Esther venait de passer deux semaines de vacances fort agréables à s'amuser avec Saskya et Thomas – son petit-ami. En toute honnêteté, elle n'avait aucune envie de reprendre les cours mais pourtant elle n'avait pas le choix.
Durant deux semaines, elle avait enchaîné les grasses matinées, les après-midi de farniente et les soirées dans la Salle Commune des Gryffondors à faire la fête. Et il fallait bien dire que la veille au soir – ou plutôt au matin – elle ne s'était pas couchée très tôt.
Après tout, elle était une grande fille, elle prendrait sur elle le lendemain (ou simplement quelques heures plus tard) et se lèverait tôt pour rejoindre ses cours.
Sauf que ça ne se passe jamais comme ça.
Les elfes de maisons avaient tous débarqués afin de faire un grand ménage après ces vacances. La Salle Commune était quasiment ravagée et des milliards de détritus jonchaient le sol. Quoiqu'il en soit, les elfes faisaient comme à leur habitude très bien le ménage même si intérieurement ils devaient bouillir que les lieux soient aussi sales.
Dobby, un des elfes les plus respectés du château, du moins de la maison Gryffondor – et on sait pourquoi : Harry l'estimait beaucoup – et membre de la S.A.L.E s'occupait du dortoir des filles. Le même où se trouvait encore Esther, profondément endormie. Ni le bruit qu'avaient fait ses camarades de chambre ou les elfes n'avait perturbé son sommeil.
Quelque chose, pourtant, commençait à la déranger et bien qu'elle soit encore endormie, son sommeil se faisait de plus en plus léger, jusqu'à ce que Dobby écarte d'un coup sec les épais rideaux écarlates qui entouraient son lit.
À partir de ce moment-là, Esther fut parfaitement bien réveillée, et bien que quoiqu'un peu encore dans ses rêves, elle comprit qu'il y avait un problème quelque part, sans savoir très bien où pour autant. Sa première pensée fut de se dire qu'elle devait ressembler à une espèce de monstre avec ses cheveux roux tout emmêlés autour de sa tête et son haleine plus très fraîche. Mais le petit elfe ne lui permit pas plus de réflexions à propos de son apparence physique et lui dit d'une voix manifestement anxieuse :

« Dobby est extrêmement gêné, et ne voulait absolument pas vous réveiller ! Dobby s'excuse, et espère recevoir votre indulgence. »

Il s'inclina et Esther remarqua qu'il avait l'air tout fragile. Ses grands yeux globuleux étaient écartés à leur maximum (du moins c'est ce qu'il semblait lui semblait) et il tremblait presque. Un cour instant, elle envisagea de lui demander ne plus la déranger pour qu'elle puisse se remettre au lit mais elle envisagea les conséquences. Il était aux alentours de dix heures certainement, elle venait donc de manquer deux heures de cours. Elle pouvait encore rejoindre ceux d'après et bien qu'elle doute fort d'être capable de se concentrer, il le fallait, au minium pour éviter une retenue. Elle avait juste à trouver une excuse assez recevable, quelque chose dans le genre « je ne me sentais pas bien, j'ai attendu que ça passe, excusez-moi professeur ».
Mais en attendant, il y avait encore ce petit elfe qui continuait à la fixer.
Elle devait dire quelque chose non ?

« Ne t'en fais pas Dobby, ce n'est rien. Tu as bien fait, sans toi j'aurai dormi jusqu'à midi. »

De cette manière il ne pourrait pas se sentir fautif... du moins, elle l'espérait.