Zacharis Smith venait de s'assoir dans la cour intérieure du château, patientant près de la fontaine le temps que son amie le rejoigne. Il avait rendez-vous avec Gwen', une Gryffondor d'un an plus jeune qu'il avait prit sous son aile depuis son entrée à Poudlard. Il avait vu en elle une petite fleure fragile qu'il fallait protéger des mauvaises herbes.

Même si elle n'était ni de sa promotion ni de sa maison, il avait tout de suite accroché avec elle et était devenu un des rares garçons de son entourage à n'avoir que des pensées absolument pures à son encontre. Elle avait beaucoup d'amis et même ce grand dadet de Cormac McLaggen qui s'assurait de sa sécurité, mais Zacharias restait une sorte de grand frère pour elle, vers qui elle se rendait souvent pour parler de ses problèmes.

Si le blond prenait son rôle avec plaisir, il ne se confiait pas forcément beaucoup puisqu'il ne ressentait pas le besoin de parler de sa vie, mais écoutait toujours attentivement et lui donnait des conseils avisés bien qu'elle soit souvent plus maligne et dégourdis que lui. De son côté, elle entretenait son côté gamin et impulsif là où Siwan le temporisait et le calmait.

Là où Zach pouvait trouver l'apaisement et le calme avec Siwan qui était mature et réfléchie, il trouvait près de Gwen' la fraicheur et la gaité d'une jeunesse insouciante. D'ailleurs, son côté perturbateur trouvait en Gwen une alliée fondamentale et aujourd'hui, il avait envie de se lâcher.

Les deux élèves avaient prévu de faire un tour à Pré-au-Lard alors Zacharias s'armait de patience en jouant avec sa baguette magique. Il aimait s'en servir comme d'un pinceau pour dessiner dans les airs ce qui lui passait par la tête et au moins, ça l'occupait le temps d'attendre la retardataire.

Comme il le savait depuis quasiment le début de leur relation, Gwen' était à demi vélane. C'était pour cela que la jeune fille attirait autant de pauvres types en manque et qu'elle avait besoin d'un gorille comme Cormac pour s'assurer de sa sécurité. Mais avoir dans ses proches un homme totalement désinteréssé était une bonne chose pour la brune.

Alors qu'il était presque deux heures de l'après-midi, Zach releva les eux devant les prunelles émeraudes de la Gryffondor qui venait d'arriver. Zach força un sourire qui illumina son habituelle moue boudeuse et salua la jeune fille d'une bise sur sa joue.

"Salut, Gwen', comment vas tu ?" demanda-t-il avec gentillesse.

A peine eut-il posé ses lèvres sur sa joue pour la saluer, que la jeune brune passa son chemin, continuant à avancer. En effet, Zacharias n'avait pas remarquer que la pluie s'était mise à tomber. Il renversa le capuchon de sa cape sur ses cheveux qu'il portait attaché ce jour là et se leva pour marcher à la suite de Gwen'.

Elle marchait d'un bon pas, un peu bougonne à cause du temps mais semblait aller plutôt bien selon ses dires. Les cours l'ennuyaient, comme d'ordinaire mais la brune devrait s'y faire ... Il lui restait deux ans, enfin, un et demi à tirer avant ses ASPICs.

Ca lui fit d'ailleurs penser qu'il n'avait jamais demandé à la rouge et or ce qu'elle voulait faire plus tard. Lui qui était ambitieux et pensait beaucoup à son avenir, aimait savoir ce à quoi rêvait ses amis. Il se promit d'en discuter avec elle aux Trois Balais tout à l'heure, mais pour l'instant, il devait essayer de la faire rire.

"Je vois ça, ça a pas l'air de te réussir la pluie, ça te met de mauvais poil j'ai l'impression. Pourtant regarde le bon côté des choses, tu vas boucler et tu diras plus que je suis un enfant du démon avec mes cheveux bouclés !" plaisanta-t-il en s'amusant avec l'une des mèches ébènes de son amie.

En réponse au soupir de la jeune femme, il sortit sa baguette et invoqua un parapluie magique au dessus d'eux, comme une coupole transparente qui les laissait voir le ciel nuageux.

"Voila, un soucis en moins ! Alors petite fleure, toujours harcelé par la moitié des mâles en rut de l'école ? Ca c'est pas calmé depuis l'autre Serpentard qui a ... Enfin tu vois ? Tu te sens un peu mieux ? J'ai vu que ton gros balourd d'ex te suivait toujours comme un chien de garde. Tu vas quand même pas ressorti avec lui, non ?"

