"Scott&Scott, pas mal non ?" [PV : Sean]

26 Février 1997

Justin parcourait les couloirs du Cinquième Étage, apparemment épanoui et radieux. Tout brillait à ses yeux : les portes rouillées semblaient parfaitement entretenues, les tapis accrochés aux murs pierreux et froids paraissaient moins ternes que d'habitude et les couloirs bondés plus respirables et larges. Même Monsieur Rusard semblait moins acide et plus heureux. Du moins à la sensibilité du Poufsouffle amoureux et indéniablement heureux dans son couple, avec Blaise. Traversant le couloir désert, Justin tenait, dans sa poche, une de ses dernières trouvailles dans la boutique de Zonko : des pétards mouillés du Docteur Flibuste. Leur détonation était amplifiée, d'après les indications inscrites sur l'emballage, et assurée sans chaleur. Heureusement ! Démarrer un feu dans l'enceinte du château ne devait pas être une super bonne idée, et était sûrement déconseillé. Justin était résolu à s'amuser, mais pas à provoquer un feu accidentel.

Il arriva enfin à un virage à angle droit. Le lieu parfait pour un petit piège espiègle. Justin se colla au mur adjacent, attendant l'arrivée de sa proie, dont il ne connaissait pas même l'identité. Au moins, ça lui permettrait de faire de nouvelles rencontres ... Atypiques, mais nouvelles ! Extirpant sa baguette en bois de saule, il s'affaira, la baguette coincée entre les dents, à ouvrir le paquet particulièrement résistant, contenant les explosifs bruyants. Réussissant enfin à percer le papier protecteur, il en sortit un seul, mettant le reste dans sa poche gauche. Un seul pétard suffira amplement. Justin voulait juste effrayer le malheureux élève qui passerait, et pas déclencher l'effondrement d'un mur.

Gardant sa respiration, pour commettre le moins de bruit possible, il attendit, tapi dans l'ombre. Un lion, attendant sa proie. Il patienta un bon moment ainsi. Douze minutes, pour être exact.

Et des pas vinrent à ses tympans. Des pas rapides, succédé avec angoisse, a priori. Pourquoi, Justin l'ignorait totalement. Un retard, un oubli, sait-on jamais. Ca suffisait amplement, pour échauffer les nerfs fragiles d'un élève, angoissé à l'idée de se faire réprimander par un professeur.

C'était le moment de préparer le piège. Tapotant du bout de sa baguette l'extrémité mécheuse de l'explosif, Justin alluma la mèche, dégageant un grésillement discret, mais certes suspect. La proie ne s'en rendra pas compte, c'était certain. Il fit rouler sur le sol pierreux l'explosif en forme de tube, qui fumait légèrement. La petite étincelle disparut ... pénétrant dans la poudre intérieure contenue dans la farce.

BAM !

La détonation, assourdissante, effraya Justin, qui s'était bouché les oreilles avec ses plaques sur les lobes auditifs. Il sursauta, en toute franchise.

Il tendit le cou, laissant entrevoir l'élève malchanceux qui avait été pris au piège. Ses yeux débordant du couloir perpendiculaire, Justin vit qu'il était tombé, tant la déflagration l'avait surpris. Prenant un faux air innocent, il approcha l'élève étendu sur le sol, se massant le bas de son dos.

CE jour-là, je me rendais dans l’une des salles non utilisées. Pourquoi ? Parce que la salle commune était bondée ! Que les salles de travail étaient trop bruyantes. Bref j’avais envie de réviser au calme quoi ! Les Aspic arrivants à grands pas je révisais tout ce que j’avais appris depuis le début de l’année ! Aujourd’hui petit rappel sur l’histoire de la magie. Rien de sensationnel, j’avais toujours des bonnes notes dans cette matière, mais c’était toujours sur le chapitre qu’on faisait ! Jamais sur l’ensemble ! Du coup, même si pour mes buses j’avais eu une note acceptable en histoire, il fallait réviser un minimum ! Du coup c’est d’un pas rapide et insistant que j’arrivais dans ce couloir ou tout aller basculer…

Bon…je suis plus qu’à quelques…Euh ? C’est quoi ça ?

