effaça la scène sensuelle de sa tête et tenta de rester sereine mais le fichu stress ne faisait que s'amplifier. Durant son arrivée, elle l'observait discrètement dans toute sa splendeur tout en continuant de se ronger les ongles voire de se mordre le bout des doigts. Bon dieu... elle l'avait toujours trouvé beau et bien foutu mais elle s'arrêtait là dans la description. Pourtant, maintenant, le seul mot qui lui venait en tête c'était « sexy ». Depuis toutes ces années, comment avait-elle fait pour résister à ce charmant garçon qui faisait tomber les filles ? Elle se le demandait. Dorénavant, elle craignait que cette résistance ne faiblisse. Enfin, elle avait déjà faibli. D'une voix rauque, il la salua et vint s'installer juste à côté.

Cette proximité l'envahissait d'une drôle de chaleur et tout semblait vibrer dans son ventre. Elle chassa immédiatement la scène de la salle de bain qui ne cessait de vouloir revenir dans son esprit, comme si elle souhaitait la narguer et mettre ses hormones de fille dans tout leurs états et ainsi la pousser à le chevaucher. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Harmonia se tourna doucement vers lui et plongea son regard dans le sien, chose qu'elle n'avait pas pu faire depuis des jours et des jours. Cela lui manquait. D'habitude, elle fonderait sur lui pour le câliner amicalement et lui lancer à la suite n'importe quelle phrase humoristique mais là, elle bloquait. Cormac, lui, prit l'initiative. Il lui prit sa main dans la sienne et à l'aide de l'autre, alla lui tenir la nuque avant de se rapprocher d'elle et de capturer ses lèvres. La rouge et or en était un peu troublée et cela lui semblait bizarre de commencer leur rendez-vous de cette manière alors qu'ils avaient rompu le contact. Pourtant, elle n'avait aucune envie de le repousser. Non, elle avait envie de ce baiser, envie de se mêler de nouveau avec lui, de le toucher et de le caresser à sa guise. Ce n'était pas raisonnable mais elle s'en fichait. De toute manière quand elle était vraiment tentée, elle n'écoutait jamais ce qu'on lui disait, que ce soit de la part d'un représentant de l'autorité ou bien de sages conseils qu'on pourrait lui prodiguer.

Elle déposa sa main valide sur le dos de Cormac et la balada le long de ses omoplates, en passant par la nuque puis par son cuir chevelu. Jamais elle n'avait touché son meilleur ami avec de tels sentiments. C'était tellement bon...

Mais alors qu'elle prolongea le baiser, elle entendit sa propre voix dans sa tête, plus froide que d'habitude. Cette voix lui ordonna d'arrêter ses conneries et de mettre ses fantasmes en mode OFF pour affronter la réalité. Durant quelques secondes, elle ignora son propre appel mais elle finit par écouter sa Raison. Aussitôt, cela la refroidit un peu... elle n'aurait pas dû faire ça. Si elle l'avait invité ici-même, c'était pour mettre les choses au clair. A contrecoeur, elle brisa le baiser langoureux et s'écarta du Gryffondor en baissant le regard, vers les pieds d'une table pas loin.

« - Attends, ça va trop vite. »

Harmonia fronça légèrement les sourcils et prit le temps de bien respirer quelques secondes supplémentaires. Comment allait-elle lui en parler vu ce qui venait de se produire ? Rapidement, elle se passa en boucle tous les discours qu'elle avait préparé quelques heures avant mais rien ne lui semblait potable. Il fallait néanmoins qu'elle dise quelque chose... n'importe quoi. De toute façon, elle venait déjà de plomber cette ambiance qui lui avait assouvi certains plaisirs. En conséquent, elle ne pouvait pas faire pire.

« - L'autre fois, dans la salle de bain, tu n'as pas répondu à ma question. Et je veux saisir cette occasion pour te la reposer ; est-ce que tout ça n'est que de la distraction pour toi ou bien il y a bien quelque chose de vrai ? »