[HRP : Je sais, c'est TRÈS court. Mais bon, j'ai pas trop d'inspiration. Mais après tout, c'est plus une histoire pour fille ! ]

Le temps s'écoulait à une allure folle, presque démente. On aurait dire que quelque part, un être vicieux et espiègle changeait les heures en minutes, et les minutes en secondes ... Ou bien était-ce tout simplement l'Amour ? En tous cas Terry se souvenait -il avait déjà fait plusieurs séjours à l'Infirmerie- que le temps paraissait beaucoup plus allongé dans un lit, attendant un remède que l'Infirmière vous administrerait que quelques heures plus tard. Mais là, tout était différent. Elle était là, transformant le temps en des fractions de secondes. Sa beauté se reflétait sur la pièce elle-même, la rendant plus agréable et colorée. Terry avait presque envie de rester là, dans l'air corrosif empestant le désinfectant, au milieu des gémissements des autres élèves, tourmentés par une fièvre douloureuse ou un mal impérieux. Plus rien ne dérangeait, troublait et dégoûtait Terry, si Olivia restait avec le Serdaigle, à son chevet, tenant sa main. Ce n'était pas grand chose, après tout, mais Terry se sentait dans une bulle, où l'atmosphère tranquille et impassible l'emportait dans un repos apprécié.

Terry était persuadé depuis le début de la sincérité des sentiments d'Olivia. Il ne pouvait en douter, sinon, pourquoi oserait-il perdre son temps ? Et puis, si vraiment elle n'était pas sûre de ses réels sentiments, elle ne chercherait pas à donner un faux espoir à Terry. Et puis, dans son esprit, ses questions, ses réflexions ne se posaient absolument pas. Terry apportait une importance considérable, primordiale même, à la confiance qu'il instaurait dans sa relation amoureuse avec Olivia. Après tout, elle n'était pas n'importe qui : elle était celle qui détenait le cœur de Terry. Elle seule pouvait le faire renoncer à un choix, désormais. Elle avait une parfaite emprise sur lui, comme un maître sur ses pions. Seulement, Olivia était bien trop pure et digne pour s'abaisser à une manipulation. Et puis, il était probable qu'elle ne veuille pas pousser Terry à faire quelque chose qu'il n'aimerait pas, ou qu'il renoncerait.

"Je t'aime aussi."

Trois mots. Rien d'exceptionnel dans sa forme. Seulement, ces trois simples mots, qu'un enfant de 3 ans pourrait prononcer, avait une valeur qui dépassait toute somme d'argent ou n'importe quelle note. Ces mots regorgeaient, dans leur signification, une valeur vague, concentrée et puissante. Terry comprit, par cette phrase méliorative et rassurante, qu'elle disait oui. Oui, à une relation fidèle et sérieuse. Oui, à des contacts intimes et amoureux. Oui, à une complicité entre les âmes. Oui, à tout. Sans doute qu'elle ne maniait pas suffisamment bien les mots, la langue, pour traduire tout l'amour qu'elle ressentait. il ne fallait pas imaginer que c'était facile. Loin de là, d'ailleurs. Lorsqu'on a un sentiment nouveau, jusqu'alors méconnu ou ignoré, il vous est compliqué de placer des mots dessus. Et souvent, lorsqu'on s'obstine à l'interpréter oralement, le résultat est peu concluant, voire décevant. La décision d'Olivia était facilement compréhensible. Elle ne voulait rien risquer, avec Terry, pas même l'expression de ses sentiments. Et, en plus d'être compréhensible, elle était aussi sage et réfléchie. Autrement dit, au fur et à mesure que les deux amoureux avançaient dans leur relation intime, Terry comprenait qu'elle était faite pour elle. Enfin, il l'avait trouvée, et, en son for intérieur, il se promettait de ne jamais la laisser partir ...

Puis, avec une hésitation légère, mais visible, elle prit la baguette de Terry. Le Serdaigle se rendit compte qu'Olivia appréhendait l'utilisation de sa baguette, étant donné qu'elle ne l'avait jamais utilisée. En plus, la théorie du choix de la baguette ne s'était déroulée. De ce fait, Olivia n'était pas la détentrice réelle de la baguette magique. Seulement, une baguette est le compagnon du sorcier, presque comme un animal. Aussi, le jeune Serdaigle était persuadé que les sentiments avaient une influence évidente sur le comportement de la baguette. Néanmoins, Terry comprenait la peur d'Olivia. On ne sait jamais, un sort peut toujours mal tourner, même avec un simple Finite Incantatel. Elle leva la baguette en bois de cerisier, et lança un Finite Incantatem sur Terry qui, à son grand bonheur, put se libérer. Le sort avait fonctionné ; la baguette avait accepté, en partie, Olivia. Elle tendit à nouveau la baguette, et s'assit sur le lit. Pendant ce temps, Terry fut submergé par une vague de liberté, un sentiment doux et étrange dont il avait rarement profité. Pouvant désormais bouger ses membres comme bon lui semblait, Terry se sentait plus à l'aise.

