29/12/96 - C'était toujours comme ça depuis l'arrivée de Keith à Poudlard. Cela ne faisait que quelques semaines et le voilà déjà doté de quelques manies et rituels de pur confort. Emménager à Pré-au-Lard était une bonne idée. À l'école, une sorte de pouvoir l'obligeait à se montrer correcte, malgré les élucubrations qui pouvaient lui prendre. Dans son studio, au dessus d'une des tavernes du petit village, il décompressait. Il se faisait servir un whisky pur malte de la part de l'aubergiste, discutait quelques minutes. Il était important de prendre du temps pour soit, tant qu'on est pas prit par les obligations. Son agenda était assez fluide, et Keith n'avait à rendre de compte à personne. La solitude, qu'il connaissait mal, lui faisait défaut. Il s'ennuyait vite dans le Pré-au-Lard, qu'il attendait avec peine durant son adolescence. Il se souvenait encore de ses jeunes années, alors qu'il regardait l'aube magnifique qui se déployait devant ses yeux. Il se revoyait à l'âge de quinze ans. Un Keith en grande forme, aussi pétillant qu'aujourd'hui, entouré d'un groupe d'ami, petite amie au bras, profitant de ce village agréable et se réfugiant aux Trois Balais quand le temps n'était pas à son avantage. Les écharpes rouge, bleu ou jaune enroulées autour de leurs cous se laissaient abandonnées sur les banquettes de la taverne, pendant qu'ils riaient et bavardaient autour d'une Bièreaubeurre.

Aujourd'hui c'était Dimanche, et Keith avait eu le sommeil léger la nuit dernière. Une envie de retrouver le château lui prenait, pas pour une raison bien précise, juste pour côtoyer du monde, lui qui avait une horreur appuyée pour la solitude. Il était rentré dans le froid du château, guitare sans son dos, habillé d'un T-shirt "Retour vers le futur", d'un jean et d'une veste de costume, noire. Se frottant les mains pour se donner un peu de chaleur, il pénétrât dans l'enceinte de Poudlard et secoua ses chaussures à l'entrée afin de les débarrasser du surplus de neige. De rares humains déambulaient du Hall d'entré vers la Grande Salle, de cette dernière aux différents escaliers, encore endormis et franchement pas d'attaque pour démarrer la journée.

Keith passe lentement alors dans la Grande Salle, en examinant les tables des élèves, qui lui rappelaient bien des souvenirs. Il ralentit d'avantage le pas à la vue de cette des Gryffondors, son ancienne maison. Il se débarrassait alors de ses affaires, qu'il posa près de la table des professeurs, en appuyant sa guitare contre cette dernière. Le jeune professeur se saisi alors d'un des bols en or présent, et le rempli d'un café bien noir. Réflexe américain, dont il avait hérité de son père. Il but une gorgée et continua à marcher dans la Grande Salle en le tenant à la main. Il observait les lieux avec son habituelle étincelle dans les yeux, qui lui donnait un air émerveillé de tout. Il s'adossa à l'un des murs de la pièce, à côté d'un reposoir sur lequel était présenté un heaume. Il le regardait alors du coin de l'oeil, et murmura un discret "Quoi ?", la voix suspicieuse. Le heaume grinça en ouvrant la visière, plus la refermant, apparemment vexé qu'on lui parle sèchement. Keith haussa un sourcil puis glissa le long du mur pour s'y adossé, assit, son bol à la main et profitant de la salle dégagée.

HS : Pas de soucis ;D Je rentre petit à petit dans le bain aussi. Désolé j'ai posté mon premier post à la troisième personne, je m'en étais même pas rendu compte !

Ce qui était drôle à l'école, c'était de voir ces élèves, qui me rappelait ce que j'avais pu être à leurs âges. Il y avait ceux qui, comme moi, aimaient être entourés. Jamais seul, je voyais certains de mes élèves en masse, se déplacer de salle en salle en meute, sans jamais se séparer. C'était plutôt agréable. On entendait leur rire, on captait quelques bribes de conversations. Il me venais plus d'une fois de sourire pour moi même, à l'écoute de ce genre camaraderie. On sentait que, malgré les troubles qui me gênaient chez les sorciers, une bonne ambiance se faisait sentir au sein de l'école. Sans l'ensemble. Évidemment, il y avait également les solitaires, les rabougris, mes sombres ou les discrets. Cette dernière catégorie de jeune m'inspirait la sympathie, également par une certaine curiosité de leur cas.