A mesure qu'il marchait en direction de Pré-au-Lard, Zach marchait auprès de son amie, attendant des nouvelles de la brune. Etant le seul garçon à n'avoir jamais eu que de bonne attention en son encontre, il prenait son rôle de confident très à coeur !

A mesure que le chemin en direction de Pré-au-Lard s'amenuisait, les deux frères et soeurs marchaient d'un bon pas, discutant au passage des nouveautés du château. La rouge et or lui avait expliqué qu'elle avait du mal avec les garçons depuis son agression et que ça n'allait pas en s'améliorant.

Zacharias compatissait beaucoup pour la jeune fille à qui il offrit son bras qu'elle prit pour avancer ensemble, calant leurs pas l'un sur l'autre pour marcher en rythme. Il n'était pas question pour la brune de parler de cet événement à un adulte et même si Zach comprenait cette volonté de ne rien dire, trop honteuse et effrayée de quitter la château, il ne cautionnait pas pour autant la situation dans laquelle elle se trouvait.

La "succube", comme la surnommait parfois les filles des autres maisons, ne voyant pas combien elle souffrait de sa condition et qu'elle n'en jouait absolument pas, cherchant au contraire à se débarrasser de l'emprise qu'avait ses gènes et son visage sur le coeur -et autre chose- des jeunes garçons qui l'importunaient.

Zach aurait bien voulu faire quelque chose pour l'aider, mais c'était peine perdu. Le seul moyen pour que les gens cessent de la harceler, serait qu'elle se trouve un petit ami -si possible grand, baraqué et très dissuasif- qui la protégerait. Mais encore fallait-il trouver un tel type. McLaggen, son ex, correspondait parfaitement à cette description mais Zach ne le sentait pas. Il y avait un truc avec ce mec, un truc louche, pas net, comme s'il était faux -en plus d'être un moitié d'homme de
Cro-Magnon-, comme s'il cachait quelque chose.

Bref, Zacharias n'étant pas le mieux placé pour juger les gens qui avaient des secrets, il ne dissertait pas plus longtemps du cas MgLaggen, mais même s'il ne l'appréciait pas -principalement parce que c'était un coureur qui s'affichait avec une fille différente chaque semaine voir plus-, il aurait été parfait pour Gwen. Dommage qu'il ne semble pas capable d'avoir une vraie relation car ça aurait surement fait du bien à la brune de ne pas devoir se préoccuper de ses prétendants pendant un long moment ...

"Tu devrais essayer de trouver quelqu'un Gwen. Sérieusement, tu connais personne qui serait moins intéressé par ton physique ? Ou alors n'y aurait-il pas quelqu'un qui te plairait au château ?" demanda-t-il avec un sourire doux pour sa soeur de coeur.

Déjà, ils passaient les portes du village, pénétrant dans les ruelles qui s'agrandissaient à mesure qu'ils avançaient, passant devant la gare où dormait le Poudlard Express, avant de cheminer pour atteindre la grande rue où se trouvait le pub.

Zacharia prit le temps d'écouter sa petite soeur de coeur tout le temps que dura le trajet. Abrités par la bulle translucide qu'avait fait apparaitre le blond, ils arpentaient le chemin boueux menant au village à pas vifs. Le Poufsouffle sentait dans la voix de son amie qu'elle était bouleversée. Il espérait de tout coeur qu'après le problème avec le Serpentard, les choses se seraient améliorées pour elle, mais apparemment, c'était toujours aussi vif dans sa mémoire.

Compatissant, Zach serra un peu plus la prise autour de son bras, lui montrant qu'elle était soutenue et qu'il ne la laisserait pas. Si personne ne lui convenait ou si elle ne parvenait pas à faire confiance, mieux valait qu'elle attende d'être prête pour établir une nouvelle relation. La dernière en titre, avec ce Cormac qu'il ne pouvait pas voir en peinture, avait peut être fait du bien à Gwen mais n'avait rien arrangé quant à son problème.

C'est d'ailleurs elle qui aborda le sujet avant de fondre en larmes, tournant sciemment la tête - comme si Zacharias ne se rendrait compte de rien ... Par pudeur et par respect, il fit comme si de rien n'était, mais la peine de la jeune fille était palpable et il ne pouvait la laisser dans cet état.

Ils arrivaient devant le Trois Balais, aussi Zach resserra son étreinte autour de la belle, glissant même un bras autour de sa taille pour s'assurer que les regards se détournent d'elle quand l'assistance aura compris qu'elle n'était pas disponible. Il n'y avait que lui pour lui proposer ce genre de protection car elle avait confiance en lui et savait que ses actes étaient vides de sous-entendus.

Dès lors, ils trouvèrent une place dans le fond de la salle et commandèrent chacun une Bièreaubeurre. Lorsqu'ils furent bien installés et que Zach fut certain que sa soeur s'était calmée, il posa une main amicale sur la sienne et la fixa dans les yeux.

