- Non Albus. Je refuse !
- J’aime la façon candide que vous avez de vous offusquer. Malheureusement vous ne pouvez pas refuser sans en subir quelques fâcheuses conséquences. Je vous rappelle que le personnel de Poudlard est lié par contrat magique à la participation aux festivités sorties de mon brillant esprit. Alors courage !

Dumbledore tapota sur l’épaule de son maître de potions et partit.

Quelques temps après, Severus se retrouva dans ses quartiers à réfléchir. Assis sur son lit il contempla la photo de Sofia et de son ventre arrondi. Elle était toujours aussi belleet terrorisante quand ses yeux bleu perçants questionnaient son âme.
Pris entre le marteau et l’enclume, il réfléchit à la meilleure façon de se divertir en cette soirée tout en préservant l’intégrité de son couple. Il lui restait trois quarts d’heure à tuer. Inutile de le perdre à essayer de s’embellir, la cause était perdue depuis des années. Il préféra le mettre à profit en préparant son plan pour contrecarrer Albus et en révisant une panoplie de sorts qu’il n’aurait jamais cru devoir utiliser un jour.

Lorsqu’il arriva dans la Grande Salle, la seule mine réjouie de ses adolescents boutonneux lui donnait la nausée. Au milieu de ces boutons d’acné et de ces voix chevrotantes cherchant à produire des sons d’adultes il se sentait perdu. Un coup d’œil à droite lui permit de voir la jeune collègue rousse qu'il trouvait vulgaire.

Une fois atteinte sa destination, il sortit sa baguette sous la table, à l’abri des regards indiscrets, grâce à la nappe blanche qui la recouvrait. L’installation de tous les participants lui laissa les cinq minutes nécessaires pour l’ensorcellement de la table et d’une zone d’un mètre autour de celle-ci. Son habileté aux sorts lui permit de contrôler l’accès à la chaise vide en face grâce aux stratagèmes suivants : tout élève de sa propre maison assez stupide pour tenter de le séduire se verrait affublé d’une bouche de macaque et d’une mangue de serpent dès que leur auguste postérieur effleurerait le siège. Leur laisser la possibilité de s’asseoir était déjà un privilège.

Toute tentative d’approche de sa personne éjecterait le candidat hors de la Grande Salle. Tout élève Serdaigle, Poufsouffle ou Gryffondor ne pourrait franchir le mètre de sécurité qu’il avait tracée. Tout professeur mâle qui aurait la folie d’imaginer une possibilité avec lui serait pris de démangeaisons insupportables dans les parties intimes de sa petite personne. Toute femme rousse serait prise de vomissements et repartirait immédiatement, tout comme n’importe quelle femme brune, belle ou moche, ou toute blonde dont les mensurations ne seraient pas égales à un sempiternel 90-60-90 et qui ne ressemblerait pas à cette délicieuse actrice moldue dénommée Kiera Knightley… Oui Severus Snape avait un faible pour les blondes. Par sécurité, il ajouta à son système de protection un pisteur de polynectar démasquant immédiatement toute imposture.

Dans sa vie Snape n’avait connu que Lily qui lui avait donné de l’urticaire dès qu’il voyait une rousse, et Sofia qui était la perfection incarnée pour une brune. La stratégie de ce soir était donc simple : il se permettait de passer un bon moment avec le sosie de Kiera Knightley, ou alors avec Sofia qui serait la seule à franchir ces barrières sans encombre (fallait pas déconner, il se voyait mal hurler « Mais Pupuce » si jamais Sofia se pointait et qu’elle le trouvait avec une gamine). Si par miracle ladite Kiera se montrait (ce qui n’arriverait assurément jamais), il n’aurait qu’à maudire auprès d’elle Albus pour l’organisation de cette soirée stupide.

Son plan était méchamment génial !