Je voyais que dans cette salle, cette si Grande Salle, il n'y avait vraiment personne. Pas un rat. Je buvais une nouvelle gorgée de mon café en grimaçant. Trop amer. Le thé et ces autres coutûmes britanniques n'étaient pas vraiment ce que je préférais. Du rhum, des femmes et d'la bière nom de Dieu ! Et un peu de café... Parce que le matin, j'avais besoin d'une petite dose de "dopant" pour me lancer dans mes fascéties. Ça faisait du bien. Assis par terre, je laissais mon esprit divaguer en regardant le ciel magique de cette Grande Salle. Le nez en l'air, avec cette même expression ébahit que lors de mon premier jour à Poudlard. Les bougies volantes, les étoiles envoutantes. Ça inspirait plutôt. Un petit professeur qu'on reconnaissait bien, Mr Flitwick, passa devant moi d'un petit pas pressant, voulant absolument chercher une brioche avant de regagner son bureau pour travailler. "Salut Prof' !" Je lançais en brandissant mon bol de café. Il m'adressa un sourire enjoué et repartit du même pas rapide. C'est seulement en détournant mon regard que je tombais sur une élève. Assise à la table des Serdaigle, elle me fixait en faisant les gros yeux. De gros yeux bleus/gris complètement paniqués. J'arcquais un sourcil et me levais pour me diriger vers sa table.

Comment engager une conversation avec un élève un peu intimidé ? En prétextant un sujet stupide de conversation, qui tourne à l'entretient plus libre et moins "professionnel". Je posais mon bol, me muni de la carafe de jus de citrouille et sentais son contenu en faisant la grimace.

"Erk. J'ai jamais pu m'habituer à certaines coûtumes de sorciers. Impossible. La forme Miss Bell ?" Ajoutais-je en me servant un verre de jus de fruit dit "normal", avant d'ajouter un sucre à mon café. e levais une jambe et passait sur le banc. Pas trop près ni trop loin, de manière à ouvrir le contact avec ma propre personne. Ingénieux non ? À cette période de l'adolescence, je restais vigilent envers ces créatures si... Étrange. L'avantage, c'est qu'ils sentaient que je me souciais d'eux, et dans mes cours, ils voyaient bien que je n'étais pas si différent qu'un gamin. Un gamin de trente-cinq ans. Pourquoi pas ? J'étais franc, un peu bizarre, mais dans l'ensemble, mes premiers cours c'étaient bien passés, j'avais eu de bons retours de la part des autres professeurs. Certains anciens comme McGonagall, me regardait souvent de haut. En même temps, quand on sait que McGonagall m'a convoqué autant de fois que possible dans une vie, dans son bureau... Je n'étais pas surpris de son ressenti envers moi. J'avais mes preuves à faire, mais ce bon vieux Dumbledore avait été bien aimable avec moi à l'arrivé.

Le premier jour, tout avait été très tendu. Je m'étais habillé comme un pinguin, engonssé dans un costume noir, une chemise blanche et une cravate qui m'étouffait. Au banquet, j'avais adressé un sourire, pas du tout à mon aise, aux élèves qui avaient applaudi poliment. Ils ne pouvaient, et c'était ça l'avantage, faire de pronostique sur ma personne. Le premier jour de cours, j'avais clairement annoncé la couleur. Je pouvais dégoter des créatures très intéressantes, les travaux pratiques étaient vivant, et je n'hésitais pas à montrer quelques facettes de ma personnalité, en gardant un côté très "respectueux" de la part de mes élèves. J'avais tout gagné. En à peine deux semaines, les élèves me disaient bonjour dans les couloirs et venaient librement me parler, que ce soit à propos des cours ou d'autres choses. J'étais du genre cool et détendu... Pourtant, à chaque début de cours, c'était comme entrer sur scène pour jouer un morceau. Un gros stresse.