Je m’arrêtais, à quelques centimètres de l’engin, je ne connaissais pas. Enfin… si ç’a ressemblé à un pétard…Merde… Le temps que je me rende compte de quoi il s’agissait, j’étais assis sur mon séant, mes bouquins étaient éparpillés tout autour de moi et mes parchemins voletaient encore… À si je connais le con qui a fait sauté ~~le pont~~ le pétard il va avoir de sacrés ennuis ! Le responsable arriva d’ailleurs vers moi… Faisant l’innocent, j’avais déjà fait exploser des pétards, le souci avec ces trucs c’est qu’on doit se tenir non loin du lieu de l’explosion pour pouvoir l’allumer, a moins d’acheter des pétards à mèche longue. Ma tête me faisait mal… Mes oreilles émettaient un sifflement continu et j’avais la légère impression de perdre l’équilibre… Alors quand je pris la parole ce fut d’une voix assez forte… Et pour cause je m’entendais à peine avec ce sifflement !

Non, mais ça ne va pas dans ta tête ? Faut-il être stupide pour faire exploser un tel engin dans l’école ? T’en pensé que ça aurait pus être Rusard à ma place ? Et là plus d’école pour toi ! Finis ! Nada ! En plus de ça t’aurais pu détruire mes livres et parchemins sombre crétin ! Donne moi ton nom que si j’ai un seul de mes bouquins abîmés je t’envoie la facture !

À oui ! ça pas de pitié ! Le mec m’abîmait mes bouquins il payait ! J’aurai fait la même chose ! En théorie…puisqu’en pratique je n’utilise jamais ce genre d’engin…déjà parce que je tiens à avoir un dossier niquel pour mes futurs employeurs et surtout parce qu’une blague de la sorte à la mauvaise personne et vous vous retrouvez expulsé de l’école… Ce mec avait de la chance d’être tombé sur moi…ça aurait été notre préfet… Aille.

L'adolescent gisait par terre, manifestement furieux. Un Serdaigle. Le profil type, en plus. Maigre, solitaire, toujours des livres dans ses bras ou dans son sac. Pas très sportif -on pouvait facilement s'en rendre compte avec sa carrure plus entraînée dans les Bibliothèques que les Terrains de Quidditch-, plutôt lunatique et perdu à longueur de temps dans ses manuels, qu'il transportait avec peine dans son sac qui menaçait de se craquer. Il était sûrement aussi à cheval sur les règles, veillant à ne commettre aucune bavure et infraction. Autrement dit, Justin était tombé sur le mec coincé, qui n'hésitera pas à le réprimander.

"Non, mais ça ne va pas dans ta tête ? Faut-il être stupide pour faire exploser un tel engin dans l’école ? T’as pensé que ça aurait pus être Rusard à ma place ? Et là plus d’école pour toi ! Finis ! Nada ! En plus de ça t’aurais pu détruire mes livres et parchemins, sombre crétin ! Donne moi ton nom que si j’ai un seul de mes bouquins abîmés je t’envoie la facture !"

La réaction très échauffée du Serdaigle fit rire instantanément le Poufsouffle. Vraiment, il ne connaissait pas encore très bien les habitudes espiègles de Justin. Et heureusement, aussi. Et puis, ses livres quoi, franchement ! On les retrouve à 7 Mornilles chez Fleury&Bott, pas de quoi en faire un drame non plus. C'était un parfait Serdaigle, il n'y avait plus de doute, tant par son comportement que son physique. Voilà qui serait amusant, assurément !

Justin releva aisément le pauvre petit Serdaigle endurci, plus absorbé par l'état de ses livres que par l'état de son postérieur. Même l'ordre de ses priorités était bouleversé. Personnellement, pour Justin, sauf si c'était le Manuel de Botanique, il se serait soucié davantage de ses dommages physiques que matériels. Une fois qu'il eût soulevé le corps frêle et léger du Serdaigle, il s'accroupit, rassemblant les plusieurs notes du sa proie. Notes effectuées avec un immense sérieux, en toute objectivité. Puis, il prit enfin la parole, tendant en même temps la pile croulante de notes que le Serdaigle avait apportée :

"Par Merlin, tu es sûr d'être en Septième Année ? Oui, je le sais. Tes notes de Botanique, là. Tu étudies les bulbes européens, et c'est du programme des Septième Année. Enfin bref, tout ça pour dire que tu as oublié un Sortilège élémentaire. Un petit Reparo, et tu as ton livre comme neuf ! Je pensais que tu étais un Serdaigle, mais, vu ton temps de détente, tu dois être un Gryffondor !"

Il observa l'élève inconnu, qui avait adopté un air ahuri. Le regardant presque effrontément, Justin poursuivit :

"Euh, moi, c'est Justin. Justin Scott. J'suis en Sixième Année, à Poufsouffle. Spécialité Mystique, si tu veux tout savoir."