"C'est déjà mieux comme ça... Mais essaie de ne pas trop bouger, j'ai bien peur que l'infirmière ne soit capable de relancer le sort, et cette fois-ci à nous deux en même temps."

Elle n'avait pas tort, et préférait être prévoyante. Il aurait été dommage, alors qu'il pouvait à nouveau profiter de leur amour, que Mme Pomfresh, ayant entendu une nouvelle agitation, se soit rendue à nouveau dans l'Infirmerie, et ait vue Olivia, encore une fois assise sur le lit à Terry. Seule sa moue aurait été marrante, mais pas sa réaction ni les choses qui s'en suivraient. Le calme et le silence étaient donc de mise ...
Elle n'eut juste le temps de caresser tendrement la joue, lorsque la porte s'ouvrit en grand, laissant apparaître une silhouette petite, presque naine. C'était le Professeur Flitwick.

De sa voix flûtée, plus excitée que d'habitude, et beaucoup plus aiguë -Terry ne s'était jamais douté que c'était possible-, il tint un long monologue, blâmant le comportement irresponsable, mais certes courageux des deux Serdaigles :

"Par Merlin ! Comment de si jeunes enfants comme vous avez pu mettre vos vies en danger ?! Les conséquences auraient pu en être terribles, à commencer d'abord par la morsure presque mortelle que vous avez reçu, monsieur Boot. Par Merlin...par Merlin... La solution la plus sage dans ce genre de situation, aurait été de prévenir un professeur. Je pensais que vous le saviez tous les deux, vous qui aviez toujours été à cheval sur les règles qui fondent cette école ! En revanche, je dois avouer que vous avez fais preuve d'un grand courage et d'un sens particulier de solidarité en allant risquer vos vies pour les deux demoiselles qui s'étaient égarées. Mais vous comprendrez que votre témérité ainsi que votre infraction au règlement vous vaudront une retenue à tous les quatre, ce samedi 30 novembre à 16h. Les détails de la punition vous seront rapidement communiquées !"

A côté du Professeur de Sortilèges et Enchantements, se tenait Mme Pomfresh, plus fière que jamais. Rayonnante, elle savourait le moment présent. Grâce à elle, deux élèves étaient réprimandés. Évidemment, elle ne prononça aucune parole, tant son mal de gorge la faisait souffrir.

Quant à Terry, il essayait de se faire petit. Lorsque le Directeur de sa maison était entré, il eut tout d'abord une montée d'adrénaline, augmentant son rythme cardiaque. Ayant beaucoup plus peur de la suite des évènements, il ne se posait aucune question sur la venue du Professeur Flitwick. Mais, il ne fallait pas oublier, c'était la faute, initialement, des deux élèves qui s'étaient battues dans la Forêt Interdite, dont Liza Turpin ! Il ne fallait pas les oublier.
Heureusement qu'Olivia était là. D'ailleurs, elle osa même, discrètement, glisser sa main derrière son dos, pour prendre celle de Terry dans la sienne. Délicate attention, et par ce biais, elle disait ouvertement "Je suis là". Réconforté, Terry ne fut presque pas bouleversé lorsqu'il apprit qu'ils seraient punis. Tant pis, il fallait bien que ça arrive un jour, non ?

Le Professeur quitta ensuite l'Infirmerie. A son tour, Mme Pomfresh retourna dans son bureau personnel. Une nouvelle fois seuls, les deux amoureux se regardèrent. Un peu gênés, ils se remirent vite à leurs occupations antérieures. Terry se redressa, et approcha ses lèvres de celles d'Olivia. Seulement, il n'y avait pas pensé, Mme Pomfresh débarqua soudainement dans l'Infirmerie, et tomba nez à nez avec le couple qui s'embrassait. Au début, Terry ne l'avait pas aperçue, mais les deux adolescents remarquèrent vite sa présence. Un cri, rauque, enroué et horrible brisa le silence tendre.

"DEHORS !"

Elle ne prononça que ses mots là. Aussitôt, baguette brandie, elle fendit l'air à deux reprises. La porte s'ouvrit soudainement. Puis, Olivia fut projeté. Terry, comprenant que Pomfresh l'éjectait hors de l'Infirmerie. Il força, tentant de retenir, avec difficulté la main d'Olivia. Seulement, il ne voulait pas faire mal à Olivia, et lâcha prise. Olivia, ne pouvant pas répliquer, fut expédiée hors de l'Infirmerie, ne pouvant pas protester. La porte se referma, laissant Terry tout seul. Devant l'air impérieux et satisfait de Pomfresh, Terry tremblait de rage. Elle avait osé. Un cliquetis métallique se répétait en écho dans la pièce. C'était le choc entre le lit en métal et la table de chevet. Déjà, il était déterminé à sortir le plus vite possible ...

Les secondes s'étaient transformées à nouveau en heures ...