J’avais déjà été à une table et malgré l’attitude peu loquace du jeune homme chez qui j’avais atterri un peu par hasard, je décidais de remettre ça. Mais cette fois, je n’allais pas être aussi tendre. Je décidais d’aller voir un homme qui m’avait bien déplu tout à l’heure, me prenant visiblement pour un bar à ciel ouvert plus qu’autre chose.
Je me rendis onc à la table de ce dernier, ce prétendu Cormac d’après ce que j’avais retenu, qui se trouvait en plein milieu de la salle. Je m’asseyais face à lui, plongeant mon regard hautain dans celui du charmeur peu galant de ces dames.
« Re-bonsoir Cormac. Bon alors tu es venu me voir, mais sache que je suis ici pour te dire que je ne suis pas une trainée comme tu croyais.
Non bien au contraire, je ne cours pas après les hommes, et surtout pas ceux dans ton genre ! Libre à toi de coucher avec qui tu veux mais sache que tu peux toujours courir pour que l’on se revoie. »
Je le regardais d’un air dédaigneux et enchaîna :
« En tout cas, j’espère que tu as trouvé ton bonheur ici, car après tout, niveau trainée il y a de quoi faire ici… »
Je me stoppais me rendant compte que je venais de dire une connerie puisque je n’avais jamais vraiment rencontré de traînée à proprement dire, dans cet établissement.
Je soupirais avant de reprendre :
« Autant pour moi, j’ai rien dit puisque je ne n’en connais pas. En tout cas, je pense sincèrement que tu pourrais faire de grandes choses si tu étais un peu plus agile avec les mots que tu emploies envers les femmes. Après, fais donc ce que tu veux, mais sache que la jolie demoiselle que je suis ne sera jamais attirée par une quelconque remarque de ta part. »
La sonnerie retentit, et je me levais, partant à l’assaut d’autres tables de manière un peu moins déçue. A vrai dire, lui avoir parlé et avoir assumé ce que je suis et ce que je pensais ne m’avait pas fait de mal au contraire. Au moins, le doute était levé.