Sans réellement savoir pourquoi, Justin vit les pupilles de sont interlocuteur se contracter. Ouh la, ça sentait pas bon ... Pas bon du tout ! Discrètement, de manière à ce que l'autre élève ne s'en rende pas compte, Justin serra sa baguette, plongée dans sa poche. Il oserait s'en servir, sans aucun remord.

Pour être remonté ça… j’étais remonté ! Quel inconscient ce mec ! J’étais un blagueur c’est vrais, j’adore faire des petits tours à Jen ou les autres élèves que je pouvais avoir en amis, mais rien de la sorte… JE me contentais de lancer des petits sortilèges sur leurs livres ou sur leur vêtement histoire qu’on rit ensemble… Certes, Jen ça ne la faisait pas spécialement rien en ce moment ! Mais bon, la majorité du temps on riait ensemble !Ce genre de blague puérile digne d’un première année était juste bonne pour faire rire le lanceur du pétard…pas celui qui était en face ! Sans même parler de ça c’était dangereux…pour ça qu’il y a écrit dessus ne pas donner a des enfants de trois ans. Et en face de moi j’en avais un de quatre ans, sérieusement comment pouvait on prendre du plaisir à voir les autres être sonné de la sorte ? Je ne sais pas.
Finalement il me tendit une main pour me relever que j’acceptai volontiers, pour quoi refuser ? Dans le fond c’était juste un farceur il ne devait pas être méchant. Mais bon c’était vraiment con comme blague ! Une fois relevé je me précipitai sur mes bouquins et mes notes qui s’étaient, pour le coup éparpillé dans tout le couloir… Elles étaient toutes classées par matières et par mois d’écriture ! J’en avais pour des heures pour tout refaire ! Bordel ça me gavait ! Ici j’avais un morceau du cour de Septembre en Botanique : « cours sur l’utilisation avancé des mandragores » On avait dû changer le pot de la mandragore, jusque-là rien, on la tire et boum dans l’eau et de la terre… Mais en plus de ça on avait dû prendre des notes sur quelle partie récoltée pour préparer un filtre régénérateur à la mandragore, filtre extrêmement difficile à faire. Mais c’était l’une des choses qu’on pouvait nous demander aux aspic. Et manque de bol ce jour-là…après avoir récolté nos mandragores, nous étions partis en cours de potion et nous retrouvâmes nos mandragores. ET vus que, comme à mon habitude j’avais un peu salopé le boulot en botanique et pour commencer à préparer mon filtre régénérateur j’étais un peu emmerdé, heureusement, une élève de pousouffle me donna une partie de sa mandragore !

Si j’étais sûr d’être en septième année ? J’étais un très bon élève ! Même l’un des meilleurs ! LE sortilège réparo je le connaissais, comme le reste des sortilèges appris tout au long de ma scolarité ! Mais…Ce n’était pas le fait de les réparer c’était une question de le faire payer d’une manière ou d’une autre ! J’avais envie de me venger ! Mais je le laissais terminer, vus que j’étais lent à la détente…je prenais mon temps ! Je pris mon bouquin de défense contre les forces du mal et le réparais à l’aide de réparo en informulé.

Sans rire… Réparo ? C’est vrai que je ne connaissais pas ce sort… Merci Ô grand pousouffle ! Et au fait…En parlant de sortilège.

La baguette à la main pour réparer le jeune homme n’avait pas dû se douter que je l’attaque comme ça dans un couloir de l’école. Chez Serdaigle on était connue pour notre assiduité, nos notes et notre manque de « courage » on se méfiait rarement de nous, on n’était pas le style à faire quoi que ce soit contre les règles de l’école… Là pour le coup il allait être surpris ! J’étais à cheval sur les règles, pour les retards par exemple, mais je n’étais pas contre quelques…détours. Du coup en me levant je pointai la baguette en direction du Poufsouffle et lui lança le sort Everte Statis en informulé. Le pauvre garçon fut immédiatement propulsé un peu plus loin le couloir… J’espérais juste qu’il ne se soit pas fait trop mal… Je me voyais mal expliquer à mon préfet ou pire à JEn pourquoi nous avions perdu des points aux compteurs. Rien que cette pensée me fit froid dans le dos, je voyais bien la tête de Jen en apprenant que j’avais enfreint les règles de l’école pour une simple histoire de pétard… JE pense que même à Azkaban je ne serais pas en sécurité… Mais bon il finit par se rattraper et à sans doute pas trop se faire mal.

Voilà, chacun son tour nous nous sommes retrouvés sur le cul… Allez lève toi !