"Gwen, tu devrais parler de ce qui s'est passé à quelqu'un qui pourrait punir le Serpentard en question. Je peux m'en charger tu sais, dis moi son nom et je le réduis en bouillis ! Mais il faut que tu réussisses à dépasser ça ! Tu risque d'être malheureuse toute ta vie sinon, et je ne le supporterais pas !" affirma-t-il avant de reprendre son éternel air renfrogné.

Zacharias ne se contentait plus de poser sa main sur celle de Gwen, mais il prit sa paume au creux de la sienne, entrelaçant leurs doigts dans un geste de tendresse fraternelle qui avouait combien le blond pouvait s’inquiéter pour la brunette. Il voyait que parler de cet événement était extrêmement difficile pour elle et il voulait la soutenir au maximum. Même si c’était principalement sa faute qu’elle doive en reparler, mais c’était pour son bien.

Lorsqu’elle lui expliqua qu’elle était incapable de le décrire tant le traumatisme avait été important, mais qu’elle pourrait le lui montrer dans la grande salle au diner, le sang de Zacharias ne fit qu’un tour. Ce fils de chien ne savait pas ce qui l’attendait de déclencher le courroux de Zacharias Smith ! Il devina aisément qu’il devait faire partie de la bande à Malfoy car il n’y avait que des raclures pour choisir ce déchets comme prince.

Bouillonnant, il sentait déjà ses mains tremblées et il raffermit sa prise sur la main de la douce Gwen. Il dut serrer un peu trop fort pour tenter de se calmer mais sa sœur n’avait pas bronché. Elle le soutenait à sa manière comme il l’avait soutenu avant. C’était toujours cela entre eux, chacun était là pour l’autre même si Zach n’aimait évoquer ses soucis devant Gwen. Elle avait bien assez de problème avec son statut du sang et tous les dommages collatéraux que ça provoquait sans qu’il ne se plaigne de ses pathétiques embrouilles familiales et autres .. détails.

Après tout, ils étaient venus à Pré-au-Lard pour passer du bon temps, pas pour s’apitoyer mutuellement de la cruauté de la vie. Surtout qu’en matière de cruauté, Gwen et lui en avait largement fait l’expérience. Les Bièraubeurres arrivèrent sur ses entre faits et Zacharias prit la sienne avant de tendre à Gwen sa choppe.

« « A nous, petite sœur ! Et à la punition que recevront un jour tout ceux qui s’amusent à nous faire du mal ! »

C’était un toast bien peu gai, mais plein des sentiments que Zacharias avait pour la brunette. C’était dans de petites attentions de ce genre qu’il s’efforçait de les faire passer car il n’était pas très doué pour les exprimer. Sauf s’il s’agissait de rancœur et de ressentiments, là en revanche il était très doué. Il n’y avait qu’à voir les embrouilles à chaque fois qu’il croisait la tête de fouine de ce loqueteux de Malfoy …

Pas plus tard que quatre jours auparavant d’ailleurs. Il avait rencontré le blond dans le hall en allant en botanique et s’en était suivi un clash phénoménal. Il se dit que raconter cette anecdote à la gentille Gwen lui changerait peut être les idées. Et surtout, ça la ferait sans doute rire car Malfoy comme les autres subissaient les effets de son statut de Vélane. Pour ça, bien qu’il se prétende continuellement meilleur que les autres, il ne l’était pas.

« Oh et je ne t’ai pas raconté ? Mardi midi, en allant en botanique, je suis arrivé dans le Hall et devine qui était là ? Bien sur, cette sale petite fouine puante de Malfoy. Il était là à se pavaner avec sa bande de consanguins attardés. Et évidemment quand je suis passé, l’un d’entre eux m’a lancé un maléfice pour me faire tomber. J’ai trébuché sur une corde invisible et je me suis affalé sur une première année qui trainait pas là. J’ai du me raccrocher à sa robe pour ne pas m’écraser par terre mais évidemment, elle a pris ça comme une agression. Du coup elle m’a retourné une gifle magistrale. Alors je suis devenu dingue -tu vois comme je suis quand quelque chose me contrarie- et j’ai foncé sur cette sale fouine. Je lui ai dis ma façon de penser je peux te l’assurer ! »

En racontant son histoire, Zacharias avait ponctué son discours de gestes et de mimiques qui, il l’espérait, ferait rire un peu sa sœur au rire cristallin. Si il en était réduit à faire le clown pour l’amuser, soit, il ne ferait ça pour personne d’autre au monde, mais pour elle, il pouvait bien tout donner !