Je lui tendis une main pour qu’il se relève, à présent ma colère était passée. Bizarre non ? Bref…Une fois levée il me donna son nom… Quelle fut ma surprise lorsque j’entendis Scott. C’était connu comme nom, mais de là à ce que deux Scott qui ne sont pas de la même famille se retrouvent c’était plutôt… Mais il devait sans doute être l’un de mes cousins, je pensais, parce qu’il y a toute une partie de ma famille que je ne connais pas. Pourquoi ? Quelques années avant ma naissance mon père s’est un peu pris le bec avec sa famille pour une raison qui m’a toujours était inconnue… Du coup… Mais au moins je connaissais le nom des grands parents.

Un Scott ? Je suis aussi un Scott ! Sean Scott septième année ! On est peut-être cousin…Quel est le nom de tes Grands parents ?

Justin avait sûrement dépassé les bornes, chez le Serdaigle. Supposer qu'il n'était pas en Septième Année, c'était un peu gros, pour qu'il puisse avaler la petite attaque tout seul. De plus, les Serdaigles étaient les élèves les plus érudits, dans Poudlard. S'il pouvait ravaler ce défaut là, lancé sans réflexion par le Poufsouffle, et pour s'amuser tout simplement, l'inconnu serait l'homme le plus indulgent du monde. Aussi, Justin n'était pas étonné par le litige entre l'emportement et la continence du Serdaigle, qui se livrait une dure bataille entre eux. Voyant les muscles du frêle élève se crisper, se contractant vivement, Justin comprit directement qu'il n'avait pas supporté la blague moqueuse. Aussi, c'est avec un ton énervé, voire vexé, que le Serdaigle lui répondit, simulant piètrement son agacement :

"Sans rire… Reparo ? C’est vrai que je ne connaissais pas ce sort… Merci Ô grand pousouffle ! Et au fait…En parlant de sortilège."

Il sortit rapidement sa baguette, lançant un Sortilège de Propulsion sur le Poufsouffle même pas armé. Si ce n'était pas une atteinte, ça ... Justin sentit son corps se projeté brutalement en arrière, enchaînant cinq vrilles et demies. Pas si attardé, tout compte fait, ce Serdaigle. Alors que son corps jouait toujours la toupie dans l'air, Justin extirpa sa baguette, et modélisa, juste en dessous de lui, anticipant sa chute, un gros matelas douillet, pour amortir convenablement sa chute. L'espèce de coussin géant, sollicité pendant les grandes rencontres sportives moldues. Achevant enfin sa figure digne des plus grands gymnastes, moldus ou sorciers, Justin s'effondra sur le matelas, allongé en diagonale. A vrai dire, c'était rudement confortable. Par conséquent, Justin n'était pas trop déçu, par son exercice de Métamorphose improvisé.

"Voilà, chacun son tour nous nous sommes retrouvés sur le cul… Allez lève toi !"

Justin sourit presque sottement, amusé par la situation. On va dire que sa chute n'avait pas été aussi douloureuse, m'enfin. Adoptant un ton faussement exténué, le Poufsouffle répondit :

"Oooooh, mais non ! Si déjà tu voulais que je m'allonge sur ce matelas tellement moelleux, laisse moi au moins profiter !"

Puis, apercevant le regard sévère que lâchait le Serdaigle, Justin fit disparaître l'aménagement d'un simple "Evanesco" informulé, après s'être relevé. En toute objectivité, il aurait aussi pu l'aider, après tout. Si la mémoire du jaune canari était bonne, jamais il n'avait laissé un élève allongé sur le sol ...

"Un Scott ? Je suis aussi un Scott ! Sean Scott septième année ! On est peut-être cousin…Quel est le nom de tes Grands parents ?"

Justin ne comprit pas l'ensemble de la phrase prononcée par le Serdaigle, prénommé Sean. Enfin, l'essentiel, c'est qu'il portait tous les deux le même nom de famille. Étrange ! Bon, Scott n'était pas un nom si rare que ça, mais deux Scotts sorciers, c'était déjà beaucoup moins banal ! Aussi, Justin prit la parole, expliquant en quelques mots sa famille :

"Mes grands parents ? Du côté maternel, mes parents sont tous les deux moldus. D'ailleurs, ma mère l'est aussi. Enfin bref. Mes grands maternels s'appellent David et Maria Adams. Quant au côté paternel, mes grands parents se nomment Marius et Davilda Scott. Eux aussi sont moldus."

Une nouvelle fois, les pupilles de Sean Scott se contractèrent subitement. Seulement, là, c'était bon présage ...

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